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par mareva @, Barjac, dimanche 13 février 2005, 19:13 (il y a 7201 jours) @ mareva

LE JOURNAL DES FINANCES- N°6115-12/02/2005- PAGE23
Analyse financière
LA DETTE VA CULMINER A 2,5 MILLIARDS D'EUROS SELON LES NOUVELLES NORMES COMPTABLES
Sans fonds propres et déficitaire jusqu'en 2006, Rhodia présente un profil très risqué
par SYLVAIN DE BOISSIEU
Le cas Rhodia évoque un sentiment douloureux pour les actionnaires. A la suite de choix stratégiques contestables ayant consisté à réaliser durant l'année 2000 de grosses opérations de croissance externe en plein retournement du cycle industriel, le champion français de la chimie s'est retrouvé confronté à une situation de surendettement et à un risque de crise de liquidités. Résultat, l'action s'est effondrée de 2000 à 2004, tombant en août dernier à un plus bas (en séance) de 0,88 euro. Depuis, le cours de Bourse a connu un rebond spectaculaire puisqu'il a doublé en moins de six mois. Autour de 1,8 euro, le titre est cependant loin des niveaux de cours de la fin des années 1990, alors compris entre 15 et 20 euros. Ces sommets, aujourd'hui totalement inatteignables, font de Rhodia l'un des plus gros fiascos boursiers de ces dernières années.

Le sursaut récent de l'action indique toutefois que le redressement engagé par la nouvelle direction, arrivée aux commandes en octobre 2003, est en bonne voie. « Notre plan progresse au rythme que nous avons fixé et tous nos engagements ont été tenus », plaide-t-on chez Rhodia. Toute la difficulté consiste à trouver le moyen de valoriser Rhodia sur des bases rationnelles alors que le chimiste ne dégage pas de bénéfice et supporte un bilan totalement déséquilibré.

Tous les espoirs de redressement de Rhodia, qui enregistre des pertes depuis 2001, reposent sur le retour aux bénéfices annoncé en 2006 par la direction. La remontée de la rentabilité s'appuie sur un plan de restructuration passant par un allègement des structures (organisation en 9 sociétés au lieu de 17, mutualisation et réduction des fonctions de support), qui doit générer 323 millions d'euros d'économies en trois ans, de 2003 à 2006, et des cessions d'actifs. Sur ce dernier point, Rhodia a réalisé en 2004 un produit net de cession d'actifs de 760 millions (soit environ une fois le chiffre d'affaires cédé).

Le redressement de Rhodia devrait être également facilité par l'amélioration de la conjoncture économique, le métier de la chimie étant très sensible aux cycles. Après avoir affecté Rhodia de 2000 à 2003, la conjoncture lui est désormais plus favorable. En 2004, profitant de la reprise économique, la demande est repartie et les chimistes ont pu faire passer des hausses de prix qui ont atténué les effets dévastateurs de la flambée des prix du pétrole. Il faut en effet savoir que les dérivés d'hydrocarbures (gaz et pétrole) représentent 63 % des matières premières utilisées par le groupe.

« Nous avons pu augmenter nos prix dans les polyamides (de 15 % au troisième trimestre 2004), qui apportent un tiers de l'excédent brut d'exploitation du groupe, mais aussi dans les tensio-actifs, les peintures, les dérivés phosphorés et la branche silices, silicones et terres rares », expliquent les dirigeants de Rhodia.

Le retour aux bénéfices est annoncé pour 2006

Le retour aux bénéfices que la direction envisage pour 2006 apparaît donc crédible. Dans ces conditions, sur la base des multiples de capitalisation des bénéfices attendus au cours des trois prochaines années, nous parvenons à un objectif de cours théorique de 2,5 euros par action.

Nos calculs reposent sur les hypothèses suivantes. Nous anticipons un bénéfice net encore symbolique en 2006, et autour de 95 millions en 2007. La marge nette du secteur de la chimie oscille actuellement entre 2,5 et 10 % pour les meilleurs. En retenant une marge nette de l'ordre de 2,5 % et un chiffre d'affaires de 4,85 milliards, le bénéfice net remonterait ensuite à 120 millions en 2008. Rhodia capitalise 9,6 fois cette prévision, alors que le multiple moyen de capitalisation des bénéfices estimés est dans la chimie un peu inférieur à 13. En appliquant ce dernier ratio à Rhodia, on peut tabler sur une valorisation de 1,56 milliard, soit 2,5 euros par titre. Mais cela à l'horizon 2008 et dans l'hypothèse où les profits attendus dans trois ans sont bien au rendez-vous.

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mareva


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