A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - (1/2) (Securibourse)

par Myownway @, mercredi 02 mars 2016, 22:48 (il y a 3180 jours) @ bimbo

Bonjour "Bimbo",

Merci pour vos aimables commentaires.
J'ai également apprécié le style enjoué de votre écriture, l'esprit dont vous faites preuve et le partage de vos idées.
Cependant, malgré l'expérience et la sagesse que je devine sous votre plume, j'ai relevé des inexactitudes dans vos propos et des croyances qui me semblent erronées.

Je suis effectivement, vous l'avez bien compris, un adepte de Buffett et de quelques autres. Là-dessus, aucune erreur possible.
Concernant Buffett en particulier, si je ne suis pas un expert en "Buffettologie", je connais très bien mon sujet.
Depuis maintenant un peu plus de 10 années, dans ma démarche d'amélioration continue de mes compétences d'investisseur, j'ai pour habitude de prendre des notes lors de toutes les interventions (orales ou écrites) de mon "mentor", que ce soit celles régulières sur CNBC ou à partir des vidéos présentes sur YouTube, des articles sur le site GuruFocus.com, de ceux publiés par Forbes et Fortune Magazine et de bien d'autres sources encore.

Suite à une de mes interventions sur Boursorama, un "haineux" (une espèce assez répandue sur l'ensemble des forums) m'avait qualifié de "Buffett français". Pouvait-il me faire plus beau compliment ?
Même si je ne suis qu'un élève, les raisons de mon ralliement à Buffett sont évidentes.
Tout en répondant point par point aux réflexions de votre exposé, laissez-moi vous le démontrer de la manière la plus constructive et probante possible.

* Je vous cite : << On a pas réussi à le joindre pour qu'il nous ponde un portif chaque saison. >>
Buffett a pourtant déjà répondu à cette question ! Et à celle, que vous suggérez en filigrane, des performances qu'il lui serait alors possible d'attendre dans des conditions réelles de marché (une traduction en français suit le texte original) :

<< In a Q&A session with students from the University of Kansas in 2005, Buffett gave a rare specific answer to this question.

Question: According to a BusinessWeek report published in 1999, you were quoted as saying “It's a huge structural advantage not to have a lot of money. I think I could make you 50% a year on $1 million. No, I know I could. I guarantee that.” First, would you say the same thing today? Second, since that statement infers that you would invest in smaller companies, other than investing in small caps, what else would you do differently?

Buffett: Yes, I would still say the same thing today. In fact, we are still earning those types of returns on some of our smaller investments. The best decade was the 1950s; I was earning 50% plus returns with small amounts of capital. I could do the same thing today with smaller amounts.
It would perhaps even be easier to make that much money in today's environment because information is easier to access.

The answer is still yes today that you can still earn extraordinary returns on smaller amounts of capital. For example, I wouldn't have had to buy issue after issue of different high yield bonds. Having a lot of money to invest forced Berkshire (NYSE:BRK.A)(NYSE:BRK.B) to buy those that were less attractive. With less capital, I could have put all my money into the most attractive issues and really creamed it.

I know more about business and investing today, but my returns have continued to decline since the '50s. Money gets to be an anchor on performance. At Berkshire's size, there would be no more than 200 common stocks in the world that we could invest in if we were running a mutual fund or some other kind of investment business.>>

-> Traduction : "Au cours d'une session de questions/réponses avec les étudiants de l'Université du Kansas en 2005, Buffett a donné une réponse rare et précise à cette question.

Question : selon un compte rendu de "BusinessWeek" publié en 1999, vous étiez cité comme suit "C'est un énorme avantage structurel de ne pas avoir beaucoup d'argent. Je pense que je pourrais vous faire 50% par an avec 1 million de dollar. Non, je sais que je pourrais. Je le garantis." Premièrement, diriez-vous la même chose aujourd'hui ? Deuxièmement, puisque ce propos suggère que vous investisseriez dans des sociétés plus petites, à part investir dans des petites capitalisations, que feriez-vous d'autre différemment ?

