Avatar

Vicat et Ciments Français

par mareva @, Barjac, vendredi 12 mai 2006, 10:03 (il y a 6756 jours)

Analyse sectorielle
LES PERSPECTIVES DE CROISSANCE DU SECTEUR SONT EXCELLENTES POUR 2006 ET 2007
Les cimentiers français disposent encore d'un bon potentiel de progression en Bourse
par frederic beriot -
Le parcours boursier accompli par Vicat, Ciments Français et plus modestement par Lafarge depuis un an et demi est impressionnant : + 124 % ; + 108 % et + 40 %. Il se révèle très supérieur à la hausse de l'indice CAC 40, qui s'établit à 38,5 % sur la même période.

Le potentiel de nos trois cimentiers français paraît loin d'être épuisé au regard de la très bonne dynamique des marchés de la construction dont bénéficie le secteur depuis le second semestre 2005.

Les chiffres d'affaires publiés au titre du premier trimestre 2006 en témoignent, même si l'effet saisonnalité des trois premiers mois ne permet pas d'extrapoler cette tendance à l'ensemble de l'exercice (20 % des ventes annuelles). Les fortes progressions des volumes autorisent les sociétés à augmenter significativement leurs prix de vente.

Les relèvements tarifaires devraient être suffisants, en tout cas cette année, pour compenser l'inflation des coûts des combustibles, poste non négligeable pour cette industrie puisqu'il représente autour de 28 % du prix de production d'une tonne de ciment. Au-delà, l'évolution des tarifs dépendra étroitement de l'évolution des cours du pétrole.

Par ailleurs, le mouvement de concentration du secteur, qui s'est accéléré depuis bientôt deux ans à l'initiative du suisse Holcim et du mexicain Cemex, est appelé à se poursuivre. Lafarge pourrait ainsi jeter son dévolu sur le portugais Cimpor une fois le rachat des minoritaires de Lafarge North America digéré. Une OPA d'Italcementi sur sa filiale Ciments Français anticipée depuis des années semble en revanche très hypothétique, tandis que la famille fondatrice de Vicat (51 % du capital) paraît très attachée à son entreprise créée en 1853.

Quelle que soit la tournure que prendront les événements, la concentration du secteur participera à la valorisation de nos trois cimentiers nationaux. La filiale d'Italcementi, Ciments Français, est notre valeur favorite.

Vicat : un modèle de discrétion et de rentabilité


La traditionnelle discrétion du troisième cimentier français n'a pas empêché le titre Vicat d'accomplir un parcours boursier remarquable. L'action de cette société fondée en 1853 par Joseph Vicat, dont la famille détient toujours la majorité du capital avec 51 % au côté de Sphon Cement (34 %), l'actionnaire de référence du quatrième cimentier mondial, l'allemand HeidelbergCement, s'est en effet appréciée de près de 124 % par rapport au mois de janvier 2005, et de 25,6 % depuis le début de l'année, pour se traiter à des records historiques.

A tel point que la société a décidé de diviser le cours de Bourse du titre par trois en distribuant, à partir du 1er septembre 2006, deux actions nouvelles pour une action détenue, ce qui le rendra accessible au plus grand nombre. Ce remarquable parcours boursier s'est poursuivi avec la publication d'un résultat 2005 de très haute qualité, puisque la société est parvenue à améliorer de 1,4 point sa rentabilité d'exploitation malgré l'inflation des coûts énergétiques.

Avec une marge brute d'exploitation de 25,8 %, Vicat est aussi rentable que Ciments Français et nettement plus que le leader mondial, Lafarge (20,5 %).

Même si le chiffre d'affaires du premier trimestre est peu significatif à l'échelle de l'année (environ 20 %) en raison de la saisonnalité de l'activité, la croissance de 30,8 % des ventes (dont 26 % à périmètre et taux de change constants) nous laisse penser que Vicat dispose des moyens de rééditer sa performance de l'an dernier. La très bonne dynamique de l'activité sur tous les marchés où Vicat est implanté, notamment en France, aux Etats-Unis, au Sénégal, en Turquie et en Egypte, exception faite de la Suisse, se traduit par une augmentation des volumes. Le groupe va ainsi profiter à plein des hausses de prix passées à partir du second semestre 2005 et depuis le début de l'année. Ce qui nous conduit à tabler cette année sur une croissance de 7,5 % du chiffre d'affaires, à 1,94 milliard d'euros, et à une nouvelle progression de 0,8 point de la marge brute d'exploitation.

--
mareva


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum