A propos d'investissement (Securibourse)

par Myownway, samedi 05 décembre 2015, 16:34 (il y a 3269 jours)

(l'impossibilité de poster sur le site de Boursorama une réponse à un intervenant ("erreur "4" et effacements intempestifs) m'amène à créer ce nouveau sujet que j'enrichirai au fil du temps selon l'actualité et mes disponibilités - à nouveau un grand merci aux administrateurs de Securibourse.com pour nous permettre de nous exprimer librement et sans contrainte)


@Noctis86 (qui a écrit : <<Merci pour ces petites réflexions sur l'investissement value. >>)
http://www.boursorama.com/forum-groupe-guillin-valorisation-entreprise-et-cours-action-...

Sachant que vous me rejoindrez certainement sur cette observation, je me permettrai de vous reprendre : la terminologie employée pour décrire ce style particulier d'investissement, << l'investissement value >> ou dans sa langue d'origine "value investing", m'est toujours apparue comme un parfait pléonasme !

Buffett a souligné cette contradiction en ces termes :
<< we think the very term "value investing" is redundant. What is investing if it is not the act of seeking value at least sufficient to justify the amount paid? Consciously paying more for a stock than its calculated value -- in the hope that it can soon be sold for a still-higher price -- should be labeled speculation (which is neither illegal, immoral nor -- in our view -- financially fattening).>>

" Nous pensons que ce terme particulier "investissement dans la valeur" est redondant. Qu'est-ce que l'investissement si ce n'est pas l'acte de rechercher suffisamment de valeur afin de justifier le montant payé ? Payer consciemment un titre pour davantage que sa valeur déterminée par le calcul -- dans l'espoir qu'il pourra bientôt être vendu pour un prix encore plus élevé -- devrait être qualifié de spéculation (ce qui est ni illégal, ni immoral ni -- selon nous -- financièrement profitable) "


Et ce qui suit vous fera peut-être sourire...

J'ai pour habitude depuis quelques années maintenant de prendre des notes lors de toutes les interventions (orales ou écrites) de mon "mentor" (W. Buffett), que ce soit celles régulières sur CNBC (avec Becky Quick) ou à partir des vidéos présentes sur YouTube, des articles sur le site GuruFocus.com, de ceux publiés par Forbes et Fortune Magazine (les interviews menées par Carol Loomis) et de bien d'autres sources encore suivant les résultats de mes recherches.

Toutes ces notes sont consignées dans un fichier de traitement de textes pour lecture, puis pour de multiples relectures afin de parfaitement m'imprégner de la philosophie du "sage d'Omaha" et d'alimenter mes réflexions au long cours.
En particulier quand ça secoue sur les marchés, il n'y a rien de plus efficace pour retrouver sa rationalité et pour passer ensuite à l'action de manière profitable !
(pour exemple, cela m'a permis d'initier récemment des investissements en Zodiac Aerospace et en Edenred - sociétés que je connaissais bien par ailleurs [être prêt en attendant le moment opportun pour agir] mais dont les prix étaient jusqu'alors bien trop élevés ["le prix est ce que vous payez. La valeur est ce que vous obtenez"])

J'ai également adopté la même démarche et constitué un fichier spécifique pour son partenaire et vice-président de Berkshire, Charlie Munger.
Puis un 3ème pour tous les autres investisseurs de renom : Ben Graham, John Keynes, Phil Fisher, Peter Lynch, Seth Klarman, Mohnish Pabrai, Joel Greenblatt, etc...

Bref, je conserve précieusement toutes les remarques, quel que soit l'auteur de celles-ci, qui m'aident à progresser et à devenir un meilleur investisseur.

Apparaissent notamment sur ce dernier fichier les réflexions d'un investisseur... nettement moins connu mais pas moins intéressant, qui a écrit, sous le pseudonyme "Noctis86" (suite à la lecture de votre message du 03/12, il m'est immédiatement apparu que ce pseudo ne m'était pas inconnu...), le 25 août 2014 en réponse à un autre intervenant du forum Capelli de Boursorama ceci :

http://www.boursorama.com/forum-capelli-hvn-b-giral--cie-432122940-1

<<
le market timing est trop compliqué. je te conseille de lire des livres sur benjamin graham, peter lynch, philip fisher, walter schloss et compagnie

La meilleure solution est de réussir à acheter de très belles entreprises à un prix bas (marge de sécurité) puis de les garder sur du long terme

si vous pouvez accepter de voir vos actions perdre la moitié de leur valeur ou plus, sans paniquer, le succès est à votre portée (Buffett)
accepter de conserver ses titres meme si les marchés s'effondrent
selon lui la clé de la réussite : consacrer du temps à évaluer les entreprises cibles

lorsqu'on achète une action, c'est comme si on achetait une maison. il serait déraisonnable de vouloir déménager tous les mois
on ne vend pas un titre au premier soubresaut du marché, comme on ne divorce pas dès la première querelle

Si ça peut t'aider : J'ai travaillé chez un broker et donc j'avais accès à tous les portefeuilles de nos clients. J'ai mené ma petite enquete en contactant tous les clients qui avaient des PEA de plus de 700 000 euros (nb : le PEA était plafonné à 132 000 euros en cumul versement. Donc tu dois bien te douter qu'ils ont fait de belles performances. Un de mes clients avait meme 2 millions sur son PEA). Bref, je leur ai demandé comment ils ont fait et ils m'ont tous dit : "Je fais du long terme. Je ne spécule pas. Quand j'achète, je conserve longtemps mon action. " Puis je leur ai demandé, mais comment avez vous fait pendant la crise de 2008. Ils m'ont dit "j'ai pas vendu, j'ai gardé. Et dès que j'avais des liquidités( grace aux dividendes par exemple), j'ai renforcé sur des valeurs ou acheté d'autres actions". Puis j'ai regardé leur portefeuille et j'ai constaté une chose en commun : Ils avaient des PRU bas. En gros, ils savaient valoriser une action et acheter l'action quand elle ne coutait pas chere par rapport à sa valeur intrinsèque. Du coup, sur certaines actions, ils avaient un rendement de plus de 10% par an, donc que la bourse baisse ou pas, ils avaient leur 10% de rendement. Et au bout de 10 ans, ils avaient des lignes sur lequel tu voyais PRU par exemple 12 euros mais en vrai c'est comme s'ils avaient un PRU de 0 euros car ils avaient touché bcp de div.
En gros, ce que j'ai retenu en parlant avec eux c'était : investir sur du LONG TERME, peu de transaction, PRU bas, Belles entreprises (rentable, avec du cash et bonne structure financière).
A oui, j'ai oublié, ils avaient tous ouvert leur PEA dans les années 90. Donc 20 ans de bourse environ.

Sinon tu as une stratégie simple, c'est les intérets composés :
Par exemple, si tu as 150 000 euros sur un PEA et que tu investis sur des entreprises qui versent 6% de rendement en div. et que à chaque fois tu réinvestis les dividendes perçus sur des actions qui versent 6% de rendement. Sur 25 ans = t'auras 643 780 euros, C'est pas mal ! C'est long oui, mais t'es gagnant. En tant que broker, j'ai connu trop de gens qui voulaient gagner rapidement de l'argent. Y'en a ils ont gagné du 100 000 euros sur une année puis ils les ont reperdu l'année suivante. ça sert à rien de vouloir se la jouer trader et gagner rapidement de l'argent si c'est pour perdre tout ce que tu as gagné dans les années futures

A oui, autre constat : Sur tous mes clients. Peu d'entre eux arrivaient sur du long terme à gagner de l'argent en spéculant sur du court terme. En revanche, la grande majorité des clients qui avaient fait fortune en bourse, c'était ceux qui investissaient sur du long terme sans spéculer à court terme (et ce qui était marrant, c'est que ceux qui se débrouiller le mieux en bourse, c'était des médecins, des chirurgiens, des comptables et non des financiers ou banquiers).

Un de mes clients a du Total à un prix de revient de 17 euros. ça fait longtemps qu'il détient ses actions Total.
Que le marché baisse ou pas, doit il s'en soucier ? Perso, non je ne pense pas. Pour moi c'est comme s'il avait investi dans un bien immobilier. Il a un excellent rendement. C'est une belle valeur. Il a probablement déjà perçu plus de 17 euros de div en totalité.

Sans vouloir froisser personne, il est excessivement rare que je recopie des messages trouvés sur les forums "Boursorama", c'est à ce jour le premier et le dernier.
Je me souviens aussi avoir regretté que les autres intervenants, alors en pleine recherche sur la meilleure stratégie à adopter dans le cadre de leurs investissements, n'aient pas davantage apprécié à leur juste valeur vos propos tirés de saines lectures et surtout en lien avec votre expérience du terrain.

Cette dernière rejoint et conforte parfaitement, s'il en était encore besoin (apparemment - et malheureusement - c'est toujours le cas !) l'application de principes édictés par les plus grands investisseurs aux performances sur le long terme exceptionnelles.
(quelle est donc cette folie que de vouloir s'inspirer de ceux aux résultats médiocres, toujours bruyants et bien visibles aux yeux du grand public [banques, société de gestion, etc...], même labellisés sous des noms "prestigieux" ? - être très connu n'est pas forcément synonyme de qualité...).

Pour les "professionnels", les enjeux sont bien sûr d'une toute autre nature.
Pour eux, plus il y a de transactions, plus il y a de (pseudo)"conseils" à vendre, d'articles à produire, d'abonnements à générer, etc... plus il y a de commissions et de prestations à facturer. Leur business est alors florissant au détriment... des particuliers qui, intoxiqués par ce qu'ils lisent et entendent, se piègent... eux-mêmes.


Merci à vous d'avoir souligné et confirmé, à partir de données concrètes tirées d'un large panel de cas, l'efficacité des règles d'investissement dont les élèves de Buffett sont convaincus depuis longtemps en raison des résultats qu'ils obtiennent (globalement - les erreurs ne sont malheureusement pas toutes évitables...) grâce à une application stricte de celles-ci.
Mais que la plupart des particuliers continuent d'ignorer...

Aussi, je m'interroge.
Peut-être que la remarque d'un des intervenants de la file citée constitue un début de réponse à cette attitude le plus souvent perdante largement adoptée par les "investisseurs" individuels :
<<
@noctis86
Vous avez certainement raison .Mon grand père avait fait des merveilles en bourse en conservant des titres sur u très LT .
Mais il y a un ingrédient qui est grisant en bourse .....c est le défi ou pari de gagner ou perdre sur ses analyses ou convictions .si c est pour faire du très long terme et ne pas faire ou très peu faire d achats_ ventes , ce n est pas fun .bref je vais choquer mais je préfère de loin moins de performance et plus de fun intellectuel .....

Suite à cette réflexion, je ferai 2 remarques :
- Son grand père a fait << des merveilles >> mais ce n'est pas le résultat, voir ses investissements gagner en valeur, qui semble lui importer le plus... !!!???
- ses propos sont grandement contradictoires, c'est selon moi une interprétation à l'opposé de vos remarques !

De fait, suivre les principes des plus grands investisseurs, c'est investir massivement sur ses principales convictions et, en conséquence, contrairement à celui qui ne sait pas ce qu'il fait à travers de nombreux achats et reventes de titres, opérer peu de transactions à l'achat et à la vente ! (tout en engraissant moins les profiteurs)

Il n'y a pas de plus grande satisfaction, ça je peux l'assurer à cet intervenant, que de voir ses convictions, fruit de réflexions intenses basées sur des principes d'investissement intangibles (ceux que vous citez mais bien d'autres encore), accroître la valeur de ses investissements et ainsi générer de confortables profits.

Suivre ces principes, c'est à la fois apprendre et appliquer des règles [les bases], pour ensuite 100% réfléchir (le <<fun intellectuel>>), apprendre de ses erreurs (et de préférence de celles des autres), ne jamais abandonner et voir ses efforts récompensés par plus de performance (et pas <<moins de performance>>) !
Je peux à mon tour confirmer, à partir de mon expérience personnelle, qu'il est possible de <<défier>> les marchés en liant analyses, convictions, fun et performance.

Bref, se muer en véritable investisseur comme vous l'aviez proposé n'enlève en rien au piquant de sa vie d'investisseur. C'est même tout le contraire !
Mais le goût du jeu et surtout l'ignorance semblent désespérément empêcher les particuliers de s'enrichir.

Myownway

Pour aller un peu plus loin, cet extrait d'une intervention précédente :

<<
L'évolution quotidienne et à court terme des cours des actions m'importe peu.
Je souris souvent en lisant les commentaires de ceux qui ayant acheté à midi se désolent de voir leur action stagner à 16h !
J'imagine que ceux-ci, collés à leurs écrans, sont surtout motivés à la fois par le jeu et le fol espoir de gains rapides et faciles. Si cela pouvait être aussi simple, vous serions tous très riches....
Ces comportements ne sont pas très sérieux et ceux qui les adoptent perdent immanquablement leur temps et à terme leur argent.
Et pour mieux résumer cette situation, rien de mieux que cette citation de Philip Fisher, un grand investisseur : << Le marché des actions est rempli d'individus qui connaissent le prix de tout, mais la valeur de rien. >>
(...)
Il est certainement plus "fun" de croire pouvoir prédire les cours du lendemain (ce qui est impossible sur un grand nombre de fois en dehors d'un facteur chance providentiel) que d'engager une démarche d'analyse et de valorisation sérieuse (c'est fun aussi, je vous rassure ! - surtout quand les résultats obtenus à terme attestent de la validité de l'analyse).

Certains reposent leurs espoirs sur les mouvements du marché nourris par quelques événements ponctuels, par l'optimisme ou le pessimisme du moment, suivant les autres aveuglément (c'est encore mieux si ce sont des professionnels) ou sur des méthodes mathématiques ou quasi magiques de détermination à l'avance des cours de bourse.
Très rares sont les gagnants sur le long terme. S'ils existent.
En dehors bien sûr des intermédiaires financiers et de l’État, ravis de ponctionner leurs dîmes sur toutes ces transactions souvent perdantes, globalement considérées sur la durée (de nombreuses études rigoureuses existent sur ce sujet que visiblement peu de gens connaissent ou veulent connaître, ou veulent faire connaître...).

Je suggère, pour plus de sûreté, aux personnes qui n'ont ni l'envie ni le temps de s'intéresser à l'analyse d'entreprises de se détourner de la détention d'actions en direct pour investir leur épargne dans des indices supportant peu de frais.

En matière d'investissement, il faut impérativement concentrer ses efforts sur l'analyse de l'entreprise car ce sont ses résultats qui feront évoluer la valorisation de cette dernière, à la hausse comme à la baisse, et in fine le cours de son titre.
Il ne peut pas s'agir de gains de court terme puisque personne ne peut savoir quand le marché va prendre toute la mesure de la valeur créée.
Et l'analyse peut être juste et l'investisseur céder inopportunément à l'impatience ou au doute !

Une bonne façon d'investir avec une marge de sécurité suffisante est certainement de rechercher de bonnes sociétés qui n'ont pas les faveurs présentes du marché et dont le secteur ne recueille, pour l'heure, que des avis pessimistes.

A propos d'investissement : Buy and hold ?

par Myownway, mercredi 23 décembre 2015, 23:48 (il y a 3250 jours) @ Myownway

En réponse à un intervenant sur le forum de Boursorama qui a écrit suite à mon message précédent :

<< le buy and hold pas toujours pertinent, il faut parfois savoir se mettre de coté
perso je suis sorti à 95 % des equities au 2ème semestre 2007 pour ne rerentrer que 2 à 3 années plus tard... >>

Sa remarque est une parfaite occasion pour traiter ce thème essentiel.


Bonjour "shuniata", bonjour aux lectrices et aux lecteurs qui seront intéressés par ce message,

Votre commentaire est très intéressant car il soulève une question fondamentale.
Sans nullement remettre en cause votre bonne foi et votre "coup de maître" sur la période que vous citez (2007/2010), votre propos rappelle une croyance fort répandue dans le domaine de l'investissement : la possibilité d'anticiper les marchés financiers.
Un fantasme aussi ancien que les marchés, que vous avons tous eu un moment ou à un autre, surtout à nos débuts, et auquel, me semble t'il à la lecture des forums, très nombreux (presque tous !) sont ceux à s'y raccrocher.

En vendant opportunément (!) en 2007, vous étiez soit mieux informé que la plupart d'entre nous, soit vous disposiez d'un système d'alerte très élaboré, soit encore vous avez une nature très méfiante et les premières préoccupations concernant l'immobilier aux États-Unis vous ont instantanément fait fuir les marchés, ce qui a préservé votre capital.
Et vous avez ensuite eu aussi (!) la sagesse d'attendre 2 à 3 années pour procéder à de nouveaux investissements (pour la plupart des gens, au-delà de quelques mois [semaines ?, jours ?], ce n'est déjà plus tenable - y compris et surtout pour les professionnels [il faut bien vivre et donc faire montre d'activité, en incitant à plus d'achats et plus de ventes, pour justifier la rémunération de leurs prestations !]).
En agissant de la sorte, pour le commun des mortels, j'aurais dit dans pareil cas que celui-ci aurait eu beaucoup de chance !
Vous avez gagné cette fois (gros, j'espère !) mais sans contester vos capacités, je doute fort que vous réussissiez à l'avenir ce tour de force à tous les coups.

Certes, à la lecture (que je recommande) de l'excellent ouvrage "The big short" ("le casse du siècle", disponible en version française) de Michael Lewis, il est établi que quelques-uns, se distinguant de l'écrasante majorité (financiers, économistes, politiques, chefs d'entreprises, etc...), ont su profiter de cette période, non sans de sérieuses difficultés - qu'il est alors difficile d'aller contre le courant ! - en anticipant avec justesse l'issue dramatique qui nous attendait.
L'économiste N. Roubini, devenu célèbre à cette occasion, nous avait mis en garde dans un discours devenu d’anthologie après être passé (presque totalement) inaperçu. Ses prophéties suivantes ont été moins couronnées de succès...

Régulièrement, Boursorama nous rapporte à travers ses publications les propos (qui se veulent souvent être des "certitudes") de celles et ceux, professionnels, qui nous promettent la prochaine catastrophe.
Je prends, non sans ironie, le pari devant vous qu'un jour l'un(e) d'entre eux (elles).... aura raison et saura alors parfaitement exploiter financièrement sa toute nouvelle notoriété avant de sombrer à nouveau dans l'inconnu.
En cette fin d'année (mais aussi parfois en cours), d'autres spécialistes s'essaient à un autre genre en prévoyant suivant leur tempérament et leur humeur le CAC40 à 4000 ou à 6000 points pour l'année suivante.
Plus ça tranche (plus ça choque), plus l'auteur(e) et sa société de gestion ou son magazine se feront un nom parmi les lecteurs qui ne sauront bientôt plus pourquoi ceux-ci ne leur sont pas inconnus et donc, peut-être, dignes d'être lus.
Banco pour ces derniers !

