Les transports londoniens de nouveau frappés par des bombes

LONDRES (Reuters) - Deux semaines exactement après les attentats qui ont fait 56 morts dans les transports de Londres, quatre bombes de faible puissance ont explosé dans trois stations du métro et à bord d'un bus de la capitale britannique.

La police a tenu à rassurer le public sur le fait que ces explosions étaient d'une ampleur bien inférieure à celles du 7 juillet, et qu'il semblait cette fois-ci n'y avoir que très peu de victimes.

Quatre lignes de métro ont été provisoirement fermées à la suite des explosions mais les trains en surface continuaient de circuler, tout comme les Eurostars assurant la liaison avec la France.

Le chef de la police de Londres, Ian Blair, a déclaré que les explosions signalées jeudi constituaient un "incident manifestement très grave". Parlant de quatre "explosions ou tentatives d'explosion", il a ajouté toutefois que les bombes utilisées semblaient moins puissantes que celles du 7 juillet.

"Pour le moment, le nombre de victimes des explosions semble très faible. Il semble que les bombes utilisées ont été d'une puissance inférieure à la dernière fois", a dit Ian Blair.

Le Premier ministre Tony Blair a annulé une conférence de presse qu'il devait tenir avec son homologue australien John Howard, en visite à Londres, et il devrait faire une déclaration ultérieurement, après avoir présidé une réunion extraordinaire regroupant des ministres et des responsables des services d'urgence.

Peu après les explosions, des policiers armés sont intervenus dans un hôpital situé à proximité de la station de métro de Warren Street, où a été signalé l'une des explosions dans les transports de Londres. "Trois policiers armés viennent de pénétrer en courant dans l'entrée des urgences de l'hôpital de University College", a constaté un correspondant de Reuters, ajoutant que l'hôpital avait ensuite été bouclé.

FUMEE DANS UNE RAME A WARREN STREET

Dans une des stations touchées, un témoin a déclaré par ailleurs à la BBC avoir vu une personne s'éloigner à vive allure après avoir déposé un sac à dos dans l'une des rames concernées.

"Nous sommes tous descendus sur le quai et ce type s'est mis à courir, et a pris les escalators en courant", a déclaré cette femme qui a dit s'appeler Andrea. "Tout le monde criait qu'il fallait l'arrêter. Il est passé à côté de moi (...) et il a quitté la station. Il avait laissé un sac dans la rame."

Les trois stations concernées par les explosions, jeudi, sont Oval, Shepherd's Bush et Warren Street. En outre, une explosion s'est produite dans l'est de la capitale à bord d'un bus qui se rendait de Waterloo à Hackney. Les vitres du bus ont volé en éclats, selon un porte-parole de la compagnie, mais la structure même du véhicule, elle, a tenu. Le secteur a été bouclé par les forces de police.

La station de Warren Street a été évacuée après qu'on y eut signalé de la fumée s'échappant d'une rame.

A la station Oval, un journaliste de la télévision a déclaré que la police avait bouclé le quartier, et déployé sur place des chiens formés à la détection des explosifs.

A Washington, le président américain George Bush a été informé des incidents signalés à Londres. "Nous suivons les événements de près et le président a été informé", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche, Scott McClellan.

Après l'annonce des explosions, les valeurs boursières ont ouvert la séance de jeudi en repli à Wall Street, l'effet positif exercé par l'annonce d'une modification du régime de chances du yuan ayant été totalement effacé par celle des événements de Londres.

Le 7 juillet, l'explosion de quatre bombes à bord de trois rames de métro et d'un bus à Londres avait fait 56 morts, dont les quatre porteurs de bombes, ainsi que 700 blessés.