compléments au débat (Securibourse)

par Graham ⌂ @, jeudi 03 janvier 2013, 23:09 (il y a 4343 jours) @ Graham

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Merci pour vos avis et vos propres suggestions. Je reviens sur les arguments de Chris et de Gaepre pour continuer un peu le débat.

Concernant Budget Telecom, Chris explique que ses niches cibles se rétrécissent de plus en plus et que les solutions alternatives d’autres opérateurs semblent être désormais plus convaincantes.
L’argument tient évidemment. Budget Telecom est en déclin prononcé et devrait disparaître à court ou moyen terme. Budget Telecom fut d’abord pour moi une mauvaise idée d’investissement, il y a quelques années, fondée sur une extrapolation hasardeuse des marges d’alors sans prise en compte suffisante de l’environnement. Mais aujourd’hui et sur la base du cours actuel, que faire > Peut-être bien qu’à trois euros ALBUD n’est pas forcément un mauvais choix. 1er constat : la société devrait disparaître : ses marchés se rétrécissant comme peau de chagrin, elle cessera son activité ou éventuellement se fera absorber. Il n’y a toutefois pas de risque immédiat : depuis quelques années la direction montre une capacité a géré la décroissance tout en restant bénéficiaire. Avant deux à trois exercices, le résultat ne devrait pas risquer d’être en fort déséquilibre négatif. Une conséquence assez probable est qu’il y aura toujours un repreneur pour récupérer la trésorerie qui joue son rôle d’amortisseur. A l’inverse, le résultat pour l’année 2012 devrait approcher 1,5m €. Pour l’année 2013, il me parait envisageable de le supposer supérieur à 0,5 m€. Si l’on considère une trésorerie que je réduis à 10 M€, qui constitue un prix plancher, le risque à 3€ me parait limité. Qu’en est-il du potentiel > Le potentiel dépend pour partie d’un hypothétique et peu vraisemblable versement de dividende exceptionnel, d’une consolidation sur les marchés continués (après l’échec du mobile). Une consolidation permettrait d’extraire des résultats positifs qui s’ajouteraient à la trésorerie. Je ne fonde pas de grands espoirs sur cette hypothèse mais plutôt sur la capacité des deux dirigeants à gérer le déclin dans la mesure où ils restent investis en capital et parce que c’est leur outil de travail. Aussi, je conserve cette valeur comme amortisseur à la baisse et dans la perspective d’une hypothétique poussée spéculative de court terme selon la qualité des résultats prochains.

Concernant INFE, je ne comprends pas l’argument sur la frilosité à se développer dans les concessions qui la rendrait vulnérable. Je connais la position d’Hubisan qui est ressemblante sans que je la partage globalement. Certes la conservation d’une forte trésorerie en euros à long terme est destructrice de valeur. Toutefois, entre les versements directs de dividendes et les rachats tout de même conséquents d’actions (qui sont également une rémunération des actionnaires), la société rémunère correctement ses actionnaires bien que cela ne se constate pas encore dans le cours, mais cela le fera mathématiquement dans l’avenir. L’emploi de la trésorerie peut être différé. Il peut être souhaitable d’attendre que les actifs à acquérir soient dépréciés. C’est, il me semble, le sens des achats de maisons aux USA. Pour l’Europe, on peut encore patienter. Par opposition, l’immense avantage de conserver une si importante trésorerie est que quelque soit le contexte, même plusieurs exercices récessifs et déficitaires, la société survivra. Parmi les aspects spéculatifs est l’âge du dirigeant même si le fils vient d’être nommé directeur délégué, lui-même n’est plus tout jeune. INFE dans les dix sera, je pense, vendu. Alors, un prix envisageable serait de 25% du chiffre d’affaire auquel on rajouterait la trésorerie. Entre temps, les rachats d’actions à cours dépréciés me paraissent judicieux. Il faut juste être très patient, jusqu’au moment où la revalorisation sera violente.

Concernant Rentabiliweb, oui c’est un pari clair sur l’activité monétique et l’implication personnelle du dirigeant. La concurrence n’est pas trop problématique dans la mesure où cette activité devrait dégager une marge ops de 0,5% sur les transactions bancaires qui sont amenées à croître encore. Accaparer une fraction du marché déjà est juteux. Le service complet paraissant selon les premières enquêtes très satisfaisant. Après il semblerait que ce soit en monétique le premier acteur global. On verra plus clair ce qu’il faut en penser d’ici une année. La comparaison avec Hi-média me parait douteuse. Je n’ai pas connaissance qu’Hi-média ait développé des compétences autres que le micro-paiement. Cela le serait, il y a de la place pour plusieurs, les banques semblent dans leurs offres être en retard. Mais oui, pour moi c’est d’abord un pari de confiance envers le dirigeant et ses capacités. Mais n’étant qu’un pari sans plus de certitude, je ne mettrai pas plus de 5% du portefeuille global ainsi que j’ai fait. Par contre si le choix est opportun, je laisserai courir pour longtemps.

L’argument sur Trilogiq ne m’en parait pas un.

1000mercis est effectivement bien valorisé. "Ralentissement marqué" : c’est toute l’interrogation. Est-il marqué ou passager > Selon la réponse, la valorisation peut fluctuer fortement. Pour moi, l’autofinancement libre dégagé depuis plusieurs exercices est supérieur à 7 m€. Valorisé douze fois, puisqu’il s’agit d’autofinancement complètement libre, et cumulé à la trésorerie, on obtient la valorisation actuelle qui me parait un cours correct, d’autant qu’il y a la possibilité d’OPA vers ces niveaux. Donc, la valeur du titre me semble très sûr et sans risque de baisse forte. Quant au potentiel > S’il ne s’agit pas de ralentissement autre que conjoncturel et que les relais de croissance à l’international (GB-USA) suivent, alors on peut parfaitement avoir une croissance à long terme du cours de 10-15 pourcents en moyenne par an. C’est le pari que je fais, avec toujours une bonne marge de sécurité comme exposée plus haut.

Concernant April, dont je n’ai pas modifié ma participation faible (3%), la société conserve pour environ un tiers une activité d’assureur en propre. Quant à son portefeuille financier, justement, je déplore qu’il soit peu commenté. Dans le rapport semestriel, on voit que les obligations baissent au profit des actifs monétaires. Mais de quelles obligations et de quels actifs monétaires il s’agit > Là me parait le doute. Il n’est guère levé et donc s’entretient. J’ai été tenté quand le cours baissait d’augmenter ma participation mais mes doutes sur les actifs financiers restent forts.

Bien évidement sur chacune des petites capitalisations, il y a un risque fort d’illiquidité. Ainsi sur un marché baissier fort, aucune ne résisterait. Mais de tels mouvements sont des anomalies qu’il faut exploiter. Le risque d’illiquidité est un risque ponctuel et passager pas un risque intrinsèque pour la valeur. Au contraire, l’illiquidité est un facteur de surperformance pour l’investisseur particulier qui peut exploiter ces anomalies passagères, ce que ne peut faire un gérant de fond.

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Graham


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