Small Caps - La question de la liquidité d’un titre.

par Graham ⌂ @, dimanche 30 avril 2006, 22:31 (il y a 6767 jours) @ Graham

Désormais que de plus en plus d’investisseurs particuliers ou institutionnels redécouvrent l’intérêt des petites capitalisations, on assiste depuis 4-5 ans à une revalorisation globale des petites sociétés cotées. Les modèles de valorisation qui sont employés pour les big et middle caps tendent aussi à être appliqués aux petites sociétés. Je pense, pour ma part, que cette attitude comporte un risque à MT pour l’investisseur et que n’est pas assez appréhendé le risque d’illiquidité de tels titres qui justifie une décote sur les méthodes de valorisation des bigs caps. L’engouement sur les smalls caps aux activités traditionnelles suit le krach survenu en 2001-2003. On oublie trop qu’alors quasiment toutes les grandes sociétés, et pas seulement les technologiques et celles de médias, avaient des PER élevés pendant que les petites sociétés souffraient d’une désaffection généralisée. Le succès reconnu de quelques gérants habiles en petites valeurs les a extrait de leur torpeur et depuis de plus en plus d’intervenants s’y sont intéressés. Le rattrapage s’est fait rapidement qui a attiré de nouveaux investisseurs et a provoqué cet effet de mode. Aujourd’hui, peut-on intervenir toujours avec la même sérénité sur ce type de société. Je crois que non. Une indication grossière suffit à alerter l’investisseur prudent qui se défie des modes : le PER. Les investisseurs aguerris savent qu’historiquement les petites sociétés ont de faible PER. On peut en augurer qu’à terme ce sera à nouveau le cas. Considérons maintenant le marché qui existe sur de telles sociétés. Pour les sociétés dont les échanges quotidiens correspondent à des volumes inférieurs à 1000 titres et souvent à moins de 200 titres, on se convainc aisément qu’il y a bien peu d’intervenant sur ces titres. L’observation quotidienne des CO permet de s’en rendre compte et la valorisation des sociétés n’est dans le fait que l’effet de l’intervention d’une minorité d’investisseurs. Des variations rapides suivent les annonces faites dans les journaux financiers. Une certaine spéculation de CT se fait autour de ses effets d’annonces. De nouveaux investisseurs entrent, persuadés d’avoir déniché une pépite oubliée, pendant que des spécialistes de ces valeurs leurs revendent à bon titre ces titres. Une certaine liquidité est entretenue de la sorte sur de tels titres. Ce phénomène n’est pas malsain s’il pouvait durer. Le danger est ailleurs. A trop amplifier ce mouvement de rattrapage, il arrivera ce qui a déjà lieu pour certaines petites sociétés : leur valorisation dépassera proportionnellement celles des grandes sociétés et un effet de bulle légère se formera. Or, ces sociétés sont bien plus fragiles que les autres. Elles souffrent moins le ralentissement de l’économie et ont une assise moins ferme quand leurs marchés principaux s’essoufflent quelques temps. Le risque est là. Les bénéfices sont plus irréguliers et la robustesse financière moindre. Que se passerait-il en cas de ralentissement prolongé de l’économie > Une baisse soudaine et quelquefois importante de leurs résultats. La durée du mouvement provoquerait la fin de l’effet de mode. Les intervenants seraient moindres et les écarts entre prix offerts à l’achat et à la vente importants. A terme les niveaux anciens prévaudraient de nouveau car de guerre las les investisseurs de la période euphorique se résigneraient et préfèreraient se désister et ne fixeraient les prix du marché que de nouveaux intervenants qui voudraient s’assurer d’une marge de sécurité importante. Il ne sera plus considérer prioritairement la plus value de CT aisée mais le risque associé aux bénéfices fragiles et la marge de sécurité.
Quelles conclusions sommaires tirées de l’illiquidité d’un titre.
En période prospère (y sommes-nous >>), la liquidité est un facteur secondaire et les effets d’annonces et de mode suffisent à valoriser correctement les petites sociétés.
En période de ralentissement, la liquidité devient facteur premier (il n’y a quasiment plus d’intervenants) et la considération de la marge de sécurité est prééminente, d’où des ratios moindres.
Bien évidement, tout ceci n’est qu’une considération générale qui n’a de valeur que dans la généralité. Chaque société ayant son marché et ses caractéristiques propres. Certaines étant plus fortement corrélées à l’économie que d’autres. Mais généralement…
Et maintenant, à vos plumes !

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