un peu de recul n'est pas mauvais (Securibourse)

par ayrton14, lundi 06 avril 2009, 07:45 (il y a 5712 jours) @ Graham

» .
» Chaque chose négociable, par définition, vaut un prix. Chacun, dans sa vie
» quotidienne, fait l’estimation de la valeur des choses négociables et la
» compare au prix affiché. Chacun, à partir, de ces estimations est à même de
» déterminer un prix en dessous de laquelle la chose négociable devient une
» bonne affaire. Je ne remets pas en cause cela. Ce serait inepte. C’est la
» nature même du système commercial. Dans le cas particulier de Wavecom, ou
» d’une autre société quelconque, non plus. Je ne dis ainsi nulle part qu’il
» n’est pas judicieux d’investir dans Wavecom à 5€ ou à 8€. Non. Par contre,
» j’ai dénoncé une présentation outrancière de cette société qui a conduit à
» survaloriser nettement ses perspectives sans jamais mettre en avant ses
» faiblesses.
»
» Il est intéressant d’observer l’évolution de la valeur de Wavecom dans le
» temps. Prenons pour point de départ janvier 2003. Cette date marque, peu ou
» prou, la fin du précédent modèle de valorisation qui avait conduit Wavecom
» à être négocié à des niveaux stratosphériques sans communes mesures avec
» ses errances d’alors. On observe qu’à l’exception de la période comprise
» entre mai 2004 et juillet 2005 et au courant de l’été 2006, Wavecom a
» toujours coté jusqu’en février 2009 au-dessus du prix de l’OPA de
» SierraWireless. On observe encore depuis janvier 2007 une fièvre
» spéculative assez nette par l’accroissement des volumes de négociation sur
» le titre. Cette fièvre est concomitante à une forte publicité autour de la
» société dans les médias financiers ainsi que sur de nombreux sites
» boursiers. On peut supposer sans grand risque d’erreur que de nombreux
» particuliers se sont laissés séduire par les avis consensuels d’alors. Il
» est remarquable de noter qu’aucune réserve n’atténuait les perspectives de
» cette société, ni ne soulevait les risques potentiels. Sur le plan
» économique, il s’est avéré que Wavecom, à partir de 2007, n’a cessé de
» décevoir, accumulant les avertissements sur chiffres d’affaires et sur sa
» rentabilité. On conçoit dès lors clairement les exagérations qu’il y a eu
» sur la façon de valoriser au plus juste les fondamentaux de cette société.
» Wavecom n’a été une affaire, au point de vue boursier, qu’au pire moment de
» la débâcle sur les sociétés à connotation technologique lors du crash du
» début de la décennie. Par après, Wavecom s’est révélé n’être qu’une société
» aux fondamentaux économiques médiocres qu’un engouement excessif, relayé
» par toutes sortes de médias, a permis de valoriser selon un modèle de
» valorisation inadéquat et excessif.
»
» Cet exemple est riche d’instruction. Il montre les nouvelles tendances qui
» conduisent à certaines bulles qui affectent de temps en temps certaines
» valeurs. Dans le cas de Wavecom, nous avons une société dont l’intérêt du
» business est difficile à cerner. Pareillement sont malaisés à saisir : la
» concurrence sur son marché, la qualité de sa recherche et la réalité de ses
» innovations. Ce faisant, tout peut-être dit et imaginé. Dès lors, il suffit
» qu’émerge un consensus pour qu’un flux positif influe à la hausse un titre.
» C’est ce qui s’est passé pour Wavecom. On pourra aussi s’apercevoir de
» l’influence croissante du média Internet dans la façon de valoriser les
» sociétés. Aujourd’hui les journaux financiers et patrimoniaux ne sont plus
» suivis. On recherche d’autres supports pour se faire son opinion.
» L’impartialité supposée de l’Internet est séduisante et séduit. Grâce à des
» sites comme Boursorama et Boursematch, on suit les avis de ceux qui
» paraissent les plus éclairés. Les fonds « mid and small » jouent de ces
» relais. Gérant le plus souvent à court terme, ils identifient les valeurs
» les plus susceptibles de fièvre communicative. Tous les acteurs du secteur
» financier discernant la manne se placent, émettent des avis positifs et