Pourtant, dans leur très grande majorité, toutes ces prévisions ne sont que foutaises !
Quant à ceux qui, au-delà d'un facteur chance providentiel, disposent d'un bon jugement et procèdent à une bonne analyse, comment les repérer dans tout ce bruit ?

Je crois véritablement que toutes ces prévisions ne servent à rien.
Voir pour s'en convaincre les prévisions concernant le domaine pétrolier, passé du "peak oil" à la surabondance actuelle, alors que les spécialistes de ce secteur ne sont certainement pas des imbéciles.
Trop de paramètres, trop d'acteurs dans des économies mondialisées et des comportements humains souvent irrationnels et par conséquent imprévisibles...

A l'appui de mon propos, je reproduirai ici un bon mot de W. Buffett à ce sujet :
<< We've long felt that the only value of stock forecasters is to make fortune tellers look good. Even now, Charlie [Munger] and I continue to believe that short-term market forecasts are poison and should be kept locked up in a safe place, away from children and also from grown-ups who behave in the market like children.>>

"Nous avons toujours pensé que le seul intérêt des prévisionnistes des marchés financiers est de faire passer les diseurs de bonne aventure pour des gens sérieux. Encore aujourd'hui, Charlie [Munger] et moi continuons de croire que les prévisions de court terme des marchés sont un poison et devraient être tenues enfermées dans un endroit sécurisé, éloignées des enfants et aussi des grandes personnes qui se comportent sur le marché comme des enfants."

Buffett lui-même, qui avait incité, à travers un article du New York Times d'octobre 2008, les investisseurs à revenir sur les marchés reconnaitra bien volontiers plus tard n'avoir pas su anticiper le point bas pas plus que la reprise prochaine des marchés (c'est selon moi les prix affichés des actions à cette période qui l'ont davantage guidé - ceux qui ont suivi son conseil n'ont pas eu à se plaindre par la suite, une fois le rebond effectif).
Il répète inlassablement ne rien savoir quant aux tendances de court terme des marchés :

<< I have no idea what the stock market's going to do tomorrow or next week or next month or next year. >>
"Je n'ai aucune idée de ce que le marché financier fera demain ou la semaine prochaine ou le mois prochain ou l'année prochaine."

En revanche, et c'est une des clés essentielles pour fixer un cadre à ses investissements, sa conviction fondamentale est que l'économie des États-Unis sera demain plus forte et les citoyens de ce pays plus prospères :

<< I never know what comes next. No one knows what comes next. But what you do know is that over a long period of time, American business is going to do fine. And they not only get dividends, but they retain earnings and values will build over time. Anybody that tries to buy and sell stocks actively in my view is making a terrible mistake. It'll go far higher over time. Just because businesses will become more valuable over time. But if you think you can buy and sell stocks based on current news or something of this sort, I think you're giving away an enormous advantage which you have.>> W. Buffett

"Je ne sais jamais ce qui va arriver. Personne ne sait ce qui va arriver. Mais ce que vous savez assurément, c'est que sur une longue période de temps, l'activité américaine se portera bien. Et les entreprises ne rapportent pas seulement des dividendes, mais elles mettent en réserve leurs profits et leurs valeurs s'accroitront avec le temps. Quiconque qui essaie d'acheter et de vendre des actions de manière active fait à mon avis une terrible erreur. Ça ira bien plus haut avec le temps. Juste parce que les valeurs des entreprises s'apprécieront avec le temps. Mais si vous pensez que vous pouvez acheter et vendre des actions en vous basant sur les nouvelles du moment ou quelque chose de ce genre-là, je pense que vous abandonnez l'énorme avantage que vous avez."

Et pour les plus dubitatifs, il a précisé sa pensée à travers quelques données chiffrées particulièrement révélatrices :
<< In the 20th century, went from 66 on the Dow to 11,400. And you'd say, `How could anybody not have a good experience?' But millions of people don't because they get excited at the wrong time, and they get depressed at the wrong time. So you've got to put your emotions aside, you've got to give up the idea that you can decide when to buy stocks and when to sell stocks. The time to buy stocks is consistently over time. >> W. Buffett

"Au cours du 20ème siècle, le Dow (Jones) est passé de 66 à 11 400 (points). Et vous pourriez dire 'Comment quiconque n'a t'il pas pu avoir une bonne expérience ?' Mais des millions de personnes n'en ont pas profité parce qu'elles étaient excitées au mauvais moment, et elles étaient découragées/déprimées au mauvais moment. En conséquence vous devez mettre vos émotions de côté, vous devez abandonner l'idée que vous pouvez décider quand acheter des actions et quand vendre des actions. La période pour acheter des actions est toujours ouverte."

Selon Buffett, il est possible d'acheter des actions quelles que soient les circonstances tant que ce sont de bonnes entreprises acquises selon des critères stricts.
Naturellement, au cours de certaines périodes les opportunités sont nombreuses (périodes de déprime des marchés/des intervenants) et durant d'autres c'est la disette (périodes d'euphorie des marchés/des intervenants).
Dans tous les cas, une autre clé pour bien investir est alors de respecter scrupuleusement les principes décrits par Buffett à travers les points suivants :

<< Notre stratégie d'investissement en actions est presque identique depuis 15 ans. Nous voulons que la société soit :
a) une entreprise que nous comprenons ;
b) avec des perspectives favorables à long terme ;
c) employant des personnes compétentes et honnêtes ;
d) à un prix d'achat attractif.>> W. Buffett

Quant aux raisons de vendre ses titres d'une entreprise d'exception soigneusement sélectionnée, elles sont, à mon sens, au nombre de quatre :
1) les fondamentaux de son activité sont durablement affectés : une concurrence féroce inédite, une nouvelle réglementation contraignante, une rupture technologique, ... ;
2) la qualité de son management est passée d'excellente à médiocre à l'occasion d'un changement majeur (départ d'un dirigeant clé, environnement en mutation, ...) ;
3) sa valorisation par les marchés financiers est bien trop élevée, de beaucoup ;
4) une encore meilleure opportunité d'investissement a été clairement identifiée et validée par une analyse approfondie.


Parce que rien ne vaut le vécu pour bien intégrer certains principes (surtout à partir de ses échecs !), laissez-moi à présent vous raconter une amère expérience personnelle de 2006.
N'étant pas encore totalement "pénétré" et convaincu des principes enseignés par Buffett, je pensais encore pouvoir échapper aux fortes turbulences des marchés financiers qui ne manqueraient pas de se produire.
En effet, suite à l'éclatement de la bulle Internet en 2001, par chance sans véritables dommages pour mon portefeuille (globalement considéré), j'avais trouvé frustrant de ne pas avoir pu préserver (et profiter de) la haute valorisation de mes investissements et de devoir attendre le prochain cycle de hausse, toujours trop long à venir.
En conséquence, lors de baisses accentuées par les coups de boutoir des marchés au cours des mois de mai et juin 2006 (de mémoire) et après de très grandes hésitations, je procédais à la vente de la quasi intégralité de mes titres sans autres raisons que la préservation des gains acquis, déjà confortables à mi-année.

Je l'ai amèrement regretté quelques mois plus tard... quand les cours sont repartis en trombe à la hausse !
Dans l'attente de mouvements plus marqués vers le bas (tant qu'à faire, autant être "malin" et en profiter pour réaliser dans le même temps une bonne opération...), ponctués de timides hausses que je croyais ponctuelles, j'apprenais à mes dépens qu'il était impossible de déterminer si la hausse enclenchée serait passagère (avant une nouvelle rechute) ou "durable". Et qu'il était, une fois le mouvement de hausse bien établi, bien trop tard pour réagir...
Il me semblait ensuite absurde de racheter plus cher les mêmes bonnes sociétés que je venais tout juste de vendre !

A l'inverse, si je n'ai pas su fin 2007 anticiper la violence de la crise financière à venir, mon apprentissage, quoique encore imparfait, m'avait déjà permis d'identifier de très bons investissements que j'ai alors pu réaliser l'année suivante.
Même si la sérénité n'a pas toujours été présente (quand mes titres Trigano, achetés 9€ - une affaire pensais-je alors - sont tombés en-dessous de 5€ [plus bas à 3.52 €...], j'ai arrêté de consulter régulièrement les cours de bourse) et qu'ensuite les tentations étaient grandes de céder à l'appel de la réalisation de mes plus-values, je suis aujourd'hui ravi des résultats ainsi obtenus (dans la douleur tout de même) en suivant les principes décrits ci-avant.


Pour mémoire, le message de "Noctis86", que je me suis permis de reprendre en raison de la force de son enseignement, retrace les parcours d'investisseurs tirés d'un large échantillon de clients d'un intermédiaire financier.
Selon l'analyse de cet intervenant, les gagnants partageaient la même méthode d'investissement et leurs résultats étaient remarquables.
Ayant leurs propres activités (médicales, comptables, ...) et n'étant pas des professionnels de la finance, ils investissaient tous pour le long terme. Avec succès.
A titre personnel, à travers l'application des meilleures pratiques inspirées des plus grands investisseurs et l'expérience que j'ai acquise, j'adhère aujourd'hui avec conviction au "buy and hold" ("acheter et conserver").

Toutefois, il convient néanmoins de préciser ce principe pour lequel Buffett lui-même a apporté les nuances suivantes :

<< None of the stocks are forever. But they're generally for very long terms. >> W. Buffett
"Aucune action n'est détenue pour toujours. Mais elles le sont en général pour le très long terme."

et encore :

<< When I say I buy stocks with the idea I'd be happy holding them forever, we don't end up owning them forever, obviously, in many cases, because you find something else that's more attractive and - or sometimes managements change and who knows what.>>
"Quand je dis que j'achète des actions avec l'idée que je serai heureux de le conserver pour toujours, nous ne finissons pas par les conserver pour toujours, c'est évident, dans bien des cas, parce que vous trouvez quelque chose d'autre qui est plus attractif et - ou parfois les directions changent et qui peut savoir pour quelles autres raisons."

A la lumière de mon parcours personnel, j'ajouterai également cette limitation :
En dehors des raisons de vendre déjà citées (changement de management, ...) indépendantes de mes choix initiaux, si le nombre de mes transactions effectuées (achats/ventes) dans l'année est élevé, de toute évidence c'est un signal fort que j'ai mal fait mon travail en amont, que je n'ai pas compris le business et ses facteurs clés qui feront de mes investissements des succès ou des échecs et, qu'en définitive, j'ai été soit fainéant dans mes analyses, soit trop présomptueux en sortant à autant de reprises de mon cercle de compétences.


En résumé :
1 - anticiper avec justesse les marchés à tous les coups est impossible ;
2 - consacrer son temps à sélectionner, à analyser et à investir dans de bonnes entreprises ;
3 - investir pour le long terme et, en dehors d'une opportunité plus favorable, conserver ses titres tant que les entreprises retenues restent de bonnes entreprises.

Et pour illustrer cette démarche, je terminerai en rapportant ces propos de P. Lynch, autre investisseur célèbre :

<< J'aimerais beaucoup pouvoir anticiper le marché et prévoir les récessions, mais puisque c'est impossible je me satisfais en cherchant des entreprises profitables, comme celle de Buffett. J'ai gagné de l'argent dans des marchés maussades et vice versa.>>

<< Choisissez les bonnes actions et le marché en prendra soin. >>

<< Si en 1925, vous aviez acheté des fleurons, et si vous les aviez conservés à travers le krach et la Grande dépression (je reconnais que ce n'était pas facile) vous auriez été ravis du résultat en 1936. >>

Aussi, face aux mouvements de plus en plus brusques et amples des marchés, je reste convaincu que le <<buy and hold>> d'entreprises de grande qualité est plus que jamais pertinent et d'actualité !


! Joyeux Noël à tous !

Myownway

Pour aller plus loin...

En complément ci-dessous quelques citations en lien avec le thème traité (la version originale est livrée quand elle est disponible, dans ce cas la traduction a été assurée par mes soins) :

W. Buffett (Président et directeur général de Berkshire Hathaway)

<< You shouldn't try to dance in and out or pick this stock or that stock. Just own the country. The best days of America lie ahead and the best days of American investors lie ahead as long as they don't beat themselves.>>
"Vous ne devriez pas essayer de rentrer et de sortir du marché et de choisir cette action là ou plutôt celle-ci. Soyez juste propriétaire d'une fraction du pays. Les meilleurs jours de l'Amérique sont à venir et les meilleurs jours des investisseurs américains sont à venir tant qu'ils ne portent pas préjudice à eux-mêmes."

<< I know over time the Dow will go higher. I mean, American business will be worth more over time. Stocks will be worth more over time. I have no idea where they'll go in between. So I've never tried to predict stock prices. >>
Je sais que sur la durée le Dow ira plus haut. Ce que je veux dire, c'est que les entreprises américaines vaudront plus avec le temps. Les actions vaudront plus au fil du temps. Je n'ai aucune idée dans quelles directions elles iront entretemps. En conséquence je n'ai jamais essayé de prédire les prix des actions."

<< Wall Street makes its money on activity. You make your money on inactivity.>>
"Wall Street fait des profits sur l'activité [des intervenants sur les marchés]. [A l'inverse], vous faites vos profits grâce à votre inactivité [sur les marchés]."

Charlie Munger (vice-président de Berkshire Hathaway)

<< The big money is not in the buying and selling … but in the waiting. >>
"Faire beaucoup d'argent n'est pas dans le fait d'acheter et de vendre mais dans l'attente."

Peter Lynch (devenu une légende, il a été gestionnaire en son temps de la plus grande Sicav américaine [fonds Magellan +29%/an pendant 14 ans - plus du double du S&P 500] chez Fidelity)

Bien sûr j'aimerais être prévenu de l'imminence d'une récession et pouvoir ainsi ajuster mon portefeuille. Mais il n'y a aucune chance que cela se produise. Certains attendent que les cloches leur signalent la fin de la récession ou le début d'un rallye. Mais elles ne sonnent jamais. Rappelez-vous que les choses ne sont jamais claires avant qu'il ne soit trop tard.

Nous avons eu une récession de 16 mois entre juillet 81 et novembre 82. Ce fut la période la plus effrayante dont je me souvienne. Les professionnels censés songeaient à s'initier à la pêche ou à la chasse, car nous ne tarderions pas à nous réfugier dans les bois et à ramasser des glands. Pendant cette période, le chômage atteignit 14%, l'inflation 15% et le taux d'escompte des banques 20% mais là encore, je n'avais pas reçu un seul coup de fil pour me prévenir. Il y eut aussi beaucoup de personnes promptes à déclarer qu'elles l'avaient prévu, mais personne ne m'en avait fait part.
Puis alors que s'aggravait le pessimisme, et que huit investisseurs sur dix juraient que nous allions revivre les années trente, le marché rebondit avec vengeance, et la vie reprit son cours normal.

Il semble que nous soyons toujours préparés au dernier événement survenu plutôt qu'à celui qui risque de survenir.

Ceux qui se retirèrent du marché pour ne pas être floués une seconde fois, le furent néanmoins quand le marché remonta.

Ne surestimez pas l'adresse et la sagesse des professionnels.
Investissez dans des actions, pas dans le marché.
Faites abstraction des mouvements à court terme.
Prévoir l'économie est futile.
Prévoir la tendance à court terme du marché est futile.

Les gens qui réussissent à la bourse, acceptent, eux aussi, les pertes périodiques, les revers et les événements occasionnels. Les chutes spectaculaires ne les font pas abandonner.

Tout est dans la manière d'investir.

C'est étonnant de voir la vitesse à laquelle le sentiment d'un investisseur peut s'inverser alors que la réalité ne change pas.

Gardez vos actions tant que leurs fondamentaux n'ont pas changé.

La bourse exige de la conviction, aussi sûrement qu'elle élit ses victimes parmi les hésitants.

Ceci m'enseigna qu'il est non seulement difficile de faire des prévisions, mais que les petits investisseurs ont tendance à être pessimistes ou optimistes aux mauvais moments. Aussi court-on à l'échec en essayant d'investir dans un marché favorable et de se retirer dans un marché en baisse.

<< I only see the “stock market” as the place in which I shop to buy the great businesses that I’m interested in being an owner of. But most importantly, as long as the business remains strong, I worry very little about short-term market behavior. My policy is that it is never a good idea to sell a valuable asset for less than it’s worth just because someone offered me a ridiculously low price. Therefore, I spend most of my time and effort attempting to determine the value of my business regardless of its current price. >>
" je ne considère le 'marche financier' que comme l'endroit sur lequel je fais mon marché en achetant les meilleures entreprises pour lesquelles je suis intéressé à être propriétaire. Mais ce qui importe le plus, tant que l'entreprise demeure solide, je ne me soucie très peu du comportement de court terme des marchés financiers. Ma politique est que ce n'est jamais une bonne idée de vendre un actif de grande valeur pour moins qu'il vaut juste parce que quelqu'un m'a proposé un prix ridiculement bas. Par conséquent, je consacre la plupart de mon temps et de mes efforts à tenter de déterminer la valeur de mon entreprise indépendamment de son prix actuel."

P. Fisher (célèbre investisseur dont les gains et les écrits sont restés dans les mémoires)
<< If the job has been correctly done when a common stock is purchased, the time to sell it is almost never. >>
"Si le travail a été correctement effectué quand une action ordinaire est achetée, le moment de la vendre est presque jamais.

Bernard Baruch (investisseur renommé)
<< Don't try to buy at the bottom and sell at the top. It can't be done except by liars. >>
"N'essayez pas d'acheter au plus bas et de vendre au plus haut. Cela ne peut pas être fait excepté par les menteurs."

A propos d'investissement : Buy and hold ? (2ème partie)

par Myownway, mardi 05 janvier 2016, 21:33 (il y a 3238 jours) @ Myownway

Bonsoir à toutes et tous,

Le commentaire d'un intervenant sur le forum Boursorama de la société AST Groupe a été l'occasion de relater une mésaventure personnelle, concernant un investissement dans la société "Ingenico".
Celle-ci illustrera, une nouvelle fois, la notion de "buy and hold" (acheter et conserver) développée précédemment ainsi qu'une qualité fondamentale en investissement, la patience, qui est LA vertu !

