Record historique du baril de brut à 60 dollars à New York

par John_Fills, vendredi 24 juin 2005, 00:04 (il y a 7074 jours)

NEW YORK (AFP) - Le baril de brut a atteint pour la première fois jeudi le seuil des 60 dollars en séance à New York, emporté par les inquiétudes sur les approvisionnements à la fin de l'année, mais les analystes s'interrogent sur le bien-fondé de ces préoccupations si longtemps à l'avance.
Les cours ont battu en retraite après le record, inscrit un peu plus d'une heure avant la clôture, et ont fini sur une hausse de 1,33 dollar à 59,42 USD, un plus haut en clôture.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 1,42 dollar à 58 dollars.

"(Le niveau de) 60 dollars a agi comme un aimant", a déclaré Bill O'Grady, analyste chez AG Edwards.

La progression a été essentiellement alimentée par les spéculateurs, selon les analystes. Les fonds d'investissements ont acheté de manière "assez importante", a noté Jim Still, analyste de Refco.

Une conclusion qui s'est d'autant plus imposée qu'il n'y a rien eu de nouveau jeudi dans l'actualité.

"Il n'y avait pas de raison fondamentale d'atteindre les 60 dollars aujourd'hui", a déclaré Jim Still. "Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de différent depuis la semaine dernière", a-t-il souligné.

Pour Phil Flynn, courtier chez Alaron Trading, les opérateurs attendaient une baisse des prix pour acheter, après le record à 59,52 dollars enregistré mardi, et cette occasion leur a été fournie mercredi.

Les déclarations jeudi du président de la Réserve fédérale (Fed) Alan Greenspan sur la Chine ont également contribué à la montée des prix du pétrole, selon M. Flynn.

Fidèle à son credo du libre-échange, M. Greenspan a mis en garde contre toute velléité de protectionisme vis-à-vis de la Chine. Selon le patron de la Fed, qui s'exprimait devant une commission du Sénat, des barrières douanières, si elles sont assez puissantes pour faire baisser les importations, risqueraient aussi de "réduire matériellement le niveau de vie" des Américains.

"Si nous évitons une guerre commerciale, il est plus que probable que leur demande de pétrole va rester forte" car l'économie chinoise va poursuivre son fort taux de croissance, a expliqué M. Flynn.

Selon lui, les commentaires de M. Greenspan sont "très haussiers" car la demande chinoise a été l'un des principaux moteurs de la hausse des prix depuis plusieurs mois.

Mais selon Jim Still, "même si tout le monde est préoccupé par le 4ème trimestre, ni les fondamentaux de la demande ni ceux de l'offre à ce moment-là ne sont clairs".

"Pour le moment, il y a suffisamment de pétrole et la production des raffineries est bonne", précise-t-il.

Pour James Williams, analyste chez WTRG Economics, "il ne reste que le manque de capacités résiduelles de raffinage à travers le monde pour expliquer les prix actuels". "Les stocks sont bons et les prix pourraient facilement reculer de dix dollars, mais prévoir une date relève de l'impossible", remarque-t-il.

Pour Jim Still, prédire l'évolution à venir des prix est "encore plus difficile que d'habitude".

Les raffineries américaines, qui tournaient à 96,7% de leur capacité de production il y a deux semaines, un maximum pour cette époque de l'année, ont dû ralentir le rythme pour revenir sous les 95% la semaine dernière, de peur de générer des accidents techniques. Du coup, leur production a chuté de près de 2% la semaine dernière.


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