GEA (Fromageux)

par pascal alias indy, jeudi 24 juin 2010, 14:20 (il y a 5269 jours) @ dani1112

» Franchement, je trouve la façon de procéder de cette société assez
» douteuse.
» Dans le doute, je préfère m'anbstenir.
»
» Amicalement.

Bonjour Daniel,

Euh...je veux bien ! Mais lorsque tu affirmes "je trouve la façon de procéder de cette société assez douteuse" Il faut quand même étayer cette affirmation, sinon cela reste gratuit. Personnellement, je ne vois pas en quoi>>>
Si tu fais référence aux nouvelles normes comptables IFRS, personnellement je peux comprendre le choix de GEA sur ce sujet, sachant qu'aujourd'hui les bilans en la matière ne sont pas spécialement unanime voire même très critiques...Par ailleurs, le coût de ces nouvelles normes n'est pas gratuit pour une société...

Exemple synthètique :

La crise financière qui touche actuellement les économies mondiales a conduit à d'importants critiques contre les normes IFRS notamment de la part du PDG d'AIG et de Dexia ou encore d'AXA. Ces derniers estiment que l'application de la norme « IFRS 7 » sur l'évaluation des actifs financiers à la juste valeur (fair-value) serait à l'origine des importantes dépréciations constatées par les sociétés menacées de faillite.

De nombreux enquêtes montrent que les actifs des sociétés reflètent la valeur vénale de leurs actifs (la juste valeur ou la fair value) au moment du bilan trimestriel ou annuel et plus leur valeur d'achat. Ils sont donc fortement surévalués par rapport à la valeur prise en compte précédemment dans les normes comptables, ce qui influence le cours de bourse à la hausse et offre des possibilités de financement améliorées (meilleure garantie du bilan de la société).

Pour les sociétés de « l'économie réelle », les sociétés industrielles dont les actifs sont immobiliers ou industriels et peu liquide, cela ne change pas grande chose et les comptes de ces sociétés en norme IFRS reflètent mieux leur vrai valeur. Pour les sociétés du système bancaire et financier par contre, cela veut dire qu'à chaque clôture de comptes et résultat trimestriel, la valeur des actifs financiers va refléter leurs variations à la hausse ou à la baisse durant le trimestre et affecter leurs résultats.

Dans les périodes "normales" durant lesquelles la bourse est relativement stable, ça ne change pas grande chose. Par contre dans les périodes de crise comme nous connaissons actuellement cela rend les bilans et résultats extraordinairement volatils. En particulier lorsque ces actifs sont constitués de prêts ou actifs à risque (on dit désormais toxiques) qui sont devenus invendables et donc sans valeur vénale immédiate.

D'autre part, selon la norme IAS 39, les actifs financiers s'évaluent à la juste valeur dans le cas où ils sont "disponibles à la vente" ou "détenus pour la vente". C'est à la fin de chaque période qu'il sont ainsi évalués sur les bases du marché financier et la variation de juste valeur qui en découle est inscrite directement en capitaux propres (actifs disponibles à la vente) ou au compte de résultat (actifs destinés à la vente). Si seule la seconde catégorie de variations modifies les performances de l'entité (son résultat), toutes deux ont un impact direct ou indirect sur les capitaux propres. Or ceux-ci déterminent le seuil d'endettement acceptable et le niveau de risque de l'entité. Ils conditionnent également le volume des prêts à la clientèle.

Tant que les cours montent, les résultats s'améliorent et les capitaux propres s'accroissent. Le titre s'apprécie sur le marché et l'entité peut s'endetter sans changer son degré de solvabilité pour accroître encore ses activités de prêts.
Mais, lorsque les cours chutent, une perte de juste valeur (très importante actuellement) est à inclure dans le résultat (actifs destinés à la vente) et apparaît une forte réduction des capitaux propres. L'entité est alors surendettée et elle dépasse les seuils normaux pour ses prêts qu'elle doit ainsi réduire.


Dans une comptabilité de coûts historiques où le principe de prudence est prioritaire, les variations de juste valeur ne sont comptabilisées que lorsqu'ils sont réalisés. Entre-temps, les actifs restent au bilan à leur coût d'achat. Si aucun gain n'est comptabilisé pendant la hausse des marchés, il n'y a pas non plus à constater de pertes (sinon de beaucoup plus faibles) ni de réduction des capitaux propres.

Le même phénomène comptable peut aussi concerner les immeubles de rapport, puisque l'IAS 40 laisse le choix entre la méthode du coût et celle de la juste valeur avec inscription des variations en capitaux propres. Avec la baisse actuelle de ce secteur, la douche comptable est encore bien froide, même si elle n'est pas la cause principale de l'écroulement du marché.

Ceci dit, je ne dis pas d'investir sur cette société, c'est juste un échange...pour ma part, elle me donne entièrement satisfaction depuis deux ans...donc une certaine confiance en GEA au regard de certains éléments...mais je reste d'une prudence de "sioux" et il ne faut jurer de rien;-)

Amicalement


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