Pour ma part, j'ai liquidé mon portefeuille à hauteur d'environ 30% en février en raison des appréhensions que j'avais. Cette réaction, en ce qui me concernait, était tout à fait atypique dans la mesure où ces quinze dernières années je n'avais quasiment jamais été investi sous 95 % de mon patrimoine.

Plusieurs de mes petites valeurs ont depuis pris sacrément le bouillon. Certaines ont baissé de plus de 30%. Depuis mon plus haut de fin janvier, mon portefeuille baisse d'environ 13%. J'ai assez sensiblement renforcé deux de mes convictions qui ont continué encore largement leur chute par après. Probablement comme souvent et peut-être comme beaucoup des investisseurs de ce site, je renforce trop tôt et trop fortement.

L'impression que j'aie est qu'on assiste à une liquidation des fonds investis sur les petites et moyennes entreprises en raison de rachat de parts de fonds. En général, ce phénomène préfigure un krach boursier plus général. Il est un peu temps, non ? Cela fait dix ans que rien n'est survenu de sérieux. Cela va être compliqué. Il n'y a plus vraiment de cartouches dans les grandes institutions pouvant soutenir l'économie. Ainsi je considère que la crise qui vient risque cette fois-ci d'être la plus sérieuse des cinquante dernières années. Mais une fois de plus on est certain de rien. Ainsi je continue tel que j'ai toujours fait: si une société me parait fiable et à un bon prix j'achète sans me soucier de la macroéconomie.

Si à un moment – ce qui est fort probable – je me trouvais à court de liquidité: je ferai à nouveau comme j'ai toujours fait, j'arbitrai entre mes positions. A mon avis je serai bientôt à nouveau complètement investi et comme chaque fois je supporterai le krach en serrant les dents.

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Graham

Déjà la constitution de ce portefeuille fixe a été un vrai casse-tête.

Dans la vraie vie j'ai vendu une bonne partie de mon portefeuille en début d'année ou au printemps, notamment les auto-parts. A partir de juin, il me restait 15 % investis, je dois être à 7 %. Comme d'habitude je ne sais pas où ira le marché et il est bien compliqué de le dire. Dilemme entre un amoncellement de soucis potentiels plus que moins sérieux et un marché américain qui tient l'ensemble.

Krach ou krach monstrueux, du jamais vu dans l'histoire de l'univers ?

Bof. Très complexe tout ça. Ne pas oublier que tous ces marchés sont manipulés de A à Z par une armée d'apprentis sorciers qui ne valent pas mieux que ceux qui nous ont mis dans une multitude d'impasses que plusieurs miracles technologiques issus d'une intelligence particulièrement artificielle, ne suffiront sans doute pas à solutionner.

Maintenant le seul scénario plausible de krach qui nous amène à zéro est évidemment un scénario de fin du monde. Avant d'arriver à cette extrémité dont tous les ingrédients sont sur la table, les riches - même s'ils sont au moins aussi cons que les pauvres -, sont riches et tiennent à le rester. C'est leur truc. On les fera crever la gueule ouverte dans leur bunker farci de boîtes de conserve, mais avant cela ils continueront à jouer au poker avec des dollars ou des bit couins.

Du coup, investissez dans les jeux. Ubisoft me paraît pas mal. Pernod parce qu'il faudra bien s'en mettre un bon coup derrière la cravate, LVMH parce qu'il faudra des litres de trompe-couillon dans des bunkers surpeuplés qui schmoutent un max. Grieg Seefood, de la bonne conserve de saumon clôné, top moumoute pour tenir six mois de plus que dans le 93. Ipsen ou Adocia, même si la pilule sera forcément difficile à avaler. Orpéa nous fera bien des bunkers pour vieux.

On va se faire un max de blé, les enfants !

Burp !