Aussi, pour démontrer de la manière la plus concrète possible ces principes et enfoncer un peu plus le clou, le jour de l'intervention de cet internaute (le 26/03/2015) le cours d'AST Groupe était de 2.55 €.
Il est à présent de 2.87€, soit, avec un dividende de 0.19€ versé en juin 2015, un gain total de 0.51 € représentant une progression de + 20% [a] réalisée en 9 mois environ.
Et +30% (!) sur 1 an par rapport à un cours de 2.35 € au 31/12/2014.

Sans en connaître la date, j'ai compris que celui-ci avait dans intervalle cédé ses titres.
C'est dommage et je lui souhaite d'avoir fait mieux ou au moins aussi bien avec une autre société car peu nombreux sont ceux qui auront réalisé une performance identique, sans prendre de risques excessifs, au cours de cette même période...

Pour terminer cette introduction, j'ajouterai que les résultats publiés aujourd'hui par la société Trigano, dont j'ai évoqué dans le message précédent l'acquisition en 2008 de titres figurant toujours dans mon portefeuille, renforcent plus encore ma conviction en faveur du "buy and hold" (voir également le post précédent pour les limitations concernant cette notion).

Même si les tentations de vendre en raison d'une stagnation prolongée du cours de l'action ou de réaliser de confortables plus-values ont été entretemps nombreuses, la performance obtenue en un peu plus de 7 ans est très satisfaisante.

Celle d'Ipsen, société citée dans le message ci-après et dans laquelle j'ai investi (en remplacement d'Ingenico) en suivant les mêmes règles, a été au cours de ces années également remarquable.

J'ai appris de mes ("chères") erreurs et je serais ravi de conserver ces titres de très nombreuses années encore !

Myownway

[a] (2.87+0.19) - 2.55 = 0.51 ; (0.51/2.55)*100 = + 20%

-------------------------------------------
"xxxxxx2" a écrit le 26/03/2015 :

<< Une action peut malheureusement rester longtemps fortement décotée
Plus longtemps que nos nerfs peuvent le suppoprter

je suis acheteur d'AST depuis longtemps

je continue d'accumuler, les ratios sont très favorables mais l'action est délaissée. >>


Réponse du 30/03/2015 :

Bonsoir "xxxxxx2",

Je ne peux que vous rejoindre... :-)

Pour illustrer votre propos, rien ne vaut un exemple vécu personnellement et... douloureusement !

D'abord, il me faut définir le cadre : 10 ou 12 sociétés au maximum constituent mon portefeuille afin d'être en mesure de les suivre correctement.
Ma philosophie est de maintenir ces investissements le plus longtemps possible tant que ces entreprises restent de bonnes entreprises et que leurs perspectives sont favorables.
Autant dire que si j'ai bien fait mon travail en amont, les cessions de titres sont rares, 1 voire 2 cessions au maximum dans l'année. Aucune dans l'idéal.

En février 2007, les conclusions de mon analyse me convainquent d'un investissement dans la société Ingenico : société en retournement après une période difficile, nouveau management très compétent, net redressement des marges, bons produits, marchés porteurs, etc., etc....
En conséquence, j'investis sur un compte PEA à hauteur de 1120 actions au cours de 18 € par titre pour près de 20 K€ courant février de cette même année.
Je complète mon investissement par un achat courant mars de 222 actions au cours de 17 € par titre pour 4 K€ sur un compte titres ordinaire.
Soit un investissement total de 24 K€.

La crise financière dite des "subprime" pousse fortement à la baisse le cours de l'action Ingenico à 9€ en décembre 2008. Entrainant une perte potentielle de 50% sur mon investissement...
Convaincu de la valeur de l'entreprise et confiant dans l'avenir en général malgré la panique totale des marchés durant cette période, je conserve mes titres dans l'attente de jours meilleurs.

Et puis arrive la "catastrophe".
Lassé d'attendre une revalorisation qui m'apparaissait clairement justifiée (progression continue des marges et du chiffres d'affaires, perspectives favorables, excellente gestion, ...), après 3 années et 5 mois d'une patience mise à rude épreuve durant 2008 et 2009, je cède finalement l'intégralité de mes titres fin juillet 2010 un peu au-dessus de 19€, cours auquel stagnait le titre depuis 10 mois et qui ressemblait alors à un plafond infranchissable.

Ensuite, à partir de septembre 2010, le cours d'Ingenico n'a plus cessé de progresser jusqu'à ces derniers jours avec un plus haut à... 106 € ! (cours multiplié par 6).

Financièrement, le résultat de mon impatience a été le suivant : (1120+222) * 106 - (20000+4000) = 142 252 - 24 000 = 118 252

Soit un manque à gagner maximum envisageable de 118 K€. Ce qui représente une somme très importante.
Et je ne compte pas les dividendes ...

Bien sûr, pour apaiser mes regrets, je me dis que j'aurais sans doute cédé mes titres bien avant 2015, la valorisation actuelle me paraissant "tendue".
Mais sans certitude toutefois, comme indiqué j'ai pour habitude de conserver mes investissements le plus longtemps possible.

Il ne s'agit donc pas là d'une opportunité manquée sur des centaines de mouvements au cours d'une année, ce qui serait possible compte tenu d'un grand nombre de titres brassés dans ce cas.
Mais bien un manquement à des principes d'investissement stricts (rationalité, discipline, patience) auxquels je ne me suis pas tenu.

Les pires opérations ne sont pas nécessairement des investissements qui ont mal tourné.
Seule consolation : la produit de la cession des titres Ingenico a permis un nouvel investissement dans Ipsen dont le parcours a depuis été honorable.

Bien sûr, je préfère apprendre en observateur des erreurs des autres.
Mais mon investissement loupé dans Ingenico, c'est du vécu et ça ne s'oublie pas !

En investissement, la patience est LA vertu. (P. Fisher)
Une bonne leçon tout en évitant de tomber dans l'excès inverse qui consisterait à maintenir trop longtemps un investissement dont les données objectives seraient médiocres.

Puisse l'exposé de cette erreur être salutaire à quelques-un(e)s qui auront lu ce message.

Myownway


Quelques citations (et leurs traductions) qui m'ont paru utiles dans ce cadre :

<< If you took our top fifteen decisions out, we’d have a pretty average record. It wasn’t hyperactivity, but a hell of a lot of patience. You stuck to your principles and when opportunities came along, you pounced on them with vigor. >> Charlie Munger (vice-président de Berkshire Hathaway - Holding de W. Buffett)
"Si vous mettiez de côté nos 15 meilleures décisions [d'investissement], nous aurions un résultat plutôt moyen. Ce n'était pas l'hyperactivité, mais une sacrée dose d'une immense patience. Vous restiez fermes avec vos principes et quand des opportunités se présentaient, vous vous jetiez dessus avec vigueur."

<< The big money is not in the buying and selling but in the waiting. >> C. Munger
"Faire beaucoup d'argent n'est pas dans le fait d'acheter et de vendre mais dans l'attente."

<< Patience Is THE Virtue
Assuming you had purchased Microsoft, how long would you have held it ? Would you have dealt with the daily, weekly, monthly, and annual fluctuations of 30% or more at any given time ?
Patience isn't a virtue in investing—it is the virtue. You know who held on to Microsoft the entire time? People who understood its business and saw value in the company—regardless of the stock price that the gamblers set on a particular day.>> (source non répertoriée)

"La patience est LA vertu.
En supposant que vous ayez acheté [des titres] Microsoft, combien de temps [les] l'auriez-vous conservé ? Auriez-vous fait face aux fluctuations journalières, mensuelles et annuelles de 30% ou plus à n'importe quel moment donné ?
La patience n'est pas une vertu en investissement—c'est la vertu. Vous savez qui a conservé Microsoft durant tout ce temps ? Les gens qui comprenaient son activité et voyaient de la valeur dans la société—sans se préoccuper du cours de l'action que les parieurs fixaient au quotidien."

<<
Patience And Psychology
The hardest part of being a silent partner/investor comes in the first few years.
People have a naturally tendency to watch the markets and the stock prices.
Over time, you begin to understand the silent partner concept and begin to see how price and value are correlated.

Eventually, it all makes sense. Still, there are phases that everyone must go through :

The Stages of Silent Partner Psychology

Nervousness/Fear: At this stage, investors tend to doubt their reasoning—especially when the stock price remains flat or drops for weeks or months after buying.

Fear/Confidence: Assuming you got through stage one, you begin to become confident in your positions as the stock prices creep up towards the business' value. You still have some fear.

Overconfidence: "I'm the greatest investor in the world!" You begin to see how price tends to follow value. At this point, you begin to disregard the business and slap values on every stock out there.

Serenity: You review your mistakes and see where you went wrong. All of the sudden, it all makes sense. You go back to Fear/Confidence, and then finally graduate to Serenity (skipping Overconfidence this time). You no longer worry about the markets because there is no stock market. >> (d'un participant au forum "GuruFocus" )

"
Patience et psychologie
Le moment le plus difficile en tant que partenaire / investisseur silencieux apparait dans les premières années.
Les gens ont une tendance naturelle à regarder les marchés [financiers] et les cours des actions.
Au fil du temps, vous commencez à comprendre le concept de partenaire [investisseur] silencieux et commencez à voir comment le prix et la valeur sont corrélés.

A la fin, tout fait sens. Toutefois, il y a des phases que tout le monde doit expérimenter :

Les étapes de la psychologie du partenaire silencieux

Nervosité / Peur : A ce stade, les investisseurs ont tendance à douter de leur raisonnement, surtout lorsque le cours de l'action reste immobile ou chute pendant des semaines ou des mois après l'achat.

Peur / Confiance : En supposant que vous avez passé la première étape, vous commencez à devenir confiant dans vos positions au fur et à mesure que les cours des actions s'approchent progressivement de la valeur de l'entreprise. Vous avez encore un peu peur.

L'excès de confiance : " Je suis le meilleur investisseur du monde ! " Vous commencez à voir comment le cours tend à suivre la valeur. À ce stade, vous commencez à ignorer l'activité des entreprises et à coller [de façon hasardeuse] des valeurs sur toutes les actions qui se présentent.

Serénité : Vous passez en revue vos erreurs et vous voyez où vous vous êtes trompé. Tout à coup, tout fait sens. Vous reprenez [votre progression] à l'étape Peur/Confiance, et puis finalement atteignez la Sérénité (en évitant l'excès de confiance cette fois). Vous ne vous inquiétez plus à propos des marchés parce qu'il n'y a pas de marché financier (*).
"
(*) interprétation personnelle : seule la détermination de la valeur dégagée par les activités des entreprises comptent. Les fluctuations des marchés n'ont aucune importance.

A propos d'invt : Performance 2015 - La méthode 1/5

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:18 (il y a 3199 jours) @ Myownway

Bonjour à toutes et tous, courageux(ses) lecteurs(trices) de son long exposé en 5 parties,

Ce sujet "A propos d'investissement", récemment créé sur ce site, a pour but de promouvoir les principes d'investissement formulés par les plus grands investisseurs dont l'approche rationnelle est plus que jamais indispensable face à la folie grandissante des intervenants sur les marchés financiers.
Ces dernières semaines en ont été un parfait exemple !
J'ose espérer que certain(e)s y trouveront une source d'inspiration et quelques repères profitables (!).

A l'origine de ma quête, j'avais (trop) longtemps laissé mes investissements "s'autogérer" pour des gains plutôt moyens ou bien je les avais délaissés à des professionnels aux résultats le plus souvent médiocres.
Sans même évoquer le système de retraite par répartition qui m'inspire la plus grande prudence et sur lequel je ne compte pas quand viendra mon tour, il m'est apparu comme un impératif, compte tenu du cumul des sommes placées et du fameux adage "le temps, c'est de l'argent", de prendre vigoureusement mes affaires en main au plus tôt afin de valoriser au mieux mon épargne, déjà constituée et à venir.

Dans ce but, je me devais d'adopter une démarche claire, structurée et rigoureuse dont j'établis alors le cahier des charges comme suit :
1) la méthode devait avoir du sens ;
2) elle devait être facilement compréhensible et être accessible en tenant compte de mes capacités et de mes connaissances ;
3) les risques encourus devaient pouvoir être limités et en conséquence être maîtrisés ;
4) les résultats attendus devaient être, d'une part, vérifiables sur le long terme par ceux qui avaient déjà sur une période suffisamment probante adopté ses principes et, d'autre part, remarquables.

Découvrant ainsi les écrits d'investisseurs réputés, je remarquais avec satisfaction que d'autres s'étaient déjà posé les mêmes questions et y avaient apporté depuis longtemps déjà les bonnes réponses.
Cette méthode existait donc bel et bien et je n'ai pas eu de mal à la reconnaître, ni à identifier ses partisans et encore moins à en prendre connaissance à la source (ce point est très important !) tant elle est généreusement partagée par ces derniers.
C'est alors que je me suis tout naturellement tourné vers << le meilleur investisseur de tous les temps >> selon certains commentateurs, ou, tout au moins, le plus grand des investisseurs actuels, Warren Buffett, dont l'intelligence de la démarche et les performances exceptionnelles obtenues sur la durée correspondaient en tous points à mes exigences. D'autres brillants investisseurs sont venus depuis s'ajouter à ma liste.
Que faire d'autre sinon de s'inspirer des meilleurs ?

Il convenait donc, sans tarder, de débuter mon apprentissage, d'approfondir mes connaissances et de m'exercer sans relâche.
Face aux errements de beaucoup de particuliers, dont les forums du site Boursorama se font l'écho, c'est cette approche que j'ai souhaité exposer et mettre à l'épreuve ici.

Pour ne pas seulement "assommer" les lecteurs de règles dont ils ne verraient peut-être pas l'intérêt à terme, j'ai jugé utile de détailler, à ce qui pourrait ressembler à de la théorie, une expérience pratique : la mienne.
Et à l'inverse des tendances actuelles (Facebook, etc...) où il est de rigueur de vanter sans retenue son existence sous tous ses aspects et principalement ses succès, l'exercice est pour ma part inconfortable. Mais il est cependant incontournable.

Face à la spéculation effrénée de tous les acteurs sur les marchés financiers (notamment ceux, particuliers, qui ne cessent de s'en plaindre, uniquement quand celle-ci est en leur défaveur...) et face aux risques pris sans cesse plus importants pour des gains de plus en plus hypothétiques, l'objectif de démontrer qu'une autre voie est possible m'oblige à cette courte présentation :
particulier ordinaire, la quarantaine, passionné depuis mon plus jeune âge par l'économie et plus particulièrement par le monde des entreprises, plaçant dans celles-ci l'essentiel de mes économies depuis l'âge de 16 ans.
Doté d'un bon sens paysan (qui m'a préservé jusqu'à ce jour de catastrophes irrémédiables) avec un grand intérêt pour à peu près tout, une formation dite "supérieure" et des compétences dans les matières comptable, fiscale, financière, en contrôle et en organisation des entreprises (rien ici qui ne soit pas à la portée d'un(e) lecteur(trice) curieux(se) et désireux(se) d'apprendre !)
Une expérience professionnelle plutôt riche m'a jusqu'à présent permis d'approcher de nombreuses entreprises, de disséquer leurs organisations, leurs modes de fonctionnement et surtout... leurs travers.
Disciple du célèbre investisseur Warren Buffett dont le très bon ouvrage que lui a consacré R. Hagstrom ("The Warren Buffett Way"), détaillant ses stratégies d'investissement, est à l'origine du pseudonyme adopté depuis sur les forums ("My own way" (ma propre méthode/mon propre chemin - n'est pas Buffett qui veut !).
Mon "profil" est avant tout celui d'un quidam ordinaire (*). D'où l'intérêt de cette expérimentation !

(*) la maîtrise des différents documents comptables dans le cadre de l'investissement revêt une importance "capitale", comme souligné par Buffett lui-même :
<< I think everyone in business school should really know accounting. It is the language of business. It is the Rosetta Stone for Business. >>
"Je pense que tout le monde dans les écoles de commerce devrait vraiment connaître la comptabilité. C'est le langage des affaires. C'est la pierre de Rosette pour le Business."
A mon avis, une formation de base en comptabilité est le plus souvent suffisante et abordable par tous.


Ainsi, après avoir partagé lors des messages précédents quelques règles fondamentales d'investissement, il convient à présent d'inscrire dans cette démarche, que je souhaite la plus concrète possible, la performance annuelle de mon portefeuille qui a été, dividendes compris, de + 38,27% en 2015 (°).

(°) "les performances passées ne préjugent pas des performances futures".

Même si ce résultats est très satisfaisant, j'insisterai tout particulièrement sur le fait de ne jamais négliger le facteur chance qui a sa part, plus ou moins grande, dans nos réussites et nos échecs lors de revues a posteriori de décisions qui nous ont été favorables ou défavorables. Cela évite de se croire, momentanément tout au moins, un génie de la finance et de courir immanquablement à notre perte, parfois définitive !

Le plus intéressant n'étant pas le chiffre mais bien la méthode adoptée pour parvenir à ce résultat, vous trouverez ci-après les principes appliqués, décrits et commentés, mes investissements en pratique, détaillés et chiffrés et les leçons apprises de cette année 2015 d'investissement :

A propos d'invt - Performance 2015 - Les principes 2/5

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:21 (il y a 3199 jours) @ Myownway

1 - Mes principes d'investissement

a) Le cadre général

<< Notre stratégie d'investissement en actions est presque identique depuis 15 ans. Nous voulons que la société soit a) une entreprise que nous comprenons ; b) avec des perspectives favorables à long terme ; c) employant des personnes compétentes et honnêtes ; et d) à un prix d'achat attractif.>> W. Buffett

Les critères essentiels définis ci-dessus sont autant de tests qui constituent le tout premier filtre avant d'aller plus loin.
Le fait que chacun d'entre eux recueille un avis favorable autorise une analyse plus en profondeur d'une société donnée. Qu'un critère soit négatif et mon analyse s'arrête net.
Cette approche, très stricte, limite les risques qui pourraient se concrétiser plus tard. Elle permet également une économie d'un temps qui nous est à tous précieux !

b) L'indépendance

<< Vous devez être capable de penser de façon indépendante, et quand vous arrivez à une conclusion, vous ne devez pas écouter ce que disent les autres. Il suffit de suivre les faits et votre raisonnement. C'est difficile pour beaucoup de gens. >> W. Buffett

Mes analyses sont le fruit de mon propre travail, elles sont totalement indépendantes et relèvent de ma seule responsabilité.

Quant aux professionnels, pour avoir antérieurement éprouvé la médiocrité de leurs résultats (des gens le plus souvent intelligents - c'est leur méthode, à suivre aveuglément les marchés, qui ne me semble pas être la bonne) et pour avoir ensuite analysé avec grand soin, lors de mes premiers pas d'investisseur, leurs dires et leurs performances (il me faudra relater cette expérience, j'en suis resté sidéré !), je ne leur fais depuis aucune confiance.
Tout juste les lis-je dans les cas où ces derniers auraient des informations privilégiées (ce qui est souvent le cas à travers les réunions "d'investisseurs" organisées par les sociétés à leur attention - et ce qui, à l'opposé du droit, met à mal l'égalité de traitement entre TOUS les actionnaires !) par rapport à l'investisseur particulier.

