Pétrole : suite.....(2)

par JanNo1, mercredi 22 mars 2006, 21:50 (il y a 6805 jours) @ JanNo1

Voici donc la suite.

J'ai trouvé cet article fort intéressant. Je me permet donc de le recopier.

Pétrole : Un chemin difficile
par Kjell Aleklett
Traduit de World Watch Pétrole : Un chemin difficile


Quand je suis né, en 1945, aucune des quatre fermes de mon petit village suédois n’utilisait de pétrole. Dix ans plus tard, l’ère du pétrole était arrivée : il avait remplacé le charbon pour se chauffer, mon père avait acheté une moto et on pouvait voir des tracteurs dans les champs. De 1945 à 1970 la Suède a augmenté sa consommation d’énergie d’un facteur de cinq, soit de presque 7% par an pendant 25 ans. Ce voyage dans l’ère du pétrole a fait de la Suède, un pays plutôt pauvre, le troisième pays le plus riche (par habitant) dans le monde. 90 % de l’augmentation de la consommation vient du pétrole. Le pétrole bon marché a fait de la Suède un pays riche.

Prenons maintenant l’exemple de la Chine, un pays en voie de développement représentant 21% de la population mondiale. Ce pays consomme 8% de la production mondiale de pétrole et pense qu’il serait juste qu’il en consomme 21%, soit 17,6 millions de barils par jour (mb/j). Pendant les cinq dernières années, le PIB en Chine a augmenté en moyenne de 8,2% par année et la consommation moyenne de pétrole de 8,4% par an. On peut voir la même corrélation entre l’augmentation du PIB et la consommation de pétrole en Chine qu’en Suède il y a 50 ans. Si l’économie chinoise croît de 8% par an sur les cinq prochaines années, on peut s’attendre à ce que la consommation de pétrole augmente de 3 millions de barils par jour. Selon le professeur Pang Xiongqi, de l’Université Chinoise du Pétrole à Pékin, la production du pays va se maintenir au même niveau jusqu’en 2009 puis va commencer à décliner. Cela signifie que le total de l’augmentation de la consommation devra être importé. Dans la mesure ou la Chine importe déjà 3 millions de barils par jour, elle devra augmenter ses importations de 100% durant les cinq prochaines années. D’où proviendra ce pétrole >

Depuis la création de l’Association for the Study of Peak Oil and Gas (ASPO), en 2001, nous avons essayé de faire comprendre au monde qu’il y aurait bientôt des problèmes pour approvisionner le monde en pétrole brut alors que la demande ne cesse d’augmenter. Le premier groupe de travail sur la déplétion, réuni à Uppsala en 2002, a estimé que 2010 serait l’année du pic de production. Deux ans plus tard, à notre assemblée de Berlin, cette estimation était ramenée à 2008. Il semblerait maintenant que ce soit de nouveau 2010, les gisements en eau profonde contenant des quantités plus importantes que prévu. L’année exacte du pic pétrolier dépend beaucoup de la demande future et nous ne saurons que nous avons atteint le pic seulement après l’avoir dépassé. Cela arrivera certainement avant 2020.

Malheureusement, très peu de gens ont prêté attention à nos mises en garde, même si les signes sont si évidents que même un aveugle aurait pu les voir. Il y a cinquante ans, on consommait 4 milliards de barils de pétrole par an dans le monde et le taux de découverte (la vitesse à laquelle ont découvre de nouveaux gisements) était d’environ 30 milliards de barils par an. Aujourd’hui nous en consommons 30 milliards et le taux de découverte se rapproche de 4 milliards par an (voir graphique p. 12). C’est symptomatique ; la firme Chevron a même diffusé une publicité disant, « Le monde consomme deux barils de pétrole pour chaque baril découvert. Cela devrait-il vous inquiéter > » (Par découverte, j’entends seulement les nouveaux gisements. Certains analystes incluent la croissance des réserves - le pétrole nouvellement accessible dans d’anciens gisements - dans les nouvelles découvertes mais nous utilisons la même approche que l’IEA, l’Agence Internationale de l’Energie.)

Si nous extrapolons à partir de la courbe descendante de ces trente dernières années, nous pouvons estimer que 134 milliards de « nouveaux » barils seront découverts ces trente prochaines années. Le dernier grand champ pétrolier à avoir été découvert est celui de la mer du Nord (en 1969), qui représente environ 60 milliards de barils. En 1999, le champ pétrolier de la mer du Nord a atteint sont pic de production à 6 mb/j.
Notre prévision laisse entendre que nous découvrirons dans les trente prochaines années de nouveaux champs pétroliers atteignant au total deux fois la taille de celui de la mer du Nord - une prévision pessimiste, selon nos détracteurs. Mais je pense que l’industrie pétrolière serait heureuse de trouver deux régions pétrolières de la taille de celle de la mer du Nord.


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum