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Qu’importe le flacon... pourvu qu’on ait l’ivresse (Securibourse)

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, vendredi 13 avril 2007, 09:09 (il y a 6429 jours)

Eric Galiegue - analyste chez Valquant, le 10/04/07 à 15:00

Le bon mot d’Alfred de Musset pourrait bien s’appliquer aux marchés de cette première partie d’année. L’intensité de l’ivresse ne dépend pas de la qualité du flacon. Finalement, ce qui compte, c’est que les marchés montent ! Economistes et analystes financiers, dont nous sommes, préfèrent que la hausse soit gouvernée par les bénéfices des entreprises ou par la croissance saine de l’économie, et non par l’abondance des liquidités générée par des déséquilibres macro-économiques. Pourtant le résultat est le même : des indices qui montent, et dépassent leurs plus hauts de l’année.
D’ailleurs, la configuration devient très étonnante : tout monte... l’euro, les taux, les matières premières, les actions, mêmes chinoises. Où sont donc ces vendeurs qui se débarrassaient de leurs titres dans le mouvement de panique de la fin février >

L’Euro monte, notamment parce que l’économie européenne retrouve une dynamique qui étonne. Le redressement de l’Allemagne, qui profite de son positionnement international remarquable, n’est pas étranger à ce phénomène. Par ailleurs, le phénomène immobilier contribue encore beaucoup à la croissance retrouvée en Europe continentale, que ce soit en Espagne ou en France : certains économistes estiment que plus de la moitié de la croissance française de l’année dernière est imputable à l’immobilier, à la construction et aux dépenses d’aménagement de la maison !
Les taux montent parce que la conjoncture est favorable, et parce que l’inflation est plus probable aujourd’hui qu’il y a 1 ou 2 ans. Quoi de plus normal > Le taux d’utilisation des capacités de production reste élevé aux USA, et de plus en plus d’entreprises éprouvent des difficultés à embaucher, même en France. Les taux obligataires européens s’approchent des 4,2% en Europe : c’est peu éloigné des plus hauts de l’année dernière, et ils viennent de monter de 30pb en quelques semaines. Ils pourraient s’approcher de la forte résistance des 4,5% assez rapidement.
Le pétrole monte, malgré l’heureux dénouement de l’incident diplomatique entre l’Angleterre et l’Iran. C’est la "driving season" et la "cooling season" qui aujourd’hui font monter le pétrole, pas (plus) la "heating seson"... Le baril valait jeudi 64$, après avoir atteint 68$ récemment. L’or noir est passé par 50$ à la fin de l’année dernière...
Les matières premières industrielles montent, et la formation d’une bulle sur cet actif est maintenant évidente, de l’avis même des plus grands spécialistes. On a aujourd’hui, par exemple, beaucoup de mal à comprendre comment le cours du cuivre a pu rebondir aussi fortement alors que la hausse de la production depuis un an a dépassé la hausse de la consommation. La constitution de stocks par la Chine est une des raisons qui pourrait lever ce paradoxe. La poursuite des achats par certains fonds d’investissement, dans le cadre de stratégies "global macro" en est une autre...
Les actions montent : la consolidation de fin février, qui a pris la forme d’une chute hystérique, est maintenant oubliée.
Le marché aurait il déjà digéré un phénomène qui a dégénéré en récession à chaque fois qu’il s’est réalisé > C’est possible, et le voilà déjà prêt à franchir d’autres étapes de hausse.
La gravité du sujet nous amène à prôner une certaine prudence, et à considérer que dans le meilleur des cas c’est le dollar qui va souffrir.
Nous profitons donc de la bonne tenue des bourses pour réduire les allocations actions, et revenir sur une pondération neutre.

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jean-marie


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