Investir, tout et son contraire.... (Securibourse)

par Bobo, samedi 18 août 2007, 13:17 (il y a 6303 jours) @ Bobo

Les craintes d’un choc sur l’économie mondiale se renforcent

CONJONCTURE. La correction des marchés financiers fait craindre une croissance
plus modérée du commerce mondial. En Europe, la croissance a ralenti au deuxième trimestre. L’inflation continue à se détendre aux Etats-Unis.


Les risques qui pèsent sur les marchés financiers et immobiliers et les importants déséquilibres du commerce des marchandises et des services rendent les perspectives pour 2007 plus incertaines et font craindre un ralentissement de l’économie et de l’expansion du commerce l’année prochaine », prévient l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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En Europe, le ralentissement est entré dans les faits. La croissance de la zone euro a été limitée à 0,3 % au deuxième trimestre après + 0,7 % au cours des trois premiers mois de l’année. Toutes les grandes économies de la zone ont été touchées : l’Allemagne et la France (+ 0,3 %), l’Italie (+ 0,1 %) et, dans une moindre mesure, l’Espagne (+ 0,8 %). Le tassement dans l’Hexagone a surpris : l’Insee tablait sur une hausse du PIB de 0,6 %, soit le double de l’estimation publiée (+ 0,3 %). La composition de la croissance est également décevante. Les ménages ont continué à consommer (+ 0,6 % après + 0,5 %). Mais c’est davantage du fait du rebond de la demande de produits énergétiques (+ 2,9 % après – 1,6 %),
après un hiver particulièrement clément que de l’évolution des achats en produits manufacturés, qui ont stagné.

Plus décevant encore, les investissements des entreprises ont stagné alors qu’ils avaient crû au cours de tous les trimestres depuis la mi-2005. Enfin, le commerce extérieur a une nouvelle fois amputé la croissance (à hauteur de 0,3 point de pourcentage). La ministre de l’Economie et des Finances, Christine Lagarde, n’a pas manqué de souligner l’attentisme préélectoral des chefs d’entreprise. Et les économistes estiment probable un rebond au troisième trimestre. Bercy ajoute que la prévision de croissance retenue pour 2008 dans le cadre de l’élaboration du budget n’est pas remise en cause, au minimum 2,25 %, 2,5 % selon l’hypothèse centrale. L’objectif de réduction du déficit public à 2,4 % du PIB fin 2007 est inchangé. Pourtant, l’acquis de croissance, limité à 1,3 % fin juin, laisse peu d’espoir. Avec une progression du PIB de 1 % au cours des deux derniers trimestres de 2007 (4 % en rythme annualisé), ce qui est peu vraisemblable, la croissance serait limitée à 2,1 %, au bas de la fourchette retenue par le gouvernement, de 2% à 2,5 %.

Le manque de tonus de l’économie française n’est pas uniquement conjoncturel. Les difficultés dans l’industrie – sa production a fléchi de 0,3 % au deuxième trimestre et a stagné en douze mois – montrent le manque de compétitivité du site de production France. Cette fragilité rend la France vulnérableà l’instabilité financière.


Inflation américaine sous contrôle.

A l’inverse des publications européennes, les chiffres publiés cette semaine aux Etats-Unis ont été plutôt bien accueillis par les investisseurs. Les prix à la production ont crû de 0,6 % en juillet, soit davantage que prévu par le consensus (+ 0,2 %), mais la composante sous-jacente (hors énergie et alimentation) n’a progressé que de 0,1 % (+ 2,3 % en glissement annuel). C’est surtout l’évolution des prix à la consommation qui a rassuré, en hausse de seulement 0,1% en juillet après respectivement + 0,2 % et + 0,7 % au cours des deux mois précédents. Mesurée en glissement annuel, la détente de l’inflation atteint 0,3 point de pourcentage, à 2,4 %. Quant à l’industrie, sa production a crû de 0,3 % en juillet, comme anticipé par les experts. Enfin, le déficit du commerce extérieur a diminué de quelque 1 milliard de dollars en juin, à 58,14 Md$. Le tassement de la facture énergétique n’est pas étranger à ce résultat, même si la faiblesse du billet vert a stimulé les exportations américaines. Elles s’inscrivent en hausse de plus de 11 % en un an, contre un gain de moins de 4 % pour les importations. Les économistes interrogés par la Réserve de Philadelphie envisagent une stabilité de l’inflation au quatrième trimestre 2007, après un repli de 0,2 point, à 1,9 %, au troisième trimestre. Toutefois, ils tablent sur un rebond de la croissance plus mesuré, à 2,7 % en fin d’année, après un gain de 2,5 % du PIB au troisième trimestre. Le secrétaire américain au Trésor, lui, craint que l’économie américaine soit pénalisée par les turbulences financières.

Doutes sur les pays émergents

Les économies industrialisées ne seront pas durablement affectées par les secousses boursières, estiment les experts. Il en va tout autrement de certains pays émergents. La volatilité financière devrait rester élevée, ce qui induira une évolution significative du coût du risque, estiment les experts de la société Thierry Apoteker Consultant (TAC). Les pays susceptibles d’être les plus affectés sont ceux dont les monnaies ont bénéficié d’importantes entrées de capitaux et des opérations de carry trade (emprunts dans des monnaies peu rémunérées et placements à l’étranger). A surveiller également, ceux dont le besoin de financement à l’étranger est élevé en raison de déficits courants importants ou d’un service de la dette étrangère élevé.Ainsi, il faudra porter attention au cours des prochains trimestres en Europe à la Turquie, à la Roumanie, à l’Estonie, à la Lituanie et dans une moindre mesure à la Hongrie. En Asie, le Pakistan, le Sri Lanka et aussi la Thaïlande sont à surveiller.


Philippe Wenger

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