Le retour en force de la rotation sectorielle (Securibourse)
17-08-2007 Investir Hebdo
ARBITRAGE. Les investisseurs ne font pas dans le détail face à la crise du marché du crédit immobilier aux Etats-Unis.
Un danger dont personne ne peut estimer aujourdhui le coût financier. Des secteurs entiers sont vendus.
Londe de choc provoquée par la crise du marché du crédit immobilier aux Etats-Unis sest propagée à lensemble des places financières mondiales.
A Paris, le Cac 40 a ainsi dévissé de 13,2 % depuis que les inquiétudes liées au subprime ont resurgi le 20 juillet (variation arrêtée au 16 août en clôture).
Mais, bien sûr, les actions se comportent de façon différente suivant leur degré dexposition à cette crise.
Les écarts entre les vingt secteurs composant le SBF 250 sont même colossaux.
Dans ce dossier, nous avons donc classé les vingt secteurs que nous retenons habituellement dans Investir en fonction du risque lié à la crise du marché des crédits immobiliers américains (voir illustration ci-contre), sachant quaujourdhui aucun expert nest capable de mesurer précisément lampleur des dégâts financiers et limpact sur des entreprises, voire sur des secteurs.
Pour linstant, les investisseurs ne sappuient donc pas sur des analyses financières mais plutôt sur une logique de bon sens.
Dans ces conditions, il sopère une rotation sectorielle alors que depuis des mois on ne parlait plus que de stock-picking (choix de valeurs au cas par cas).
Le secteur le plus touché est la banque et les déclarations de Dexia, qui martèle quelle ne fera aucune perte même en cas de poursuite de la détérioration
du marché du subprime américain, nempêchent pas le titre de chuter. A lautre extrémité de léchelle du risque, les télécommunications retrouvent un statut de valeurs refuges quelles avaient perdu depuis des années. Elles ne sont, en effet, pas affectées par cette crise compte tenu de leur métier local et à forte visibilité. Dans notre classement, les secteurs qui ont le plus dévissé ne sont pas forcément ceux qui sont le plus sensible à la crise du marché des crédits.
Les équipementiers technologiques ont, par exemple, cédé 20,1 % sur la période en raison notamment de la publication de très mauvais résultats trimestriels dAlcatel-Lucent. En une séance, le titre avait chuté de 9,3 %. Surtout, ce sont les valeurs solides qui ont fortement chuté jeudi, les investisseurs prenant leur plus-value sur de beaux dossiers.
Pour résumer, six grandes raisons peuvent expliquer les mouvements de cours provoqués par la crise immobilière aux Etats-Unis sur les secteurs du SBF 250, au cours des dernières semaines.
1 - Exposition au marché du crédit immobilier
Il est impossible de mesurer létendue des dégâts chez les banques et les assurances qui sont, a priori, les plus touchées.
Dans le doute, les investisseurs se sauvent donc, redoutant de très mauvaises performances dans les fonds monétaires dynamiques et chez les hedge funds.
2 - Exposition directe au marché immobilier
Face à une chute de 23 % des ventes de logements neufs aux Etats-Unis en lespace dun an, les groupes de BTP et de matériaux de construction sont forcément boudés en Bourse même si les grands acteurs français sont très diversifiés géographiquement.
Le secteur immobilier est touché par ricochet, les investisseurs sinterrogeant sur un risque de propagation de la crise immobilière en France, sur un
relèvement des conditions de financement des foncières et sur une baisse globale de la valorisation de ce secteur dans le monde.
3 - Arrêt temporaire des fusions et des acquisitions
La crise immobilière conduit les banques à être plus sélectives en matière doctroi de crédit. Cest le raisonnement que se font les experts en ce moment.
La période est donc moins propice aux LBO. Les bancaires vont accorder des prêts à des conditions plus strictes aux holdings pour financer leurs OPA.
Larrêt temporaire des opérations nuit aux SSII, un secteur animé par de nombreuses rumeurs dacquisitions depuis le début de lannée.
4 - Attention aux entreprises endettées
Les sociétés de services aux entreprises, généralement très endettées, risquent de refinancer leur dette à des conditions moins avantageuses quelles pouvaient lespérer avant larrivée de cette crise.
5 - Prises de bénéfices sur les actifs qui ont le plus monté
Pour couvrir leurs opérations hasardeuses dans limmobilier à haut risque, les hedge funds ont pris des bénéfices sur le marché des matières premières et notamment le pétrole, où ils avaient réalisé dénormes plus-values.
Il en résulte une baisse des cours sur ces matières et, par ricochet, sur les valeurs pétrolières et les produits de base.
Les investisseurs se sont mis également à prendre des bénéfices sur lautomobile, qui affiche encore dexcellentes performances annuelles.
6 - Les secteurs refuges
Les valeurs de Luxe, télécommunications, pharmacie, alimentation résistent pour linstant très bien (voir illustration).
François Monnier (Investir Hebdo)
--
Fil complet:
- Portefeuille actuel - Graham, 17/08/2007, 20:44
- Portefeuille actuel - nols, 17/08/2007, 21:12
- Portefeuille actuel - Graham, 17/08/2007, 21:36
- Portefeuille actuel - nols, 17/08/2007, 22:16
- Portefeuille actuel - terps, 19/08/2007, 11:43
- MTG - Metrologic - Bobo, 19/08/2007, 13:43
- Portefeuille actuel - Graham, 17/08/2007, 21:36
- Echelle des risques par secteurs (SBF 250) - Bobo, 17/08/2007, 21:21
- Le retour en force de la rotation sectorielle - Bobo, 17/08/2007, 21:34
- Portefeuille actuel - nols, 17/08/2007, 21:12