bernard loiseau
La valeur spéculative de la semaine
BERNARD LOISEAU
La direction se donne deux ans pour retrouver un résultat d'exploitation positif.
Fabio Marquetty
Il est des absences que l'on peut difficilement combler. Environ deux ans après le décès brutal de son chef charismatique, le groupe BERNARD LOISEAU, qui a accusé une perte nette de 198.000 euros en 2004, pour un chiffre d'affaires de 8,1 millions d'euros, peine à sortir la tête hors de l'eau. La morosité de la conjoncture touristique ne suffit pas à expliquer cette contre-performance.
On ne peut pourtant pas reprocher à Patrick Bertron, l'ancien second de Bernard Loiseau, de ne pas perpétuer les traditions culinaires de cette grande table bourguignonne. Il a, cette année encore, permis au site de Saulieu de conserver sa troisième étoile Michelin. Force est néanmoins d'admettre que l'ex-apprenti des frères Troisgros constituait à lui seul la principale attraction du site. Comme en témoigne la chute de 30 % du chiffre d'affaires du groupe en 2003, l'année de la disparition de Bernard Loiseau, certains de ses inconditionnels semblent avoir boudé les lieux. « Le site de Saulieu supporte les charges importantes d'un établissement trois étoiles et nécessite, de ce fait, davantage de clients pour être rentable », acquiesce Isabelle Proust, la directrice générale de la société.
En attendant de récupérer de la clientèle, la priorité est maintenant à la recherche de nouveaux relais de croissance. Car, si le groupe est parvenu à réduire de 1,2 million à 0,88 million d'euros ses pertes d'exploitation grâce à une optimisation des frais opérationnels, sa marge d'économies est désormais limitée.
D'après Isabelle Proust, la structure de coûts devrait rester sensiblement identique cette année. Malgré ce contexte d'incertitudes, la dirigeante se donne jusqu'en 2007 pour « renouer avec un résultat d'exploitation positif ».
Pour y parvenir, elle mise sur le développement des autres activités, notamment des restaurants parisiens Tante Louise et Tante Marguerite (30 % du chiffre d'affaires), après la vente, le 1er juillet, de Tante Jeanne. « La contribution au résultat de ces établissements, dont la fréquentation a progressé de 15 % depuis le début de l'année 2005, est largement positive », affirme Isabelle Proust, sans apporter davantage de précisions. L'une des principales réorientations stratégiques du groupe BERNARD LOISEAU porte sur l'ouverture de nouveaux restaurants gastronomiques, dont la première devrait avoir lieu début 2006, et ne constituerait que le début d'une série de projets à venir. Forte d'une trésorerie nette de 3,3 millions d'euros, la société dispose d'une marge de manoeuvre confortable pour financer ces ouvertures.
En Bourse, le groupe BERNARD LOISEAU, qui pâtissait déjà de sa trop petite taille, a fait l'objet de quelques désengagements de la part des investisseurs depuis le décès de son chef emblématique.
Après avoir perdu plus de 27 % depuis son plus haut niveau de mars 2004 (6,4 euros), l'action est aujourd'hui fortement décotée, compte tenu de l'absence de visibilité sur l'évolution des résultats. Le montant de la trésorerie du groupe s'élève à 50 % de sa capitalisation boursière, en sachant que la perte attendue pour 2005 ne devrait que faiblement entamer le montant des disponibilités.
Le titre affiche, dès lors, une décote de 41 % par rapport au montant des capitaux propres par action. Cette faible valorisation constitue, selon nous, une bonne opportunité d'achat pour jouer un retour des comptes à l'équilibre d'exploitation en 2007. Notre premier objectif de cours ressort à 6 euros.
Comp. C ; code FR0000066961 (BLOI) ; cotation Fixing ; cours au 7/07/ 4,66 (31 F) ; cours extrêmes sur un an 4,32-6,21 ; BNPA 2004, 2005 et 2006 estimés -0,13, -0,10 et -0,03 ; PER 2004, 2005 et 2006 estimés NS, NS et NS ; rendement nul ; moyenne quotidienne des transactions 300 titres ; capitalisation boursière 7 M ; activité principale Restauration.
NOTRE CONSEIL
ACHAT SPECULATIF
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