MAUREL & PROM
Franc succès de l'émission obligataire.
Christophe Soubiran

L'appétence des investisseurs à l'égard de MAUREL & PROM ne se dément pas. A tel point que parler de succès pour son émission d'obligations convertibles lancée cette semaine relève d'un doux euphémisme, tant la demande institutionnelle s'est avérée importante. La jeune compagnie pétrolière aurait en effet pu lever plus de 2,4 milliards d'euros. Son appel au marché se limitera à 375 millions d'euros, alors que le montant initial de l'émission devait être compris entre 250 et 350 millions.

Deux raisons principales expliquent cet engouement. L'environnement pétrolier se révèle toujours aussi porteur, avec un cours du baril de brent s'échangeant aux environs de 50 dollars. Et tout porte à croire qu'il devrait rester durablement élevé dans les mois qui viennent. Or, l'envolée des cours du pétrole a un effet de levier sur les résultats de MAUREL & PROM bien plus fort que pour une compagnie intégrée. Le groupe dirigé par Jean-François Hénin est en effet le seul coté sur le marché parisien, spécialisé uniquement dans l'exploration et la production pétrolière. D'autre part, cette opération apporte une nouvelle fois la preuve, s'il en était encore besoin, que le marché regorge de liquidités.

L'objectif de cette émission obligataire pour MAUREL & PROM est de se donner les moyens financiers de procéder à des acquisitions. Le groupe cherche en effet à diversifier son portefeuille minier afin de s'émanciper du risque pays lié à la trop forte concentration de ses sources de revenus sur le seul Congo.

Deux cibles, une petite compagnie sud-américaine et une société pétrolière indépendante européenne opérant en mer du Nord, sont d'ores et déjà dans la ligne de mire. Les négociations pourraient aboutir dans le courant du semestre. En cas de succès, ces deux actifs doteraient MAUREL & PROM de 100 à 150 millions de barils de réserve additionnels et gonfleraient la production de 20.000 à 30.000 barils par jour. Deux éléments qui l'élèveraient alors au rang de premier groupe pétrolier indépendant en Europe.

En attendant, le programme de forage au Congo suit son cours. Trois nouveaux puits sont livrés en moyenne toutes les cinq à six semaines. Ce qui crédibilise l'objectif de la société d'atteindre une production journalière consolidée de 40.000 barils à la fin de l'année (c'est-à-dire en intégrant la production de Pebercan, à Cuba, et de Rockover, au Gabon, dont l'acquisition vient d'être finalisée pour la somme de 57,4 millions d'euros).

Sur cette base, un résultat net de 150 millions d'euros pour l'ensemble du présent exercice est anticipé. Une prévision que nous jugeons réaliste, compte tenu du niveau actuel des prix de l'or noir, et que le cours de Bourse capitalise à peine plus de 12 fois. De surcroît, la valorisation actuelle ne tient compte ni de la contribution éventuelle d'une acquisition ni de la dimension spéculative de la valeur, le groupe étant désormais opéable depuis son changement de statut de commandite en société anonyme. C'est pourquoi nous revenons à l'achat sur le titre, après avoir recommandé des prises partielles de bénéfices mi-janvier, avec un objectif de cours relevé à 20 euros.

Marché B ; code FR0000051070 (MAU) ; cotation Continu ; cours au 3/03/ 17,51 € (115 F) ; cours extrêmes sur un an 4,7-18,37 € ; BNPA 2003, 2004 et 2005 estimés 3,63, 0,74 et 1,38 € ; PER 2003, 2004 et 2005 estimés 4,82, 23,37 et 12,61 fois ; rendement nul ; moyenne quotidienne des transactions 418.000 titres ; capitalisation boursière 1,89 Mds€ ; activité

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JDF : Maurel