IFG
INFOGRAMES
Les banquiers du groupe cessent de jouer.
Jean-Baptiste Froville
L'éditeur de jeux vidéo a subi un gros revers boursier le vendredi 10 février au moment de la publication de son chiffre d'affaires pour le compte du troisième trimestre (mois d'octobre à décembre) de l'exercice 2005/2006 qui sera clos le 31 mars. En une seule séance, le titre a dévissé de 27 %, pour retomber à 0,86 euro. La semaine qui vient de s'écouler n'a pas permis à l'action de se redresser, puisque le titre est désormais proche de 0,8 euro, ce qui fait revenir la capitalisation boursière à moins de 150 millions d'euros. Que s'est-il passé > La réaction épidermique des investisseurs est intervenue à la suite de quatre très mauvaises nouvelles.
En premier lieu, les facturations du troisième trimestre sont ressorties en baisse de 21 % par rapport à l'année précédente, retombant à seulement 170,8 millions d'euros, ce qui en soit n'était pas une nouvelle surprenante compte tenu de l'absence de sortie de jeux majeurs. Sur neuf mois, les ventes d'Infogrames sont revenues à 296,5 millions d'euros, en chute de 38,1 %.
Infogrames a par ailleurs révisé en forte baisse ses résultats du premier semestre (qui avait été publié le 23 novembre 2005) en raison de nouvelles dépréciations d'actifs incorporels d'un montant de 21 millions d'euros. La perte nette sur les six premiers mois de l'exercice s'établit donc à 31,1 millions d'euros.
Troisièmement, la direction du groupe lyonnais a annoncé que la situation financière était de nouveau tendue. La société doit rembourser 36,4 millions d'euros d'ici à fin mars alors qu'au 30 septembre elle ne disposait que de 25 millions d'euros de trésorerie. Aussi, pour éviter la crise de liquidités, la direction essaie de négocier avec ses banques pour obtenir un report de l'échéance et un refinancement à moyen terme de l'ensemble de ses dettes court terme ainsi que le maintien des crédits nécessaires au financement de son exploitation courante. La direction d'Infogrames a également indiqué qu'elle mettait en vente certains actifs, comme des studios de création et des licences.
Enfin, la situation financière de la filiale américaine Atari Inc. (détenue à 51 %) semble désespérée. La direction a même déclaré qu'elle avait « des doutes importants sur sa capacité à poursuivre son activité ». La directrice financière, Diane Baker, a par ailleurs annoncé sa démission, qui prenait effet le 17 février. Infogrames recherche donc activement un nouveau directeur financier.
Le tableau que nous venons de dépeindre est très inquiétant et l'avenir d'Infogrames semble de nouveau menacé. Bruno Bonnell, président-fondateur du groupe, a toujours réussi à sortir sa société de situations quasi désespérées, et nous ne pouvons que lui souhaiter de réussir. Mais une crise de liquidités à court terme semble difficile à éviter. C'est la raison pour laquelle nous restons invariablement à l'écart de la valeur.
Code IFG - Comp. B - Continu
Cours au 15/02 0,81
+Bas +Haut sur 1 an 0,77 /1,84
CA 2004(*) 700 M
Capitalisation boursière 149 M
BNPA 2004/05/06(*) -0,25/-0,13/-0,07
PER 2004/05/06(*) NS/NS/NS
Dividende net 2004/05(*) Nul/Nul
Rendement net 04/05 nul/nul
Moyenne transactions/jour 24.820.000 titres
Activité Editeur de jeux video
Objectif de cours à 18 mois 0,7
Risque très élevé.
Note de risque : 5
Analyse graphique : Tendance ↓
Supports 1-0.9 Résistances 1.39-1.47
(*) exercice décalé, clôture : 30/06/06
VE courante /
CA 2004 PER
2005 Rendement
2005 Variation en %
sur la semaine Variation
en 12 mois
Bigben Interactive 0,25 NS nul +0,4 % -24,1 %
Gameloft 22,26 NS nul -1 % +94,7 %
Guillemot Corp. 0,90 NS nul -0,5 % -6,2 %
Infogrames 0,66 NS nul -5,8 % -54 %
Innelec Multimédia 0,21 19,38 4,15 +2,9 % +20,7 %
Unilog 1,26 21,74 1,37 +3,6 % +29,7 %
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- JDF: IFG;TRADER et client center - marco, 18/02/2006, 07:58