et voici

par sphinx1, lundi 01 mai 2006, 13:24 (il y a 6766 jours) @ sphinx1

un article qui exprime mieux mon sentiment

Pourquoi les bonnes valeurs sont-elles plus fréquentes dans les petites capitalisations que dans les grandes >
« Investir dans les titres de petites entreprises » de l’auteur et analyste André Gosselin.
Pourquoi les bonnes valeurs sont-elles plus fréquentes dans les petites capitalisations que dans les grandes > Il y a sans doute plu­sieurs explications, mais la plus acceptée par les experts met en cause le rôle des investisseurs institutionnels. Ces derniers, on le sait, ne peuvent pas toujours se permettre d'investir un montant signifi­catif dans un titre de petite capitalisation, sous peine de détenir un bloc trop important d'actions. De plus, ils ne peuvent pas tirer des titres de petite capitalisation, et encore moins des titres de micro­capitalisation, un gain en capital suffisant pour couvrir leurs frais de recherche et d'analyse financière sur les compagnies. Ce problème concerne aussi les sociétés de courtage: il n'est pas lucratif pour elles d'affecter un analyste à une compagnie dont la taille serait trop petite pour soutenir une recommandation d'achat diffusée à des mil­liers de clients. Enfin, il est trop imprudent pour les investisseurs institutionnels d'acheter un important panier de titres de petite capi­talisation, parce que, parfois, il n'y a aucun échange de leurs actions dans le marché pendant plusieurs jours et plusieurs semaines, et que, s'il y a des transactions, les volumes d'actions échangées sont trop faibles pour rendre possible la gestion stratégique des fonds institutionnels.
On a donc de bonnes raisons de croire que, si les titres de petite capitalisation sont sous-évalués, c'est parce que les investisseurs institutionnels et les firmes de courtage n'ont pas la possibilité de contribuer à la demande et, par le fait même, à la hausse des prix de cette catégorie d'actifs. Il semble que les actions des petites firmes sont négociées essentiellement entre petits investisseurs individuels, lesquels ne sont pas disposés à payer les prix élevés que les investis­seurs institutionnels sont souvent prêts à offrir pour des actions de croissance. C'est comme si la Bourse comportait deux marchés dis­tincts: un marché de titres de petite capitalisation pour les petits investisseurs individuels (compagnies simples à comprendre et dont les activités sont concentrées sur le plan géographique) et un marché de titres de moyenne et de grande capitalisation animé surtout par les investisseurs institutionnels. Deux marchés où les offreurs et les demandeurs n'ont pas les mêmes moyens ni la même échelle d'ap­préciation pour évaluer des aspects financiers qui, sur certains points (degré de croissance des bénéfices d'une compagnie, par exemple), se ressemblent.

Si cette vision des choses s'avère exacte, une tactique d'investisse­ment intéressante consisterait, pour l'investisseur individuel, à miser sur des valeurs de petite capitalisation qui ne sont pas encore con­nues et recherchées par les investisseurs institutionnels, mais qui sont sur le point de l'être lorsque leur capitalisation atteindra, grâce à leur croissance, un seuil critique qui saura satisfaire les exigences de ces derniers.

Ce type de stratégie est proposée par un certain nombre d'in­vestisseurs américains bien connus, notamment par William O'Neil, auteur de How to Make Money in Stocks"'. En d'autres termes, il s'agit pour le petit investisseur d'acheter des titres de petite capitalisation qui ont un ratio cours/bénéfices assez bas et qui ne sont négociés et négociables que par les investisseurs individuels; cependant, ces titres doivent être en voie de passer de ce marché à celui où les investisseurs institutionnels deviennent prédominants. Ces titres seront alors évalués par les institutionnels suivant leur échelle de valeurs, ce qui devrait faire monter le cours des actions.

Peu importe le style de l'investisseur, pourvu qu'il adopte une stratégie axée sur la valeur des titres, il a plus de chance d'obtenir de meilleurs rendements au sein des titres de petite capitalisation que de grande. La stratégie axée sur la valeur des titres, popularisée par Benjamin Graham dans les années 1940, est devenue si omni­présente parmi les analystes professionnels affectés aux grandes compagnies qu'il est de plus en plus difficile de trouver dans ce marché fort efficient des titres qui répondent encore aux critères de Graham. Alors que les rabais ne courent plus les rues dans le secteur des grandes sociétés, on en trouve beaucoup au sein du marché des petites capitalisations. Ce marché n'a pas atteint sa pleine efficience et ne semble pas vouloir y accéder de sitôt. L’investisseur peut y trouver encore de très bonnes occasions de placement, même en appliquant une méthode aussi vieille que celle du légendaire Benjamin Graham et de son disciple le plus célèbre, Warren Buffett.

André Gosselin


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