Buffett : oui, je dirais encore la même chose aujourd'hui. En fait, nous gagnons toujours ces niveaux de rendement sur quelques-uns de nos petits investissements. La meilleure décennie était les années 50; je gagnais 50% et plus de rendement avec des petites sommes en capital. Je pourrais faire la même chose aujourd'hui avec de plus petits montants. Ça pourrait peut-être même être plus facile pour faire autant d'argent dans l'environnement actuel parce qu'il est plus facile d'accéder à l'information.

La réponse est aujourd'hui toujours oui que vous pouvez encore gagner des rendements extraordinaires sur des plus petits montants en capital. Par exemple, je n'aurais pas eu à acheter émission après émission différentes obligations à haut rendement. Avoir beaucoup d'argent à investir a forcé Berkshire [la holding que gère Buffett] à acheter ces dernières qui étaient moins intéressantes. Avec moins de capital, j’aurais pu mettre tout mon argent dans les émissions les plus attractives et faire véritablement un paquet d'argent là-dessus.

J'en sais davantage aujourd'hui à propos des entreprises et de l'investissement, mais mes rendements n'ont cessé de décliner depuis les années 50. L'argent finit par agir comme une ancre sur la performance. Compte tenu de la taille de Berkshire, il pourrait n'y avoir pas plus de 200 actions ordinaires dans le monde dans lesquelles nous pourrions investir si nous gérions un fonds commun de placement ou un autre genre de produit d'investissement."

Bien sûr, certains mauvais coucheurs argueront du fait qu'il n'a pas apporté la preuve de ce qu'il avance. Compte tenu de ses performances passées, de la prudence légendaire dont il a toujours fait preuve dans ses propos et du fait qu'il est unanimement reconnu pour sa grande humilité (il n'a de toute évidence pas besoin de se vanter !), j'aurais tendance à lui accorder une confiance totale !

Vous avez ensuite abordé la distinction entre l'investisseur et le spéculateur, qui sont pour moi, contrairement à votre affirmation, deux activités distinctes (je me suis peut-être mal exprimé), comme le souligne Buffett lui-même :
<< The Financial Crisis Inquiry Commission interviewed W. Buffett about the difference between investment and speculation : ''I look at it in terms of the intent of the person engaging in the transaction. An investment operation, and that’s not the way Graham defines it in his book, but an investment operation in my view is one where you look to the asset itself to determine your decision to lay out some money now to get some more money back later on. Speculation, I would define, as much more focused on the price action of the stock. And I say the real test of what you’re doing is whether you care whether the markets are open. I’m looking to the business, Coca-Cola or whatever it may be to produce returns for me in the future from the business. Now if I care whether the stock market is open tomorrow then I say to some extent I’m speculating because I’m thinking about whether the price is going to up tomorrow or not.>>

-> Traduction : " La Commission d'enquête sur la crise financière [de 2008] a interviewé W. Buffett sur la différence entre investissement et spéculation : ' je considère celle-ci en termes d'intention de la personne qui s'engage dans la transaction. Une opération d'investissement, et ce n'est pas de cette façon que Graham la définit dans son livre, mais une opération d'investissement de mon point de vue est celle où vous considérez l'actif en lui-même pour déterminer votre décision de mettre de l'argent maintenant afin d'en tirer davantage d'argent plus tard. La spéculation, je la définirais comme beaucoup plus focalisée sur le cours de l'action. Et pour moi le véritable test de ce que vous êtes en train de faire, c'est si vous vous souciez de l'ouverture des marchés. Je compte sur l'entreprise, Coca-Cola ou n'importe quelle autre, pour produire à partir de son activité le rendement que j'attends dans l'avenir. A présent si je me soucie de l'ouverture du marché demain, alors je considère que dans une certaine mesure je spécule parce que je me mets à réfléchir pour savoir si le cours sera en hausse demain ou pas.' "