» contribuent à amplifier les phénomènes à la hausse. L’illiquidité des
» titres « mid and small » est condition de ces phénomènes et les autorisent.
» A la fin, il y a toujours l’impartialité des meilleurs intervenants
» d’Internet pour rassurer les suiveurs. Le média Internet a aujourd’hui
» supplanté les journaux pour former et conditionner les opinions.
»
» Autre aspect instructif : aujourd’hui il est bon, comme le fait Bimbo, de
» déceler les meilleurs intervenants qui occupent les forums boursiers.
» Souvent, ceux-là sont aussi bons, voire meilleurs (car moins astreints) que
» les professionnels. Il est souvent judicieux de les imiter et de les
» suivre. Comme on peut faire avec les gérants de fonds, il n’est peut-être
» pas mauvais d’établir un jugement sur la valeur de tel ou tel. Je me
» permets de donner mon avis sur Nakama. Dans les faits, ses performances
» sont remarquables. Toutefois ses avis sont souvent exagérés et orientés. Il
» n’émet guère de réserve sur les titres qu’il sélectionne. Ces titres, par
» la complexité à les aborder, sont difficiles à saisir et pour cette raison
» se prêtent particulièrement aux fièvres communicatives et aux bulles dont
» j’ai parlé plus haut. On peut dire n’importe sur eux, tant que l’on est
» dans le consensus qui arrange tout le monde, c'est-à-dire tant que l’on
» contribue à la fièvre communicative, promesse de gains futurs. Je dis que,
» dans une optique à long terme, il faut plus que se défier de toutes sortes
» de fièvres. Concernant Nakama, j’observe qu’il est fort à dénicher des
» sociétés excessivement décotées. Toutefois, j’observe que son biais
» technologique le conduit à s’égarer souvent sur les perspectives réelles
» des sociétés qu’il suit. J’en déduis que s’il est souvent judicieux de le
» suivre quand il se positionne (investissement dans la valeur), il faut
» commencer à être particulièrement prudent dès lors que le titre choisi
» s’est déjà bien revalorisé et a retrouvé des niveaux plus normatifs. Ils
» deviennent alors des valeurs spéculatives à rumeurs. L’évolution boursière
» des titres qu’il a sélectionné tend à justifier cette réserve. Pardon si je
» vexe.
»
» Je reviens une dernière fois sur les insinuations de Nakama à mon
» encontre.
» J’évoque mes avis comme chacun fait. A la différence, que j’expose le plus
» souvent mes réserves dès lors que j’en parle publiquement. Dans le cas de
» STS Group, je crois bien que ma seule intervention a consisté à émettre une
» réserve nette sur l’honnêteté des dirigeants. J’ai choisi ce titre pour sa
» décote, sa profitabilité, son -semble-t-il- avantage technologique. Je
» déplore l’opacité et, me semble-t-il, les erreurs de gestion des capitaux.
» Je crains une arnaque comme il s’en fait souvent sur le marché libre. La
» plus part du temps quand j’investis sur ce type de titre, je n’émets pas
» mon avis, pour la raison que l’illiquidité et l’opacité qui règne autour de
» ces titres autorisent toutes sortes de malversations et que je ne veux pas
» en être le complice par mes contributions. Comme Nakama a abordé la
» comparaison de Mobilegov avec STS Group, je réponds. STS Group, pris en
» compte la prochaine augmentation de capital, aura une valorisation
» d’entreprise de 12m€, à comparer aux 8m€ de Mobilegov. Or, STS Group a un
» historique de chiffre d’affaires et de rentabilité extraordinaire.
» Mobilegov lui n’a rien. Malgré mes réserves sur l’honnêteté des dirigeants
» et malgré l’avertissement de fin d’année dernière sur le niveau de
» profitabilité future de l’entreprise, les deux ne sont pas comparables, car
» sans proportion en tout. Mobilegov a tout à prouver. Tout comme Ferco. Et
» Nicox pourrait bien se révéler être dans ce même cas tout comme l’a été
» Wavecom.

Bravo Graham , tu résumes très bien ma pensée.Bien sûr , c'est remarquablement bien écrit.

Tu rappelles des évidences incontestables.Bien sûr ca ne va pas plaire à certains.


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