Suite Investir du 2/10/05

par MEN, dimanche 02 octobre 2005, 20:19 (il y a 7099 jours) @ francois16

Dans ce bilan de l'année et en marge des grandes conclusions rendues dans cette enquête, quels sont selon vous les principaux faits saillants, ceux qui vous ont le plus surpris >

Le principal enseignement de cette étude est la très forte hausse des prix dans les pays de la péninsule ibérique, c'est-à-dire en Espagne et au Portugal. Ce n'est pas une véritable surprise, mais c'est un fait très intéressant à constater, car il traduit un mouvement de fond dans l'approche démographique européenne. D'une part, l'économie espagnole va bien et le pouvoir d'achat des Espagnols s'est ainsi totalement libéré, même si le taux de propriétaires y est déjà le plus élevé du continent. D'autre part, il est le signe du " papy boom " que l'on connaît actuellement en Europe, qui n'en est selon moi qu'à ses débuts et qui bénéficie naturellement aux pays du Sud. Ces nouveaux retraités qui choisissent de s'expatrier ont un bon niveau de pouvoir d'achat et extériorisent par ailleurs les plus-values dégagées dans leur pays de résidence actuel pour s'expatrier là où le climat est plus favorable, et avec une qualité de vie aussi bonne. D'où ce déplacement des populations vers le sud. La France connaît également ce phénomène, avec des achats de la part des Anglais notamment, dans des zones géographiques bien desservies, notamment depuis la mise en place de nouvelles lignes aériennes à bas coûts. La création de l'euro a en ce sens contribué à libérer les freins que constituaient auparavant les devises. Rien, selon moi, ne va aujourd'hui arrêter ce phénomène.A contrario, la morosité de la conjoncture en Allemagne pèse clairement sur la tendance, et il n'est donc pas surprenant de voir le pays en queue de liste de notre classement annuel. C'est un très gros marché, où les professionnels ne représentent que 30% à 35% du marché environ, et les prix y ont un peu baissé.

Quelle est, plus précisément, la situation en France > Quelles sont plus particulièrement vos anticipations pour l'immobilier cette année >

Ce que nous pensons et ce que nous souhaitons, c'est un ralentissement serein du marché, en d'autres termes un atterrissage en douceur de l'immobilier en France. Beaucoup de gens annoncent la crise, certains depuis plusieurs années d'ailleurs. Nous ne voyons pas, pour notre part, ce qui pourrait faire baisser fondamentalement les prix. Nous continuons de penser qu'il n'y aura pas de krach de l'immobilier en France et de privilégier le scénario d'un atterrissage en douceur, voire d'une nouvelle augmentation de prix, bien qu'à un rythme nettement inférieur à celui observé au cours des dernières années, à Paris comme en province. Ce dont nous sommes plus sûrs encore, c'est que Paris connaîtra toujours l'engouement, car les prix y sont inférieurs aux niveaux de ceux observés dans bon nombre de grandes capitales européennes, comme par exemple Madrid ou Londres, qui connaît aujourd'hui un recul, mais après des années de niveaux de transactions élevés, qui plus est nettement supérieurs à ceux pratiqués à Paris.

Y a-t-il des risques de crise de l'immobilier >

Nous n'en voyons pas véritablement pour le moment. Cependant, nous constatons que la détention des mandats de vente a tendance à s'allonger. C'est à dire que le délai s'accroît entre le moment où un bien est mis en vente et celui où il est effectivement vendu, ce qui tendrait à signifier que les acheteurs prennent davantage le temps de la réflexion. Ce qui veut dire également que la tendance va à une plus grande renégociation des prix. D'où notre scénario temporisation dans les zones qui ont connu les plus fortes augmentations, qui bénéficiera donc peut-être à d'autres considérées comme plus attractives. Pas de crise à l'horizon, donc, selon nous, ni de hausse effrénée. Plutôt un phénomène de régulation du marché dans son ensemble.


Propos recueillis par Denis Lantoine


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