S'il est certes, pour beaucoup, bien plus commode d'incriminer les vendeurs de conseils, il n'est certainement interdit à personne de réfléchir.
Ne JAMAIS penser par procuration, telle est ma devise. Ou en assumer les conséquences.

c) Le cercle de compétences

<< What an investor needs is the ability to correctly evaluate selected businesses. Note that word 'selected': You don’t have to be an expert on every company, or even many. You only have to be able to evaluate companies within your circle of competence. The size of that circle is not very important ; knowing its boundaries, however, is vital. >> W. Buffett
"Ce dont un investisseur a besoin est la capacité d'évaluer correctement des entreprises/activités sélectionnées. Notez ce mot 'sélectionnées' : vous n'avez pas à être un expert de toutes les sociétés, ou même de beaucoup. Vous devez seulement être en mesure d'évaluer des sociétés présentes à l'intérieur de votre cercle de compétences. La taille de ce cercle n'est pas très importante ; connaître ses limites, cependant, est vital."

<< Knowing what you don’t know is more useful than being brilliant. >> C. Munger
"Savoir [avoir conscience de] ce que vous ne savez pas est plus utile que d'être brillant."

Les domaines dans lesquels j'estime avoir de réelles connaissances étant très limités, mes choix d'investissement s'en trouvent réduits d'autant.
De même, leurs concepts se doivent d'être simples (et donc facilement compréhensibles).

Au risque de décevoir les "aventuriers", ce principe est fondamental : comprendre impérativement les quelques facteurs clés qui font les forces et peut-être demain les faiblesses du "business" étudié.
Il est aussi évident que celui qui n'en sait pas assez pour évaluer une entreprise n'en sait pas assez pour l'acheter.

Cette règle est aussi bien plus subtile qu'il n'y paraît au premier abord, je l'ai appris à mes dépens au cours de cette année 2015 (voir "les échecs" ci-après) :
Le production des matières premières (pétrole, etc...) et la transformation des produits de base (acier, etc...) sont des secteurs en apparence faciles à comprendre et chacun peut prétendre les inclure dans son cercle de compétence.
Pourtant, même si ces derniers peuvent être à forte valeur ajoutée, recourant à des techniques de pointe nécessitant des investissements colossaux, le facteur décisif affectant ces secteurs est le prix futur des matières premières et autres produits de base.
Ce que peu d'entre nous, experts compris, sont en mesure d'anticiper avec une justesse suffisante.

d) Les risques

<< How assured are you that the company will survive ? It is appropriate that these questions come first, as a common theme among successful value investors is to focus on the downside first and let the upside take care of itself. >> Bruce Berkowitz (Fairholme)
" Êtes-vous assuré que l'entreprise va survivre ? Il convient que ces questions soient traitées en priorité, alors qu'un thème commun parmi les 'investisseurs dans la valeur' qui réussissent est de se concentrer en premier lieu sur les aspects négatifs et de laisser les aspects positifs prendre soin d'eux-mêmes. "

Le risque de perte est en tête de mes préoccupations tant dans le cadre de nouveaux investissements que dans le suivi de ceux déjà réalisés.

Toute analyse doit commencer par l'identification des risques qui impliqueraient une perte en capital importante et irrémédiable.
TOUJOURS envisager le pire des scénarios.

Dès lors qu'une information montre un indice sérieux d'une potentielle perte définitive en capital (en raison de la qualité du management, du niveau des dettes, d'une mise à l'épreuve de la réputation de l'entreprise, d'une nouvelle réglementation, d'une concurrence redoutable, d'une rupture technologique, etc...), mes investigations s'arrêtent net s'il s'agit d'un nouvel investissement. Dans le cas d'un investissement ancien, mes positions sont liquidées sans délai dans les meilleures conditions.

Si cet examen ne met pas en évidence des facteurs fatals à l’œuvre, il est alors possible d'envisager des investissement dans des entreprises pour lesquelles des événements favorables ont des probabilités élevés de se produire, avec des risques maîtrisés tout en se prémunissant avec une marge de sécurité suffisante à l'achat.

e) La marge de sécurité

<< You can't precisely know what a stock is worth, so leave yourself a margin of safety. Only go into things where you could be wrong to some extent and come out OK.>> (source non répertoriée)
"Vous ne pouvez pas savoir précisément ce que vaut une action, en conséquence laissez-vous une marge de sécurité. Allez seulement dans des choses où vous pourriez avoir tort dans une certaine mesure et en sortir indemne."

Contrairement à l'interprétation commune qui en est souvent donnée, la marge de sécurité n'est pas seulement l'application d'un pourcentage fixe (disons 30%) à son estimation, obtenue par le calcul, de la valeur intrinsèque d'une entreprise.
Celle-ci se retrouve à chaque étape de l'analyse et se cumule sur chacun des critères essentiels qui auront été retenus par l'investisseur dans l'appréciation de son investissement.

Une valorisation est toujours subjective.
Une marge de sécurité bien calibrée en fonction de son degré de "confort" dans son analyse d'une société donnée évite de se perdre dans des prévisions de bénéfices que l'on souhaite souvent trop précises, ce qui est illusoire, et rend en conséquence celles-ci moins critiques.

Risques et marge de sécurité sont intimement liés dans l'analyse menée par l'investisseur.
Le fait d'envisager le pire des scénarios requiert dans certains cas une marge de sécurité très importante.
A l'inverse, un business qui accroît régulièrement sa valeur dans le temps augmente parallèlement la marge de sécurité de l'investisseur.

f) La patience

<< En investissement, la patience est LA vertu. >> P. Fisher

<< The big money is not in the buying and selling but in the waiting. >> C. Munger
"Les gros gains ne se font pas en achetant et en vendant [des actions] mais en attendant."

Après avoir cédé à plusieurs reprises à l'impatience malgré le bien-fondé de mes analyses initiales, me privant ainsi d'importants profits à terme, c'est un principe dont j'ai fini par comprendre l'extrême importance dans le domaine de l'investissement et que j'applique à présent consciemment.
Jusqu'à l'excès parfois, par un manque de remise en cause de mes réflexions passées ! (voir "Mes échecs" ci-après)

Ce principe est applicable tant aux achats qu'aux ventes envisagés.
A parcourir certains forums et à lire quelques comptes rendus de gestionnaires de fonds, c'est vraisemblablement de nos jours une des aptitudes les plus difficiles à ancrer dans le comportement des "investisseurs".

g) L'attitude

<< I made some errors of omission, sucking my thumb when new facts came in that should have caused me to re-examine my thinking and promptly take action. >> W. Buffett
"J'ai fait des erreurs d'omission, suçant mon pouce quand des faits nouveaux sont apparus qui auraient dû m'inciter à réexaminer mon raisonnement et à agir promptement."

<< I like people admitting they were complete stupid horses'. I know I'll perform better if I rub my nose in my mistakes. This is a wonderful trick to learn. >> W. Buffett
J'apprécie les gens qui admettent qu'ils ont été totalement stupides. Je sais que j'obtiendrai de meilleurs résultats si je fourre mon nez dans mes erreurs. C'est une habitude formidable à (ap)prendre."

<< Humility is knowing the edges of your own competency. >> W. Buffett
"L'humilité est de connaître les contours de votre propre capacité."

Il est essentiel de garder une vision la plus juste possible des sociétés dans lesquelles j'investis.
J'évite, comme trop souvent certains professionnels et de nombreux particuliers, de les encenser en ne considérant que les aspects positifs (les entreprises dont les aspects ne seraient que positifs sont rares...)

Il est également crucial de reconnaitre mes erreurs et de les corriger aussitôt.
Comme déjà indiqué, si des faits nouveaux ou un réexamen de mes réflexions initiales m'amènent à la certitude de m’être fourvoyé, parfois depuis longtemps, je n'hésite plus à présent à liquider les investissements concernés, gagnants ou perdants, même au prix de lourdes pertes - qui ne pourraient que s'accroître, si mon raisonnement se trouve justifié par les faits !
Il en est de même lorsque j'ai crû comprendre un secteur pour lequel je réalise finalement n'être pas compétent.

C'est là la garantie de la préservation de mon capital sur le long terme.
De fait, à partir des connaissances acquises à travers de fructueuses lectures et de ma compréhension des changements majeurs intervenus récemment dans le monde, 2015 a été l'occasion d'une réorganisation en profondeur de mon portefeuille (voir ci-après "Les ventes" et "Les achats").

h) L'analyse

<< If the job has been correctly done when a common stock is purchased, the time to sell it is almost never. >> P. Fisher
"Si le travail a été correctement effectué quand une action ordinaire est achetée, le moment de la vendre est presque jamais."

<< Diversification is a protection against ignorance. >> W. Buffett
"La diversification est une protection contre l'ignorance".

En matière d'investissement, il faut impérativement concentrer ses efforts sur l'analyse de l'entreprise car ce sont ses résultats qui feront évoluer la valorisation de cette dernière, à la hausse comme à la baisse, et in fine le cours de son titre.
Cela ne peut se faire que sur un nombre restreint d'entreprises afin de parvenir à une compréhension complète et la plus juste possible de celles-ci.

Une analyse approfondie permet de suivre pleinement l'activité de chaque société dans lesquelles j'ai investi : lecture des rapports annuels, enquêtes sur ses marchés, ses concurrents, ses clients, ses fournisseurs, les réglementations qui leurs sont applicables, etc...

Ainsi, comme le préconise W. Buffett, il convient de concentrer son portefeuille sur ses meilleures idées.

A propos d'invt : Performance 2015 - En pratique 3/5

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:25 (il y a 3199 jours) @ Myownway

2 - Mes investissements 2015 en pratique

N.B. : même si certains d'entre eux ont été mentionnés au cours de mes interventions précédentes, les titres concernés ne seront pas ici désignés d'une part pour des raisons de confidentialité (des achats complémentaires et au moins une cession sont envisagés) et d'autre part pour éviter qu'un lecteur paresseux ne se livre à une reproduction qui pourrait se révéler à terme malheureuse.

Il est à mon sens plus intéressant de détailler une méthode et de comprendre les facteurs explicatifs de la performance réalisée pour espérer en tirer des enseignements que de lister ses titres en portefeuille dont les bons résultats peuvent être dus au seul fait d'avoir détenu les bons titres au bon moment.

Je remarque aussi souvent, à regret, que ceux dont les portefeuilles ont progressé, ou régressé (ces derniers sont en général plus discrets...), ne savent pas l'expliquer. Pourtant de bonne foi, leurs difficultés à convaincre laissent régulièrement leurs interlocuteurs incrédules.

Le fait de réussir et de ne pas savoir pourquoi rend nerveux celui qui n'a pas entrepris la démarche d'analyser ses performances.
Quel intérêt, en dehors du gain financier immédiat (qui se transformera peut-être en perte demain), si aucune conclusion tangible ne peut être tirée ?
Une méthode concrète et indéfectible, c'est ce que nous recherchons tous !

a) Mon portefeuille en détail

1) Le nombre de sociétés suivies

En application des principes décrits, c'est un portefeuille concentré comprenant un nombre limité de titres : 12 en début d'année, qui fut un maximum, à 10 à fin décembre.

2) Les caractéristiques des sociétés figurant en portefeuille

- Leurs qualités générales :
-> les sociétés sélectionnées ne sont en rien "exotiques", toutes françaises et cotées sur Euronext Paris de longue date ;
-> elles sont bien connues des "boursicoteurs", a fortiori des professionnels et, pour une majorité d'entre elles, leurs marques le sont du grand public ;
-> leurs activités sont plutôt "banales" et appréhendables par tout un chacun, leurs produits ou services sont régulièrement présents dans la vie courante ;
-> leurs industries sont relativement simples ;
-> leurs organisations sont stables et éprouvées (naturellement, des turbulences ponctuelles apparaissent sur la durée de détention) ;
-> aucune n’appartient à un secteur à la mode (biotechnologies, drones, 3D, etc...), aux risques élevés et aux résultats incertains alors que leurs cours de bourse peuvent être ponctuellement gonflés.

- Leurs tailles :
-> elles sont de tailles petites à moyennes, principalement des PME et des ETI dont la classification par leurs chiffres d'affaires (C.A.) est la suivante :
100 M€ < C.A. < 200 M€ : 5
500 M€ < C.A. < 1 Md€ : 1
1 Md€ < C.A. < 5 Md€ : 3
C.A. > 5 Md€ : 1

- Leurs spécificités financières :
-> la croissance de leurs chiffres d'affaires est solide dans la durée, celle de leurs profits est équivalente ou supérieure ;
-> rentables, elles font toutes des bénéfices orientés à la hausse sur une période donnée ;
-> la moitié d'entre elles ne portent pas de dettes (sociétés en situation de trésorerie nette positive), les autres à des niveaux maîtrisés (gearing < 40%), 2 exceptions suite à des développements récents ;
-> leurs marges nettes sont solides ;
-> leurs retours sur capitaux (sur fonds propres et sur actifs immobilisés) sont élevés ;
-> les "revenus revenant aux actionnaires" (*) sont importants.

Ce sont souvent des sociétés dont les besoins en capitaux sont faibles et en conséquence davantage rentables (abaissement du point mort) et flexibles.

(*) bénéfice net + les amortissements, dépréciations +/- autres éléments calculés - les investissements nécessaires pour permettre à l'entreprise de rester compétitives (hors ajout de capacités supplémentaires).

b) Les transactions en détail

1) Leur nature

-> elles ne portent, tant à l'achat qu'à la vente, que sur des actions détenues en direct ;
-> aucun produit dérivé (options, put, call, ETF, etc...). Je ne me l'interdis pas mais je ne fais QUE ce que je connais et maîtrise ;
-> aucune vente à découvert ni couverture ;
-> pas de spéculation, pas de "coups boursiers" (achats et reventes rapides suite à des hausses spectaculaires ponctuelles de titres). Par manque de disponibilité et d'intérêt, je ne m'y suis pas intéressé ;
-> pas de participation à l'introduction en bourse de sociétés. Sauf exceptions, ce sont rarement de bonnes affaires, cela irait à l'encontre des intérêts du cédant ;
-> les titres détenus n'ont fait l'objet d'aucune d'OPA ou opérations spéciales qui auraient pu doper de façon spectaculaire la performance annuelle ;
-> aucune "vente panique" n'est intervenue lors des baisses accélérées successives des marchés au cours de 2015. En revanche, ces périodes, quand elles se sont prolongées, ont été propices à des acquisitions de titres.

2) Leur nombre

En dehors du réinvestissement des dividendes perçus, je procède habituellement à un ou deux mouvements (une vente suivie d'un achat) annuels au maximum. Les transactions ont cependant été en 2015, comme déjà évoqué, nettement plus nombreuses qu'à l'accoutumée, en raison de :
-> considérations géopolitiques et économiques immédiates ;
-> conditions de marché (sur lesquels opèrent "mes" entreprises) défavorables appelées à durer ;
-> une incursion hors de mon cercle de compétences ;
-> une révision complète de mes critères d'investissement suite à une compréhension grandement améliorée au cours de 2015 des caractéristiques indispensables que doit présenter une entreprise/une activité pour constituer un bon investissement.

3) Les ventes

6 investissements, 3 détenus depuis plusieurs années (10 ans), 1 depuis 4 ans suite à une scission d'une entreprise en portefeuille et 2 plus récemment (moins de 2 ans) ont été liquidés début 2015 :
-> 1 société du secteur pétrolier dont son horizon s'est brutalement assombri quand il m'est apparu évident que son avenir ne lui appartenait plus nonobstant la qualité des équipes et des produits/prestations fourni(e)s ;
-> 2 sociétés spécialisées dans les produits de base pour les mêmes raisons que celles évoquées ci-avant ;
-> 1 société d'équipements électriques dont la faiblesse des résultats et la succession de mauvaises surprises ont fini par me décourager ;
-> 1 société de construction et d'aménagement d'infrastructures dont les perspectives me sont apparues comme moins favorables à moyen terme suite aux restrictions budgétaires dont ses principaux marchés font l'objet ;
-> 1 société de prestations d'études de marché que la poursuite de mes analyses sur le plan financier, sur le devenir de ses activités et sur la possible montée en puissance de concurrents m'ont incité à rapidement revendre.

4) Les achats

2015 a été l'occasion de resserrer, davantage encore, mon portefeuille à 10 titres.
Les principes définis ci-avant ont été appliqués de façon plus stricte qu'à l’accoutumée, en dehors des prix d'achat, plus élevés que ce que j'aurais souhaité en raison de la progression des marchés financiers ces dernières années.

4 nouveaux investissements :
- 1 société prestataire de services au modèle économique particulièrement intéressant ;
- 1 société de services informatiques aux résultats remarquables dans la durée ;
- 1 société de fabrication de produits de conditionnement ;
- 1 société du secteur aéronautique.


3 - La performance détaillée de mes investissements en 2015 (les données ont été arrondies)

Les 10 lignes présentes en portefeuille au 31/12/2015 montrent toutes des performances positives (dividendes inclus) en comparaison de leurs cours à fin décembre 2014 ou de leurs cours d'acquisition courant 2015.

a) Les progressions

- en pourcentage (*)

-> 1 titre, détenu depuis 7 et 9 ans, se distingue en particulier avec un cours en augmentation de plus de 150% (multiplié par 2.5 sur l'année) ;
-> 3 titres ont connu des progressions entre 45% et 80% ;
-> 3 titres entre 10 et 30% ;
-> 3 autres ont progressé de moins de 2%.

- en montant (*)

-> 1 titre représente 33% du gain total réalisé en 2015 ;
-> 3 titres entre 11% et 13% ;
-> 3 titres entre 6 et 8% ;
-> 3 titres moins de 2%

L'ordre des titres est presque identique pour les deux classements.

Les dividendes, en tant que tels, ont représenté 12% du gain total réalisé sur 2015.