Il a ajouté lors d'une autre intervention ceci :
<< If you instead focus on the prospective price change of a contemplated purchase, you are speculating. There is nothing improper about that. I know, however, that I am unable to speculate successfully, and I am skeptical of those who claim sustained success at doing so. Half of all coin-flippers will win their first toss; none of those winners has an expectation of profit if he continues to play the game. And the fact that a given asset has appreciated in the recent past is never a reason to buy it. >>

-> Traduction :" Si, au lieu de cela, vous vous focalisez sur le changement potentiel du cours d'un achat envisagé, vous êtes en train de spéculer. Il n'y a rien de mal à ce sujet. Je sais, cependant, que je suis incapable de spéculer avec succès, et je suis sceptique de ceux qui revendiquent un succès prolongé en le faisant. La moitié de tous les lanceurs de pièce gagneront leur premier lancer ; aucun de ces vainqueurs n'a une espérance de gain s'il continue de jouer à ce jeu. Et le fait qu'un actif donné s'est apprécié dans un passé récent n'est jamais une raison de l'acheter."

* Je vous cite : << son Berkshire n'avait pas pris une rondelle en onze ans (en monnnaie locale sur la période 2000-2011 de mémoire) >>

Il est prudent, quelque soit le domaine abordé, et quasi vital concernant l'investissement, de vérifier toutes ses données. Notamment avant de publier un commentaire.
Sinon, de quoi parle t'on ? De chiffres inventés, de faits inexacts, de fausses impressions ?
Pour quelles conclusions ? Qui pourraient finir comme autant de vérités dans nos esprits !
Heureusement (?...), vous avez eu la sagesse d'ajouter << de mémoire >>...
Ci-dessous, la réalité des faits sur la période citée en termes de cours de l'action "A" de Berkshire Hathaway Inc. :

Cours du titre Berkshire Hathaway Inc. (BRK-A) cotée sur le NYSE en USD :
03/01/2000 : 54 800 $ (cours de clôture)
10/03/2000 : 40 800 $ (cours le plus bas)
30/11/2011 : 114 755 $ (cours de clôture)
08/12/2014 : 229374 $ (cours le plus haut)
31/12/2015 : 197 800 $ (cours de clôture)

Cours donc multiplié par légèrement plus de 2 en 11 ans, les dates que vous citez, et par près de 6 entre le cours le plus bas et le cours le plus haut depuis début 2000 à fin 2015.
Pas mal, non, compte tenu des contraintes (plusieurs dizaines de milliards de dollars à investir chaque année) dont Buffett s'est fait l'écho ci-avant ?

Il convient également de ne pas sombrer dans un travers bien connu de certains gestionnaires qui, de façon "étonnante", annoncent les résultats de leurs fonds en comparant la valorisation du jour avec des dates soigneusement choisies (comme le 09 mars 2009, par exemple - le plus bas du marché de ces dernières années). C'est pourquoi j'ai élargi ci-dessus quelque peu mes recherches.
Ne pas oublier que ceux qui ont investi quelques milliers de dollars aux côtés de Buffett depuis le début, voire même en cours de route, sont aujourd'hui multi millionnaires.

* Je vous cite : <<...qu'il fallait relativiser tout son génie, de même qu'il faut relativiser les coups de bol qui font qu'on lui aurait mis une branlée dans l'exercice hasardeux de constituer des portifs passifs tels que ceux qu'on trouve ici.>>

Pour mémoire ou pour information, W. Buffett est à la tête de Berkshire Hathaway, un conglomérat doublé d'une holding, 5ème entreprise mondiale (selon Forbes 2015 - dans les 15 premières selon d'autres classements et les indicateurs choisis), 211 Mds de dollars de chiffres d'affaires, 24 Mds de dollars de bénéfice et 400 000 employés en 2015 (source : rapport annuel 2015 Berkshire Hathaway Inc.)
A titre Personnel, Buffett possède une fortune aux alentours de 60/70 Mds de dollars (dont il a fait don à des fondations). A ce titre, il figure depuis longtemps déjà entre la 1ère et la 4ème place (selon les fluctuations des marchés) des plus grosses fortunes mondiales (il est encore 3ème avec 60 Mds selon Forbes 2016).

