NEW YORK (AFP) - Les cours du pétrole brut ont enregistré de nouveaux records mercredi, dopés par la crainte que deux tempêtes tropicales dans le Golfe du Mexique perturbent la production.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de pétrole brut pour livraison rapprochée en août a clôturé à 61,28 dollars le baril, en hausse de 1,69 dollar, après être monté en fin de séance jusqu'à 61,35 dollars, nouveau record absolu.
Le précédent record du brut avait été atteint le 27 juin à 60,95 dollars.

Les cours du gallon d'essence (3,78 litres) se sont également envolés, prenant 10,97 cents pour clôturer à 1,7915 dollar.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a fini en hausse de 1,59 dollar à 59,88 dollars, également un record.

"Ce sont évidemment les tempêtes (qui font bondir les cours), car elles ont le potentiel d'entraîner des fermetures de plate-formes pétrolières et de nuire à la production, alors que le marché est déjà nerveux à l'idée d'une pénurie", a commenté Mike Fitzpatrick, analyste de Fimat.

"Ce sont surtout les tempêtes et l'attente des chiffres hebdomadaires sur les stocks américains de pétrole", qui ont propulsé les cours à de nouveaux records, renchérit Marshall Steeves, analyste de Refco.

La tempête Cindy se trouvait en Louisiane (sud) mercredi et elle devrait "perdre en puissance" alors qu'elle se déplace vers le nord-est du pays, selon le Centre national des ouragans aux Etats-Unis.

"Cindy ne devrait pas occasionner de dégâts mais a déjà entraîné la fermeture partielle de 5 raffineries en Louisiane", explique M. Steeves.

En revanche, "Dennis pourrait se transformer en ouragan dans la journée", a prévenu le Centre national des ouragans.

"Il devrait toucher terre lundi matin en Alabama ou en Floride", précise M. Steeves.

"Après l'épisode d'Ivan l'an dernier les gens s'inquiètent de possibles destructions", ajoute-t-il.

Le marché se souvient avec nervosité du cyclone Ivan qui avait plombé pendant des mois la production pétrolière et le raffinage dans le Golfe du Mexique après son passage au mois de septembre.

Selon le Centre, c'est la première fois de l'Histoire que quatre tempêtes tropicales de cette importance sont recensées si tôt dans l'année dans le bassin Atlantique. Cindy et Dennis avaient en effet été précédées par Arlene et Bret au mois de juin.

D'après le Mineral Management Service (MMS), l'agence gouvernementale américaine qui recense l'impact des ouragans sur la production et le raffinage, les évacuations et les fermetures de sites pétroliers à cause de Cindy et Dennis ont entraîné une baisse de 12,7% de la production quotidienne du Golfe du Mexique, qui se situe à 1,5 million de barils par jour.

Par ailleurs, le marché attend jeudi les chiffres hebdomadaires sur les stocks américains de pétrole du département de l'Energie (DoE) et de l'Institut américain du pétrole (API).

Leur publication, habituellement le mercredi, a été retardée d'un jour en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis pour la fête de l'Indépendance.

D'après Marshall Steeves, les analystes s'attendent à ce que ces rapports hebdomadaires indiquent une baisse de 1,25 million de barils des stocks de brut en moyenne la semaine dernière aux Etats-Unis, ce qui est un facteur haussier pour le marché.

Le marché table aussi sur un repli de 250.000 barils des stocks d'essence et sur une hausse de 1 million de barils des réserves de produits distillés, rapporte M. Steeves.

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