Pétrole : suite.....(3)

par JanNo1, mercredi 22 mars 2006, 21:52 (il y a 6805 jours) @ JanNo1

(suite)

Selon le scénario de référence de 2004 de l’IEA, la demande mondiale de pétrole atteindra 121 millions de barils par jour, ce qui nécessitera une augmentation de la production de 37 millions de barils par jour sur les 25 prochaines années, sur lesquelles 25 mb/j devraient provenir de gisements qui n’ont pas encore été découverts. Ce qui signifie que nous devrons trouver quatre systèmes pétroliers de la taille de celui de la mer du Nord. Cela est-il réaliste >

Chaque champ pétrolier atteint un point de production maximum, que les technologies avancées peuvent différer mais pas éviter. L’industrie pétrolière et l’IEA acceptent le fait que la production totale des champs pétroliers exploités soient en déclin. Selon ExxonMobil, le taux de déclin moyen de la production se situe entre de 4 et 6% par an.
La production mondiale actuelle est de 84 millions de barils par jour. L’année prochaine, à la même période, les gisements exploités aujourd’hui produiront un total d’environ 80 millions de barils par jour. Etant donné l’augmentation prévue du PIB mondial, la demande totale de pétrole dans un an sera de 85,5 mb/j - les nouvelles réserves devront atteindre 1,5 mb/j plus 4 mb/j, soit 5,5 mb/j. Dans deux ans, la nouvelle production nécessaire sera de 11 mb/j et en 2010 d’au moins 25 mb/j. L’industrie peut-elle suivre >
Si l’on étend le déclin des gisements existants jusqu’à 2030 en acceptant le scénario de référence (une demande mondiale de 121 mb/j), « nous aurons besoin de nouveaux champs pétroliers représentant 10 fois la production de l’Arabie Saoudite. » Certains peuvent appeler cela un scénario catastrophe, mais ce n’est pas moi qui le dis - il s’agit de Sadad Al Husseini, encore récemment vice-directeur de Saudi Aramco, la plus grande compagnie pétrolière au monde.

Si l’on exclut les gisements d’eau profonde, le rendement de 54 des 65 plus grands pays producteurs est en déclin. L’Indonésie, membre de l’Organisation des Pays Exportateur de Pétrole (OPEP), ne peut non seulement plus produire suffisamment de pétrole pour atteindre ses quotas mais n’arrive même plus à produire assez pour sa consommation nationale. L’Indonésie est maintenant un pays importateur de pétrole. Dans les six ans à venir, cinq autres pays vont connaître un pic. Seuls quelques pays - l’Arabie Saoudite, l’Irak, le Koweït, les Emirats Arabes Unis, le Kazakhstan et la Bolivie - ont le potentiel pour produire plus de pétrole qu’avant. D’ici 2010, la production de ces pays et des gisements en eau profonde devra compenser le déclin de 59 pays et la demande grandissante du reste du monde.

Cela est-il possible > Prenons le cas de l’Arabie Saoudite, qui, dans les années 1980, produisait 9,6 millions de barils par jour. Selon l’IEA et l’Energy Information Administration, il faudrait que ce pays produise 22mb/j en 2030. Mais Salad Al Husseini affirme que « les prévisions du gouvernement américain en ce qui concerne l’approvisionnement futur en pétrole sont une dangereuse surestimation. » Le champ pétrolier saoudien de Ghawar, le plus grand au monde, est en déclin. Selon Saudi Amalco, la production peut être augmentée à 12,5 mb/j d’ici 2015. Ils projettent la construction d’un nouveau pipeline d’une capacité de 2,5 mb/j, il semblerait donc qu’ils veuillent réellement augmenter la production à 12,5 mb/j, mais il n’y a pour l’instant aucun signe d’une augmentation à 22mb/j.

Prenons maintenant le cas de l’Irak, qui en 1979 produisait 3,4 mb/j. L’Irak affirme officiellement posséder des réserves s’élevant à 112 milliards de barils de pétrole brut, mais l’ASPO (et d’autres analystes) pensent qu’un tiers de ces prétendues réserves sont des « barils politiques » fictifs. Lors d’une récente réunion, j’ai appris (en privé et d’une personne bien placée pour le savoir) que les réserves irakiennes disponibles à la production aujourd’hui atteignaient 46 milliards de barils. Si c’est le cas, il sera difficile pour l’Irak d’atteindre son ancien niveau de pic de production en peu de temps.

Et ainsi de suite. Il est temps de se demander si le Moyen-Orient pourra encore produire au niveau des années 1970.

De nombreux pays dans le monde sont très pauvres. Il pourrait être nécessaire de doubler le PIB mondial pour arriver à un niveau de vie décent pour les populations de ces pays. Les exemples de la Suède et de la Chine suggèrent que si les schémas du passé sont reproduits, une multiplication par deux du PIB entraînerait une multiplication par deux de la production mondiale de pétrole. Cela est-il possible > La planète pourrait-elle tolérer une telle augmentation des émissions de CO2 >


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