(*) il est important de distinguer les performances de chacun de ses investissements à la fois en pourcentage et en montant.
Parmi ceux-ci, certains auront fortement progressé en pourcentage mais, si la somme initialement investie est faible, ils ne feront que peu progresser la valeur globale de son portefeuille.
C'est souvent le cas lorsque l'investisseur manque de conviction.
En ce qui me concerne, compte tenu du nombre limité de lignes, chaque investissement est à la base d'une conviction et est important en montant (relativement à la valeur globale du portefeuille) même si, à fin 2015, l'investissement le plus élevé représente près de 2 fois le moins important. Il n'y a pas de ligne "juste pour voir".

b) Les résultats sur les cessions (dans l'ordre des ventes mentionnées ci-dessus)

-> 1 cession a occasionné une perte brute (hors dividendes) de 59% par rapport aux cours d'acquisition ;
-> 1 cession a entraîné une perte brute de 40% ;
-> 1 cession a généré un gain brut de 25% ;
-> 1 cession avec une perte brute de 23% ;
-> 1 cession matérialisant un gain de 38% (dividendes inclus) ;
-> 1 cession avec une moins-value de 6% compensée partiellement par un dividende à hauteur de 3.60%.

Les pertes des cessions mentionnées pour leurs montants bruts ne prennent pas en compte les dividendes versés régulièrement chaque année par ces sociétés (+/- 3% par an à titre ordinaire sur 10 ans + exceptionnels).

Si je n'avais pas procédé, début 2015, aux 2 premières cessions indiquées, les moins-values potentielles seraient à ce jour de l'ordre de 93% et 82%, à comparer avec des pertes effectivement réalisées de 59% et 40%.

Si mes moins-values m'ont quelque peu désespéré (-), je regrette surtout le sort qui est fait à ces sociétés de qualité et à leurs personnels qui n'ont pas démérité, loin de là, mais qui rencontrent de terribles conditions adverses sur lesquelles ils n'ont que peu de prise !

(-) si elles avaient pour origine la cession de canards boiteux ou des paris spéculatifs qui auraient mal tournés, je m'en voudrais bien davantage !

c) Les acquisitions

A ce jour, compte tenu des agitations récentes :
-> 2 sont légèrement positives ;
-> 2 sont légèrement négatives.

Certaines de ces sociétés ont été acquises lors de chutes spectaculaires (30% et plus) de leurs cours de bourse dans un marché agité. S'en sont suivies des hausses tout aussi spectaculaires, parfois à hauteur de 30%, sur une très courte période, puis des baisses de même ampleur...
C'est la preuve, s'il était encore besoin de le préciser, que le marché n'est absolument pas pertinent sur le court/moyen terme et qu'il faut éviter de baser ses décisions sur ses humeurs et sur ses mouvements intempestifs, tant à la hausse qu'à la baisse.

A propos d'invt : Performance 2015 - Les leçons apprises 4/5

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:30 (il y a 3199 jours) @ Myownway

4 - Les leçons apprises

Au cours de cette année 2015, j'ai beaucoup appris (par ordre d'importance) :
- de mes échecs,
- de mes lectures,
- de mes réussites.

a) Mes échecs

A la lumière de profonds changements économiques et de mon apprentissage continu en investissement, j'ai compris concomitamment début 2015, que :
-> compte tenu de déséquilibres récemment apparus, les perspectives de sociétés en lien étroit avec les matières premières s'étaient brutalement assombries ;
-> ces dernières ne respectaient plus (ou pas) les critères qui constituent un bon investissement :
- risques faibles,
- avantage compétitif solide,
- marges fortes,
- retour sur capitaux élevé,
- croissance régulière.

En conséquence, mes investissements à l'avenir incertain ont donc été liquidés avec des pertes sévères. A partir d'un examen attentif que permet le recul, mes manquements et mes erreurs ont été les suivants :

-> un manque de vigilance malgré la connaissance de risques accrus tant au niveau macroéconomique (surproduction pétrolière, ralentissement des secteurs de la construction et manufacturier de la Chine) qu'au niveau de certaines entreprises en particulier ;
=> les opérations passées semblaient se dérouler selon les plans, j'ai baissé la garde au lieu de continuer à comprendre un peu plus chaque jour, plus encore quand des faits inhabituels surgissent.

-> la croyance erronée dans un équilibre bien établi pour durer dans l'intérêt de tous les acteurs (producteurs/consommateurs) du marché pétrolier avec l'Opep jouant son rôle "traditionnel" de régulateur, négligeant des facteurs à mon sens plus géopolitiques qu'économiques, difficiles toutefois à détecter ;
=> même si le doute, suite à mon apprentissage ("Toujours envisager le pire des scénarios"), était bien présent, je me suis néanmoins laissé endormir par des certitudes économiques qui me paraissaient solides. Toujours se poser des questions du type "Et si... que se passerait-il ?" !

-> la réalisation tardive qu'un seul facteur exogène, complexe à appréhender, peut mettre en péril l'existence de sociétés de grande qualité, aux technologies pointues, plutôt bien gérées et solidement implantées sur leurs marchés ;
=> toujours identifier les facteurs clés qui déterminent l'avenir d'une activité. Ensuite, surveiller leurs évolutions comme le lait sur le feu !

-> le constat effectif que les sociétés dont les besoins en capitaux sont importants exposent leurs actionnaires à des risques particuliers (frais fixes élevés, investissements lourds, restructurations coûteuses, renouvellement réguliers des équipements) si leurs activités sont en berne et leurs endettements mal contrôlés ;
=> la connaissance théorique est une chose et le passage à son application pratique peut être dans certains cas une chose malaisée.

-> des comparaisons inadéquates avec la concurrence étrangère directement comparable aux marges bien plus élevées. Un rattrapage me semblait parfaitement réaliste. La patience paierait ! ;
=> ce raisonnement peut être intéressant à titre de comparaison mais parfaitement ridicule quand il est confronté aux faits !

-> les société détenues depuis 10 ans m'ont permis de réaliser rapidement les 1ères années de détention de leurs titres des gains substantiels, allant jusqu'à 6 fois (!) le montant investi. "Vivant dans le souvenir", je les ai conservées dans l'espoir d'un retournement de cycle et d'un retour prochain à meilleure fortune.
=> ce phénomène psychologique est celui de "l'ancrage" : avoir un "prix" en tête qui est LA référence de la valeur que l'on attribue à son investissement, sans remise en cause lors de changements conséquents (environnement économique, nouvelles concurrences, etc...)

-> le fait d'être en moins-value sur certains titres et que leurs cours connaissent de larges fluctuations tant à la hausse qu'à la baisse, ont rendu plus difficile une vision objective de la situation réelle et ma prise de décision ;
=> j'ai succombé à l'aversion aux pertes et, en jouant le marché au lieu de m'en tenir à mes évaluations à la fois de la valeur intrinsèque et des faits (produits, marché, demande, etc...), j'ai spéculé.

-> l'absence de remise en cause de situations qui appartiennent déjà au passé, cette habitude de regarder dans le rétroviseur au lieu de loin devant ;
=> nous sommes si facilement influençables ! Régulièrement, une sorte de consensus s'installe, distillé à l'envi par la presse, par les comportements moutonniers de certains dirigeants, par les modes et dont il est difficile de s'extraire.

-> le fait d'avoir travaillé dans le secteur pétrolier m'a desservi en introduisant insidieusement un attachement mal à propos ;
=> une autre cause stupide en faveur de la conservation d'une société, cependant difficile à détecter ;

-> en approfondissant mes recherches, j'ai réalisé que je ne connaissais pas grand-chose à une activité en particulier ;
=> reconnaître ne pas tout savoir et s'être trompé marque le début de la sagesse et devraient limiter les causes de pertes futures.

-> j'ai gardé certains titres parce que je ne trouvais rien d'intéressant où investir le produit de ventes éventuelles...
=> cette dernière raison, malheureusement bien réelle, est tellement misérable que je ne ferai pas d'autres commentaires.

Parce que j'ai tardé à comprendre et à détecter les défauts dans mes raisonnements, les pertes réalisées sont regrettables.
Buffett en investissant dans le textile (Berkshire Hathaway) en avait fait l'amère expérience longtemps avant moi. Même en le sachant, il y a des expériences qu'il faut assurément vivre par soi-même !
Il est impossible de ne jamais commettre d'erreurs et les leçons apprises ont toutes bien été retenues.

Mais mes échecs les plus terribles sont ailleurs, invisibles, sauf quand je dresse la liste de toutes les erreurs d’omission que j'ai commises. Identifier une opportunité et tarder à passer à l'action ou ne rien faire du tout m'ont été, de loin, bien plus coûteuses encore !

b) Mes lectures

<< In my whole life, I have known no wise people (over a broad subject matter area) who didn't read all the time -- none, zero. You'd be amazed at how much Warren reads--and at how much I read. My children laugh at me. They think I'm a book with a couple of legs sticking out. >> C. Munger
" De toute ma vie, je n'ai connu aucune personne sage [remarquable, professionnelle] (sur de vastes sujets, matières, domaines) qui ne lisait pas tout le temps -- aucune, zéro. Vous seriez stupéfaits [de savoir] combien Warren lit--et combien je lis. Mes enfants se moque de moi. Ils pensent que je suis un livre avec une paire de jambes qui dépasse."

<< Berkshire’s record would have been terrible if Warren didn’t keep learning.>> C. Munger
La performance de Berkshire aurait été calamiteuse si Warren n'avait pas continué à apprendre."

Celles-ci visent à approfondir, à perfectionner et régulièrement aussi à corriger mes connaissances autour de 4 thèmes majeurs :
-> apprentissage des principes fondamentaux et de l'évolution dans le temps des concepts et des idées en matière d'investissement ;
-> approfondissement de l'évaluation d'entreprises selon des critères financiers et non financiers ;
-> étude de la finance comportementale, des modes de raisonnement erronés, des biais cognitifs et de la pensée et de la prise de décision rationnelles ;
-> développement de connaissances historiques, en particulier des bulles et des krachs, des catastrophes financières et de la folie des foules en général.

Ce que j'ai appris de mes lectures, je tente d'en partager une petite partie avec les lecteurs de ce forum.
J'ai parfaitement conscience que dès qu'un message dépasse la longueur d'un "tweet", il est ignoré et je ne peux que le regretter.

Il est certainement fou et assurément illusoire de croire qu'il est possible d'obtenir de bons résultats sans travailler dur :
<< Go to bed smarter than when you woke up.>> C. Munger
"Aller au lit plus intelligent [capable, compétent] que quand vous vous êtes réveillés."

<< When asked how to get smarter, Buffett once held up stacks of paper and said he "read 500 pages like this every day. That's how knowledge builds up, like compound interest." >> (GuruFocus)
" Quand on lui a demandé comment devenir plus intelligent [capable, compétent], Buffett a une fois brandi des piles de papiers et a dit qu'il ' lisait 500 pages comme celles-là tous les jours. C'est de cette manière que la connaissance s'accumule, comme les intérêts composés.' "

Lors de la rédaction de mes messages, je me restreins (!) volontairement, d'abord par manque de temps et ensuite de peur d'effrayer les lecteurs. Je pourrais parler d'investissement avec le même enthousiasme bien plus longuement encore...

c) Mes réussites

Les facteurs de succès en 2015 ont été les suivants :

-> un comportement rationnel (le plus souvent qu'il m'a été possible de l'être) ;
=> il est important de baser ses décisions d’achat et de vente non pas sur les fluctuations du marché mais sur ce que nous pensons, en tant qu'investisseur, être rationnel.
<< Charlie Munger’s secret to success when he could only answer in one word : Rational.>>
" Le secret du succès de Charlie Munger quand il ne pouvait répondre qu'en un mot : [être] rationnel "

-> la patience ;
=> je reste persuadé que le "buy and hold" (achetez et conservez), à condition que l'analyse initiale ait été bien faite, est une des clés essentielles.
Souvent, ceux qui pensent le contraire sont des spéculateurs (qui fréquemment s'ignorent) qui sont entrés et sortis sur un titre (souvent une société de piètre qualité) aux bons moments, en phase avec le marché.
A l'inverse, bien sûr, et c'est aussi ce qui explique en partie certains de mes échecs en 2015, il faut impérativement que les sociétés retenues soient de très bonnes sociétés et qu'elles le restent. D'où l'importance des critères de sélection et de la surveillance régulières de celles-ci. Sinon, c'est suicidaire !

-> une pensée indépendante ;
=> si j'avais écouté certains professionnels, sans parler des avis trouvés sur les forums des particuliers, j'aurais dû vendre à la moitié de leurs valorisations actuelles, parfois même au tiers de celles-ci, les titres des sociétés qui ont représenté 70% du gain global réalisé en 2015.

-> des convictions ;
=> mes investissements sont basés sur des convictions, forgées par une analyse approfondie et des connaissances solides, le doute n'a pas sa place. Pas de décisions au "feeling", d'investissements à la mode ou juste pour voir.

-> une stabilité émotionnelle ;
=> la plupart des gens sont émotifs, passant rapidement de l'euphorie à la déprime quand il s'agit de marchés financiers et d'actions. Les émotions érodent progressivement le cadre intellectuel de nos prises de décisions.

-> la simplicité ;
=> les entreprises et leurs activités doivent être compréhensibles pour être facilement évaluables avec un degré suffisamment élevé de certitude.

-> le travail paie et l'expérience est incontournable.
=> il faut être capable d'évaluer une entreprise sous tous ses aspects à l'aide d'une méthode complète ayant fait ses preuves, de bien reconnaître nos biais psychologiques pour s'en protéger et de comprendre les marchés financiers afin d'éviter de se fourvoyer.

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5

par Myownway, vendredi 12 février 2016, 22:37 (il y a 3199 jours) @ Myownway

Pour conclure, je reviendrai sur la genèse de ma démarche : est-ce qu'un épargnant ordinaire peut réaliser des résultats supérieurs à la moyenne en appliquant les principes des plus grands investisseurs ?

J'en suis convaincu alors que je constate que la plupart des particuliers qui ont investi leurs économies "en Bourse", motivés à la fois par le jeu et le fol espoir de gains rapides et faciles, en sont réduits à spéculer les yeux rivés sur leurs écrans, à se réjouir d'une hausse ponctuelle et à se désoler d'une baisse tout aussi momentanée de leurs actions tout en rêvant de "volumes".

Ces comportements ne sont pas très sérieux et ceux qui les adoptent perdent immanquablement leur temps et à terme leur argent.
Très rares sont les gagnants sur le long terme, s'ils existent. De nombreuses études rigoureuses existent sur ce sujet que visiblement peu de gens connaissent ou veulent connaître, ou veulent faire connaître....

Il y a une dizaine d'années, alors que je reprenais le contrôle de mon épargne tout en débutant mon apprentissage, j'étais, dans ma démarche d’investisseur et face aux marchés financiers, ignorant. Et, en conséquence, vulnérable.
Si certains principes décrits ici étaient déjà autant d'évidence, les failles demeuraient nombreuses et mon approche mal assurée.
Mon instinct guidait principalement mes choix et, par chance, je bénéficiais alors de marchés bien orientés.
Si les performances antérieures à 2008 ont été là aussi très satisfaisantes, alors même que je ne savais pas expliquer pourquoi, la crise financière des "subprimes" a été l'occasion d'une prise de conscience forcée.
J'ai alors délaissé mon écran et les cours de bourse sans cesse changeants et passé davantage de temps à apprendre, à maîtriser et à tester des principes permanents d'investissement, garants de gains futurs.

Mes lectures m'ont appris (voir ci-dessous) que nous sommes tous soumis à des mécanismes psychologiques qui entravent notre processus de décision. Les comprendre est important pour qui veut maximiser ses résultats dans la durée.
J'ai pleinement conscience que minimiser l'écart qui subsiste entre ce que je sais devoir être fait (et que je ne fais pas par fainéantise, préférant les "raccourcis") et ce que je fais requiert une vigilance de tous les instants. Plus petit sera cet écart, plus gros seront les profits futurs tout en réduisant l'impact des facteurs chance et malchance.

Ce qui me fait penser que mon pari est bien engagé, c'est que je n'ai commis aucune erreur coûteuse sur mes nouveaux investissements depuis 2011.
J'ai parfois révisé mon jugement mais la marge de sécurité appliquée a toujours préservé mon capital.

A partir de mes nouvelles connaissances, en faisant table rase d'investissements qui n'avaient plus leur place dans mon portefeuille, 2015 aura marqué un tournant.
Même si je sais que les erreurs sont inévitables, je comprends ce que je fais et je sais ce que j'ai à faire.

Les rendements à long terme peuvent être atteints par quiconque est désireux de se consacrer, tout au long de sa vie d'investisseur, à un apprentissage continu associé à des doses salutaires de patience et d'humilité.

Déjà par le passé, Charlie Munger avait bien résumé ma situation présente (et celles de beaucoup d'autres personnes) :
<< Many people graduate from Wharton now and think they know how to do everything - that is a big mistake.
What is needed is a lifelong learning process - this is both helpful and a lot of fun.>> C. Munger
"Beaucoup de gens sont à l'heure actuelle diplômés de Wharton [une célèbre université américaine] et pensent qu'il savent comment tout faire - cela est une grande erreur.
Ce qui est nécessaire, c'est un processus d'apprentissage tout au long de la vie - c'est à la fois utile et très amusant."


