JDF du jour : valeurs liées à l'énergie
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6143-27/08/2005- PAGE12
Enquête des études et sélection
FACE A L'EXPLOSION DE LA DEMANDE ET A UNE OFFRE LIMITEE, LES PRIX DE L'ENERGIE VONT RESTER ELEVES
L'euphorie boursière qui s'est emparée du secteur de l'énergie incite à plus de sélectivité
par Christophe Soubiran
L'engouement des investisseurs pour les valeurs liées à l'énergie, loin de s'apaiser cet été, a même connu une nouvelle poussée de fièvre. L'explication ne se limite pas à l'envolée des cours du brut, en route vers les 70 dollars, voire les 80 dollars. Les dirigeants des groupes parapétroliers, à l'occasion de la publication des résultats semestriels, ont en effet tenu des propos très optimistes quant à la durée du cycle actuel d'investissement des compagnies pétrolières, n'envisageant même aucune inflexion avant la fin de la décennie. Reconstitution des capacités de production oblige. De leur côté, les groupes pétroliers n'en finissent pas d'engranger les profits, qu'ils continueront de redistribuer à leurs actionnaires. Enfin, le rachat d'Electrabel par Suez a rappelé aux marchés que l'électricité n'était pas une ressource aussi abondante que d'aucuns le pensent communément, et qu'en conséquence, les spécialistes du secteur étaient promis à un bel avenir. Le Journal des Finances a donc passé en revue l'ensemble des valeurs cotées à Paris évoluant dans l'univers de l'énergie.
En s'établissant à 82,1 millions de barils par jour, la
consommation d'hydrocarbures a enregistré en 2004 sa plus forte
croissance (+ 3,7 %) depuis plus de vingt-sept ans, tirée par la Chine,
mais aussi par les Etats-Unis. Une situation que personne n'avait anticipée.
Et si la croissance de la demande est appelée à ralentir, selon les prévisions
de l'Agence internationale de l'énergie, elle restera tout de même soutenue
en 2005 (+ 2 %) et en 2006 (+ 2,15 %).
Grâce à une hausse de la production de l'Opep, la forte
accélération de la demande mondiale de pétrole a pu être satisfaite.
Mais cette situation se traduit par une réduction drastique des capacités
de production inemployées, tombées à moins de 1 million de barils par
jour, et localisées essentiellement en Arabie saoudite. En conséquence,
le marché n'est plus à l'abri d'un accident technique ou d'un incident
politique. Ce qui explique le niveau élevé des prix.
L'insuffisance des capacités de production disponibles pose
le problème du sous-investissement du secteur durant les années passées,
mais aussi celui des réserves. Les découvertes majeures de pétrole se font
en effet de plus en plus rares. De ce fait, les compagnies pétrolières se
tournent désormais vers l'exploitation du pétrole dit « non conventionnel »
plus onéreux (comme les sables asphaltiques ou les schistes bitumineux),
en offshore profond ou vers le traitement du gaz.
Les opérateurs ont désormais intégré dans leurs anticipations que les prix du pétrole resteront durablement élevés. La cotation sur le marché à terme des prix de l'or noir pour l'échéance la plus lointaine (sept ans) en fournit un bon exemple. Alors que, jusqu'en 2002, on anticipait une stabilité des cours autour de 20 dollars, il semble désormais établi que les prix à la fin de la décennie s'élèveront aux alentours de 60 dollars.
Profits record en vue pour les pétroliers
Total
Vers un nouveau bénéfice record
Devant les atermoiements des autorités russes, les dirigeant de Total n'avaient pas d'autre choix que de jeter l'éponge dans le dossier Novatek.
Malgré cet abandon, l'objectif d'une croissance de la production d'hydrocarbures comprise entre 3 à 4 % par an en moyenne jusqu'en 2010 a été réitéré. Si les volumes produits pourraient s'afficher en léger repli cette année (en raison notamment de l'impact des prix élevés du brut sur les contrats de partage de production), le lancement de douze nouveaux projets infléchira la tendance dès l'année prochaine. Quant à l'acquisition de la société canadienne Deer Creek Energy, elle ne semble pas de prime abord receler les attraits que pouvait présenter Novatek. Néanmoins, elle permet de préparer la croissance du groupe au-delà de 2010. En attendant, grâce à l'excellente conjoncture qui prévaut, Total s'apprête à afficher au titre de l'exercice en cours un nouveau profit record. Et, comme le groupe pétrolier en a pris l'habitude, une partie des liquidités générées sera consacrée à acquérir ses propres actions. Mais il pourrait également décider d'augmenter sensiblement son dividende, pour le porter à 6,2 euros par action, selon nos estimations, ce qui procurerait un rendement de 3 %.
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