Beaucoup, notamment ceux qui ont essuyé la baisse qui a fait chuter le cours de 200€ sous 100€, ont la frousse que le scénario se reproduise. Ils ont le doigt river sur le bouton "vendre". Ceux-là éliminés, par les oscillations périodiques de +/- 10% - 15%, le marché s'assèchera. En cette occurrence, quatre mois est très long. Le cours a le temps de monter, dans l'attente patiente des bonnes nouvelles, les mauvaises s'étant déjà réalisées en 2024.

Après, il me semble que l'action peut se jouer pour la décennie à venir dans une proportion mesurée, comme ferait un fonds. Il me semble que les anciennes tendances fondamentales de long terme dans le secteur du raffinage européen ont durablement changé. Ce secteur qui de 2000 à 2020 a été sinistré pourrait honorablement tiré son épingle du jeu. Evidemment l'exposition à la valeur devra s'ajuster en fonction de la décote ou de son absence. Le marché n'envisage pas les choses si loin devant. Il procède ainsi qu'il fait depuis 3-4 ans, à savoir il tente de déterminer une valeur fondamentale à l'action en se demandant ce que feront les autres dans six mois. Il y a de bonnes chances qu'avec une telle méthode, il se trompe une fois de plus. Quoi de plus volatile que l'avis du marché sur une entreprise et un secteur qu'il ne comprend pas et où il lui est très difficile, si ce n'est impossible de se projeter.

Pour moi, la valeur fondamentale actuelle de l'entreprise est égale aux fonds propres auxquels j'ajoute une prime de 10% à 15%.
Quant à celle de l'an prochain ou celle dans cinq ou dix ans, je n'en sais rien. Toutefois, ce que je sais est que l'environnement est plus propice et que l'entreprise est globalement dans un bien meilleur état opérationnel qu'elle n'était il y a un an. Elle est par conséquent en meilleure posture pour affronter les aléas de la concurrence mondiale. Seront-ils favorables ou non? Je ne suis pas devin. Je n'en sais rien. Mais l'entreprise est en meilleure posture et si d'aventure les choses allaient moins bien ExxonMobil, la maison mère, revendrait dans des conditions satisfaisantes et les actionnaires minoritaires en profiteraient. Bref, le risque me parait circonscrit et le potentiel dépendra en grande partie du hasard.

Toute la question revient à se poser la question de l'éventuel niveau d'exposition que l'on consent à risquer. A chacun de le déterminer, dans la mesure où l'exposition au hasard ne l'effraie pas.

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Graham