JDF: Groupe JAJ SVP
La Bourse n'a pas intégré l'amélioration des fondamentaux de Groupe JAJ
par JEAN-BAPTISTE FROVILLE
Pour les jeunes générations, le nom de Joseph Jablonski, le président-fondateur de Groupe JAJ, n'évoque pas grand-chose. L'homme, qui fêtera cette année ses 78 printemps, mérite pourtant d'être connu tant il a concouru à l'expansion de la mode américaine en France. Bon pied, bon oeil, Joseph Jablonski est un homme discret avec, comme dirait Jean Gabin, « du caractère » et non pas mauvais caractère. On sent ainsi à son contact que les choses doivent tourner rond dans son entreprise pour qu'il soit satisfait. Car il n'est pas né de la dernière pluie. Avec son frère Maurice, ils ont créé JAJ Distribution voilà cinquante-sept ans, en 1949, avec comme modèle économique la vente aux grossistes des surplus d'habits de l'armée américaine, essentiellement des « vêtements de manches ».
Plus d'un demi-siècle après sa création, Groupe JAJ est le distributeur exclusif de cinq marques de vêtements renommées et fait figure d'exception sur un secteur textile totalement sinistré. Au cours du précédent exercice 2004/2005 (clos le 31 mars), Groupe JAJ est parvenu, malgré un marché français très difficile, à faire progresser ses ventes de 13,3 %, à 75,7 millions d'euros.
En revanche, la performance du résultat d'exploitation a été plus faible en raison de la hausse des frais de marketing. Celui-ci n'a ainsi progressé que de 8 %, à 4,05 millions d'euros, et fait ressortir une marge de 6,2 %. Le bénéfice net est resté stable, à 1,26 million d'euros.
La tendance pour l'exercice en cours (qui sera clos le 31 mars) est bien meilleure, même si la direction s'est refusée à nous donner des objectifs chiffrés. Un indice tout de même : les résultats du premier semestre de la société mère publiés le 6 janvier sont excellents. Sur les six premiers mois de l'exercice, le bénéfice d'exploitation a bondi de 31,7 %, permettant à celui-ci d'atteindre 1,37 million d'euros malgré une hausse limitée de 3,6 % des ventes.
La volonté de la direction de privilégier les ventes offrant les meilleures marges a donc totalement porté ses fruits. A noter que, l'an passé, le siège de la société a été transféré de Paris (location) vers Montreuil (où le groupe est propriétaire des murs). Les économies attendues en année pleine devraient avoisiner 350.000 euros, selon Annie Pascuccio, directrice financière de la société.
Accélération de la délocalisation des ateliers en Extrême-Orient
Reste un deuxième chantier pour que l'effet de levier sur les résultats se traduise également dans les comptes consolidés. En septembre 2005, la direction de la filiale Adventure Land a annoncé un plan d'économie de coûts drastiques pour atteindre à terme les mêmes niveaux de rentabilité que JAJ.
Certaines marques déficitaires comme Morgan Sport vont être arrêtées au 31 mars pour mettre l'accent et les efforts sur le développement des produits stars. Par ailleurs, les délocalisations des ateliers de fabrication situés en Afrique du Nord vont être accélérées au profit de l'Extrême-Orient, qui offre des coûts de production inférieurs de 40 à 50 %.
L'impact de ces mesures devrait commencer à se traduire dans les comptes consolidés du second semestre du présent exercice (qui sera clos le 31 mars). Aussi, pour l'ensemble de l'année fiscale, nous tablons sur des ventes stables et sur un bénéfice net en hausse de 25 %, à 1,6 million d'euros.
En revanche, pour la période 2006/2007, la direction de Groupe JAJ nous a confirmé que la rentabilité s'apprécierait de façon plus spectaculaire. L'objectif affiché pour les années à venir est d'atteindre une marge opérationnelle de 8 à 10 % avant paiement des redevances, et une rentabilité nette de 6 %.
Ces belles perspectives sont par ailleurs renforcées par l'excellente situation bilantielle de Groupe JAJ. Au 31 mars, les fonds propres devraient avoisiner 16 millions d'euros pour une trésorerie nette de dette d'environ 1 million d'euros.
L'action devrait valoir 7 euros
Au cours actuel, la valeur d'entreprise de Groupe JAJ (capitalisation boursière - trésorerie) ne représente que 0,2 fois son chiffre d'affaires, ce qui est très faible pour le secteur du textile, dont la moyenne oscille entre 0,6 et 1 fois les ventes.
Fil complet:
- JDF: Groupe JAJ SVP - J.Fills, 14/01/2006, 10:02
- JDF: Groupe JAJ SVP - AToo, 14/01/2006, 15:06
- JDF: Groupe JAJ SVP - AToo, 14/01/2006, 15:07
- JDF: Groupe JAJ SVP - AToo, 14/01/2006, 15:06