réponses (Securibourse)

par Graham ⌂ @, vendredi 18 janvier 2008, 23:33 (il y a 6150 jours) @ Graham
édité par Graham, vendredi 18 janvier 2008, 23:44

Merci à tous les trois pour vos interventions, et aussi à Terps pour son hommage indirect immérité dans le post plus haut.
Pour l’instant, je ne m’en sors pas trop mal :
Environ -5% sur 2008.
Environ +55% depuis 2007 (perte de 18% sur mes plus hauts en mai 2007).
La période est exceptionnelle. Soit, nous vivons une récession momentanée et beaucoup d’opportunités sont à prendre. Soit, nous vivons une dépression profonde, et il conviendrait de tout vendre. Je ne sais pas conclure. Ainsi que je l’ai dit ailleurs, je suis convaincu que les conditions techniques pour qu’une grande dépression ait lieu sont là en puissance. Mais aussi, je suis convaincu qu’ès choses humaines et économiques, tout ne se réduit pas à la plus simple logique. Il faut néanmoins se résoudre et décider. Il y a quelques mois, j’avais suggéré de tout vendre (http://securibourse.com/forum/index.php?mode=thread&id=26299#p26299 ). Je n’ai point procédé ainsi que j’avais conseillé et j’ai peut-être eu tort. J’ai opté pour acquérir à bas prix des sociétés le plus souvent dépréciées. Je fais donc le pari que la récession sera enrayée et passagère. Je ne suis pas maître des cours. Les fonds se dégagent et font baisser violemment les cours des sociétés petites et moyennes dans d’assez faibles volumes, ce que j’avais anticipé aussi. Quand les cours cesseront de chuter> Je ne saurai dire. Je suis impressionné par la force du mouvement. J’essaie de garder mon sang froid et de ne regarder qu’à ce que j’estime les fondamentaux. Si récession passagère il y a, mon évaluation des fondamentaux sera assez juste et je verrai mon portefeuille croître fortement en sortie de récession. Si dépression il y a, mon évaluation des fondamentaux sera complètement surfaite et je pâtirai beaucoup de mon exposition. Je ne suis pas capable d’anticiper comment les peuples réagiront et donc comment l’économie évoluera. C’est le risque. Je l’assume.
Venons-en à mon positionnement en SRD. J’exclue, de facto, le risque réel de dépression qui me donnerait complètement tort et que j’estime ne pas être mesure d’évaluer. Je me place donc dans la situation d’une récession importante mais néanmoins supportable de quelques trimestres. Je gère mon portefeuille comme je gèrerai une entreprise. Une entreprise saine peut supporter un endettement léger. Je peux soutenir dans le temps un endettement de 20% environ longtemps. Buffett, en son temps, procéda de la sorte aussi. Il n’hésitait pas à recourir à un endettement léger quand il estimait que le coût de la dette était nettement inférieur au potentiel de revalorisation de ses actifs empruntés. Mon estimation de la valeur fondamentale de NRJ me fait conclure que, hors dépression, mon risque sur NRJ est quasiment nul. Certes, je ne suis pas en mesure de pouvoir bénéficier de coût de financement avantageux et je suis contraint à recourir au cher SRD. Mais même de la sorte, je conclus que mon coût sera inférieur à mon gain. Quels sont les risques alors > L’incapacité à tenir la position SRD dans le temps > Je vais procéder prochainement à quelques petits ajustements pour pouvoir supporter ma position longuement sans risque de devoir la liquider dans l’urgence et en perte. Le risque de surexposition > J’entends souvent cela. Pour moi, cela ne constitue jamais un risque si l’on est en mesure d’évaluer avec une probabilité de justesse élevée le prix que l’on paie pour ce que l’on acquiert. Il y a moins de risque, dans un marché baissier, à avoir bien évalué une seule fois que à avoir diversifié dans dix lignes que l’on aurait moins bien évaluées. C’est pourquoi, Tristus Dolor, je trouve un peu injuste la remarque sur l’effet de levier. Il n’y a pas d’effet de levier. Il y a recours à un endettement léger et maîtrisable pour acquérir un actif déprécié. Maintenant, il est vrai, je suis incorrigible. Je n’hésite pas à investir massivement dans un seul actif quand j’estime que mon raisonnement est bon. Il ne l’est pas certainement, j’en conviens, ne serait-ce que parce que nous risquons d’entrer en dépression. Mais il est bien plus probable qu’il le soit plutôt que non. Je n’aurais pas fait mieux avec dix lignes diversifiées.
Je finis par une observation. La chute des cours des petites et moyennes sociétés n’est pas un signe anticipé de dépression. Ce n’est que l’obligation par les fonds de liquider des lignes suite à des rachats d’opcvm. Cela signale juste la peur des particuliers et des gérants et ne prouvent rien sur la situation macroéconomique. Pour lors, les USA sont probablement déjà entrés en récession pour quelques temps. Rien ne permet de conclure que nous aboutirons à une dépression. Aussi, faites votre choix. Vendez tout ou songez sérieusement à acheter des sociétés solides, aux bilans sains et aux marges confortables, à des prix dépréciés. Ceci dit, gardez à l’esprit que maintes sociétés depuis plusieurs années surévaluées continueront encore beaucoup à baisser, pour la simple raison qu’elles sont encore chères en rapport à des espérances exagérées qui ne manqueront pas d’être déjouées.
Cordialement

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