BOB...le début
LOGICIELS. Recherchée par les investisseurs en 2005 (+84%), laction Business Objects est sanctionnée en 2006 : le titre recule
de 30 % depuis le début de lannée, soit la troisième plus forte baisse du SRD, derrière Infogrames et Completel. Les incertitudes
qui planent sur le rythme de croissance et la montée en puissance des marges justifient cette plus grande prudence des marchés.
Business Objects à la recherche
dun second souffle boursier
Alors que la croissance du chiffre daffaires devrait avoisiner près de 15 %
en 2006, contre moins de 10 % pour ses principaux concurrents cotés, le titre
Business Objects se traite à un PER inférieur à ceux de Cognos ou dHyperion. Le
numéro un mondial du secteur, SAS, nest pas coté et ne peut donc pas apparaître
dans notre graphique. La société a affiché une croissance de 9,8 % en 2005, pour
un chiffre daffaires de 1,68 milliard de dollars (1,35 milliard deuros).
Baisse de 12,3% jeudi 27 avril
2006 : la sanction paraît
lourde pour laction Business
Objects. Mais il ne sagit
pourtant que de la treizième plus
forte journée de baisse depuis la
première cotation de léditeur de
logiciels à la Bourse de Paris, le
5 novembre 1999 (la société était
déjà cotée sur le marché électronique
du Nasdaq aux Etats-Unis
depuis septembre 1994). Il faut
seulement remonter un an et demi
en arrière, au 4 novembre 2004,
lors de la publication des résultats
du troisième trimestre 2004, pour
retrouver une chute plus importante
du titre ( 17,2 %). Si, à
lépoque, la révision à la baisse des
prévisions financières pour lexercice
justifiait la sanction, la correction
infligée fin avril et le repli
de 30 % depuis le début de lannée
paraissent excessifs.
Inquiétudes
sur la croissance
Après lacquisition de la société
américaine Firstlogic en février,
Business Objects a relevé fin avril
sa fourchette de prévisions de
chiffre daffaires, qui devrait être
compris cette année entre 1,225 et
1,245 milliard de dollars (nous attendons
993 millions deuros, soit
le bas de la fourchette). Mais ces
nouveaux objectifs masquent une
légère baisse du taux de croissance,
de moins de 0,5 %, toujours attendu
aux alentours de 15 % cette
année. Il nen fallait pas plus pour
faire resurgir le spectre des avertissements
sur les résultats à répétition
qui avaient déjà empoisonné
lannée 2004.
Plusieurs facteurs justifient cet
abaissement. Le premier est
dordre comptable : en réalisant
près de la moitié de son chiffre
daffaires aux Etats-Unis (49 % des
ventes en 2005), et dans une
moindre mesure en Asie (seulement
8%), la société est fortement
dépendante des fluctuations monétaires.
Dans ce contexte, la poursuite
de la baisse de la devise américaine
face à leuro pourrait
constituer un handicap certain
pour les prochains trimestres.
Lautre inquiétude est commerciale
et liée au déploiement de la
deuxième version du logiciel phare
BusinessObjects XI, lancé fin
2005, et principal potentiel de
croissance de léditeur pour les
deux prochaines années. Bien
quelle ait représenté près des deux
tiers du chiffre daffaires des licences
au premier trimestre 2006
(83 millions de dollars de revenus
sur les 133 millions générés par la
vente de licences), les dirigeants
ont reconnu que les clients étaient
relativement lents à migrer vers la
nouvelle version. Toutefois, un
sondage réalisé par la société auprès
de 1.000 dentre eux révèle
que 70 % comptent bien adopter la
nouvelle solution, dont 50 % dici à
douze à dix-huit mois. Il sagit de
reports de commandes plutôt que
de véritables annulations et linquiétude
liée à des cycles de vente
plus longs semble donc à relativiser.
... mais une forte remontée
des marges
Dailleurs, au premier trimestre
2006, le rythme de croissance des
ventes de licences, qui représentent
près de 50 % du chiffre daffaires,
a progressé, pour atteindre
15 %, contre 14 % au second semestre
2005 et moins de 5 % au
premier. Cest ce rythme de 15 %
qui devrait être maintenu en 2006
et 2007.
Parallèlement, sous limpulsion
de son nouveau directeur général,
John Schwarz, ancien président de
laméricain Symantec, Business
Objects prévoit daméliorer sensiblement
sa rentabilité au cours des
deux prochains exercices, en continuant
de profiter des retombées de
lintégration de Crystal Decisions
dont lacquisition remonte à mi-
2003. Dici à fin 2007, léditeur vise
une marge opérationnelle comprise
entre 19 % et 23 % (en normes
comptables américaines, plus élevées
quen normes IFRS présentées
dans le tableau), contre 16,3%
lan dernier. Déjà, au premier trimestre
2006, elle a gagné 2 points,
passant de 12 % au premier trimestre
2005 à 14 %. Aussi, nous
prévoyons que léditeur affiche une
forte croissance de ses profits nets
au cours des deux prochaines années,
à 94 millions deuros en 2006
(+ 45,5%) et 115 millions (+ 22 %)
en 2007.
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