La lettre de la Bourse (Securibourse)

par Pandhore, mardi 06 décembre 2016, 19:56 (il y a 2909 jours) @ Pandhore

Guillaume Robin, président de Thermador Groupe: "Nous avons bâti notre histoire sur un dividende qui n'a jamais baissé".Le patron de ce distributeur de produits de chauffage, de robinetterie et de plomberie pour le bâtiment revient sur le projet en cours d'acquisition de la société Domac et nous fait part de ses espoirs pour 2017.

Lundi 5 décembre 2016 à 15:58

La lettre de la bourse : vous venez d’annoncer l’entrée en négociations exclusive pour le rachat de la société Domac, située à Vierzon. De quoi s’agit-il ?

Guillaume Robin : Domac vend des groupes électrogènes, des compresseurs d’air et des postes de soudage aux grandes surfaces de bricolage et aux grandes surfaces alimentaires françaises. Si les négociations avec son dirigeant et principal actionnaire, Patrice Le Ponner, aboutissent, cette acquisition permettra d’élargir notre offre à partir de la base constituée il y a un an avec le rachat de la société Mecafer, qui est un concurrent direct de Domac. Les opportunités de croissance externe étant assez rares, il était normal que nous nous intéressions à ce dossier. Domac réalise un chiffre d’affaires d’environ 7 millions d’euros, de sorte que le nouvel ensemble constitué avec Mecafer pèsera une trentaine de millions, avec des positions de leader dans les groupes électrogènes et les compresseurs d’air. C’est une taille respectable, même si nous restons très petits comparativement aux grandes enseignes du bricolage.

La lettre de la bourse : Domac est-elle une société profitable et solide ?

La rentabilité de Domac est positive mais pas très élevée aujourd’hui. Elle devrait s’améliorer grâce aux synergies et aux mesures d’économies mises en œuvre dans le cadre du rapprochement avec Mecafer. Quant au bilan, il est assez endetté, mais nous allons apporter à cette société une aisance financière pour qu’elle puisse se développer, notamment à travers la constitution d’un stock plus important qui lui permette de mieux servir ses clients.

La lettre de la bourse : Thermador Groupe a souffert en 2016 avec un recul de 1,5% de son chiffre d’affaires à périmètre constant sur les neuf premiers mois de l’année. Comment l’expliquez-vous ?

Nous attendons toujours une reprise dans le second œuvre du bâtiment alors que les statistiques relatives aux mises en chantiers et aux permis de construire laissent présager une réelle embellie. Notre filiale Dipra, spécialisée dans les pompes, la robinetterie et la plomberie sanitaire, a en outre perdu un référencement important chez Castorama, tandis que PBtub a rencontré une concurrence plus vive et des problèmes au niveau de son équipe de vente. Grâce à une base de comparaison assez faible, la tendance devrait toutefois se stabiliser au dernier trimestre, mais nos espoirs reposent surtout sur 2017, où nous comptons enfin voir les effets de la reprise des mises en chantiers.

La lettre de la bourse : Comment se portent les filiales récemment créées ?

La société Aello, spécialisée dans les matériels de piscine, a démarré son activité en mars et devrait générer sur l’ensemble de l’année un chiffre d’affaires de l’ordre de 1,6 à 1,7 millions d’euros, ce qui est très convenable et nous avons prévu de doubler sa gamme l’année prochaine. De son côté, Axelair a poursuivi sa croissance à un bon rythme (+50%) sur le segment de la ventilation et devrait réaliser un chiffre d’affaires d’environ 1,5M€.

La lettre de la bourse : vos activités à l’international semblent marquer le pas. Qu’en est-il ?

Nous subissons une forte pression sur les prix, notamment dans le secteur des vannes industrielles, suite aux variations tarifaires liées à la remontée du dollar face à l’euro. Sur les produits d’import, nous avons parfois des difficultés à suivre les prix de certains concurrents et nous devons désormais nous montrer plus réactifs.

La lettre de la bourse : comment gérez-vous la hausse du dollar ?

Il faut rappeler que nous réalisons environ 35% de nos approvisionnements en dollar et ce poids peut difficilement évoluer alors que certains fournisseurs européens ont disparu. Je pense qu’il y aura une inflation sur les produits d’import car les acteurs vont devoir répercuter la hausse du dollar sur leurs prix de vente, d’autant que les cours des matières premières repartent à la hausse. Nous avons l’avantage de disposer d’un stock important grâce à nos entrepôts, ce qui va nous permettre de gérer progressivement la transition.

La lettre de la bourse : où en êtes-vous dans votre programme d’investissement ? Quel est le niveau de la trésorerie du groupe ?

Cette année a été surtout marquée par l’agrandissement du bâtiment exploité par notre filiale Sectoriel, spécialisée dans la robinetterie industrielle motorisée et qui va accueillir les activités « compresseurs d’air » de la société Nuair France, acquise l’an dernier. Nos investissements devraient se monter au maximum à 5,5 millions d’euros et cette enveloppe devrait nettement diminuer, de moitié environ, en 2017, sauf si nous trouvons une opportunité sur un terrain ou un bâtiment proche de nos implantations. Notre trésorerie nette nous le permet. Elle s’élevait à 11 millions d’euros à la fin du premier semestre 2016.

La lettre de la bourse : que peut-on attendre en matière de dividende au titre de l’exercice 2016 ?

Nous avons bâti notre histoire sur un dividende qui n’a jamais baissé. Je ne vois pas pourquoi cela changerait aujourd’hui, même s’il ne sera pas évident d’augmenter la rémunération au titre de 2016 au regard du contexte difficile rencontré. Le coupon de 3,20 euro par action versé cette année procure tout de même un rendement de 4%.

La lettre de la bourse : n’êtes-vous pas déçu de la sous-performance de l’action Thermador Groupe en 2016 ?

Il faut relativiser les choses. Le parcours en 2015 a été très brillant et les investisseurs attendent logiquement des signes de retour à la croissance organique de la société. Je suis optimiste pour 2017. Nous avons beaucoup investi sur les moyens ces derniers mois, ce qui se traduit par davantage de collaborateurs et de nouveaux bâtiments. La moindre embellie au niveau de l’activité aura des effets positifs immédiats sur nos résultats.

Propos recueillis par La lettre de la bourse


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