! (Securibourse)

par thegambler, dimanche 19 août 2007, 15:22 (il y a 6302 jours) @ terps

bonjour
Toujours extrait d'un hedbo tant apprécié page 23

Au début de l’année dernière
on disait qu’Alan Greenspan
était opposé à la nomination de
Ben Bernanke à la tête de la
Fed parce que ce dernier voulait
tout changer et, notamment,
introduire un langage
clair dans sa communication
avec les marchés et le Congrès. En fait, c’est ce
qui était le plus facile à faire, et c’est ce qui a dû
amuser ce vieux renard de Greenspan, qui savait
qu’il laissait à son jeune successeur un legs empoisonné
: la sortie périlleuse d’une longue période
de laxisme monétaire commandée par la
Maison-Blanche pour la réélection de M. Bush.
Les taux d’intérêt de 1% entre le mois de juin
2003 et le mois de juin de 2004, période pendant
laquelle l’économie américaine avançait à
vive allure (3,4 %), étaient une grave erreur de
politique monétaire. Mais Dick Cheney, viceprésident
des Etats-Unis et vrai patron de l’administration,
ne voulait prendre aucun risque
avant les élections du mois de novembre 2004.
La crise de l’immobilier américain, qui éclabousse
les grandes banques françaises et allemandes,
en est la conséquence directe. La bulle,
créée sur commande par M. Greenspan, oblige la
Fed à continuer la politique du cycle électoral :
depuis le mois de mars, la Fed injecte beaucoup
de liquidités et prépare soigneusement une baisse
des taux en règle avant l’année électorale, tout en
agitant l’épouvantail de l’inflation pour couvrir
ses traces et détourner l’attention des marchés.
Voilà donc la «rupture» sur le plan de la politique
monétaire. Il en sera de même au niveau
fiscal. Avec des baisses d’impôts massives,
qui bénéficient surtout aux classes aisées,
l’équipe Bush-Cheney a voulu créer une situation
irréversible qui pousse l’Amérique vers la
droite du Parti républicain (donc la droite de la
droite). Il sera impossible d’y toucher. Mme Clinton,
la favorite pour la nomination du Parti démocrate,
a osé dire récemment que, si elle était
élue, elle ne renouvellerait pas ces baisses, ce
qui voulait dire qu’elle augmenterait les impôts.
Prise dans ce piège fatal, elle commença
aussitôt à s’éloigner de ce débat.
On verra la même chose sur le plan de la politique
générale. Les démocrates, qui demandaient
le retrait des troupes d’Irak, firent vite
machine arrière sous les accusations des républicains
de lâcher les soldats qui se battent
«pour la sécurité de l’Amérique». L’armement
massif proposé par Washington aux pays du
Golfe établit clairement une situation de
confrontation avec l’Iran. Le bouclier antimissile
en Europe centrale et l’indépendance promise
à la province serbe du Kosovo mettent l’Amérique
sur un sentier politique irréversible que
l’Europe et la Russie auront du mal à suivre.
Dans cette période d’effervescence électorale
aux Etats-Unis, les investisseurs basés dans la
zone euro feraient bien d’y rester. Les problèmes
des banques européennes sur le marché financier
américain devraient servir d’avertissement. ■
*Michael Ivanovitch dirige, à New York, MSI
Global, cabinet de conseil financier.


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