lueurs d'espoir ne font pas vivre (Securibourse)

par velise, dimanche 22 mars 2020, 10:29 (il y a 1711 jours) @ Graham

Bonjour Graham

recemment tu traitais fort mal Le Canard (Bruno) et tout d'un coup Didier R est le messie.;-)
24 patients c'est nib statistiquement,
mais en plus va voir p22 36 patients au depart
et au final on en garde que 24 (ok 6 asympto mais les 6 autres ils fitaient pas avec l'etude?)
cela me rappelle un certains nombre d'interpretations ou l'on enleve les points genants de la courbe...
Alors ok Raoult est le pro de la chloroquine mais ce n'est pas celui du Corona contrairement au Canard aux fonds amputés depuis quelques années.
La vision court termiste de la science par des gens qui ne vois en elle qu'une rentabilité nous a conduit là, est ce que l'homme apprendra de ses erreurs.....:-(

Coronavirus: pourquoi la chloroquine est exclue de l’essai clinique national

Les essais de la chloroquine, médicament utilisé notamment dans le traitement du paludisme, sont jugés « prometteurs » dans la lutte contre le coronavirus, d'après une équipe marseillaise. Pourtant, ce sont d’autres antiviraux qui ont été choisis pour le premier essai clinique national.

La chloroquine n’a pas été retenue. Et pour cause : les patients qui vont participer à l’essai clinique sont dans un état sévère, en réanimation. Il pourrait y avoir des interactions médicamenteuses avec les traitements de réanimation, sans oublier ses effets secondaires. De plus, la chloroquine n’est pas dans la liste des traitements prioritaires recommandés par l’OMS.

Depuis le 9 mars 2020, ce médicament utilisé dans le traitement du paludisme et de maladies auto-immunes comme le lupus, fait pourtant l’objet d’un essai clinique sur vingt-quatre patients de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection à Marseille, dirigé par le professeur Didier Raoult, membre du conseil scientifique qui informe le ministre de la santé Olivier Véran sur le coronavirus. Pour cet infectiologue, utiliser la chloroquine présente un avantage, celui de « connaître les risques toxiques d’un médicament utilisé depuis soixante ou soixante-dix ans ».

Un médecin du staff marseillais montre des plaquettes de Nivaquine, qui contient de la chloriquine et de Plaqueril, qui contient de l’hydroxychloroquine. © Gérard Julien / AFP
Le 16 mars, Didier Raoult a annoncé ses premiers résultats : au bout de six jours de traitement, seulement 25 % des patients sont encore porteurs du virus, alors que 90 % de ceux qui n’ont pas reçu ce traitement sont toujours positifs.

Le lendemain, mardi 17 mars, Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, a indiqué que les essais cliniques de chloroquine étaient « prometteurs ». Et Olivier Véran a donné « l’autorisation pour qu’un essai plus vaste par d’autres équipes puisse être initié dans les plus brefs délais sur un plus grand nombre de patients ». Le ministre de la santé ajoute que ces essais « ont déjà commencé à Lille ». Selon lui, ces nouveaux essais pourraient permettre « de conforter les résultats intéressants ». Toutefois, Olivier Véran a souligné qu’« il est absolument fondamental d’asseoir toute décision de politique publique en santé sur des données scientifiques validées, et les processus de validation ».

Quelques heures plus tard, le laboratoire français Sanofi s’est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l’antipaludique Plaquenil, l’un des noms commerciaux de la chloroquine, pouvant traiter potentiellement 300 000 malades.

Avec cet essai clinique, validé par les autorités sanitaires, Didier Raoult espère « améliorer la prise en charge clinique pour les patients qui présentent une pathologie relativement grave », mais aussi diminuer le portage viral, à savoir la capacité d’un individu à transmettre le virus, une nécessité à l’heure où l’épidémie continue de se propager à toute vitesse. Le 17 mars à 18 heures, on comptait 180 090 personnes infectées et 7 063 décès dans le monde depuis le début de l’épidémie de la maladie Covid-19. En France, le nombre de cas s’élève à 7 730 et 175 personnes sont décédées.

La chloroquine est actuellement testée par l’intermédiaire d’une vingtaine d’essais cliniques en Chine. Didier Raoult s’appuie notamment sur les résultats d’une étude chinoise parue début février. Mais plusieurs spécialistes français interrogés par l’AFP sur cette étude estiment que cette piste doit être accueillie avec la plus grande prudence. Pour deux raisons : l’étude a été publiée de façon préliminaire, sans avoir été validée par un comité d’experts scientifiques et elle ne donne pas de chiffres permettant de quantifier l’efficacité de la molécule.

