les ventes prématurées
Lacte dachat dune action ne présente ordinairement guère de difficulté pour la plus part dentre nous (puisque souvent elle nest que leffet dun optimisme compulsif et dun besoin dintervenir et dagir). Par opposition, la liquidation de cet achat présente quelques difficultés : que ce soit lorsque lachat initial résultait dun mauvais choix et quil faut limiter sa perte ou encore que ce soit quand lacquisition était judicieuse mais que la perspective dune plus-value certaine lemportait sur la confiance en la conservation de ces mêmes titres.
Je traite ici de ce second point qui est mon erreur passée la plus courante. A lépoque du krach boursier, javais fait lachat de plusieurs titres en déroute, persuadé que les excès commis à la hausse se reproduisaient à la baisse. Javais une connaissance limitée des sociétés que jachetais (ce point à une importance qui apparaîtra ultérieurement). A dire vrai, ce point ne présentait pas un inconvénient essentiel dans ce contexte précis. Les titres que jachetais restaient largement bénéficiaires et ne souffraient que de la panique généralisée et provisoire des spéculateurs à CT et de quelques annonces légèrement inquiétantes qui étaient exagérées. La diversification, les bénéfices pérennes suffisaient à donner une assurance suffisante à mes placements. Il me suffisait de patienter que cette vague de pessimisme satténue pour revoir mes titres jouir de critères de valorisation plus normaux. Ce qui ne manqua pas darriver et plus tôt que je le crus. Ainsi, sur chacun des placements que javais faits, je réalisais des performances toutes supérieures à 50%, et quelques unes à 100% en environ 18 mois. Cest à ce moment que je commis à plusieurs reprises la même erreur qui était de revendre prématurément les titres acquis. Je navais nullement alors besoin de liquidité pour de nouveaux achats. Cependant, la revalorisation rapide de mes placements mavait surpris. Ainsi que tout investisseur dans la valeur, je ne misais pas sur une valorisation des sociétés possédées supérieure à la normale. Je crus le moment opportun dextérioriser mes plus values. Or il savéra que globalement le marché monta et je ne trouvais pas de nouvelles sociétés présentant les mêmes gages de sûreté. Je souffris donc alors dêtre insuffisamment investi pendant une phase importante de hausse du marché.
Je tire les leçons suivantes :
-dune part, linsuffisance de connaissances sur les qualités intrinsèques dune société, pour la même raison quelle provoque des achats compulsifs, a suscité chez moi des ventes compulsives dès lors que les objectifs de rattrapage des aberrations passées avaient été réalisés alors que les perspectives de ces sociétés demeuraient. Mais je les méconnaissais.
-on ne devrait revendre une action, selon lenseignement de Philip Fisher, que dès lors que lon sest persuadé que ses qualités intrinsèques se sont altérées et jamais sur des considérations de timing, ou de rattrapage de décote
On revient là au premier point de linvestissement : lachat. En achetant des titres dont nous sommes, non pas convaincus de leurs décotes ou de leurs dépréciations (ce qui suppose que lon pense mieux que le marché), mais convaincus de leurs qualités véritables, on évite lécueil des ventes prématurées, puisquon ne vend jamais sauf changement majeur. Au pire, en ce cas, dans un portefeuille suffisamment diversifié on pourrait au moins égaler les performances indicielles (ce qui nest pas si mal et évite de souffrir les affres de la décision).
En ce dernier trait, on peut rejoindre la considération de crocroc. La vente dun titre que lon connaît bien pour extraire des liquidités afin deffectuer un achat sur une société que lon connaît moins est une erreur. La revente dun titre ne devrait résulter que dun revirement de son jugement sur les capacités bénéficiaires futures de la société possédée. En ce cas, si la société précédemment sélectionnée est vraiment excellente et les autres placements également, il ny a aucun lieu de se rembrunir pour avoir manqué lachat dun titre nouveau (qui rappelle lon le ne sera la plus part du temps que compulsif) puisquà cet état de perfection le portefeuille serait déjà très efficient.
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Graham
Fil complet:
- proposition de thème: les erreurs ordinaires en bourse - Graham, 16/07/2006, 09:39
- proposition de thème: les erreurs ordinaires en bourse - crocroc, 16/07/2006, 14:18
- les ventes prématurées - Graham, 16/07/2006, 17:49
- Bonne idée ! Pour les miennes : - labadie, 17/07/2006, 06:31
- Très intéressant - caque, 17/07/2006, 09:19
- Bonne idée ! Pour les miennes : - labadie, 17/07/2006, 06:31
- mes erreurs ??? j'en ai pour un moment.... - mareva, 17/07/2006, 10:08
- Ma plus grosse erreur... - jmp, 17/07/2006, 22:32
- Les miennes - bpr, 18/07/2006, 06:37