Excellent article (pris en face)
Warren Buffet peut concentrer une très grande partie de son portefeuille dans quelques titres seulement
La stratégie d'investissement de Buffet se résume en neuf grandes questions.
Warren Buffett représente, de l'avis de tous les spécialistes, la plus grande légende américaine dans l'univers de l'investissement et de la Bourse. Près d'une dizaine de livres lui ont été consacrés, sans compter les centaines d'articles de magazines et les nombreux chapitres d'ouvrages qui traitent du personnage et de sa méthode d'investissement.
Les placements de Buffett dans les compagnies publiques montrent qu'il n'est pas un pur produit de la philosophie de Graham. Les énormes capitaux de Berkshire qu'il a investi dans des titres comme Coca-Cola, Gillette, Capital Cities/ABC ou American Express laissent transparaître tout autant un chasseur de croissance qu'un chasseur d'aubaines. Certains de ses biographes le considèrent comme la synthèse de deux personnages légendaires aux philosophies radicalement opposées : Benjamin Graham pour la théorie de la valeur et Philip Fisher pour la théorie de la croissance.
Buffett a tenté de réunir les deux doctrines dans une approche qui lui est personnelle. Tous les auteurs qui ont écrit sur Buffett s'entendent pour dire que ses premiers placement respectaient en tous points les exigences de Graham, mais que rapidement il commença à réaliser que plusieurs compagnies achetées selon les critères quantitatifs rigides de Graham étaient bon marché parce qu'elles souffraient de problèmes profonds. La doctrine de Graham n'était peut-être pas la meilleure, du moins dans le contexte des années 1960. C'est ainsi qu'il se mit à accorder un peu plus d'importance aux capacités de croissance des compagnies et à la qualité de ses dirigeants. Ses importants achats d'actions dans des titres comme American Express (1964), Washington Post (1973), Capital Cities/ABC, Coca-Cola (1988) et Wells Fargo (1990) n'auraient jamais été approuvés par Graham, alors que Fisher y aurait vu des titres de croissance de qualité, achetés à bons prix. Buffett a simplement compris qu'il faut payer un peu plus pour obtenir un titre de qualité supérieure.
Le plus étonnant de la part d'un disciple et, plus tard, associé de Graham, est de voir jusqu'à quel point Buffett peut concentrer une très grande partie de son portefeuille dans quelques titres seulement. En 1986 par exemple, les trois positions majeures de Buffett (Capital Cities/ABC, GEICO et Washington Post) valaient 1,7 milliards de dollars et représentaient 93% du portefeuille d'actions ordinaires de Berkshire. Pour la période qui va de 1989 à 1993, il augmenta à neuf le nombre de titres d'actions ordinaires, bien que les quatre participations les plus importantes de Berkshire (dans l'ordre : Coca-Cola, GEICO, Gillette et Capital Cities/ABC) représentaient 76% de son portefeuille. Déjà c'est un peu mieux qu'en 1986, mais ce n'est pas la diversification idéale et maximale.
Par sa méthode de travail et les règles qu'il s'imposait quant à la diversification de son portefeuille, Benjamin Graham était un véritable investisseur, au sens fort du terme. On doit comprendre une chose sur laquelle les biographes de Buffett n'ont rien dit ou presque : le patron de Berkshire Hathaway est davantage un capitaliste qu'un investisseur. Comme tout entrepreneur capitaliste, il accepte de concentrer une large part de ses capitaux dans quelques sociétés seulement et de les suivre de suffisamment près pour avoir son mot à dire sur la répartition du capital et la rémunération des dirigeants.
Les livres sur Buffett
Investir selon les principes de Warren Buffett n'est pas une mince tâche. Pourquoi> Pour la bonne raison qu'il y a plusieurs livres sur Buffett et que chaque auteur y va de son interprétation du " style Buffett ". Robert Hagstrom, vice-président chez Legg Mason Focus Capital, a écrit deux livres sur l'investisseur d'Omaha. Le premier, The Warren Buffett Way (1994) a connu un succès assez remarquable avec plus de 500,000 exemplaires vendus, et une traduction en 12 langues étrangères. Le second livre (The Warren Buffett Portfolio : Mastering the Power of the Focus Investment Strategy), publié en 1999, est davantage un essai qu'une " biographie financière " standard, dans la mesure où Hagstrom avance la thèse que la concentration du portefeuille dans quelque titres seulement (5 ou 10) est la stratégie qui comporte les meilleures probabilités de battre le marché. Buffett est davantage un prétexte ici pour exposer une vision particulière et très peu orthodoxe de l'investissement.