vers la révolte des prochaines générations (Securibourse)

par Graham ⌂ @, samedi 10 janvier 2009, 18:08 (il y a 5800 jours) @ jmp
édité par Graham, samedi 10 janvier 2009, 18:13

La grande part de la génération d'aujourd'hui n'est pas desepérée. Il n'y a guère qu'en banlieu qu'ils le sont. Mais ils ne sont ni assez nombreux, ni assez puissants, ni assez coordonnés, ni assez réfléchis pour que leur desespoir se transforme en actions efficaces. Une autre part de la jeunesse, progressivement de plus en plus nombreuse, et originaire des couches moyennes de la population a une forme larvée de désespoir, elle-non plus guère réfléchie, ni agissante. Cette forme de désespoir est morbide et se retourne contre elle: c'est la perte progressive de lien social et les comportements autodestructeurs comme l'usage immodéré de drogues ou d'autres substituts qui éloignent de la réalité. Non, l'essentiel de la jeunesse d'aujourd'hui est désillusionnée ou plutôt elle n'a nulle illusion, ni espoir sur rien. Elle n'a rien fait mais pense revenir de tout. C'est celle des enfants et des petits enfants des babyboomers. On l'a persuadé de la dureté de la réalité et de la difficulté à s'exhausser hors de ces cadres. Celle-ci n'est pas desespérée. Elle s'accroche aux restes. Son horizon est petit. Mais cela vaut mieux que pas d'horizon. C'est pourquoi elle se contente de ce qui est petit et c'est pourquoi on la voit se recroqueviller sur elle-même. C'est grosso modo celle dont tu parles et entends parler. J'essaie de m'imaginer celle qui viendra et dont les membres ne sont pas encore nés. Que leur restera-t-il> Tout le poids et les charges de l'errance et des erreurs des générations passées. L'horizon sera beaucoup plus obscurci, voire insupportable. Dès lors que l'on est acculé, il n'y a plus rien à perdre et tout est possible. Ils seront alors plus nombreux dans cette extrémité. Balavoine disait à Mitterand, il y a 20 ans: "le desespoir est mobilisateur et lorsqu'il est mobilisateur, il est dangereux". C'est pourquoi les français, ce peuple ordinairement si conservateur, de temps en temps se réveille. Mais très souvent dans la violence et les heurts quand il n'y a plus d'autres solutions. Ce n'est pas oracle ce que je dis mais simple intuition. Pour revenir au sujet initial, l'augmentation de la dette publique, comme d'ailleurs les déficits publics toujours nettement négatifs depuis près de trente ans, ne sont rien d'autre qu'un impôt différé ques les enfants d'aujourd'hui devront payer en lieu et place de leurs parents irresponsables. Une goutte d'eau en plus. Sauf qu'à trop charger trop la barque, à la fin elle coule.

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