A titre de synthèse, je reprendrai les termes, auxquels j'adhère totalement, de l'excellent article de R. Hagstrom, professionnel de la finance et auteur de livres sur l'investissement :
(version originale et complète en suivant ce lien : http://blogcms.outlookindia.com/article_v3.aspx?artid=285695)

<<
"Ce que nous faisons n'est pas au-delà des compétences de quiconque. (...) Il n'est tout juste pas nécessaire de faire des choses extraordinaires pour obtenir des résultats extraordinaires." W. Buffett
Buffett n'est pas un vantard. Mais il ne cherche pas non plus à vous induire en erreur. J'étais certain qu'il n'aurait pas fait cette déclaration s'il ne croyait pas celle-ci être vraie. Et si c'était vrai, comme je le croyais, cela voulait dire qu'il y avait la possibilité de découvrir une feuille de route, ou mieux encore, une carte au trésor, qui décrirait comment Buffett pense à propos de l'investissement en général et de la sélection des actions en particulier. (...)
J'ai argumenté que sa méthodologie, une fois comprise, est applicable indifféremment aux investisseurs individuels et institutionnels.(...)
En considérant combien sont médiocres les performances de la plupart des gens sur le marché financier, réaliser quelques progrès ne sera pas une tâche herculéenne.
(...)
Mais, j'ai véritablement un regret. Malgré la célébrité de Buffett et la quantité [d'articles] écrits sur comment Buffett investit, je suis déçu qu'il n'y ait pas des millions et des millions de personnes qui appliquent son approche de l'investissement. Je n'ai rencontré personne qui m'ait dit que les principes d'investissement de Buffett ne sont pas valables. Les millions d'investisseurs dont je parle pourraient tous appliquer les principes d'investissement de Buffett.
Vous n'avez pas à être un analyste financier formé suivant le cursus d'un MBA [formation supérieure aux États-Unis] ni n'avez-vous à écrire des codes informatiques complexes pour décider dans quelle société vous voulez investir. Je crois fortement qu'appliquer les principes de Buffett "n'est pas au-delà de la compétence de quiconque". Ainsi, qu'est-ce qui empêche de si nombreux investisseurs, qui je suis sûr voudraient investir comme Warren Buffett, d'investir vraiment comme Warren Buffett ?
Selon ceux qui connaissent le mieux Buffett, la réponse est "rationalité". (...) Roger Lowenstein a écrit que "le génie de Buffett est en grande partie un génie de caractère [personnalité, nature] - de patience, discipline et rationalité."
(...)
" Pour Buffett, le meilleur moyen possible pour accroître son patrimoine est d'acheter au sein d'un portefeuille concentré à faible rotation des entreprises de haute qualité qui sont proposées à la vente à des prix inférieurs à leur valeur intrinsèque et d'ignorer les aléas au jour le jour de l'économie et du marché financier. Peu importe que la plupart des investisseurs soient obsédés à réfléchir sur l'économie et à propos du marché financier et, en conséquence, achètent et vendent constamment des actions. Peu importe que détenir un portefeuille concentré avec un petit nombre d'entreprises soumettra l'investisseur à une volatilité plus élevée qu'à celle d'un portefeuille largement diversifié. En fait, l'une des caractéristiques d'un investisseur rationnel est la capacité à gérer avec calme la volatilité et les fortes fluctuations des prix du marché. Si vous paniquez en raison de la volatilité et abandonnez le marché, vous avez succombé à la myopie de l'aversion aux pertes et vous ne pouvez plus vous considérer comme rationnel. "

La première chose à comprendre est que la rationalité n'est pas la même chose que l'intelligence. Des gens intelligents font des choses stupides.
(...)
Stanovich [un professeur en développement humain et en psychologie appliquée] considère que les humains traitent l'information de façon médiocre. Pour résoudre un problème, dit-il, les gens ont à choisir entre différents mécanismes cognitifs. A une extrémité du spectre de la réflexion existent des mécanismes qui ont une fantastique puissance de raisonnement. Mais cette formidable puissance de raisonnement a un coût. C'est un processus plus lent de réflexion et il requiert une grande concentration. A l'extrémité opposée du spectre de la réflexion sont présents des mécanismes avec une puissance très faible de raisonnement ; ils requièrent peu de concentration et permettent des décisions rapides. Dans l'ensemble, "les humains sont des radins sur le plan cognitif [cognitive misers]" écrit Stanovitch, parce que notre tendance de base est de recourir par défaut aux mécanismes de traitement qui requièrent le moins d'effort de raisonnement, même s'ils sont moins exacts. En un mot, les humains sont des penseurs paresseux ; en conséquence, leurs solutions sont souvent illogiques.

Buffett a souvent dit "Investir est plus facile que vous pensez mais plus dur qu'il n'y paraît.". Quand il parle de "plus facile que vous pensez", il nous rappelle que nous n'avons pas besoin de consacrer des heures sans fin à se soucier de l'économie, de pontifier sur ce qui va se passer sur le marché financier. Le "plus dur qu'il n'y paraît." est son subtil rappel qu'établir de simples ratios comptables (ratios cours/bénéfices, rendements des dividendes, cours/valeur comptable) n'est pas suffisant pour déterminer la valeur, peu importe la facilité de leur calcul. Si vous voulez déterminer la valeur d'une entreprise, vous aurez à appliquer les principes d'investissement que Buffett a soulignés tout au long des années. Mais souvenez-vous, travailler en vous basant sur des règles strictes concernant les entreprises, sur des principes exigeants de management, sur une discipline financière drastique et sur une ligne de conduite sans équivoque vis-à-vis du marché n'est pas la même chose que l'étude de la mécanique quantique. De toutes les manières, cela requiert nécessairement un peu d'effort de votre part et si vous êtes "radin sur le plan cognitif", vous pouvez ne jamais réussir en appliquant la méthode de Warren Buffett.
(...)
Warren Buffett [répondant à une question d'un étudiant voulant savoir comment il a réussi] : “Comment j'en suis arrivé là est plutôt simple dans mon cas. Ce n'est pas une question de Q.I. [quotient intellectuel], je suis sûr que vous serez heureux de l'entendre. L'essentiel c'est la rationalité. Je regarde toujours le Q.I. et le talent comme représentant la puissance en nombre de chevaux d'un moteur, mais la puissance en sortie - l'efficacité avec laquelle le moteur fonctionne - dépend de la rationalité. Beaucoup de gens possèdent des moteurs d'une puissance de 400 chevaux mais n'en tirent qu'une puissance de 100 chevaux de rationalité. Il est beaucoup mieux de disposer d'un moteur de 200 chevaux et de parvenir à exploiter totalement sa puissance de sortie. ”
>> R. Hagstrom

Vaste programme mais enthousiasmant pour ceux qui ont la volonté de réussir leurs investissements dans la durée. Et pas seulement de faire des "coups", par nature ponctuels, hasardeux et souvent dangereux pour leur épargne.

J'espère avoir contribué, même modestement, à la réflexion de celles et ceux qui auront lu ce long exposé et qui en auront apprécié, peut-être, l'intérêt.

Myownway

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5

par bimbo, dimanche 14 février 2016, 08:45 (il y a 3198 jours) @ Myownway

Cher ami Témoin de Jehovah Buffet, nous sommes désormais une poignée un genou en terre devant le Best(iau), encore que la plupart des vieux du jeu - qu'on ne dit plus leur âge -, le connaissait déjà.

On a pas réussi à le joindre pour qu'il nous ponde un portif chaque saison, et pas sûr qu'il se serait mouillé devant l'exercice. :-(

C'est que ce satané JTB est une moulinette à broyer de l'investisseur "value". Aucun des deux Buffet de comptoir aux commandes historiques du machin (Nakamiche et mézigue) ne sont des investisseurs "value" au sens commun où on l'entend et l'espèce de gaz (Labadie) qui écrasa le jeu en 2008 est un "apocalyptiste" (fin du monde et ruine des marchés).

Mais après tout qu'est-ce qu'un investisseur "value" sinon un investisseur tout court, un spéculateur comme vous l'avez si bien dit en début de votre brillant et fourni exposé.

J'ai souvent brocardé (gentiment) Papa Buffet en soulignant que son Berkshire n'avait pas pris une rondelle en onze ans (en monnnaie locale sur la période 2000-2011 de mémoire) et qu'il fallait relativiser tout son génie, de même qu'il faut relativiser les coups de bol qui font qu'on lui aurait mis une branlée dans l'exercice hasardeux de constituer des portifs passifs tels que ceux qu'on trouve ici.

Chacun voit midi à sa porte, et la réussite en matière de gestion de portif est tout de même fortement corrélée aux incertitudes de l'existence. Le pire des comportements serait de déclarer qu'on a la bonne méthode, la suite se chargerait de nous corriger.

WB est le plus représentatif et le plus connu de ceux qui ont réussi, mais avec ses plantades on ferait également quelques beaux articles parce que "le timing a cela de tuant que c'est juste une affaire de temps" (anonyme disparu qu'on sait pas c'est qui).

Enjoy your run et merci pour cet apport ! ;-)

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A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, dimanche 14 février 2016, 14:53 (il y a 3198 jours) @ bimbo

Je me doutais bien que le casseur de Buffet allait réagir. De mon côté, je trouve la prose de Myownway assez comparable à celle des politicards qui causent, qui causent mais qui ne se mouillent jamais.

Pas de transparence dans les choix passés, peut-on croire un jour à une participation de Myownway au JTB? Car ça, c'est du concret et pas du blabla! Surtout que d'après lui, il a le portif juste calibré à 10 valeurs, un modèle en quelque sorte.

--
jean-marie

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5

par Bimbamboum, dimanche 14 février 2016, 20:02 (il y a 3198 jours) @ jmp

Je me doutais bien que le casseur de Buffet allait réagir.

C'est pas commode de casser du buffet. :pompomgirl:

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - 1/1

par Myownway @, jeudi 03 mars 2016, 08:46 (il y a 3180 jours) @ Bimbamboum

Bonjour "Bimbamboum",

Non, << C'est pas commode de casser du buffet >>. Et avec 2 "t", c'est encore plus difficile !
Il a non seulement une santé de fer mais également des principes d'investissement en béton armé.

Merci pour cette touche d'humour et d'esprit.

Myownway

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - 1/1

par Myownway @, jeudi 03 mars 2016, 08:44 (il y a 3180 jours) @ jmp

Bonjour "jmp",

Nos points de vue, comme vous le constaterez à la lecture de ce message, seront difficilement réconciliables. C'est un fait.

Mais quand je vous lis, je comprends aussi de suite que les rapports avec vous ne peuvent qu'être conflictuels.
Être hargneux(se) est inutile, même s'il est symptomatique de notre époque et qu'il semble être pour quelques-un(e)s la source d'une certaine forme de jouissance de court terme.
Même si je le déplore toujours, ce comportement toujours perdant ne m'impressionne guère. C'est même tout le contraire.

Sur le même ton, et concernant votre jeu sans doute très amusant, je pourrais simplement vous répondre avoir quitté il y a longtemps maintenant la cour d'école et que les concours de celui qui pisse le plus loin ne m'intéressent pas.
Mais, étant tolérant de nature, je reconnais à chacun le droit de prendre du plaisir là où il le trouve...

Contrairement à "Bimbo" (voir son post ci-avant) dont les pertinentes remarques largement partagées requièrent un approfondissement de mes réflexions antérieures, je ne peux que regretter le manque de sérieux dans le choix de vos arguments.

A titre d'introduction, je me dois en conséquence de communiquer à nouveau ce passage de mon précédent message "A propos d'invt : Performance 2015" pour relecture, ou à défaut, pour lecture initiale :
<<
N.B. : même si certains d'entre eux ont été mentionnés au cours de mes interventions précédentes, les titres concernés ne seront pas ici désignés d'une part pour des raisons de confidentialité (des achats complémentaires et au moins une cession sont envisagés) et d'autre part pour éviter qu'un lecteur paresseux ne se livre à une reproduction qui pourrait se révéler à terme malheureuse.

Je remarque aussi souvent, à regret, que ceux dont les portefeuilles ont progressé, ou régressé (ces derniers sont en général plus discrets...), ne savent pas l'expliquer. Pourtant de bonne foi, leurs difficultés à convaincre laissent régulièrement leurs interlocuteurs incrédules.

Le fait de réussir et de ne pas savoir pourquoi rend nerveux celui qui n'a pas entrepris la démarche d'analyser ses performances.
Quel intérêt, en dehors du gain financier immédiat (qui se transformera peut-être en perte demain), si aucune conclusion tangible ne peut être tirée ?
Une méthode concrète et indéfectible, c'est ce que nous recherchons tous !

Soit vous ne m'avez pas lu, soit vous n'avez rien compris à ma démarche et à mes motivations !

Au risque de me répéter, il est à mon sens plus intéressant de détailler une méthode et de comprendre les facteurs explicatifs de la performance réalisée pour espérer en tirer de réels enseignements.
Sinon, de quoi s'agit t'il ?
De lister ses titres en portefeuille dont les bons résultats peuvent être dus au seul fait d'avoir détenu les bons titres au bon moment ?
De se congratuler/dénigrer les uns les autres en comparant ses résultats ?
De faire un petit plaisir à son égo, momentanément sur-gonflé, dans le cas d'un score exceptionnel ?
D'abandonner parce que découragé ? (essentiellement en raison de l'absence de principes tangibles et d'une méthode fiable)
Et c'est encore pire quand s'agit de faire étalage d'un portefeuille VIRTUEL !

Pendant des années, Buffett, mon mentor, n'a jamais dévoilé les sociétés qu'il détenait en portefeuille.
Seules des dispositions légales l'y ont contraint même s'il dispose toujours d'un régime dérogatoire lui donnant la possibilité de ne pas révéler ses derniers investissements le temps de les réaliser du montant voulu.
Il ne s'agit là que de bon sens !
Les entreprises dans lesquelles j’investis sont souvent de petites tailles, les échanges portant sur leurs titres tant en volumes qu'en montants journaliers sont régulièrement faibles, rendant les achats et les ventes à des cours intéressants très souvent difficiles.

De plus, même si je ne suis pas Buffett, je ne souhaiterais en aucun cas être copié ou inciter quiconque à investir dans les mêmes sociétés (je le mentionne à la fin de chacun de mes messages quand des noms de sociétés ont été cités), chacun devant assurer son propre travail de recherche et d'analyse et en assumer les conséquences.
Certains trouvent aussi... avantageux, en vantant leurs titres, de "pousser" à l'achat d'autres "investisseurs", facilement tentés parce que trop paresseux (ou incapables) pour faire leurs propres investigations.
Face à la hausse soigneusement "entretenue", auto-réalisée, du titre en question, ils donnent l'illusion à eux-mêmes et aux autres d'être des génies de la finance.
Tout ceci ne peut être que ponctuel et s'ils sont assez malins, ils se retireront avant que leurs sociétés "fétiches" et les FAITS leur donnent tort, laissant leurs "compagnons" de route, trop naïfs ou ignorants, s'échouer lamentablement...
Certains professionnels partagent généreusement leurs récentes sélections de titres qui ont normalement nécessité de nombreuses journées (= coûts) de recherches et d'analyses. Dans quels buts ?
Je ne participe bien évidemment à aucune manœuvre déloyale de ce genre.

J'aime par-dessus tout transmettre ce que d'autres m'ont appris.
Chacun est libre de croire ou de ne pas croire. Quelle importance si le lecteur a trouvé dans ce qu'il a lu quelque chose qui l'a intéressé et qui lui permettra de passer un cap dans son cheminement personnel ?
Il ne me gêne pas de passer à vos yeux pour un vantard et un malhonnête.
Mais je ne suis pas complètement stupide.
Avec entre 50% et 70% (selon les fluctuations du marché) de la totalité de mon patrimoine investis en actions, je ne joue pas, assurément.
Je n'en ai ni le goût, ni l'intérêt, ni le temps. Et je n'en retiens que mieux les leçons !
Même si je prends beaucoup de plaisir, le sujet de l'investissement est pour moi un sujet très sérieux. C'est sans doute ce qui nous distingue.
Et bien sûr, je n'ai de comptes à rendre à personne.

A présent, je vous cite : << je trouve la prose de Myownway assez comparable à celle des politicards qui causent, qui causent mais qui ne se mouillent jamais.
Pas de transparence dans les choix passés >>

A la lecture de votre remarque, les bras m'en sont tombés alors que mon TOUT PREMIER message publié en 2014 sur ce site était intitulé "AST Groupe - Analyse détaillée", un très long exposé analysant cette société en particulier et concluant sur une proposition de valorisation !
Bien sûr, dans le souci d'une totale transparence, j'avais mentionné très clairement ma qualité d'actionnaire de la dite entreprise.
Mieux encore, parmi les près de 8000 "vues" à ce jour, le PREMIER a réagir à ce message n'a été autre qu'un certain... "jmp", réaction qui n'a d'ailleurs rien apporté au sujet, ne faisant référence qu'au jeu déjà cité.... (ce jeu est véritablement une malédiction).

Décidément, après les données erronées publiées par "Bimbo" concernant Berkshire (mais celui-ci a été bien plus prudent dans ses affirmations), les "JTBies" ont en commun de sérieux troubles de la mémoire.
Au cours de différentes interventions, d'autres sociétés ont souvent été citées (peut-être imprudemment) à des fins d'illustration des principes décrits.
Mais il est naturellement hors de question de formaliser une liste complète des titres composant mon portefeuille, bien RÉEL, lui.

A mon tour, c'est avec une certaine impatience que j'attends vos prochaines publications, fruits de recherches personnelles et d'analyses approfondies d'entreprises.
Je lirai alors avec un grand intérêt vos exposés ainsi que les raisonnements et les calculs qui vous auront amené aux valorisations proposées.
Et plus globalement, je suis aussi intéressé à connaître les raisons de vos éventuels succès, de vos échecs et les résultats ainsi obtenus. Dans le monde RÉEL, cela va s'en dire.
Avec les années, avez-vous l'impression de progresser ou de régresser ?
En tant que "politicard qui cause" (mais dont la méthode marche), j'ai personnellement déjà apporté des réponses à chacune de ces questions.
J'attends maintenant les vôtres, celles du "joueur JTB". Parce que jusqu'à présent, je n'ai pas lu grand-chose...

Je vous cite à nouveau : << JTB (...) ça, c'est du concret >>
Le "JeuTheBull" (JTB) du concret ? Vous êtes sérieux ? J'ai d'abord cru à une blague !
Votre tendance à confondre virtuel et réel effraie...
Vous seriez, si j'ai bien compris, à l'origine, et du site "Securibourse" (un club que vous voudriez sélect et dont vous seriez le gardien ?) et d'un jeu qui apparaît être la pierre angulaire du site.
En tant que "Grand Ordonnateur" (ou "ordinateur" ?), ceci pourrait alors expliquer votre idée fixe...

En me basant sur quelques messages, certains participants à ce forum semblent tellement hantés, peut-être même tourmentés, par le "JTB", qu'ils ne voient plus que ce jeu, ne raisonnent plus qu'à travers ce jeu !
Comme enfermés dans une machination infernale de laquelle ils ne semblent plus pouvoir s'extraire.
Suivant celle des "Buffettiens", quelle est donc cette secte dont les adeptes semblent tout aussi illuminés ?
Quels sont les facteurs expliquant cette irrésistible dépendance, tout comme à une drogue ?
Quels en sont les apports en dehors de vouer aux gémonies les supposés perdants, de se flatter de scores VIRTUELS respectables ou extraordinaires (et pour cause !) et d'encenser son créateur ?

Je m'interroge encore.
Quid des engagements (en termes de titres et en montants) et des résultats des participants dans la VRAIE vie ?
Où donc sont expliqués, de manière claire pour le lecteur profane, les principes et les démarches adoptés ?
Où sont les idées qui guideront avec assurance l'investisseur débutant ?
C'est cela qui devrait intéresser le lecteur désireux de progresser !
Mais est-ce seulement le but ?