Vous vous apercevrez sûrement, parce que vous êtes honnête, du décalage entre vos propos et la réalité.
Le parcours de Buffett est tout simplement exceptionnel et unique dans le domaine de l'investissement (ses comparables sont des "industriels" : B. Gates, A. Ortega, ...).
A ce niveau-là, il ne s'agit pas de "coups de bol" et de "portifs passifs" de joueurs en mal d'adrénaline et de reconnaissance dans un monde virtualisé. Mais d'un monde bien réel ! (voir également ma réponse à "jmp" à ce sujet)

* Je vous cite : << la réussite en matière de gestion de portif est tout de même fortement corrélée aux incertitudes de l'existence. Le pire des comportements serait de déclarer qu'on a la bonne méthode, la suite se chargerait de nous corriger. >>

Peut-être aurais-je dû introduire "A propos d'investissement" par ce fameux article "The Superinvestors of Graham-and-Doddsville" (Les supers investisseurs de Graham-and-Doddsville).
Basé sur un discours de Buffett en 1984 qui répliquait aux tenants de la théorie de l'efficience des marchés, il m'apparait comme une bonne réponse à vos, selon moi, fausses certitudes.

Si la fantastique réussite de Buffett n'était basée que sur un facteur chance, la force de celle-ci aurait été absolument prodigieuse ! Heureusement, il n'en est rien.
Même si je ne nie pas son concours et son importance relative dans la durée, surtout pour le débutant ou pour celui qui ne procède pas à travers une méthode rigoureuse (il est possible de bien faire sur 1 an et plus, mais pas au-delà de quelques années).
Avant de devenir adepte de Buffett (et des autres), j'ai parfaitement étudié leurs parcours dans les moindres détails. Cliquez sur le lien et lisez ce texte (en anglais si possible), c'est édifiant (surtout la conclusion reproduite ci-après en français) !
Bien entendu, toutes les données affichées ont été dûment auditées...

http://www8.gsb.columbia.edu/alumni/news/superinvestors

Une version française, pas entièrement satisfaisante mais qui a le mérite d'exister, est proposée ici (le plus amusant, ce sont les pubs [blasphématoires !] pour des ouvrages de... trading qui apparaissent à chaque connexion...) :
https://www.cafedelabourse.com/dossiers/article/les-super-investisseurs-de-graham-and-d...

Je vous en propose un résumé ainsi que les principaux extraits :

[pour information : Benjamin Graham, qui a été le professeur (à la Columbia University) et le mentor de Buffett ainsi que son employeur durant une courte durée, a rédigé avec David Dodd en 1934, suite à la débâcle de 1929, un ouvrage qui a marqué son époque (et bien au-delà) "Security Analysis" (L'analyse des valeurs mobilières).
Ce dernier étant complexe, en plus d'être volumineux, et plutôt réservé aux "experts", B. Graham en a ensuite popularisé les idées essentielles à travers son livre "The intelligent investor" (l'investisseur intelligent), d'une lecture plaisante et largement accessible à tout un chacun.]

Résumé :
Comment se fait-il, alors que les enseignements de certains théoriciens très largement suivis (dans le monde professionnel, dans les universités) affirment que c'est impossible, qu'un groupe restreint d'investisseurs obtienne des résultats supérieurs à la moyenne sur longue période ? Surtout quand les recherches montrent que ces "supers investisseurs" aux résultats incroyables viennent tous de "Graham-and-Doddsville" !
De fait, qu'ils aient suivi les enseignements d'une "business school", des études scientifiques (ou autres) ou pas d'études du tout (!!), tous ces investisseurs exceptionnels ont intégré, à un moment ou à un autre, les cours de Graham ou de Dodd. Qui peut alors encore parler de heureux hasard ?!

