Réponse (Securibourse)

par Graham ⌂ @, dimanche 06 janvier 2008, 23:05 (il y a 6162 jours) @ labadie

Bonsoir à tous les deux et aux autres,

Merci The Bull pour ce post encourageant.
Merci Labadie pour cet apport intéressant.

A vrai dire, j’ai dérogé, pour ce coup, à un principe qui m’est cher de ne jamais investir sur un titre à échéance. C’est pourquoi, habituellement, je n’investis jamais ni au SRD, ni sur des bons, ni sur des options, ni sur des warrants. La raison principale de cette position tient à ce que j’estime ordinairement les échéances de ces produits trop courtes pour que leurs réalisations ne résultent pas d’autre chose que du hasard. J’essaie autant que possible d’exclure le hasard. Comme le hasard compénètre tout, j’essaie de le contrer en faisant des estimations intuitives de probabilités qui m’indiquent où risquerait de pencher la balance le plus probablement. Sur les produits optionnels, les échéances étant trop courtes pour pouvoir estimer si tel ou tel évènement a plus de chance de se réaliser, j’en infère que cela revient à un jeu de pile ou face qui ne comporterait pas un degré de sécurité suffisant. Pire encore, j’incline à penser que ce jeu ne serait pas à somme nulle mais biaisée par la valeur temps qui aurait une incidence négative assez semblable au zéro de la roulette. Un zéro, d’ailleurs, qui aurait bien plus de une chance sur trente sept de perturber l’égalité de chances. Ainsi que le zéro à la roulette correspond à un impôt fait au casino, la valeur temps en bourse correspond à un impôt du à l’intermédiaire qui a émis le titre optionnel. D’où mon opinion très négative ordinairement. Dans le cas particulier du bon Publicis, l’échéance étant si lointaine, la valeur du bon tend à être en rapport avec la performance économique de la société. Ce qui tend à faire de ce produit un titre d’investissement, et non plus un produit exclusivement spéculatif ainsi que le sont pratiquement tous les autres titres optionnels, assez similaire à l’action mais avec un effet de levier à la hausse ou à la baisse. Et c’est là où, pour une fois exceptionnelle, la volatilité pourrait s’avérer devenir outil favorable à l’investisseur. En effet, à un terme long d’environ quinze ans, il y a fort à parier pour que, à un moment ou à un autre, la volatilité intrinsèque à l’action Publicis l’incline excessivement vers le haut et devienne favorable aux détenteurs du bon. C’est le pari raisonné que je fais. Bien évidement, rien ne me permet d’anticiper avec certitude que l’action, durant ce laps de temps, monte à plus de 50€ ou seulement se contente de rester en deçà de 30€. Seulement, il est fortement probable que cet évènement se réalise au moins une fois. Bien entendu aussi, il est parfaitement concevable que l’investisseur prudent veuille éloigner jusqu’à ce faible risque. En ce cas, il aurait à préférer l’action au bon. Cela serait autant rationnel et dépendrait uniquement du rapport de l’investisseur à son aversion au risque. Pour ma part, j’ai préféré opter pour un surcroît de rentabilité en contrepartie d’un risque faible. Malgré tout, j’ai limité le risque en ne prenant ce titre que dans une faible proportion de mon patrimoine global.
Pour ce qui concerne maintenant la mesure de la volatilité et pour répondre à Labadie, je dois commencer par avouer ma complète incurie en ce domaine. Je ne peux pas concevoir que la volatilité puisse déterminer la mesure du risque sur tel ou tel produit. Ainsi, pour exemple, si l’on prend le cas particulier de NRJ sur lequel je suis fortement investi, je ne comprends pas pourquoi le titre à 7,2€ serait plus risqué que s’il s’était maintenu à plus de 10€. Et pourtant, la formule de Black & Scholes, dans ce cas précis, aurait indiqué que le titre fût moins risqué à 10€ qu’à 7,20. La volatilité, dans ce cas, aurait une incidence sur la mesure du risque. Il se pourrait que cette formule convienne pour mesurer le risque pris sur un portefeuille large et très diversifié où les titres auraient été sélectionnés au hasard, sans nulle connaissance des fondamentaux des entreprises, et sur la seule base de l’évolution passée des cours. En faisant intervenir l’intelligence humaine et sa capacité à peser les choses sur la base de connaissances plus ou moins précises, cette mesure sera toujours absurde. Il sera toujours moins risqué d’acheter un titre à 50% de A que à A car il est évident qu’il sera toujours plus avantageux de détenir 2 titres A qu’un seul !
Quant à la comparabilité de la volatilité du bon avec celles des warrants, je crois simplement qu’elle n’est pas pertinente, simplement pour la raison que les échéances étant trop éloignées, nécessairement un warrant aura une volatilité implicite plus élevée que le bon. Cela tendrait donc à prouver la marge de baisse du bon. On peut par ailleurs se souvenir d’un cas qui s’est produit il y a quelques années où le cours de l’action était à peu près au même niveau et le cours du bon à un cours nettement plus bas. Seulement, ce qui s’est produit une fois ne se reproduira pas nécessairement une seconde fois. C’est pourquoi, j’ai préféré investir maintenant plutôt que d’attendre la survenue incertaine d’une plus forte baisse. Si baisse nette il y avait, je me renforcerai.
Reste encore la possibilité de récession. Je ne sais pas l’anticiper certainement. Elle est de l’ordre des hypothèses fortement possibles. Assurément, et l’action et le bon plus encore chuteraient violemment. Cependant, à la différence des warrants, l’échéance du bon étant si lointaine et les ressources de la société pour la supporter étant telle, il me semble que le risque à très long terme en reste limité. Il ne serait jamais qu’un risque d’opportunité et non pas un risque absolu. Comme en tout, il faut sans cesse se déterminer. J’ai fait le pari d’un placement à la rentabilité probablement correcte à long terme pour un risque limité. Le moment le plus propice reste toujours impossible à déterminer.
Mais, il est certain que le choix de ce titre dans le portefeuille JTB 2008 est éminemment spéculatif. Il est tout à fait impossible de déterminer ce que pourrait valoir ce bon dans un an. Au besoin, s’il le faut, je reconduirai sa sélection l’année prochaine. Ainsi, il sera possible de mesurer sa profitabilité dans la durée et vérifier si ce choix était opportun selon ma façon de procéder.

cordialement

NB: pour Bimbo, s'il me lit, j'ai une réputation de pipelet à défendre!

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Graham


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