Un jeu reste un jeu, il peut être amusant et distrayant, il est sans impact sur les marchés et sur son patrimoine.
Dans ce contexte, la psychologie des participants n'est évidemment pas la même.
Au cours d'un jeu, une panique des marchés ou une baisse brutale de 30% de la valorisation d'un de ses titres n'effraie pas le joueur qui peut maintenir, sans s'inquiéter, ses positions.
Dans un jeu, il est facile de tout miser sur 10 "biotechs" (avec une probabilité d'1 très fort succès à terme sur 10 ?) ou sur quelques sociétés confidentielles plus ou moins obscures.
Le joueur virtuel n'a rien à perdre, il peut TOUT risquer puisque la notion de RISQUE, qui intervient pour ma part en tête de liste (N°1) de mes préoccupations, n'existe pas pour lui.
Et, comme au casino, il rafle la mise si d'aventure la suite lui est favorable.
Il y aurait encore beaucoup à dire...
En bref (pour une fois), rien de concret, tout n'est qu'illusion. Ou bien il faudra (avec moult détails !) m'expliquer.
Il en va assurément autrement quand l'essentiel de son patrimoine est engagé.

Personnellement, je me fiche TOTALEMENT des résultats des autres (et je reste correct dans le choix de mes mots).
Au mieux, si untel est un ami et que sa performance est de +50% ou de -50%, me réjouirais-je ou compatirais-je.
Ce qui m'intéresse avant tout, c'est de savoir le pourquoi, le comment, quelles sont les idées, quels sont les raisonnements qui l'ont mené au succès ou à l'échec ?
Je veux apprendre de l'histoire (il est bien plus profitable d'apprendre des erreurs des autres et aussi de leurs succès) avant de m'engager sur l'avenir.
Le reste est pour moi sans aucun avantage.

Si je suis intervenu sur "Securibourse", c'était suite à l'impossibilité de publier mon 1er message ("AST Groupe - Analyse détaillée") sur "Boursorama".
Ensuite, au regard de l'organisation du site par sujet, de sa facilité d’utilisation et d'une limitation raisonnable de la longueur des posts (un avantage décisif !), j'ai eu envie de partager et de défendre avec conviction, tout comme mon mentor le fait avec beaucoup de distinction, des principes d'investissement.
Et, contrairement aux (quasi ?) certitudes de "Bimbo", je sais, pour l'expérimenter, qu'une méthode existe pour obtenir des résultats supérieurs aux indices sur longue durée.
En revanche, je sais aussi qu'elle n'est pas un gage absolu de succès pour tous (voir les raisons décrites dans "A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ?").

Mais loin de moi la volonté de vous vexer (de vous gêner ?) et de déroger aux règles implicites du site.
Vous pouvez m'inscrire au "JTB" avec 1 seul titre en portefeuille, "AST Groupe", le seul dont j'ai ici présenté pleinement les raisons de mon investissement.
Faire figurer d'autres titres dans une liste "JTB", sans données précises et analyses complètes (que je n'aurais pas le temps de fournir), ne serait que du blabla inutile. Je pense que vous serez au moins d'accord sur ce point.
Veuillez au passage me créditer d'une performance de +30% (dividendes inclus) sur 2015, pas très éloignée de la performance globale de mon portefeuille telle que précédemment indiquée. Et de +6% à ce jour sur 2016.
Même s'il ne s'agit pas là, de loin, de mon meilleur investissement - je le considère, jusqu'à maintenant, plutôt comme un cuisant échec alors que sur la même période de temps les valorisations de concurrents cotés, également analysés, ont doublé voire triplé (bien sûr, j'ai depuis étudié et compris le pourquoi !) - et qu'il n'offre pas toutes les garanties requises (que de mauvaises surprises depuis mon message initial !), je reste malgré tout confiant pour les années à venir et demande à être jugé sur ce seul résultat.

Quant au nombre idéal de lignes d'un "portif", la réponse figure dans l'article écrit par Buffett repris dans le message "A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ?".


Pour conclure, pour avoir bien observé et lu, je crois véritablement que pour la plupart des gens la bourse est un... jeu. Un "bon" point pour vous, en quelque sorte.
Tous se plaignent à longueur de forum du "casino" dont ils sont parmi les membres les plus actifs.
Pas ou de très succinctes analyses (1 ou 2 arguments, ne retenant le plus souvent que le positif - quid du "downside", du négatif ? -, quelques ratios qui n'ont la plupart du temps que peu de sens, aucune connaissance comptable, seuls semblent compter le "feeling" des participants et être dans la tendance du marché.
C'est une autre approche qui peut se défendre, ça peut marcher ponctuellement mais dans la durée, pour l'écrasante majorité des joueurs, c'est une perte nette.
Et dans tous les cas, je suis absolument convaincu que les investisseurs qui réussissent sur une longue période, même ceux qui spéculent, ont à leur disposition des principes et une méthode bien définis.
Considérer ces derniers comme du <<blabla de politicien>>, c'est se fourvoyer gravement. Puissiez-vous un jour prochain en prendre pleinement conscience !

Comme le disent très bien Stanovich et Kahneman, réfléchir a un coût et peu nombreux sont ceux à consentir cet effort.
D'autres ont souligné un gros travail à faire sur soi-même : éradiquer les émotions (l'envie, la cupidité, la peur, etc...) et développer des qualités personnelles (la rationalité, la patience, l'indépendance d'esprit, l'humilité, la discrétion, l'honnêteté, ...) en font partie.
Ceux qui prennent ce chemin, sans même parler des gains financiers possibles, vivront assurément mieux.
Si, pour votre part, vous n'avez retenu de mon long exposé qu'une ligne, ou peut-être même qu'un chiffre, c'est pour ces derniers que j'interviens sur ce forum.

L'intérêt de votre intervention a été de donner un exemple concret de ce que Buffett a décrit en 1984 (voir message "A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ?"). Extrait :
<< une information complémentaire ici : il me semble étrange que l'idée d'acheter des billets d'un dollar pour 40 centimes fasse immédiatement sens pour les gens ou ça ne le fait pas du tout. Cela ressemble à une inoculation. Si cette idée ne saisit pas une personne dans l'instant, j'ai découvert que vous pouvez lui parler pendant des années et lui montrer les performances réalisées, cela ne fait aucune différence. Ils semblent ne pas être en capacité de s'approprier le concept, aussi simple qu'il soit. Un camarade comme Rick Guerin, qui n'a aucune formation officielle en entreprise (en matière de "business"), comprend immédiatement l'approche par la valeur de l'investissement et il la met en application dans les cinq minutes. Je n'ai jamais vu quiconque qui soit devenu graduellement un converti sur une période de dix ans à cette approche. Cela ne semble pas être une question de QI [quotient intellectuel] ou de formation universitaire. La reconnaissance est instantanée ou rien.>>

Il a également ajouté ceci :
"Pour conclure, ceux aux préoccupations plus commerciales d'entre vous peuvent s'interroger sur la raison pour laquelle j'écris cet article. Ajouter plusieurs convertis à l'approche par la valeur réduira forcément l'écart entre le cours et la valeur. Je peux seulement vous dire que le secret a été exposé durant 50 ans, depuis que Ben Graham and Dave Dodd ont écrit "Security Analysis", pourtant je n'ai vu aucune tendance en faveur de l'investissement dans la valeur durant les 35 ans que je l'ai pratiquée. Il est probable que cela continue de la même façon. Les bateaux navigueront autour du monde mais l'Association [des amis] de la Terre Plate continueront de proliférer. De larges écarts entre cours et valeur perdureront sur le marché, et ceux qui auront lu leur Graham & Dodd continueront de prospérer."
Les faits, plus de 30 ans après, donnent encore une fois raison à Buffett !

Et je retiendrai plus particulièrement ces propos, qui prennent ici tout leur sens, de C. Munger, le partenaire de Buffett :
<< I think we're both very intellectually curious. We both kind of like competing in games. And I think we both love ideas. And I like to ask Warren what he wants to be remembered as, and he says a teacher. Who else in America who is a CEO says he wants to be remembered as a teacher ? I like it. >>
-> Traduction : "Je crois que nous sommes tous deux très curieux sur le plan intellectuel. Nous aimons tous les deux les jeux de compétition [ceux du monde RÉEL !]. Et je pense que nous aimons les idées. Et j'aime demander à Warren à quel titre il aimerait qu'on se souviennent de lui, et il répond "comme d'un professeur". Qui d'autre en Amérique, qui est directeur général dit qu'il veut qu'on se souvienne de lui comme d'un professeur ? J'aime ça. "
Tout est là, il n'y a rien à ajouter.

En définitive, si je vous ai bien compris, ceux qui défendent une méthode d'investissement distincte de la vôtre (vraisemblablement puisque je n'en ai pas connaissance), agissent différemment de vous et perturbent vos habitudes vous dérangent.
En tant qu'administrateur de ce site, peut-être serez-vous aussi tenté d'effacer ce message ?
Investir avec succès exige pourtant davantage de sérénité.

Myownway

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A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - 1/1

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, jeudi 03 mars 2016, 14:21 (il y a 3180 jours) @ Myownway

Bonjour Myownway,

Je vais essayer d'être aussi bref que vous êtes long. Je suis un scientifique et les faits priment les discours.

[...]Décidément, après les données erronées publiées par "Bimbo" concernant Berkshire (mais celui-ci a été bien plus prudent dans ses affirmations), les "JTBies" ont en commun de sérieux troubles de la mémoire.

D'après le JTB, le cours de Berkshire au 30/11/2011 était 118500$US. Le cours que vous indiquez "30/11/2011 : 114 755 $ (cours de clôture)" est celui du 30/12/2011 mais c'est peut-être dû à une faute de frappe.

[...]
A mon tour, c'est avec une certaine impatience que j'attends vos prochaines publications, fruits de recherches personnelles et d'analyses approfondies d'entreprises.
Je lirai alors avec un grand intérêt vos exposés ainsi que les raisonnements et les calculs qui vous auront amené aux valorisations proposées.

Vous allez être déçu, je ne fais jamais de calculs de valorisation.

[...]
Le "JeuTheBull" (JTB) du concret ? Vous êtes sérieux ? J'ai d'abord cru à une blague !
Votre tendance à confondre virtuel et réel effraie...
Vous seriez, si j'ai bien compris, à l'origine, et du site "Securibourse" (un club que vous voudriez sélect et dont vous seriez le gardien ?) et d'un jeu qui apparaît être la pierre angulaire du site.
En tant que "Grand Ordonnateur" (ou "ordinateur" ?), ceci pourrait alors expliquer votre idée fixe...

Je vais encore vous décevoir: je ne suis ni à l'origine de ce site, ni à l'origine du jeu. Je suis juste l'informaticien de service.

[...]
Quid des engagements (en termes de titres et en montants) et des résultats des participants dans la VRAIE vie ?

Pour info, mes résultats boursiers sont à peu près les mêmes que ceux du jeu pour la simple raison que les 7 ou 8 premières valeurs de mon PEA sont les 7 ou 8 premières valeurs de mon portefeuille JTB. Les 2 ou 3 qui restent font partie de mon PEA et du JTB sachant que mon PEA comprend une vingtaine de valeurs. Ce n'est pas parce que certains font des portefeuilles virtuels au jeu que tout le monde le fait.

Où donc sont expliqués, de manière claire pour le lecteur profane, les principes et les démarches adoptés ?
Où sont les idées qui guideront avec assurance l'investisseur débutant ?
C'est cela qui devrait intéresser le lecteur désireux de progresser !
Mais est-ce seulement le but ?

Je ne suis pas un professeur et mes résultats ne me permettent pas d'être un modèle.

[...]
Un jeu reste un jeu, il peut être amusant et distrayant, il est sans impact sur les marchés et sur son patrimoine.
Dans ce contexte, la psychologie des participants n'est évidemment pas la même.
Au cours d'un jeu, une panique des marchés ou une baisse brutale de 30% de la valorisation d'un de ses titres n'effraie pas le joueur qui peut maintenir, sans s'inquiéter, ses positions.
Dans un jeu, il est facile de tout miser sur 10 "biotechs" (avec une probabilité d'1 très fort succès à terme sur 10 ?) ou sur quelques sociétés confidentielles plus ou moins obscures.
Le joueur virtuel n'a rien à perdre, il peut TOUT risquer puisque la notion de RISQUE, qui intervient pour ma part en tête de liste (N°1) de mes préoccupations, n'existe pas pour lui.
Et, comme au casino, il rafle la mise si d'aventure la suite lui est favorable.
Il y aurait encore beaucoup à dire...
En bref (pour une fois), rien de concret, tout n'est qu'illusion. Ou bien il faudra (avec moult détails !) m'expliquer.
Il en va assurément autrement quand l'essentiel de son patrimoine est engagé.

C'est certainement possible de composer un portefeuille JTB qui gagne une année. Sur la durée, c'est-à-dire plusieurs années, c'est totalement exclu. Le classement important de ce jeu, c'est celui sur plusieurs années.

[...]
Mais loin de moi la volonté de vous vexer (de vous gêner ?) et de déroger aux règles implicites du site.
Vous pouvez m'inscrire au "JTB" avec 1 seul titre en portefeuille, "AST Groupe", le seul dont j'ai ici présenté pleinement les raisons de mon investissement.

Commencez par lire les règles du jeu. Il faut dix titres.

Faire figurer d'autres titres dans une liste "JTB", sans données précises et analyses complètes (que je n'aurais pas le temps de fournir), ne serait que du blabla inutile. Je pense que vous serez au moins d'accord sur ce point.
Veuillez au passage me créditer d'une performance de +30% (dividendes inclus) sur 2015, pas très éloignée de la performance globale de mon portefeuille telle que précédemment indiquée. Et de +6% à ce jour sur 2016.

Les dividendes ne sont pas pris en compte. Et il faut dix titres, je le répète.

Même s'il ne s'agit pas là, de loin, de mon meilleur investissement - je le considère, jusqu'à maintenant, plutôt comme un cuisant échec alors que sur la même période de temps les valorisations de concurrents cotés, également analysés, ont doublé voire triplé (bien sûr, j'ai depuis étudié et compris le pourquoi !) - et qu'il n'offre pas toutes les garanties requises (que de mauvaises surprises depuis mon message initial !), je reste malgré tout confiant pour les années à venir et demande à être jugé sur ce seul résultat.

Si vous y tenez ;-)

[...]
Pour conclure, pour avoir bien observé et lu, je crois véritablement que pour la plupart des gens la bourse est un... jeu. Un "bon" point pour vous, en quelque sorte.

Je ne vous le fais pas dire.

[...]
En définitive, si je vous ai bien compris, ceux qui défendent une méthode d'investissement distincte de la vôtre (vraisemblablement puisque je n'en ai pas connaissance), agissent différemment de vous et perturbent vos habitudes vous dérangent.
En tant qu'administrateur de ce site, peut-être serez-vous aussi tenté d'effacer ce message ?
Investir avec succès exige pourtant davantage de sérénité.

Je n'efface jamais de messages, sauf ceux des spammeurs mais je ne classe pas les vôtres dans cette catégorie. Et je laisse s'exprimer tous ceux qui veulent exposer leur méthode d'investissement, aussi rasoir qu'elle puisse être.

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jean-marie

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - (1/2)

par Myownway @, mercredi 02 mars 2016, 22:48 (il y a 3180 jours) @ bimbo

Bonjour "Bimbo",

Merci pour vos aimables commentaires.
J'ai également apprécié le style enjoué de votre écriture, l'esprit dont vous faites preuve et le partage de vos idées.
Cependant, malgré l'expérience et la sagesse que je devine sous votre plume, j'ai relevé des inexactitudes dans vos propos et des croyances qui me semblent erronées.

Je suis effectivement, vous l'avez bien compris, un adepte de Buffett et de quelques autres. Là-dessus, aucune erreur possible.
Concernant Buffett en particulier, si je ne suis pas un expert en "Buffettologie", je connais très bien mon sujet.
Depuis maintenant un peu plus de 10 années, dans ma démarche d'amélioration continue de mes compétences d'investisseur, j'ai pour habitude de prendre des notes lors de toutes les interventions (orales ou écrites) de mon "mentor", que ce soit celles régulières sur CNBC ou à partir des vidéos présentes sur YouTube, des articles sur le site GuruFocus.com, de ceux publiés par Forbes et Fortune Magazine et de bien d'autres sources encore.

Suite à une de mes interventions sur Boursorama, un "haineux" (une espèce assez répandue sur l'ensemble des forums) m'avait qualifié de "Buffett français". Pouvait-il me faire plus beau compliment ?
Même si je ne suis qu'un élève, les raisons de mon ralliement à Buffett sont évidentes.
Tout en répondant point par point aux réflexions de votre exposé, laissez-moi vous le démontrer de la manière la plus constructive et probante possible.

* Je vous cite : << On a pas réussi à le joindre pour qu'il nous ponde un portif chaque saison. >>
Buffett a pourtant déjà répondu à cette question ! Et à celle, que vous suggérez en filigrane, des performances qu'il lui serait alors possible d'attendre dans des conditions réelles de marché (une traduction en français suit le texte original) :

<< In a Q&A session with students from the University of Kansas in 2005, Buffett gave a rare specific answer to this question.

Question: According to a BusinessWeek report published in 1999, you were quoted as saying “It's a huge structural advantage not to have a lot of money. I think I could make you 50% a year on $1 million. No, I know I could. I guarantee that.” First, would you say the same thing today? Second, since that statement infers that you would invest in smaller companies, other than investing in small caps, what else would you do differently?

Buffett: Yes, I would still say the same thing today. In fact, we are still earning those types of returns on some of our smaller investments. The best decade was the 1950s; I was earning 50% plus returns with small amounts of capital. I could do the same thing today with smaller amounts.
It would perhaps even be easier to make that much money in today's environment because information is easier to access.

The answer is still yes today that you can still earn extraordinary returns on smaller amounts of capital. For example, I wouldn't have had to buy issue after issue of different high yield bonds. Having a lot of money to invest forced Berkshire (NYSE:BRK.A)(NYSE:BRK.B) to buy those that were less attractive. With less capital, I could have put all my money into the most attractive issues and really creamed it.

I know more about business and investing today, but my returns have continued to decline since the '50s. Money gets to be an anchor on performance. At Berkshire's size, there would be no more than 200 common stocks in the world that we could invest in if we were running a mutual fund or some other kind of investment business.>>

-> Traduction : "Au cours d'une session de questions/réponses avec les étudiants de l'Université du Kansas en 2005, Buffett a donné une réponse rare et précise à cette question.

Question : selon un compte rendu de "BusinessWeek" publié en 1999, vous étiez cité comme suit "C'est un énorme avantage structurel de ne pas avoir beaucoup d'argent. Je pense que je pourrais vous faire 50% par an avec 1 million de dollar. Non, je sais que je pourrais. Je le garantis." Premièrement, diriez-vous la même chose aujourd'hui ? Deuxièmement, puisque ce propos suggère que vous investisseriez dans des sociétés plus petites, à part investir dans des petites capitalisations, que feriez-vous d'autre différemment ?