Extraits :
<< Is the Graham and Dodd "look for values with a significant margin of safety relative to prices" approach to security analysis out of date? Many of the professors who write textbooks today say yes. They argue that the stock market is efficient; that is, that stock prices reflect everything that is known about a company's prospects and about the state of the economy. There are no undervalued stocks, these theorists argue, because there are smart security analysts who utilize all available information to ensure unfailingly appropriate prices. Investors who seem to beat the market year after year are just lucky.(...)

Well, maybe. But I want to present to you a group of investors who have, year in and year out, beaten the Standard & Poor's 500 stock index. The hypothesis that they do this by pure chance is at least worth examining. Crucial to this examination is the fact that these winners were all well known to me and pre-identified as superior investors >>

-> Traduction : "Est-ce que l'approche de Graham et Dodd de la recherche de valeurs avec une marge de sécurité significative relative au prix dans le domaine de l'analyse de titres est dépassée ? Beaucoup de professeurs qui écrivent des manuels aujourd'hui disent que oui. Ils arguent que le marché financier est efficient ; c'est à dire, que les cours des actions reflètent tout ce qui est su à propos des perspectives d'une entreprise et à propos de l'état de l'économie. Il n'y a pas d'actions sous-évaluées, argumentent ces théoriciens, parce qu'il y a des analystes financiers intelligents qui utilisent toute l'information disponible pour assurer de manière infaillible des prix adéquats. Les investisseurs qui semblent battre le marché année après année ont juste de la chance.(...)

Bien, peut-être. Mais je veux vous présenter un groupe d'investisseurs qui ont, année après année, battu l'indice Standard & Poor's 500. L'hypothèse qu'ils fassent cela par pure chance vaut au moins la peine d'être examiné. Un point crucial à cette vérification est le fait que ces gagnants me sont tous familiers et pré-identifiés comme des investisseurs supérieurs.>>

<< In this group of successful investors that I want to consider, there has been a common intellectual patriarch, Ben Graham. But the children who left the house of this intellectual patriarch have called their "flips" in very different ways. They have gone to different places and bought and sold different stocks and companies, yet they have had a combined record that simply cannot be explained by the fact that they are all calling flips identically because a leader is signaling the calls for them to make. The patriarch has merely set forth the intellectual theory for making coin-calling decisions, but each student has decided on his own manner of applying the theory.>>

-> Traduction : "Dans ce groupe d'investisseurs performants que je souhaite étudier, il y a eu un patriarche intellectuel commun, Ben Graham. Mais les enfants qui ont quitté la maison de ce patriarche intellectuel ont fait leurs propres choix de bien des manières différentes. Ils sont allés à des endroits différents, acheté et vendu des actions et des sociétés différentes, pourtant ils ont eu des performances cumulées qui ne peuvent pas s'expliquer par le simple fait qu'ils procèderaient tous à des choix identiques parce qu'un leader leur signifierait les choix qu'ils doivent faire. Le patriarche a seulement établi la théorie intellectuelle pour prendre les décisions adéquates, mais chaque étudiant a décidé de sa propre façon d'appliquer la théorie."

<<One sidelight here: it is extraordinary to me that the idea of buying dollar bills for 40 cents takes immediately to people or it doesn't take at all. It's like an inoculation. If it doesn't grab a person right away, I find that you can talk to him for years and show him records, and it doesn't make any difference. They just don't seem able to grasp the concept, simple as it is. A fellow like Rick Guerin, who had no formal education in business, understands immediately the value approach to investing and he's applying it five minutes later. I've never seen anyone who became a gradual convert over a ten-year period to this approach. It doesn't seem to be a matter of IQ or academic training. It's instant recognition, or it is nothing.>>