Pourquoi prendre ces résultats avec précaution ? Parce qu’il faut beaucoup de patients pour valider un réel effet d’une molécule et avoir des résultats statistiquement concluants. Il faut aussi respecter le circuit habituel de la validation scientifique d’une publication par des experts. Comme l’a rappelé Bruno Canard, spécialiste de la réplication virale, dans le Journal du CNRS du 13 mars 2020, « durant l’épidémie d’Ebola, des repositionnements de médicaments ont été faits sans base scientifique sérieuse ».

La chloroquine fait de l’ombre à un autre essai clinique national attendu avec impatience depuis son annonce le 11 mars. Cet essai est le projet le plus significatif parmi les vingt priorités de la recherche sur le coronavirus en France. Huit cents patients français dans un état sévère vont participer à cet essai clinique qui comptera 3 200 personnes infectées.

Comme avec la chloroquine, efficace contre le paludisme, cet essai clinique qui va évaluer des traitements qui ont déjà fait leurs preuves contre le VIH, Ebola, ou des coronavirus responsables des épidémies de Sras et MERS. Cette stratégie de « repositionnement de médicaments » est classique dans l’urgence épidémique. En parallèle, la lutte contre la pandémie se fait aussi par d’autres équipes de recherche et industriels qui s’activent dans la recherche de vaccins, qui peut prendre au moins un an, voire plusieurs années. Pour lutter contre ce coronavirus, SARS-CoV-2, des équipes de recherche vont donc tester quatre traitements différents dans des hôpitaux de l’AP-HP et des CHU en région.

Rappelons qu’un essai clinique est une recherche biomédicale pratiquée sur l’humain, après des pistes confirmées in vitro, sur les paillasses et in vivo chez l’animal, généralement la souris. Cela permet d’enrichir les connaissances biologiques ou médicales. Quand l’essai porte sur un médicament, on cherche à obtenir des données pharmacocinétiques – pour savoir comment ça se passe quand on absorbe ce médicament, comment il se distribue dans le corps et comment on l’évacue. On cherche aussi à savoir comment le médicament fonctionne (données pharmacodynamiques) et bien évidemment quelle est son efficacité (données thérapeutiques).

Cet essai clinique à « quatre bras d’intervention » est piloté par la professeure Florence Ader, cheffe adjointe du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon. Les 3 200 malades vont recevoir un des quatre traitements de manière aléatoire.

Le premier traitement n’en est pas vraiment un, mais sert de témoin, puisque les patients de ce groupe ne recevront que les soins habituels en réanimation, tels que l’assistance respiratoire, indispensable pour les infections respiratoires les plus graves.

Dans le deuxième groupe, les malades vont être soumis au remdesivir, produit par les laboratoires américains Gilead. Cet antiviral a été testé contre le virus Ebola, avec succès en laboratoire et chez l’animal, mais pas chez l’humain. Ce médicament, expérimental et non commercialisé, est un inhibiteur de polymérase, c’est-à-dire qu’il bloque l’enzyme qui resynthétise le génome du virus afin qu’il se réplique. Testé aussi aux États-Unis et en Chine actuellement, il est considéré comme un bon candidat contre le coronavirus SARS-CoV-2, puisque c’est un antiviral dit « à large spectre ».

Troisième traitement : le Kaletra, développé par le laboratoire américain AbbVie. Le Kaletra est un antiviral utilisé dans les trithérapies contre le VIH, le virus du sida. Deux molécules sont combinées dans ce médicament. Le lopinavir est un inhibiteur de protéase du VIH : en bloquant cette protéase, il empêche la reproduction du virus. Quant au ritonavir, il sert de « booster » au lopinavir : il augmente la concentration de ce dernier dans l’organisme.

D’après le professeur Philippe Sansonetti, titulaire de la chaire Microbiologie et maladies infectieuses au Collège de France, la panoplie des molécules anti-VIH est mise en place contre le SARS-CoV-2, « parce qu’il y a des éléments communs dans la machinerie », comme il l’a expliqué dans sa conférence du 16 mars au Collège de France.

Le cocktail antiviral « lopinavir-ritonavir » a d’ailleurs déjà fait ses preuves contre les coronavirus responsables des épidémies de Sras en 2003 et de MERS qui sévit depuis 2012 au Moyen-Orient. En 2004, une étude a montré que ce cocktail antiviral représentait un « bénéfice clinique substantiel » pour des patients atteints du Sras.

Le Kaletra servira aussi pour le quatrième traitement, en association avec un interféron bêta, du laboratoire Merck. Cette combinaison s’explique car « on sait qu’un antiviral peut ne pas suffire », a indiqué par le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de REACTing, le consortium scientifique qui a sélectionné les vingt projets prioritaires.


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