Rhodia

par chris, samedi 12 novembre 2005, 12:30 (il y a 6934 jours) @ velise

RHODIA
Le niveau de pertes renforce l'hypothèse d'une recapitalisation très dilutive.
Sylvain de Boissieu

En pleine phase de restructuration et de redressement, le chimiste Rhodia a réalisé un troisième trimestre plutôt plus satisfaisant. Le chiffre d'affaires, de 1,24 milliard d'euros, progresse de 2,1 % malgré l'impact des catastrophes naturelles en Suisse (inondations) et aux Etats-Unis (ouragans), ainsi que la faiblesse traditionnelle de la période estivale.

Le résultat d'exploitation a tout juste atteint l'équilibre, contre une perte de 92 millions un an plus tôt. En revanche, la perte nette du groupe s'est creusée à hauteur de 122 millions, contre 45 millions un an plus tôt, en raison de l'absence de plus-values de cession et de pertes latentes de change.

Les dirigeants de Rhodia se réjouissent de la poursuite du redressement du groupe et confirment leurs prévisions initiales d'un retour au bénéfice net en 2006. Les investisseurs ont bien accueilli les comptes trimestriels, avec une hausse de 1,26 % de l'action le mercredi 9 novembre (à 1,61 euro), alors que la Bourse était globalement en recul.

Rhodia poursuit par ailleurs ses cessions d'activités : après les métiers du latex, en cours de vente, c'est la petite branche de pharmacie RPS (moins de 5 % du chiffre d'affaires du groupe), principal foyer de perte de Rhodia, qui pourrait être cédée d'ici la fin de l'année. Cette annonce pourrait donner un petit coup de pouce au titre.

Autre élément favorable, la stratégie de Rhodia dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui lui permettra à l'avenir de vendre ses droits à polluer (de 11 millions à 13 millions de tonnes de crédit carbone) pour un montant estimé par certains observateurs entre 50 millions et 200 millions d'euros par an.

Cependant, nous restons prudents sur ce dossier Rhodia. Sur les neuf premiers mois de l'année, la perte nette atteint déjà 391 millions d'euros, ce qui laisse craindre une perte nette annuelle de l'ordre de 500 millions. A la fin 2005, les capitaux propres seraient donc négatifs, à hauteur de 900 millions, alors que la dette financière nette s'élève à 2,5 milliards. Un déséquilibre inquiétant qui laisse prévoir une recapitalisation d'au moins 1 milliard d'euros, équivalente à la capitalisation boursière actuelle. Nous attendons une telle opération au cours de l'année 2006. Par conséquent, un actionnaire actuel se trouverait dilué de 50 %, une perspective peu encourageante.

Par ailleurs, l'espoir d'un retour aux bénéfices en 2006 justifie-t-il pour autant l'achat du titre > Pour parvenir à un multiple de capitalisation des bénéfices de 7 fois, convenable pour une société de chimie encore fragile et pénalisée par son bilan, Rhodia devrait, au cours actuel, dégager un bénéfice net de l'ordre de 143 millions d'euros, soit une marge nette de l'ordre de 3 %, ce qui ne sera pas si facile à atteindre. Nous n'attendons pas un tel résultat avant 2008, au mieux. Sur cette base-là également, il est un peu tôt pour jouer Rhodia. Mieux vaut attendre que l'hypothèque de la recapitalisation soit passée.

Code RHA - Comp. B - Continu

Cours au 10/11 1,59 €

+Bas +Haut sur 1 an 1,18 €/1,94 €

CA 2004 5.281 M€

Capitalisation boursière 998 M€

BNPA 2004/05/06 -0,99/-0,19/0,07€

PER 2004/05/06 NS/NS/19,95 fois

Dividende net 2004/05 Nul/Nul€

Rendement net 2004/05 nul/nul

Moyenne transactions/jour 14.599.000 titres

Activité Chimie de spécialités

Objectif de cours à 18 mois 1,4€

Endettées ou situation spéciale. Note de risque : 5

Analyse graphique : Tendance ↑

Supports 1.58-1.49 Résistances 1.95-2.0


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