-> Traduction : "une information complémentaire ici : il me semble étrange que l'idée d'acheter des billets d'un dollar pour 40 centimes fait immédiatement sens pour les gens ou ça ne le fait pas du tout. Cela ressemble à une inoculation. Si cette idée ne saisit pas une personne dans l'instant, j'ai découvert que vous pouvez lui parler pendant des années et lui montrer les performances réalisées, cela ne fait aucune différence. Ils semblent ne pas être en capacité de s'approprier le concept, aussi simple qu'il soit. Un camarade comme Rick Guerin, qui n'a aucune formation officielle en entreprise (en matière de "business"), comprend immédiatement l'approche par la valeur de l'investissement et il la met en application dans les cinq minutes. Je n'ai jamais vu quiconque qui soit devenu graduellement un converti sur une période de dix ans à cette approche. Cela ne semble pas être une question de QI [quotient intellectuel] ou de formation universitaire. La reconnaissance est instantanée ou rien."

<< In conclusion, some of the more commercially minded among you may wonder why I am writing this article. Adding many converts to the value approach will perforce narrow the spreads between price and value. I can only tell you that the secret has been out for 50 years, ever since Ben Graham and Dave Dodd wrote Security Analysis, yet I have seen no trend toward value investing in the 35 years that I've practiced it. There seems to be some perverse human characteristic that likes to make easy things difficult. The academic world, if anything, has actually backed away from the teaching of value investing over the last 30 years. It's likely to continue that way. Ships will sail around the world but the Flat Earth Society will flourish. There will continue to be wide discrepancies between price and value in the marketplace, and those who read their Graham & Dodd will continue to prosper. >>

-> Traduction : "Pour conclure, ceux aux préoccupations plus commerciales d'entre vous peuvent s'interroger sur la raison pour laquelle j'écris cet article. Ajouter plusieurs convertis à l'approche par la valeur réduira forcément l'écart entre le cours et la valeur. Je peux seulement vous dire que le secret a été exposé durant 50 ans, depuis que Ben Graham and Dave Dodd ont écrit "Security Analysis", pourtant je n'ai vu aucune tendance en faveur de l'investissement dans la valeur durant les 35 ans que je l'ai pratiquée. Il est probable que cela continue de la même façon. Les bateaux navigueront autour du monde mais l'Association [des amis] de la Terre Plate continueront de proliférer. De larges écarts entre cours et valeur perdureront sur le marché, et ceux qui auront lu leur Graham & Dodd continueront de prospérer."

Les raisons pour lesquelles j'ai choisi d'adopter une façon d'investir plutôt qu'une autre (qui ne se limite pas à la seule analyse de la valeur comme indiqué par Buffett pour synthétiser son propos mais à un ensemble de principes) sont clairement exposées dans cet article.
Ensuite, comme indiqué, ça fait "tilt" dans son esprit ou rien.
Pour ma part, le tilt a été immédiat. Tout ce que je lisais ensuite était, après avoir été si simplement et si clairement exposé par Buffett et Munger, tellement évident !
Plus encore après de nombreuses relectures et surtout une fois confronté à l'épreuve des faits. Ca marche !

Vous évoquez les "incertitudes de l'existence". Il est possible d'apprendre à les gérer. Avec une marge de sécurité suffisante à l'achat par exemple.
Buffett n'aurait pas autant réussi, en affrontant les mêmes incertitudes de l'existence valables pour chacun d'entre nous, s'il n'avait pas eu à sa disposition une méthode, solide et fiable, dans la durée.
Les grandes entreprises d'aujourd'hui étaient les PME d'hier et les incertitudes ne les ont pas empêchées de prospérer.
Nous-mêmes, à titre individuel, nous faisons notre chemin malgré les incertitudes. Peut-être même en avons-nous profité ?!
Non, l'argument d'une forte corrélation entre la réussite/l'échec dans la gestion de ses investissements et les incertitudes de l'existence ne tient pas dans la durée.
A court terme, son impact est vraisemblablement plus évident et les erreurs ou les circonstances soudainement défavorables sont inévitables.
Mais les impacts restent limités pour celui qui applique des principes sûrs sans jamais y déroger.

