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LE BELIER
Une rentabilité grevée par le poids des investissements.
Jérôme MARMET
Quand la croissance de l'activité s'avère plus faible qu'escompté, la moindre augmentation des charges est souvent lourde de conséquences au niveau des résultats ! Le spécialiste de pièces en fonderie d'aluminium pour l'industrie automobile en a fait l'amère expérience l'an dernier, puisqu'il a accusé une dégradation de 21 % de son bénéfice d'exploitation en 2004, lequel s'est établi à 14,5 millions d'euros. Rapporté au chiffre d'affaires, qui n'a progressé que très modestement (+ 2,7 %), la marge opérationnelle est tombée en un an de 10 % à 7,7 %. Elle est restée néanmoins supérieure à la moyenne de la profession (autour de 5 %). Grâce à la diminution des frais financiers, le résultat net est ressorti à 10,4 millions d'euros, en légère progression sur un an (+ 2 %).
Alors que la conjoncture n'est guère favorable dans la filière automobile en ce début d'année, comme le recul de 4,1 % des ventes de voitures neuves en Europe au mois de février, LE BELIER compte poursuivre la réorganisation de son dispositif industriel.
L'arrêt progressif des chantiers manuels en Italie - après ceux en France, entièrement automatisés en 2004 - devrait permettre de réduire les pertes. D'ici deux ans, c'est environ un tiers de la production européenne de l'équipementier qui sortira des usines françaises et italienne, contre 47 % aujourd'hui.
Dans le même temps, les implantations du groupe dans les pays d'Europe de l'Est (Hongrie et Serbie) connaîtront une montée en cadence. L'équipementier souhaite également augmenter ses capacités de fonderie et d'usinage au Mexique et en Chine.
Le plan de financement correspondant à cet ambitieux programme d'investissements d'un montant de 60 millions d'euros est désormais connu. Outre les 10 millions d'euros levés par l'augmentation de capital réalisée fin décembre 2004, l'équipementier peut utiliser 21 millions d'euros de crédit-bail, ainsi qu'un prêt à moyen terme de 25 millions d'euros.
Selon les propres termes de la direction, « 2005 sera une année de grands chantiers » placés sous le signe de la restructuration des sites français et italien. Ce n'est, par conséquent, qu'à partir de 2006 et 2007 que LE BELIER devrait récolter les fruits de ses réorganisations. En attendant, le manque de visibilité sur l'activité incite à la prudence les dirigeants, qui n'ont pas voulu donner d'indications chiffrées sur l'année en cours. Une chose paraît néanmoins certaine : les coûts liés aux investissements industriels (une enveloppe globale de 32 millions d'euros a été arrêtée pour 2005) vont encore peser sur les résultats.
Dans ces conditions, nous ne croyons pas que LE BELIER puisse renouer avec le niveau de 10 % de rentabilité opérationnelle affiché en 2003. Même si les ratios de valorisation peuvent sembler attrayants (multiple de capitalisation 2005 à peine supérieur à 8 % et rendement net de 3,9 %), mieux vaut rester à l'écart de la valeur.
Comp. C ; code FR0000072399 (BELI) ; cotation Fixing ; cours au 31/03 18,1 (119 F) ; cours extrêmes sur un an 16,5-19,55 ; BNPA 2004, 2005 et 2006 estimés 2,38, 2,30 et 2,36 ; PER 2004, 2005 et 2006 estimés 7,59, 7,84 et 7,64 fois ; rendement 3,86 % ; moyenne quotidienne des transactions 1.000 titres ; capitalisation boursière 79 M ; activité principale Fonderie d'aluminium.
NOTRE CONSEIL
RESTER A L'ECART
FR0000072399551
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