Faillite : les bulles, ou le socialisme? (Securibourse)

par deuxtroy, samedi 10 septembre 2011, 17:15 (il y a 4824 jours) @ labadie
édité par deuxtroy, samedi 10 septembre 2011, 17:33

La comparaison du ratio actuel des dépenses publiques de la France par rapport à son PIB avec le même ratio en URSS sous Lénine n'est pas très probant.

Sur la plan historique, si tant est que ce ratio ait une signification, il n'est pas linéaire : on peut noter que la France a connu ses plus fortes hausses en 1920 (32%) en 1947 (40%) du fait des conséquences de la guerre -soit un niveau proche puis supérieur au taux de 1960 - puis en 1975 (43%) du fait de la crise liée au choc pétrolier.

http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/finances-publiques/approfondissement...


Si l'on veut faire une comparaison avec d'autres pays, le cas de la Suède est intéressant : elle avait un ratio de 70% il y a peu, en 1993. Et même si depuis elle a réduit ce taux, son endettement actuel (40% du PIB) prouve que l'assertion "une économie à large dominante socialiste se rapproche logiquement de la faillite, point d'aboutissement normal de toute économie socialiste" ne repose sur aucun fait,mais relève d'une pure croyance personnelle. Et si on raisonne non pas en termes de PIB, mais en termes d'Indice de Développement Humain, la corrélation "socialisme = faillite" est encore plus largement battue en brèche.

La dette publique par rapport au PIB est plus déterminante pour juger de l'indépendance financière d'un pays, et l'absence d'hypothèque qui pèse sur les générations à venir : quelques pays pas spécialement réputés pour leur politique socialiste font pire que la France : Japon (225%) Liban (150%), Singapour (102%)...La France arrive en 16ème position, avec ses 88% . La Suède elle, arrive en 69ème position, avec 40%. Dans le bas du tableau, on trouve aussi bien la Lybie (dictature socialiste avec 3.30%) des anciennes républiques de l'URSS (Azerbaïdjan 4.6%, Ousbekistan 9%) que des pays à tradition capitalistes (Chili 6.2%, Luxembourg 16.2%)

Source http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_pays_par_dette_publique


Concernant les "idées libérales" qui viseraient à réduire les dépenses publiques (dont prestations sociales telles que Assurance Maladie, Vieillesse, chômage ; dépenses d'éducation, poids de la dette), les recettes-miracles de court terme n'existent pas. Entre le développement des PPP (Partenariats Publics Privés) qui visait à alléger la dette, mais aura comme contre-partie d'autres dépenses publiques récurrentes; le rationnement commencé des prestations sociales ou transfert au privé qui peut aboutir très directement à réduire le niveau de vie des plus pauvres en diminuant les recettes de TVA et le PIB - et à alourdir les dépenses de maintien de l'ordre au passage ;) les fausses bonnes idées sont légion.
A ce titre, la lecture d'un rapport déjà ancien de l'OCDE est éclairante : http://www.oecd.org/dataoecd/44/39/34957123.pdf


Autre remarque : si les dépenses redistributives des prestations sociales sont prises en compte en France dans les dépenses publiques (il s'agit de dépenses obligatoires contrôlées par des organismes publics) ce n'est pas le cas des pays qui confient la gestion de ces sommes au système privé (une partie des frais de santé aux USA, qui ont globalement des dépenses largement supérieures aux notres ; les dépenses de retraite au Danemark par exemple). Plus encore, les exonérations fiscales et sociales correspondant aux niches ne sont pas non plus prises en compte dans le PIB. Alors qu'elles représentent 104 milliards d'euros, soit 5% du PIB !
http://actu.orange.fr/france/plus-de-50-milliards-d-euros-de-niches-fiscales-et-sociale...

Les deux composantes susceptible d'élever le niveau de vie d'un pays sont le travail (qu'il soit bénévole ou rémunéré) et l'investissement (en infrastructures, formation, outils de production, RD, etc...). Les bulles spéculatives qui augmentent artificiellement- et provisoirement- le revenu global, tout en induisant des transferts de richesse d'une grande partie de la population vers un petit nombre de happy fews induisent à terme un appauvrissement collectif, de par les crises qu'elles entrainent. Voir à ce propos le PIB déflaté par habitant en France : il n'est pas encore revenu à son niveau de 2007.

Ceci dit, Labadie, si vous êtes vraiment convaincu que l'Etat doive réduire drastiquement ses dépenses, je serais curieuse de voir comment vous déclinez cela dans le domaine où vous travaillez : on assiste déjà à un enseignement à deux vitesses. Faut-il aller encore plus loin> Supprimer totalement l'éducation gratuite, et laisser le recrutement des professeurs au choix des clients payeurs>


Fil complet:

 Fil RSS du sujet

powered by my little forum