Boursorama le 17/08/2005 06h00
Une baisse du chiffre daffaires en trompe loeil
Malgré un recul de lactivité en valeur, le redressement du spécialiste de la chaussette se confirme selon son PDG, Joël Pétillon. Explications
La publication de votre chiffre daffaires annuel 2004/2005 a provoqué mardi dernier une violente correction du titre Kindy. Comment expliquez-vous cette réaction >
Joël Pétillon : Il faut dabord rappeler que cette baisse intervient au lendemain dune forte hausse de notre action. Je pense quil sagit essentiellement dun mouvement dhumeur du marché alimenté par la crainte que nous ne tiendrions pas nos objectifs. Nous payons peut-être notre excès de prudence. Compte tenu dune reprise de provisions de 800 000 euros qui provoque un effet négatif dimpôt différé, lobjectif de 5,5% de marge nette ne sera effectivement pas atteint. Mais je tiens à insister : cet impôt différé nimpacte pas le cash flow, cest une écriture comptable. La marge brute dauto financement continue de progresser tout comme lensemble de nos indicateurs financiers. Notre résultat dexploitation est en sensible augmentation, notre résultat net avant impôt et survaleurs progresse fortement. Les résultats que nous publieront le 11 octobre prochain sont excellents. Nous allons dailleurs soumettre le versement dun dividende lors de notre prochaine assemblée générale. Après les années difficiles puis le retour à léquilibre, lannée 2005 confirme bien notre redressement. Cela nous paraît important de penser à nos actionnaires
Votre chiffre daffaires recule encore cette année (-6% à périmètre constant) et vous faites état dune conjoncture morose. Comment retrouver des relais de croissance >
J. P. : La baisse du chiffre daffaires sexplique avant tout par la baisse des prix. Nous lavions annoncé. Notre politique de sourcing (Turquie, Maroc, Portugal, Asie) nous permet de réduire significativement les prix tout en maintenant la qualité. Notre progression en volume atteint 5 à 6%. Aujourdhui, notre production est située en Turquie pour 50%, en Asie (Indonésie et Chine) pour 30%, au Portugal et au Maroc pour 20%. Cette stratégie va se poursuivre. Notre objectif est de réaliser 50% de nos approvisionnements en Asie dici à la fin dannée. Quant à la conjoncture, effectivement, dans les grandes et moyennes surfaces, nous avons subi les effets de la faiblesse de la consommation et dun phénomène de destokage, propre à la marque Mariner, dans les grands magasins lors du quatrième trimestre. Ces phénomènes renforcent nos convictions concernant notre stratégie produits : rester sur des marchés de consommation hors des modes et non sensibles au phénomènes météorologiques, jouer sur linnovation et les prix.
Le rétablissement de quotas sur un certain nombre de produits textile en provenance de Chine ne vient-il pas contrecarrer votre politique de sourcing de plus en plus localisée dans ce pays >
J. P. Non. Nos catégories de produits ne sont pas concernées par les clauses de sauvegarde activées par lUnion européenne. Nous tenons du reste à ne pas dépendre exclusivement de la Chine en matière dapprovisionnements comme la répartition de nos achats évoquée plus haut le démontre.
Votre chiffre daffaires reste encore très franco-français. Comptez-vous vous développer à létranger >
J. P. Oui, nous recherchons activement des dossiers en Europe qui nous permettront dinternationaliser nos débouchés. Nous avons réalisé au printemps notre première opération de croissance externe avec lacquisition en avril de Baby Love, une société leader sur le marché des chaussons pour bébés. Cette marque dispose dun grand potentiel notamment à létranger. Le marché du premier âge est très porteur, les prix et la demande restent bien orientés. Au total, nous souhaiterions réaliser à terme un tiers de chiffre daffaires à linternational.
Vous parlez peu de la marque Mariner. Le sous-vêtement homme nest-il plus un secteur stratégique pour Kindy >
J. P. : Non, pas du tout. Nous croyons au contraire beaucoup à cette marque et qui bénéficie dinvestissements publicitaires à linstar de ceux consacrés à notre marque phare Kindy (nouvelle campagne de publicité TV à partir du 23 août). Dans ce secteur, il y a dailleurs, contrairement à la chaussette des rachats possibles. Notre souhait dans ce domaine, comme pour lensemble de notre stratégie de croissance externe, est de trouver des sociétés dont la marque est connue et qui disposent déjà de parts de marché significatives. De même, ces entreprises doivent pouvoir répondre aux critères de rentabilité de lensemble du groupe.
Propos recueillis par Jean-François Eyraud
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