Encres Dubuit par JDF
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6126-30/04/2005- PAGE12
Valeurs francaises
SANTE-CHIMIE-COSMETIQUE
ENCRES DUBUIT
La société est dépendante de la consommation mondiale et des parités monétaires.
Sylvain de Boissieu
Après un exercice décevant, 2005 ne s'annonce pas non plus très bon pour le producteur d'encres industrielles ENCRES DUBUIT. En 2004, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 25,4 millions d'euros, en croissance de 2,7 % seulement, ce qui marque un recul des ventes au second semestre.
Le groupe a particulièrement souffert sur deux marchés. D'une part, en France (38 % de ses recettes), où l'activité a reculé de 3,5 %, en raison du repli de la consommation (DUBUIT fournit les encres pour emballages de produits d'hygiène et beauté) et de la délocalisation des sous-traitants de Moulinex (encres pour les tableaux de bord des appareils d'électroménager).
L'autre point noir est le Canada (moins de 10 % des ventes), où l'activité s'est repliée de 20 %, en raison notamment de la baisse du dollar américain face à la devise canadienne.
Ces éléments négatifs n'ont pu être compensés par les améliorations enregistrées dans le domaine des très rentables encres à UV (en progression de 4,7 %), des encres pour la haute technologie (+ 9 %), ainsi que celles constatées en Asie (31 % des recettes) et en Amérique latine (23 %).
Par conséquent, les marges se sont dégradées : le résultat d'exploitation est revenu à 2,9 millions (- 9,4 %) et le bénéfice net à 1,6 million (- 16 %). Le manque à gagner au Canada en termes de résultat s'élève à 0,2 million d'euros.
Le dividende sera tout de même maintenu à 0,6 euro, ce qui procure un confortable rendement de 5 %.
L'exercice 2005 s'annonce également difficile. Compte tenu d'une base de comparaison très élevée au premier trimestre 2004, le chiffre d'affaires des trois premiers mois de 2005 était attendu en recul, mais avec un net repli de 8,3 % celui-ci est plus important que prévu. Un effet inverse jouera au deuxième trimestre.
Au total, les dirigeants de la société attendent un exercice 2005 stable par rapport à 2004. Le bénéfice net part du groupe profitera cependant légèrement de la montée à 100 % dans le capital de la filiale brésilienne. Il pourrait donc s'établir à 1,7 million.
Pour les années qui suivent, les prévisions sont difficiles à établir. Les dirigeants de la société veulent remonter la marge nette à 8 % en 2006 et à 10 % en 2007, en s'appuyant sur plusieurs éléments : le « règlement » du problème canadien dès cette année, ainsi que la montée en puissance des usines situées au Brésil et en Chine, alors que les deux tiers de la production sont encore actuellement réalisés en France.
Cependant, les performances de la société dépendent étroitement de la consommation mondiale, de la parité entre l'euro et le dollar, ainsi que du prix des matières premières. « Lorsque ces trois éléments sont défavorables, notre marge nette demeure dans la zone des 6 %, 7 %, mais lorsqu'ils seront tous dans le vert, elle pourrait doubler », juge le directeur général Philippe Duminy. Or la conjoncture économique ne s'annonce pas brillante dans les mois qui viennent.
De plus, la médiocrité du parcours de la société depuis six ans (stagnation du chiffre d'affaires et division par deux du bénéfice net) n'est pas encourageante.
En définitive, nous prévoyons pour 2006 un chiffre d'affaires de 26 millions, avec un bénéfice net de 2 millions. Celui-ci est capitalisé 17,3 fois, ce qui n'est pas donné pour le secteur mal-aimé de la chimie.
Cette valorisation élevée se justifiait jusqu'à présent par des marges enviables pour le métier, une situation financière très saine (la trésorerie nette de dettes financières s'élève à 8 millions d'euros) et un rendement important.
Cependant, ne prévoyant pas pour le moment d'amélioration de la consommation mondiale ou des parités monétaires, nous changeons de recommandation sur la valeur et conseillons d'alléger les positions, même sans plus-value. Notons cependant que, en 2004, le dividende avait été versé le 21 juin.
Objectif de cours : 11 euros.
Comp. C ; code FR0004030708 (DBT) ; cotation Continu ; cours au 28/04 11,02 (72 F) ; cours extrêmes sur un an 10,74-14,75 ; BNPA 2004, 2005 et 2006 estimés 0,51, 0,54 et 0,63 ; PER 2004, 2005 et 2006 estimés 21,60, 20,33 et 17,28 fois ; rendement 5,44 % ; moyenne quotidienne des transactions 3.000 titres ; capitalisation boursière 35 M ; activité principale Encres industrielles.
NOTRE CONSEIL
ALLEGER LES POSITIONS
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mareva
Merci Mareva.
C'est marrant sur la partie canadienne d'Encres Dubuit, le JDF évoque "la baisse du dollar américain face à la devise canadienne" alors qu'Investir parle de "l'émergence d'un concurrent local (mené par un ancien salarié d'Encres Dubuit)".
Comme quoi l'abondance d'infos ne nuit pas forcément.