Acadomia: une opportunité? (suite)

par Graham ⌂ @, jeudi 09 novembre 2006, 17:37 (il y a 6582 jours) @ Graham

Quelle peut bien être la raison d’une si grande divergence de valorisation > Les craintes portent sur l’hypothèse de redressements fiscaux conséquents et sur l’appréhension que l’on a des propos des candidats à l’élection présidentielle. Essayons d’évaluer ces risques. Les candidats se livrent à une enchère d’idées neuves. Il est très peu probable qu’aucune action n’en sorte. Pourquoi > Acadomia participe directement à la structuration d’un marché déréglementé. Ce qui signifie des rentrées fiscales quand jusqu’alors il n’y en avait pas, une protection des salariés, un encadrement de l’activité selon des textes légaux (code du travail et code général des impôts). A enrayer la prospérité des sociétés de services à la personne, l’Etat compromettrait la tendance de structuration réglée et légale d’un pan important et croissant de l’économie française qui contribue notablement à la baisse du taux de chomage pour un effet d’opinion tout relatif et provisoire. Il n’y pas lieu de penser que l’Etat puisse trouver un intérêt à perdre les avantages d’un marché réglementé (augmentation du taux de chômage, baisse de perception d’impôts divers). Cette menace et la crainte qui l’a suit peuvent donc être écartées. Reste le risque des redressements fiscaux. S’il y a effectivement lieu de s’inquiéter sur les provisions qu’a constitué l’an passé (255m€) la société à se sujet, il est nécessaire également de garder la mesure. En premier lieu, il faut mentionner d’une part que la société ne s’en est jamais cachée puisqu’elle en fait un état précis en son rapport annuel. Rien n’autorise, il me semble, à exagérer ce risque et il faut garder confiance en la direction qui précise la faible probabilité de réalisation de ces risques. Il faut mentionner en outre que si les commissaires aux comptes avaient considéré que ces risques étaient de nature à bouleverser l’équilibre des finances de l’entreprise, ils en auraient fait mention, par obligation déontologique et légale, en leur rapport. Or ce n’est pas le cas. Ce risque semble en conséquence être nettement moindre que les craintes qu’il occasionne et qui ont précipité la chute du titre. Envisageons cependant la réalisation de ce risque pour nous persuader que malgré tout Acadomia est bien trop largement sanctionné. L’addition des provisions et du résultat exceptionnel négatif monte à environ 1m€. Supposons encore que la direction se serait trompée dans son évaluation du risque et que ce risque serait avéré, enfin qu’il produirait des effets sur plusieurs années. Les conséquences seraient des redressements fiscaux rétroactifs sur quelques années. Il y a lieu de croire que les tribunaux seraient assez indulgents envers Acadomia, en raison de l’absence de textes réglementaires antérieurs clarifiés. On peut évaluer au pire les effets des redressements fiscaux à 5 à 7m€ étalés sur plusieurs années. On voit bien aussitôt qu’Acadomia n’en serait pas perturbé. Sa trésorerie excédentaire (6,7m€ en 08/2005) y suffirait largement. Revenons à la probabilité de réalisation de cet évènement, au risque de me répéter. D’une part, les commissaires aux comptes ont invalidé ce scénario. En second lieu, la société à l’exception de l’an dernier, n’a jamais pour lors eu à souffrir de ces incidents. Troisièmement, la direction a expliqué ce risque et l’a considéré faible. Il n’y a en conséquence pas lieu de s’alarmer outre mesure. L’annonce des résultats et la prochaine assemblée générale seront l’occasion de clarifier ces points.
Dans tous les cas cependant, Acadomia reste sanctionner par une valorisation actuelle de 45 m€ quand des critères seulement économiques ferait évaluer la valeur fondamentale d’Acadomia à près de 85m€. Pris en compte le risque que j’ai évalué au pire à 7m€, ce qui fait baisser mon estimation de valeur fondamentale à 78m€, Acadomia demeure largement sous-évalué. Alors à la question de savoir si Acadomia est injustement décoté et présente aujourd’hui une réelle opportunité d’investissement, je réponds par l’affirmative. Le potentiel d’appréciation est très important et pourrait se réaliser tôt, dès les premières explications de la direction et l’annonce de probables très bons résultats.

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