crise de production (Securibourse)
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Le Pr. Raoult annonce ce jour avec prudence une possible fin de l'épidémie et réaffirme sa croyance qu'elle ne serait en rien une crise sanitaire véritable qui ferait dévier anormalement le taux de mortalité moyen observé en cette saison.
Je partage assez son opinion. Ma prévision, il y a un mois, était pour la France un nombre de morts résultant du covid-19 compris entre 20.000 et 50.000 morts plutôt orienté vers la borne basse. Je table désormais sur un nombre de morts total résultant de la maladie compris entre 25.000 et 30.000 morts.
Si ces opinions sont justes et que nous sortions de cette épidémie, d'ici un à deux mois environ, les conséquences économiques de l'épidémie pourraient, grâce aux mesures prises par les Etats, les banques centrales et autres institutions financières, sembler maîtrisables et jugulables.
Le rebond récent des bourses semble aller dans ce sens.
Je n'en crois rien. Mon avis est que la fausse crise sanitaire - qui est d'abord une psychose collective - agit comme un déclencheur de la prochaine grosse crise économique que nous aurons à affronter. Celle-ci ne résulte pas directement de l'épidémie mais des faiblesses et vulnérabilités intrinsèques à nos économies devenues trop complexes, administrativement obèse, dépendantes de l'accès facile aux ressources grâce à la dette, aux modèles médico-sociaux aberrants.
L'argent abondant et irréel inonde les marchés. Mais pour acheter quoi?
Ce que l'on observe partout, c'est un enrayement progressif de plus en plus étendu de toutes les productions par l'apparition de pénuries incessantes. Pour de plus en plus de biens, on observe qu'il manque ceci ou cela pour les produire. A la fin, ils ne sont plus produits par défaut de composants.
Pendant ce temps, on inonde les marchés, l'économie d'argent. Néanmoins si les choses ne sont pas produites, il n'y a rien à acheter et ce qui demeure négociable devient bientôt rare et hors de prix. On ne résout pas une crise de production comme une crise de consommation en injectant de la monnaie. Les actions prises à l'échelle nationale ne sont pas de nature à freiner la contagion destructrice du tissu économique local, voire même mondial. On a l'impression d'être dans l'un des romans célèbres d'Ayn Rand. L'excès d'état, l'excès de centralisme, de socialisme, le dirigisme forcené orchestre magistralement la défaillance progressive de toute industrie productive.
De ces observations, je conjecture deux temps boursiers prochains. D'abord un rebond prochain des bourses assez important de l'ordre de +20% +/- 10%, porté par l'espoir d'une sortie rapide de crise. Dans un second temps, à horizon de 6 mois à 9 mois, une rechute importante et sans ordre des bourses une fois que les opérateurs auront assimilé que la crise économique dans laquelle nous entrons est très différente de toutes celles que nous avons connues ces 40 à 50 dernières années.
Le temps boursier risque d'être à l'image du pays: chahuté. Par habitude, par vieillesse, on ne change pas des schémas mentaux ayant conduit aux succès passés. Quant à ce qui me concerne, je considère que l'époque est tout à fait originale et qu'elle nécessite des schémas mentaux radicalement nouveaux. Ainsi, je reste sur ma position première, soit je reste dehors et vais m'appliquer à être le plus vigilant et circonspect possible.
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Graham