Genesys: Interview PDG du 21/05/05

par JF, jeudi 02 mars 2006, 12:52 (il y a 6826 jours) @ JF

TROIS QUESTIONS A François Legros, président de GENESYS
« Notre retour aux bénéfices est durable »
Propos recueillis par RENAUD MARIDET

LE JOURNAL DES FINANCES : Après plusieurs exercices en perte, votre société a dégagé des bénéfices au premier trimestre 2005. Est-ce durable, et comment comptez-vous renflouer les fonds propres, négatifs à la fin 2004 >

FRANÇOIS LEGROS : - Quatre éléments expliquent nos bénéfices du premier trimestre (2,7 millions d'euros). Le premier est la forte croissance de l'activité en volume (+ 30 %), qui nous a permis de faire progresser de 200 points de base notre marge brute, pour atteindre 64 %. Le deuxième élément, c'est la réduction de plus de 1 million d'euros de nos coûts d'exploitation. Troisième facteur : la baisse des frais financiers. Nous avons remboursé l'année dernière 19 millions de dollars de dettes. Au 31 mars, notre endettement net était de 74,6 millions d'euros, et, au 30 avril, nous avions remboursé 4,6 millions d'euros, soit environ la moitié de nos échéances de l'exercice. Quatrième et dernier élément : depuis deux ans, nous avons amorti de gros écarts d'acquisitions, ce qui a fortement pesé sur les résultats, mais ces amortissements sont aujourd'hui terminés. C'est pourquoi, au regard de ces quatre éléments, notre capacité à générer des bénéfices est durable. Compte tenu de la saisonnalité de notre activité (un troisième trimestre généralement faible et un quatrième moyen), nous espérons un résultat net compris entre 6 et 6,5 millions d'euros pour l'exercice 2005. Quant à la situation négative des fonds propres, nous avons deux ans pour y remédier. Si nous atteignons notre objectif de résultat, ils seront déjà reconstitués pour plus de la moitié à la fin de l'exercice. Par ailleurs, nous n'excluons pas de faire appel au marché pour lever des fonds propres.

Où en est votre litige avec vos partenaires pour le rachat de votre filiale espagnole >

Notre participation dans Genesys Iberia, qui réalise 2 % de notre chiffre d'affaires, est de 20 %. Nos partenaires Multitel et Almagro, qui détiennent le solde, veulent exercer leur option de vente. Mais alors qu'ils évaluent la filiale à 6 millions d'euros, nous estimons qu'elle ne vaut pas plus de 3 millions. Comme notre pacte d'actionnaires le prévoit, nous avons donc engagé une procédure d'arbitrage, qui devrait durer de 9 à 18 mois. La valorisation issue de cette procédure sera soumise aux actionnaires en assemblée générale, puisque le rachat de Genesys Iberia pourrait être réglé en titres.

Le développement de l'Internet haut débit ne constitue-t-il pas un risque pour votre activité de téléconférence >

Au contraire, le haut débit est une chance fabuleuse pour Genesys. Il nous permet de vendre davantage de services multimédias à nos clients. Ainsi, au premier trimestre 2005, nous avons vendu 464 millions de minutes de communications, dont 428 millions de minutes de services automatisés. Cela représente 110 millions de minutes supplémentaires par rapport à la même période de l'année dernière, dont 80 millions de minutes de services multimédias. Les logiciels de substitution sont généralement chers, et il faut régulièrement les mettre à jour. En outre, ils nécessitent du personnel pour former les utilisateurs et les gérer. Il faut savoir que nous avons à gérer en moyenne 10.000 à 20.000 utilisateurs par client. Or, les multinationales et les grandes entreprises, qui sont notre clientèle cible, ne souhaitent pas consacrer de ressources en interne aux services de téléconférence et préfèrent s'adresser à des prestataires extérieurs tels que nous. Plus les entreprises passerons au haut débit, plus nous pourrons leur offrir de services.

NOTRE CONSEIL
ACHAT

Genesys, numéro un mondial des services de téléconférence, semble avoir durablement trouvé la voie des bénéfices. Il devrait donc pouvoir reconstituer ses fonds propres et se désendetter trimestre après trimestre. Or, le titre est actuellement très faiblement valorisé en Bourse, puisqu'il ne se paye que 5,77 fois les bénéfices attendus pour 2005. Le groupe doit certes encore faire ses preuves et tenir ses objectifs. En outre, une augmentation de capital à plus ou moins brève échéance pourrait diluer fortement les actionnaires. En tenant compte de cette situation, nous parvenons tout de même à un objectif de cours de 2,45 euros. Nous repassons donc à l'achat (code : GNS ; Comp. C).


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