Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés

par Graham ⌂ @, samedi 12 août 2006, 22:52 (il y a 6669 jours) @ Graham

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Merci à WPM et Labadie pour les liens utiles qu’ils nous ont donnés. Les diagrammes proposés par Labadie sont les plus intéressants pour appréhender la relativité et la grande variabilité de la valorisation des sociétés au cours de l’histoire. Ce point est essentiel et il manque souvent au marché et aux différents intervenants de celui-ci, en propre, d’avoir cette vision historique qui palie au défaut d’expérience. Or, en ce point et quelque soit nos ages respectifs, nous avons tous ce défaut d’expérience. L’échelle de la vie humaine est trop courte et l’age venant, chacun se convainc toujours de savoir suffisamment. Or, qu’est-ce que dix ans ou même vingt, quand les cycles économiques souvent les dépassent. Nous restons figés dans les modèles de valorisation que nous avons connus, et dirai-je même, que nous avons vécu. Au mieux, nous conservons un souvenir vague de l’expérience de nos aïeux. La force du présent terrasse nos appréhensions inquiètes. De peur, donc, de manquer ce que tous réussissent à l’instant, nous nous persuadons finalement que les choses ont bien changé, qu’enfin elles ne sont plus tout à fait les mêmes que par avant et nous imitons peu ou prou le marché. Mais au nouveau cycle, de récession, de croissance ou de stagnation, le marché ajustera d’une autre manière son modèle de valorisation et les prévisions des investisseurs mal prévoyant seront déconfites. Aussi, le plus souvent, nous reprenons à notre compte, avec d’infimes variations, les modèles de valorisation dominants des dix quinze dernières années quand déjà ceux-là deviennent désuets. Voici, pour la psychologie générale des intervenants, malgré les tenaces et rares exceptions. Mais assez donc des divagations. Revenons au thème central.
Quel peut donc être l’utilité d’un critère comme le PER global des principaux marchés > Plusieurs coexistent et peuvent servir complémentairement. Le premier, le plus évident, celui que je pressens que me suggère WPM : la comparaison des PER particuliers avec celui du marché pour faciliter la sélection des titres bon marché. Passons les reproches communs qui perdent leur justesse grâce aux diversifications importantes. Ainsi, il importe peu même que tel PER de société soit aberrant s’il ne représente qu’une faible fraction de l’indice échantillonné. Son non sens se perdra par dans le défaut de proportion. Aussi, d’autres aberrations viendront le compenser, selon les règles de probabilité. Passons aussi le reproche que les marges de tel secteur d’activité sont incomparables avec les marges de tel autre et que par exemple il devient absurde de comparer Arcelor à Alcatel, même si toutes deux ont trois syllabes et commencent par la lettre A ! La même règle de dilution égalise les performances particulières pour établir ce que nous demandons : l’indice de cherté relative de l’ensemble du marché.

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