SADE
La banque Fortis vient d'annoncer, par l'intermédiaire de sa filiale la Banque Générale du Luxembourg, qui détient 87,76 % du capital de la société de développement régionale d'Alsace, la SADE, son intention de regrouper toutes les activités de crédit-bail immobilier du groupe au sein d'une structure commune appelée Fortis Lease Group. Cela se traduirait, au niveau de la SADE, par la vente de sa filiale Batical/Sicomi Rhône-Alpes à son actionnaire de référence, le groupe Fortis. Une décision sera prise à l'issue du conseil d'administration de la SADE qui se tiendra le 22 décembre.
Cette opération ressemble étrangement à celles réalisées coup sur coup au début de l'été par les SDR de Bretagne et Nord-Pas-de-Calais. En se référant au rapport annuel 2003 de la SADE, on s'aperçoit que la contribution de Batical/Sicomi Rhône-Alpes au résultat net consolidé de la SDR est de 49 %. Cette filiale constitue donc bien un actif essentiel de la SDR et sa cession à Fortis devra, conformément à la réglementation boursière de l'AMF, donner lieu à un maintien de cours sur les 12,24 % du capital de la SADE encore détenus par le public. Rappelons que les acheteurs (la BDPME et le Crédit Coopératif) des encours de prêt et de crédit-bail immobilier des SDR de Bretagne et du Nord-Pas-de-Calais avaient habilement utilisé le vide juridique de la réglementation boursière de l'AMF n'obligeant pas un actionnaire, n'ayant pas au moins la minorité de blocage dans une société, à lancer un maintien de cours sur sa filiale en cas d'acquisition d'un actif essentiel, même si l'esprit boursier l'exige.
Cet argument ne sera donc pas recevable pour la Banque Générale du Luxembourg si jamais la banque Fortis vidait la SADE de ses activités de crédit-bail immobilier. Reste à savoir à quel prix pourrait se réaliser un maintien de cours, dans la mesure où le cours de l'action s'est déjà apprécié de 64,6 % depuis le début de l'année. Un rapide calcul conduit à une valeur d'actif net réévaluée de 100 euros par action, en intégrant, aux fonds propres consolidés de 118,4 millions d'euros à fin 2003, les plus-values latentes de 48,5 millions d'euros sur le patrimoine de location simple de la SADE, celles de 12,18 millions sur le portefeuille de participations et la valeur de l'encours net de crédit-bail immobilier estimée à une dizaine de millions d'euros.
Il convient d'ajouter à ce calcul une prime de désintéressement aux actionnaires minoritaires d'au moins 20 %. Ce qui ferait ressortir un prix d'OPA à 117,6 euros par action. La Banque Générale du Luxembourg paierait ainsi deux fois plus cher qu'il y a quatre ans pour racheter les 12,24 % du capital de la SADE encore aux mains du public : cela lui en coûtera 27,5 millions d'euros.
Après avoir recommandé une première fois, en juin 2000, d'apporter à l'offre faite sur la SADE au prix de 53,25 euros, on peut se repositionner sur la valeur au-dessous 100 euros, pour viser un objectif de cours de 118 euros. Exception faite de ce caractère spéculatif, la valeur offre un rendement net attractif de 6,54 %, qui mérite que l'on s'y intéresse.
Marché PM ; code FR0000124315 (SADE) ; cotation Fixing ; cours au 25/11 105 (689 F) ; cours extrêmes sur un an 60-137 ; BNPA 2003, 2004 et 2005 estimés 10,98, 9,93 et 10,97 ; PER 2003, 2004 et 2005 estimés 9,5, 10,5 et 9,5 fois ; rendement 6,6 % ; moyenne quotidienne des transactions 110 titres ; capitalisation boursière 201 M ; activité principale SDR (Alsace).
Fil complet:
- salvepar par le JDF - rv, 27/11/2004, 09:57
- SADE - rv, 27/11/2004, 09:59
- nortene - rv, 27/11/2004, 10:02
- sur salvepar, une OPA de la SG me paraît peu probable - publicjo, 27/11/2004, 16:36
- et puis si je me trompe - publicjo, 27/11/2004, 16:37
- suis d'accord avec toi - rv, 27/11/2004, 17:28