Rhodia (début)

par sacréfilou @, Monaco & Nice, vendredi 19 mai 2006, 10:47 (il y a 6752 jours) @ sacréfilou

LES RESTRUCTURATIONS DU GROUPE CHIMIQUE SONT DESORMAIS ACHEVEES
Rhodia se donne les moyens de renouer durablement avec les profits
par CHORERE AINEJIAN

Après avoir frôlé la crise de liquidités fin 2003, Rhodia retrouve progressivement le chemin de la rentabilité. Un vaste programme de restructuration, tant au niveau de l'exploitation que de la dette, et plusieurs augmentations de capital ont marqué les exercices 2003 à 2005, qui se sont soldés par une perte nette cumulée de plus de 2,6 milliards d'euros. Désormais, les plus gros chantiers sont achevés. Les cessions d'actifs non stratégiques ou peu rentables, équivalant à plus de 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, ont été réalisées, et la prochaine échéance de remboursement des emprunts n'interviendra qu'en 2008. Les dirigeants tablent sur un retour aux bénéfices cette année. Avec une conjoncture favorable dans le secteur chimie, sans signe apparent de retournement de cycle, et compte tenu des projets de développement, cet objectif nous semble atteignable. Dès 2007, la vente de droits à polluer offre des perspectives bénéficiaires supplémentaires au groupe. L'action Rhodia est redevenue attrayante, même si le niveau de risque, lié au déséquilibre du bilan, reste élevé.

Peut-on miser aujourd'hui sur Rhodia > Si l'on se fie au passé pour prédire le futur, les chiffres incitent plutôt à la prudence. Les actionnaires des premiers jours, qui auraient misé 1.000 euros lors de l'introduction en Bourse du chimiste, en 1998, ne posséderaient en effet plus aujourd'hui que 71 euros.

Mais, en Bourse, c'est l'avenir qui prime. Dans ces conditions, Rhodia peut présenter un profil attrayant, même si le pari reste hautement spéculatif. Jean-Pierre Clamadieu, directeur général de Rhodia, s'est montré très optimiste quant aux capacités du groupe à atteindre ses objectifs cette année.

Grâce à l'ensemble des mesures prises depuis fin 2003, et notamment l'élimination des foyers de perte, l'excédent brut d'exploitation devrait représenter plus de 13 % du chiffre d'affaires attendu en 2006, soit le double de celui affiché par Arkema, l'ex-filiale de chimie de Total, qui fait son entrée en Bourse cette semaine. Mieux, après cinq années consécutives de perte et un retour au bénéfice opérationnel en 2005, le groupe devrait dégager un profit net. Les résultats du premier trimestre attestent de la bonne orientation de l'exercice. A partir d'un chiffre d'affaires de 1,35 milliard d'euros, en hausse de 9,4 %, l'excédent brut d'exploitation s'est élevé à 184 millions d'euros, portant la marge à 13,6 %, contre 11,7 % à l'issue de l'exercice écoulé. Pourtant, depuis le début de l'année, le prix des matières premières liées au pétrole et au gaz (environ 2 milliards d'euros de budget annuel) utilisées par Rhodia a grimpé d'environ 6 %. Jean-Pierre Clamadieu estime que les hausses de tarifs pratiqués par le groupe au cours du premier trimestre et celles à venir seraient en mesure de compenser cet impact sur l'ensemble de l'année.

En excluant l'effet négatif des dernières cessions opérées, le résultat net est même redevenu positif de 9 millions d'euros au cours du premier trimestre (35 millions de perte en données publiées).

Pour le présent exercice, nous visons un chiffre d'affaires d'environ 5,5 milliards d'euros et un bénéfice de l'ordre de 20 millions, qui est capitalisé plus de 103 fois au cours actuel. Mais, à compter de 2007, grâce aux revenus issus des crédits d'émission de CO2 déjà cédés (voir encadré ci-dessous), Rhodia s'assurera des facturations supplémentaires de 100 millions d'euros, qui se traduiront par presque autant de profits (taxation estimée à 10 %). Les ventes à terme portent, pour le moment, uniquement sur 30 % des crédits pouvant être commercialisés par Rhodia au cours des deux prochains exercices.

Parallèlement, si la société opte pour l'activation de reports déficitaires, ses profits seront sensiblement plus élevés. Dès lors, pour 2007, nous anticipons, en première approche, un profit net de l'ordre de 125 millions d'euros, qui ramène le multiple de capitalisation des bénéfices à un niveau plus raisonnable de 16,6 fois (pour une moyenne de 14 fois dans le secteur).


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