Il y a à mon sens ceux qui ont adopté une méthode qui a fait ses preuves et qui leur correspond, et ceux qui, sans feuille de route, investissent au gré des hasards, des rencontres et des humeurs.
Certaines personnes (souvent les mêmes) de notre entourage font constamment des choix que nous savons voués à l'échec. Mais elles semblent l'ignorer...
Ce qui m'amène à évoquer à nouveau un thème central, majeur dans la démarche de tout investisseur : celui de la pensée rationnelle.

Buffett et son partenaire Munger attribuent à cette qualité leur succès.
Quand je regarde autour de moi, quand je parcours les forums, je constate combien ils ont raison !
Vous pourrez lire à ce sujet le livre (sans doute trop technique) de R. Dawes au titre très évocateur "Rational choice in an uncertain world" (Choix rationnel dans un monde incertain) (+) où l'on apprend que nous sommes tous, à des degrés cependant différents, soumis à des biais psychologiques et cognitifs qui régulièrement nous amènent à faire de mauvais choix et finalement nous conduisent à l'échec.
Connaître ces biais, c'est en prendre conscience et se corriger pour une vie plus heureuse et davantage couronnée de succès.
Pour ma part, ça a été une révolution et à l'origine de changements profonds. Et les résultats positifs n'ont pas tardé à se concrétiser !

(+) celui de D. Kahneman - prix nobel d'économie 2002 - "Think fast, think slow", un best seller mondial, est bien plus abordable, le lecteur en sort en général transformé (existe en français sous le titre "Système1 - système 2" mais la traduction serait abominable selon les commentaires "Amazon" - à éviter donc et c'est fort dommage).

Vous m'interrogez alors sur le fait que de << déclarer >> que cette méthode est la << bonne méthode >> est assurément un passeport pour l'échec.
Je peux vous réaffirmer tranquillement et avec assurance que celle-ci est la bonne méthode pour moi. Mais sans doute n'est-elle pas adaptée à tous (voir ci-après les causes possibles d'échec).
Il est rare de connaître la réussite, dans quelque entreprise que ce soit, sans savoir ce que l'on veut vraiment et sans l'aide d'une démarche organisée et d'un guide sûr pour parvenir à son but.
Sinon comment fait-on ? Pourquoi ? Quels sont les repères qui nous font comprendre que nous sommes dans le vrai ou dans l'erreur ?
Et où donc trouver cette méthode indéfectible ailleurs que chez ceux qui ont obtenu de très hautes performances, supérieures au marché, depuis plus de 80 ans ?

Buffett, toujours lui, a une réponse à votre interrogation :
<< I tried my hand at charting and at using market indicia to predict stock movements. I sat in brokerage offices watching the tape roll by, and I listened to commentators. All of this was fun, but I couldn't shake the feeling that I wasn't getting anywhere.
In contrast, Ben's ideas were explained logically in elegant, easy-to-understand prose (without Greek letters or complicated formulas).These points guide my investing decisions today.>>

-> Traduction : "J'ai essayé l'analyse graphique et j'ai recouru aux indices du marché pour prédire les mouvements des actions. Je suis resté assis dans les bureaux de brokers à observer la bande défiler [système télégraphique de l'époque sur lequel apparaissaient les cours des actions], et j'ai écouté les commentateurs. Tout ceci était amusant, mais je ne pouvais pas empêcher cette impression que je ne progressais pas [que ça ne menait nulle part].
En revanche, les idées de Ben [Graham] étaient expliquées de façon logique dans une prose élégante, facile à comprendre (sans lettres grecques ou de formules compliquées). Ces points [principes] guident aujourd'hui mes décisions d'investissement."


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