FTE

par JF, samedi 18 février 2006, 10:25 (il y a 6838 jours) @ velise

SPECIAL RESULTATSL'OPERATEUR RESTE EVASIF FACE A LA CONCURRENCE
France Télécom tente de soutenir son cours de Bourse
par RENAUD MARIDET


On peut sans aucun doute parler de « super-profits » à propos de France Télécom, puisque l'opérateur historique de télécommunications a publié cette semaine le bénéfice net le plus élevé de son histoire à l'issue de l'exercice 2005. A 5,7 milliards d'euros, il a bondi de 90 % par rapport à 2004. Mais ce chiffre n'est qu'un trompe-l'oeil. Il doit en effet beaucoup à une baisse des frais financiers (la dette nette a diminué, pour s'établir à 47,85 milliards d'euros, ce qui est positif), mais aussi à une forte diminution de l'impôt sur les sociétés.

Erosion du taux de marge brute

En revanche, lorsque l'on remonte les lignes du compte de résultat, on s'aperçoit que la pression sur les marges due à la concurrence dans la téléphonie fixe est bien réelle. Comme annoncé à l'occasion des récents avertissements de France Télécom, la marge brute a reculé de plus de 100 points de base, pour s'établir à 37,55 %. Et le flux de liquidités disponibles généré annuellement par l'entreprise, s'il est maintenu à un niveau extrêmement élevé de près de 7,5 milliards d'euros, a tout de même légèrement diminué. Ce qui n'est guère encourageant pour l'avenir proche.

Face à cette pression concurrentielle, la direction de France Télécom n'a guère apporté d'éléments de réponse convaincants, et surtout appropriés.

Les mesures prises dans l'immédiat semblent en effet avant tout destinées à soutenir le cours de Bourse. L'opérateur compte supprimer 17.000 postes d'ici à 2008 pour « adapter la structure de coûts », et augmenter le dividende de 20 %, pour le porter à 1,20 euro au titre de l'exercice 2006. Ce qui, au cours actuel, devrait amener le rendement au-delà de 6,3 %. Plus généralement, l'objectif est de distribuer à l'avenir 40 à 45 % des liquidités générées aux actionnaires.

Le problème, c'est que ces liquidités vont diminuer. L'engagement de France Télécom pour 2006 ne porte que sur un montant de 7 milliards d'euros, certes très élevé et suffisant pour faire face à la dette et rémunérer les actionnaires. Mais ce montant est en recul par rapport à 2004 et 2005, tout comme l'objectif de marge brute, qui devrait diminuer de 100 à 200 points de base à l'issue de l'exercice en cours.

De fait, si les annonces de France Télécom ont suffi pour faire rebondir le titre, qui a recollé à notre objectif de cours de 19 euros, rien de ce qui n'a été dit n'est susceptible de rassurer les investisseurs quant à la capacité de l'opérateur à reprendre la main sur ses marchés, notamment en France dans la téléphonie fixe. Il semble donc difficile d'imager que la valeur puisse susciter à cours terme un ample mouvement acheteur, le seul argument du rendement paraissant aujourd'hui un peu mince au regard des enjeux stratégiques.

NOTRE CONSEIL
RESTER A L'ECART

Le rendement du titre France Télécom est devenu extrêmement attrayant, ce qui lui permet de se constituer un plancher de valorisation au-dessous duquel il ne devrait plus baisser. Mais il est plus sage d'attendre de meilleures perspectives pour se repositionner à l'achat sur France Télécom (code : FTE ; Comp. A, SRD).


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