The bull, un jeu de gagnants ? (Securibourse)

par Ali_Khamina, dimanche 29 décembre 2019, 22:24 (il y a 1795 jours)

A chaque fois que je participe à votre pèlerinage annuel, j’ai une pensée émue pour cette génération d’antics à qui l’on doit cette réunion d’amateurs. En particulier pour Maitre JMP qui nous rassemble et la délicieuse prose de Bimbo.
Puisque la métaphore tennistique a déjà été utilisée, permettez de continuer pour m’interroger sur la nature du jeu the Bull : un jeu de perdants ou un jeu de gagnants ?
Simon Ramo, ingénieur brillantissime qui est à l'origine de l'industrie aéro nautique américaine a publié 70 livres sur des sujets divers dont un sur le tennis : le tennis machiavélique. Dans celui-ci, il analyse le tennis pour un sport de perdants. il étudie cette discipline, ses règles et fait la distinction de deux jeux différents dans le tennis
D'une part le tennis professionnel, où 80% des points sont gagnés ( a Winners' game ) et le tennis amateur où 80% des points sont perdus.
Les professionnels gagnent les points ; les amateurs les perdent.
La stratégie n'est pas la même suivant le jeu à cause d'une nature fondamentalement opposée : dans un winner's game, le résultat est déterminant par les actions du gagnant ; dans un losers' game, les résultats sont déterminés par les actions du perdant.
La stratégie pour gagner au tennis amateur est donc d'éviter les erreurs et de mettre son opposant dans les meilleurs conditions pour qu'il en fasse
La tactique qui s’impose dans un jeu de perdants est de garder les choses des simples, de se concentrer sur sa défense.
Comme au golf : "play the shot you've got the greatest chance of playing well".
Dans un trop fameux article sur l'investissement paru en 1975 Charles Ellis ( le collègue de Swansen sur la gestion de la fondation de Yale ), montre qu'un jeu peut changer de nature.
Pour lui l'investissement était un winners' game mais est devenu un losers' game avec la professionnalisation ( statistiquement avec les frais de gestion 85% des gérants feront moins bien que le marché ).
Qu’en est il au jeu The Bull ?
Difficile de jouer que des petits coups sûrs, des high yielders de long terme. Il faut un coup droit franc. Chaque année, je quitte mon style de gagne-petits pour tenter des grands passings type Henri Leconte face à Mats Wilander en 1988.
Evidemment le filet reste mon meilleur ennemi.
Toutefois j’avoue prendre un grand plaisir à essayer de lire vos styles : les agressifs qui montent à la volée optionnelles ; les joueurs value de fond de court.
Beaucoup de respect pour le style personnel de Maitre Nakama.
D’ici là, bon foie gras et merci aux Antics, à JMP en particuler.

The Bull, un jeu de...

par Bimbo, lundi 30 décembre 2019, 06:40 (il y a 1794 jours) @ Ali_Khamina

... bol, unique en son genre, indéfinissable, inqualifiable, une vraie illustration de la phrase de WS : "La vie est un conte dit par un idiot, pleine de fureur et de bruit et qui ne signifie rien".

Tout joueur qui aurait la prétention de dire, "je vais trouver la bonne martingale sur l'année qui vient", se couvrirait de ridicule quasi invariablement. La force supposée de certains joueurs est sans doute plus ou moins corrélée à sa bonne étoile, tellement il est impossible de trouver les clés du futur.

Aucun joueur historique ne résiste à l'étude de ses "perfs". C'est assez souvent dramatique. Je me suis amusé à l'exercice et personne ne dégage de régularité dans l'excellence, même si certains ont des résultats troublants... sur une période ou ponctuellement.

In fine, c'est le Hasard qui fait son choix et attribuera les lauriers.

The Bull, c'est un jeu de chanceux et de croyances. Au mieux il mesure la vanité et là c'est plutôt une illustration de l'Ecclésiaste :

"Vanité des vanités, tout est vanité et force de vent".

The Bull, un jeu de...

par Ali_Khamina, mardi 31 décembre 2019, 17:28 (il y a 1793 jours) @ Bimbo

Oh Rodion, je pensais que Dostoievski avait combattu le nihilisme :-D

Ia vas lioubiou

par Bimbo, mardi 31 décembre 2019, 19:38 (il y a 1793 jours) @ Ali_Khamina

Oh Rodion, je pensais que Dostoievski avait combattu le nihilisme :-D

Oui mais il commit "L'Idiot". Etait-ce une référence à celui de la phrase shakespearienne ? Il faudrait interroger Porphiri Petrovitch Columbo pour percer l'énigme.:arrache:

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