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analyse des marchés par Wargny

par mareva @, Barjac, lundi 05 juin 2006, 13:54 (il y a 6737 jours)

MARCHESLa
perspective d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine devrait aider à la reprise des
marchés boursiers, d’autant que les bénéfices des entreprises restent favorablement orientés
Depuis son plus haut du 9 mai, l’indice agrégé (en dollar) des 40 principales places boursières de la
planète confectionné par Rexecode était en baisse fin mai de 7%. Il restait cependant supérieur de
5% à son niveau du 1er janvier 2006 et de 13% à celui de début 2005. Et si rapporté en euro, il était
même en recul de 8% depuis le début de l’année, il était encore supérieur de 20% à son niveau du
1er janvier 2005. La baisse des marchés actions de ces trois dernières semaines relève donc plus
pour l’instant d’une correction, après une hausse quasiment ininterrompue de ces marchés depuis
le début du printemps 2005, que d’un véritable renversement de tendance.
Parmi les grandes places boursières, c’est davantage le Nikkei 225 qui a accusé le coup, avec une
baisse de 10% par rapport à son niveau de fin mars, que le S&P 500 qui est resté pratiquement au
même niveau (+3% depuis le début de l’année en monnaie locale), tandis que les marchés de la
zone euro ont tous baissé de façon homothétique (entre 6 et 7% en moyenne). Il y a donc bien eu
un lien direct entre les récentes évolutions de ces marchés et l’accès de faiblesse qu’a connu le
dollar ces dernières semaines et qui a été alimenté à la fois par le niveau toujours aussi élevé du
prix du baril de pétrole (et la menace qu’il fait peser sur l’inflation et sur la consommation des
ménages américains) et l’aggravation continue des déséquilibres financiers nord américains.
La croissance économique mondiale reste en effet forte, tirée notamment par l’ensemble des pays
dits « émergents » (les pays hors OCDE représentant maintenant 45% du PIB mondial) et ces
derniers sont dans une situation financière bien meilleure qu’à la fin des années 1990 quand
beaucoup d’entre eux affichaient des déficits extérieurs considérables. Le rythme annuel de
croissance des trois grandes zones émergentes est supérieur à 5% depuis deux ans (autour de 8%
en moyenne en Asie, 5% en Amérique Latine et 6% en Europe de l’Est), et au total ces trois zones
auront contribué pour les deux tiers à la croissance mondiale. L’excédent courant de l’ensemble de
ces pays a représenté 2,6% de leur PIB en 2005 et les fondamentaux macro-économiques se sont
améliorés chez la plupart d’entre eux (en grande partie, il est vrai, grâce à la hausse des prix des
matières premières mais aussi aux délocalisations et à la forte progression des mouvements de
capitaux privés à destination de ces pays): recul de l’inflation et des déficits publics, dynamisme de
l’investissement productif... Le risque de rupture de cette dynamique vertueuse provient donc
davantage de l’extérieur de ces pays, et notamment de l’affaiblissement potentiel de la
consommation américaine et de la chute des prix des matières premières qu’il provoquerait.
Les derniers indicateurs aux Etats-Unis permettent de penser que ce ralentissement tant attendu de
l’économie américaine semble enfin se réaliser, avec en particulier les chiffres de l’emploi publiés
en fin de semaine dernière et qui sont apparus en net repli par rapport aux prévisions. Il devrait
cependant être limité dans la mesure où la Réserve Fédérale ne devrait pas trop durcir encore sa
politique monétaire face à une inflation sous-jacente qui reste maîtrisée et où de ce fait, comme
nous l’indiquions dans notre Lettre de Stratégie d’Investissement d’avril, la barre des 5% pour les
taux longs à dix ans sans risque ne devrait pas être trop enfoncée.
Par ailleurs les profits des entreprises, dont l’activité à l’international est de plus en plus
développée, continuent de progresser comme l’ont montré les publications de résultats du 1er
trimestre de cette année. Les entreprises américaines notamment ont encore amélioré leur taux de
marge qui atteint presque le plus haut historique d’il y a 40 ans.
Il est intéressant de constater que ce repli des marchés a concerné pratiquement tous les secteurs
et que s’il y a eu, comme souvent dans ces cas-là une certaine préférence pour les valeurs
défensives, cette rotation sectorielle a encore été peu marquée. Au sein du DJ Eurostoxx, seul le
secteur Retail est resté inchangé (en hausse de 8% depuis le début de l’année comme au
31/03/2006), tous les autres secteurs étant en repli par rapport à leur performance du 1er trimestre.

--
mareva


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