Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés (2)
(2)
Certains investisseurs ce nest pas mon cas confrontent le PER de telle valeur à celui du marché pour sélectionner les valeurs décotées, dans lespoir dune reconsidération ultérieure du marché qui valoriserait mieux les « pépites » dénichées. Cette méthode nest pas sans intérêt dès lors quune diversification suffisante atténue le risque derreur particulière. Cette sélection monocritère à partir dun faible PER a été préconisée par Ben.Graham (le père de linvestissement dans la valeur) à la fin de sa vie. Lapôtre de la marche au hasard des marchés, Burton G. Malkiel, la reprise aussi et proposé à tous les suractifs de linvestissement. Je ne métends pas sur cette méthode qui a fait ses preuves avec une avérée réussite. Ce nest pas mon objet. Car enfin, il ne sagit pas ici de savoir si telle société est décotée par rapport au marché mais si le marché est à son prix, sous-évalué ou surévalué. A cette fin, je ne connais pas dautre moyen que celui, empirique, de comparer le PER actuel du marché avec sa courbe historique (lintuition de Labadie sur mes intentions est remarquable !). Ceci relativise beaucoup tous les avis quun peu prestement les intervenants ont sur la cherté du marché. Cela incite aussi à une saine défiance. La valorisation des marchés est somme toute très variable dans le temps. Je pars du postulat empirique que les choses humaines se reproduisent incessamment dès lors que la mémoire des évènements sestompe. On parvient à laffirmation que si les marchés ne sont pas surévalués actuellement avec un PER proche de 16, ils ne sont pas non plus survendus. A cette fin, rappelons le long cycle baissier de la fin des années 60 au début des années 80. Les principaux indices névoluèrent guère en valeur nominale. En valeur réelle, corrigée de linflation, la perte de valeur de ces indices correspond à une baisse denviron 60% (elle nest plus baissière que de 0,5% annuellement si lon inclut les dividendes versés). Or la raison principale de cette chute ne réside pas dans une défaillance accrue des sociétés - leurs bénéfices continuèrent à croître à un taux moyen annuel de 6% - mais dans un réajustement de leurs modèles de valorisation. Cest ainsi quun 1966, le PER moyen du SP500 était denviron 17 quand, en 1982, celui-ci nétait plus que de 7,5. Une grande part de lexceptionnelle rentabilité des actions depuis 1982 jusquà léclatement de la bulle tient uniquement à ce phénomène de rattrapage. On ne peut plus aujourdhui sensément espérer une même rentabilité des actions sur la période qui sengage puisque aujourdhui déjà la valorisation du marché dépasse légèrement sa moyenne historique.
--
Graham
Fil complet:
- PER du CAC 40 - Graham, 09/08/2006, 18:18
- PER du CAC 40 - whypaymore, 09/08/2006, 18:39
- PER du CAC 40 - Graham, 09/08/2006, 18:52
- PER du CAC 40 - whypaymore, 09/08/2006, 20:11
- PER du CAC 40 - labadie, 10/08/2006, 06:39
- PER du CAC 40 - bpr, 10/08/2006, 09:24
- Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés - Graham, 12/08/2006, 22:52
- Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés (2) - Graham, 12/08/2006, 22:55
- Utilité d'un PER mesurant la cherté des marchés - Graham, 12/08/2006, 22:56
- Aucune utilité! - jmp, 13/08/2006, 08:21