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Bonjour, sur l'inflation

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, mercredi 24 mai 2006, 05:53 (il y a 6748 jours) @ JanNo1

Je vais essayer de donner quelques arguments sur ce thème de l’inflation (pourquoi ce risque est nul pour moi et qu'il faut craindre la déflation)

a)Observation techniques sur les marchés :

-> Mouvements globaux et corrélés de l’ensemble des classes d’actifs, à la hausse comme à la baisse : actions, mat 1ères, métaux précieux, immo, marchés émergents.
En situation d’inflation, au contraire on constate des évolutions contraires : hausse sur l’or et les mat 1ères, baisse actions et immo.
On l’a vu lors de la récente correction, l’or et les mines se sont effondrées avec les actions. Tout le contraire d’une anticipation d’inflation. On continue de le voir aujourd’hui : mat 1ères, mines et actions rebondissent ensemble.
Tout est lié à une bulle massive de liquidités qui a besoin de s’investir à n’importe quel prix, les investisseurs faisant la même chose (achat ou vente) sur l’ensemble des classes d’actifs.

-> La courbe des taux inversée en janvier et qui reste quasiment plate avec un spread 6 mois –10 ans quasi nul (6 mois à 5,02% ; 10 ans à 5,07%). Quand le marché anticipe de l’inflation, on a le plus souvent une courbe à forte pente, les taux longs étant beaucoup plus élevés que les courts.

b)Observations fondamentales :

- Aucune poussée sérieuse d’inflation sur l’ensemble des pays occidentaux. Un excellent article d’elliotwave fait le point sur cette supposée « poussée d’inflation » :
http://www.elliotwave.com/features/default.aspx>cat=mw&aid=2411&time=pm

- Situation d’endettement des ménages : la dette privée à un niveau record et bien au dessus du niveau 1929.
Cette situation est par définition déflationniste : une dette privée équivaut à une position short contre le cash. Pour solder la position (quand elle atteint un niveau de bulle qui n’est plus en rapport avec la croissance des revenus, ce qui est la situation actuelle), il faut vendre des actifs de tous types pour faire du cash. Donc fabriquer de la déflation.

- Impossibilité pour les gouvernements de se lancer dans une politique inflationniste :
L’économie actuelle est totalement dépendante de la dette avec un taux d’épargne devenu négatif aux US
http://mwhodges.home.att.net/save_personal.gif
et un endettement des ménages qui explose : http://mwhodges.home.att.net/household-ratio.gif
Ce type de système où les ménages désépargnent et s’endettent toujours plus pour maintenir leur niveau de consommation ne résiste que tant que les taux baissent pour permettre d’augmenter encore l’endettement.
Il interdit donc toute possibilité de recours à l’inflation qui fait monter les taux. Si cela arrive, les ménages ne peuvent plus prendre de nouveaux crédits et ne peuvent même plus rembourser les anciens (40% des crédits US sont à taux variables) -> explosion des faillites et liquidation d’actifs. Et on en revient immédiatement à la case déflation. (le nombre de faillites de ménages a plus que doublé en 2005, à la suite d’une hausse de taux pourtant très modeste).

- Le rôle de la Chine : un argument avancé par les inflationnistes sur la hausse des mat 1ères qui ne tient pas vraiment amha : Ce pays n’a pas encore de marché intérieur suffisant pour être autonome, c’est plus un « intermédiaire » entre la demande des consommateurs US et les pays producteurs de mat 1ères : Si la demande US flanche, la Chine exportera moins et la demande en mat 1ères plongera.
Par contre, avec sa main d’œuvre à bas coût et ultra-compétitive, la Chine est une source de déflation excellente pour de nombreux biens de consommation (et aussi pour les salaires).

c) Sur les cycles économiques : pour ceux qui croient à cette théorie, on est dans la phase descendante du cycle de Kondratieff (durée 60-80 ans. La dernière poussée d’inflation datant des années 70, la prochaine devrait plutôt avoir lieu dans 30 ans…pas maintenant.

Sur le timing maintenant : crash dans 3 ans ou bien avant >
Jusqu'au début 2006, c'était difficile de répondre.
Les faits nouveaux essentiels quand même :
- L'inversion de la courbe des taux (précède en général une entrée en récession de 18 mois. La bourse anticipe bien avant l'entrée effective en récession)
- L'explosion des faillites de ménages US et GB (> 100% sur 1 an)
- L'entrée en phase baissière LT de l'indice des constructeurs immo aux US (DJ_HOM)associé à la fin de la hausse des prix sur l'immo
http://www.elliottwave.com/features/default.aspx>cat=mw*aid=2418*time=pm
http://bigcharts.marketwatch.com/quickchart/quickchart.asp>symb=Dj_Hom&sid=0&...
- Le retournement majeur de volatilité sur le CBOE : la tendance baissière LT qui marquait le gain de confiance des marchés depuis 2003 est stoppée :
http://bigcharts.marketwatch.com/quickchart/quickchart.asp>symb=vxn&sid=0&o_...

Ce sont des éléments qui rendent très peu probable une prolongation de la vague de hausse sur 2007-2008.

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