Buffett : oui, je dirais encore la même chose aujourd'hui. En fait, nous gagnons toujours ces niveaux de rendement sur quelques-uns de nos petits investissements. La meilleure décennie était les années 50; je gagnais 50% et plus de rendement avec des petites sommes en capital. Je pourrais faire la même chose aujourd'hui avec de plus petits montants. Ça pourrait peut-être même être plus facile pour faire autant d'argent dans l'environnement actuel parce qu'il est plus facile d'accéder à l'information.

La réponse est aujourd'hui toujours oui que vous pouvez encore gagner des rendements extraordinaires sur des plus petits montants en capital. Par exemple, je n'aurais pas eu à acheter émission après émission différentes obligations à haut rendement. Avoir beaucoup d'argent à investir a forcé Berkshire [la holding que gère Buffett] à acheter ces dernières qui étaient moins intéressantes. Avec moins de capital, j’aurais pu mettre tout mon argent dans les émissions les plus attractives et faire véritablement un paquet d'argent là-dessus.

J'en sais davantage aujourd'hui à propos des entreprises et de l'investissement, mais mes rendements n'ont cessé de décliner depuis les années 50. L'argent finit par agir comme une ancre sur la performance. Compte tenu de la taille de Berkshire, il pourrait n'y avoir pas plus de 200 actions ordinaires dans le monde dans lesquelles nous pourrions investir si nous gérions un fonds commun de placement ou un autre genre de produit d'investissement."

Bien sûr, certains mauvais coucheurs argueront du fait qu'il n'a pas apporté la preuve de ce qu'il avance. Compte tenu de ses performances passées, de la prudence légendaire dont il a toujours fait preuve dans ses propos et du fait qu'il est unanimement reconnu pour sa grande humilité (il n'a de toute évidence pas besoin de se vanter !), j'aurais tendance à lui accorder une confiance totale !

Vous avez ensuite abordé la distinction entre l'investisseur et le spéculateur, qui sont pour moi, contrairement à votre affirmation, deux activités distinctes (je me suis peut-être mal exprimé), comme le souligne Buffett lui-même :
<< The Financial Crisis Inquiry Commission interviewed W. Buffett about the difference between investment and speculation : ''I look at it in terms of the intent of the person engaging in the transaction. An investment operation, and that’s not the way Graham defines it in his book, but an investment operation in my view is one where you look to the asset itself to determine your decision to lay out some money now to get some more money back later on. Speculation, I would define, as much more focused on the price action of the stock. And I say the real test of what you’re doing is whether you care whether the markets are open. I’m looking to the business, Coca-Cola or whatever it may be to produce returns for me in the future from the business. Now if I care whether the stock market is open tomorrow then I say to some extent I’m speculating because I’m thinking about whether the price is going to up tomorrow or not.>>

-> Traduction : " La Commission d'enquête sur la crise financière [de 2008] a interviewé W. Buffett sur la différence entre investissement et spéculation : ' je considère celle-ci en termes d'intention de la personne qui s'engage dans la transaction. Une opération d'investissement, et ce n'est pas de cette façon que Graham la définit dans son livre, mais une opération d'investissement de mon point de vue est celle où vous considérez l'actif en lui-même pour déterminer votre décision de mettre de l'argent maintenant afin d'en tirer davantage d'argent plus tard. La spéculation, je la définirais comme beaucoup plus focalisée sur le cours de l'action. Et pour moi le véritable test de ce que vous êtes en train de faire, c'est si vous vous souciez de l'ouverture des marchés. Je compte sur l'entreprise, Coca-Cola ou n'importe quelle autre, pour produire à partir de son activité le rendement que j'attends dans l'avenir. A présent si je me soucie de l'ouverture du marché demain, alors je considère que dans une certaine mesure je spécule parce que je me mets à réfléchir pour savoir si le cours sera en hausse demain ou pas.' "

Il a ajouté lors d'une autre intervention ceci :
<< If you instead focus on the prospective price change of a contemplated purchase, you are speculating. There is nothing improper about that. I know, however, that I am unable to speculate successfully, and I am skeptical of those who claim sustained success at doing so. Half of all coin-flippers will win their first toss; none of those winners has an expectation of profit if he continues to play the game. And the fact that a given asset has appreciated in the recent past is never a reason to buy it. >>

-> Traduction :" Si, au lieu de cela, vous vous focalisez sur le changement potentiel du cours d'un achat envisagé, vous êtes en train de spéculer. Il n'y a rien de mal à ce sujet. Je sais, cependant, que je suis incapable de spéculer avec succès, et je suis sceptique de ceux qui revendiquent un succès prolongé en le faisant. La moitié de tous les lanceurs de pièce gagneront leur premier lancer ; aucun de ces vainqueurs n'a une espérance de gain s'il continue de jouer à ce jeu. Et le fait qu'un actif donné s'est apprécié dans un passé récent n'est jamais une raison de l'acheter."

* Je vous cite : << son Berkshire n'avait pas pris une rondelle en onze ans (en monnnaie locale sur la période 2000-2011 de mémoire) >>

Il est prudent, quelque soit le domaine abordé, et quasi vital concernant l'investissement, de vérifier toutes ses données. Notamment avant de publier un commentaire.
Sinon, de quoi parle t'on ? De chiffres inventés, de faits inexacts, de fausses impressions ?
Pour quelles conclusions ? Qui pourraient finir comme autant de vérités dans nos esprits !
Heureusement (?...), vous avez eu la sagesse d'ajouter << de mémoire >>...
Ci-dessous, la réalité des faits sur la période citée en termes de cours de l'action "A" de Berkshire Hathaway Inc. :

Cours du titre Berkshire Hathaway Inc. (BRK-A) cotée sur le NYSE en USD :
03/01/2000 : 54 800 $ (cours de clôture)
10/03/2000 : 40 800 $ (cours le plus bas)
30/11/2011 : 114 755 $ (cours de clôture)
08/12/2014 : 229374 $ (cours le plus haut)
31/12/2015 : 197 800 $ (cours de clôture)

Cours donc multiplié par légèrement plus de 2 en 11 ans, les dates que vous citez, et par près de 6 entre le cours le plus bas et le cours le plus haut depuis début 2000 à fin 2015.
Pas mal, non, compte tenu des contraintes (plusieurs dizaines de milliards de dollars à investir chaque année) dont Buffett s'est fait l'écho ci-avant ?

Il convient également de ne pas sombrer dans un travers bien connu de certains gestionnaires qui, de façon "étonnante", annoncent les résultats de leurs fonds en comparant la valorisation du jour avec des dates soigneusement choisies (comme le 09 mars 2009, par exemple - le plus bas du marché de ces dernières années). C'est pourquoi j'ai élargi ci-dessus quelque peu mes recherches.
Ne pas oublier que ceux qui ont investi quelques milliers de dollars aux côtés de Buffett depuis le début, voire même en cours de route, sont aujourd'hui multi millionnaires.

* Je vous cite : <<...qu'il fallait relativiser tout son génie, de même qu'il faut relativiser les coups de bol qui font qu'on lui aurait mis une branlée dans l'exercice hasardeux de constituer des portifs passifs tels que ceux qu'on trouve ici.>>

Pour mémoire ou pour information, W. Buffett est à la tête de Berkshire Hathaway, un conglomérat doublé d'une holding, 5ème entreprise mondiale (selon Forbes 2015 - dans les 15 premières selon d'autres classements et les indicateurs choisis), 211 Mds de dollars de chiffres d'affaires, 24 Mds de dollars de bénéfice et 400 000 employés en 2015 (source : rapport annuel 2015 Berkshire Hathaway Inc.)
A titre Personnel, Buffett possède une fortune aux alentours de 60/70 Mds de dollars (dont il a fait don à des fondations). A ce titre, il figure depuis longtemps déjà entre la 1ère et la 4ème place (selon les fluctuations des marchés) des plus grosses fortunes mondiales (il est encore 3ème avec 60 Mds selon Forbes 2016).

Vous vous apercevrez sûrement, parce que vous êtes honnête, du décalage entre vos propos et la réalité.
Le parcours de Buffett est tout simplement exceptionnel et unique dans le domaine de l'investissement (ses comparables sont des "industriels" : B. Gates, A. Ortega, ...).
A ce niveau-là, il ne s'agit pas de "coups de bol" et de "portifs passifs" de joueurs en mal d'adrénaline et de reconnaissance dans un monde virtualisé. Mais d'un monde bien réel ! (voir également ma réponse à "jmp" à ce sujet)

* Je vous cite : << la réussite en matière de gestion de portif est tout de même fortement corrélée aux incertitudes de l'existence. Le pire des comportements serait de déclarer qu'on a la bonne méthode, la suite se chargerait de nous corriger. >>

Peut-être aurais-je dû introduire "A propos d'investissement" par ce fameux article "The Superinvestors of Graham-and-Doddsville" (Les supers investisseurs de Graham-and-Doddsville).
Basé sur un discours de Buffett en 1984 qui répliquait aux tenants de la théorie de l'efficience des marchés, il m'apparait comme une bonne réponse à vos, selon moi, fausses certitudes.

Si la fantastique réussite de Buffett n'était basée que sur un facteur chance, la force de celle-ci aurait été absolument prodigieuse ! Heureusement, il n'en est rien.
Même si je ne nie pas son concours et son importance relative dans la durée, surtout pour le débutant ou pour celui qui ne procède pas à travers une méthode rigoureuse (il est possible de bien faire sur 1 an et plus, mais pas au-delà de quelques années).
Avant de devenir adepte de Buffett (et des autres), j'ai parfaitement étudié leurs parcours dans les moindres détails. Cliquez sur le lien et lisez ce texte (en anglais si possible), c'est édifiant (surtout la conclusion reproduite ci-après en français) !
Bien entendu, toutes les données affichées ont été dûment auditées...

http://www8.gsb.columbia.edu/alumni/news/superinvestors

Une version française, pas entièrement satisfaisante mais qui a le mérite d'exister, est proposée ici (le plus amusant, ce sont les pubs [blasphématoires !] pour des ouvrages de... trading qui apparaissent à chaque connexion...) :
https://www.cafedelabourse.com/dossiers/article/les-super-investisseurs-de-graham-and-d...

Je vous en propose un résumé ainsi que les principaux extraits :

[pour information : Benjamin Graham, qui a été le professeur (à la Columbia University) et le mentor de Buffett ainsi que son employeur durant une courte durée, a rédigé avec David Dodd en 1934, suite à la débâcle de 1929, un ouvrage qui a marqué son époque (et bien au-delà) "Security Analysis" (L'analyse des valeurs mobilières).
Ce dernier étant complexe, en plus d'être volumineux, et plutôt réservé aux "experts", B. Graham en a ensuite popularisé les idées essentielles à travers son livre "The intelligent investor" (l'investisseur intelligent), d'une lecture plaisante et largement accessible à tout un chacun.]

Résumé :
Comment se fait-il, alors que les enseignements de certains théoriciens très largement suivis (dans le monde professionnel, dans les universités) affirment que c'est impossible, qu'un groupe restreint d'investisseurs obtienne des résultats supérieurs à la moyenne sur longue période ? Surtout quand les recherches montrent que ces "supers investisseurs" aux résultats incroyables viennent tous de "Graham-and-Doddsville" !
De fait, qu'ils aient suivi les enseignements d'une "business school", des études scientifiques (ou autres) ou pas d'études du tout (!!), tous ces investisseurs exceptionnels ont intégré, à un moment ou à un autre, les cours de Graham ou de Dodd. Qui peut alors encore parler de heureux hasard ?!

Extraits :
<< Is the Graham and Dodd "look for values with a significant margin of safety relative to prices" approach to security analysis out of date? Many of the professors who write textbooks today say yes. They argue that the stock market is efficient; that is, that stock prices reflect everything that is known about a company's prospects and about the state of the economy. There are no undervalued stocks, these theorists argue, because there are smart security analysts who utilize all available information to ensure unfailingly appropriate prices. Investors who seem to beat the market year after year are just lucky.(...)

Well, maybe. But I want to present to you a group of investors who have, year in and year out, beaten the Standard & Poor's 500 stock index. The hypothesis that they do this by pure chance is at least worth examining. Crucial to this examination is the fact that these winners were all well known to me and pre-identified as superior investors >>

-> Traduction : "Est-ce que l'approche de Graham et Dodd de la recherche de valeurs avec une marge de sécurité significative relative au prix dans le domaine de l'analyse de titres est dépassée ? Beaucoup de professeurs qui écrivent des manuels aujourd'hui disent que oui. Ils arguent que le marché financier est efficient ; c'est à dire, que les cours des actions reflètent tout ce qui est su à propos des perspectives d'une entreprise et à propos de l'état de l'économie. Il n'y a pas d'actions sous-évaluées, argumentent ces théoriciens, parce qu'il y a des analystes financiers intelligents qui utilisent toute l'information disponible pour assurer de manière infaillible des prix adéquats. Les investisseurs qui semblent battre le marché année après année ont juste de la chance.(...)

Bien, peut-être. Mais je veux vous présenter un groupe d'investisseurs qui ont, année après année, battu l'indice Standard & Poor's 500. L'hypothèse qu'ils fassent cela par pure chance vaut au moins la peine d'être examiné. Un point crucial à cette vérification est le fait que ces gagnants me sont tous familiers et pré-identifiés comme des investisseurs supérieurs.>>

<< In this group of successful investors that I want to consider, there has been a common intellectual patriarch, Ben Graham. But the children who left the house of this intellectual patriarch have called their "flips" in very different ways. They have gone to different places and bought and sold different stocks and companies, yet they have had a combined record that simply cannot be explained by the fact that they are all calling flips identically because a leader is signaling the calls for them to make. The patriarch has merely set forth the intellectual theory for making coin-calling decisions, but each student has decided on his own manner of applying the theory.>>

-> Traduction : "Dans ce groupe d'investisseurs performants que je souhaite étudier, il y a eu un patriarche intellectuel commun, Ben Graham. Mais les enfants qui ont quitté la maison de ce patriarche intellectuel ont fait leurs propres choix de bien des manières différentes. Ils sont allés à des endroits différents, acheté et vendu des actions et des sociétés différentes, pourtant ils ont eu des performances cumulées qui ne peuvent pas s'expliquer par le simple fait qu'ils procèderaient tous à des choix identiques parce qu'un leader leur signifierait les choix qu'ils doivent faire. Le patriarche a seulement établi la théorie intellectuelle pour prendre les décisions adéquates, mais chaque étudiant a décidé de sa propre façon d'appliquer la théorie."

<<One sidelight here: it is extraordinary to me that the idea of buying dollar bills for 40 cents takes immediately to people or it doesn't take at all. It's like an inoculation. If it doesn't grab a person right away, I find that you can talk to him for years and show him records, and it doesn't make any difference. They just don't seem able to grasp the concept, simple as it is. A fellow like Rick Guerin, who had no formal education in business, understands immediately the value approach to investing and he's applying it five minutes later. I've never seen anyone who became a gradual convert over a ten-year period to this approach. It doesn't seem to be a matter of IQ or academic training. It's instant recognition, or it is nothing.>>

-> Traduction : "une information complémentaire ici : il me semble étrange que l'idée d'acheter des billets d'un dollar pour 40 centimes fait immédiatement sens pour les gens ou ça ne le fait pas du tout. Cela ressemble à une inoculation. Si cette idée ne saisit pas une personne dans l'instant, j'ai découvert que vous pouvez lui parler pendant des années et lui montrer les performances réalisées, cela ne fait aucune différence. Ils semblent ne pas être en capacité de s'approprier le concept, aussi simple qu'il soit. Un camarade comme Rick Guerin, qui n'a aucune formation officielle en entreprise (en matière de "business"), comprend immédiatement l'approche par la valeur de l'investissement et il la met en application dans les cinq minutes. Je n'ai jamais vu quiconque qui soit devenu graduellement un converti sur une période de dix ans à cette approche. Cela ne semble pas être une question de QI [quotient intellectuel] ou de formation universitaire. La reconnaissance est instantanée ou rien."

<< In conclusion, some of the more commercially minded among you may wonder why I am writing this article. Adding many converts to the value approach will perforce narrow the spreads between price and value. I can only tell you that the secret has been out for 50 years, ever since Ben Graham and Dave Dodd wrote Security Analysis, yet I have seen no trend toward value investing in the 35 years that I've practiced it. There seems to be some perverse human characteristic that likes to make easy things difficult. The academic world, if anything, has actually backed away from the teaching of value investing over the last 30 years. It's likely to continue that way. Ships will sail around the world but the Flat Earth Society will flourish. There will continue to be wide discrepancies between price and value in the marketplace, and those who read their Graham & Dodd will continue to prosper. >>

-> Traduction : "Pour conclure, ceux aux préoccupations plus commerciales d'entre vous peuvent s'interroger sur la raison pour laquelle j'écris cet article. Ajouter plusieurs convertis à l'approche par la valeur réduira forcément l'écart entre le cours et la valeur. Je peux seulement vous dire que le secret a été exposé durant 50 ans, depuis que Ben Graham and Dave Dodd ont écrit "Security Analysis", pourtant je n'ai vu aucune tendance en faveur de l'investissement dans la valeur durant les 35 ans que je l'ai pratiquée. Il est probable que cela continue de la même façon. Les bateaux navigueront autour du monde mais l'Association [des amis] de la Terre Plate continueront de proliférer. De larges écarts entre cours et valeur perdureront sur le marché, et ceux qui auront lu leur Graham & Dodd continueront de prospérer."

Les raisons pour lesquelles j'ai choisi d'adopter une façon d'investir plutôt qu'une autre (qui ne se limite pas à la seule analyse de la valeur comme indiqué par Buffett pour synthétiser son propos mais à un ensemble de principes) sont clairement exposées dans cet article.
Ensuite, comme indiqué, ça fait "tilt" dans son esprit ou rien.
Pour ma part, le tilt a été immédiat. Tout ce que je lisais ensuite était, après avoir été si simplement et si clairement exposé par Buffett et Munger, tellement évident !
Plus encore après de nombreuses relectures et surtout une fois confronté à l'épreuve des faits. Ca marche !

Vous évoquez les "incertitudes de l'existence". Il est possible d'apprendre à les gérer. Avec une marge de sécurité suffisante à l'achat par exemple.
Buffett n'aurait pas autant réussi, en affrontant les mêmes incertitudes de l'existence valables pour chacun d'entre nous, s'il n'avait pas eu à sa disposition une méthode, solide et fiable, dans la durée.
Les grandes entreprises d'aujourd'hui étaient les PME d'hier et les incertitudes ne les ont pas empêchées de prospérer.
Nous-mêmes, à titre individuel, nous faisons notre chemin malgré les incertitudes. Peut-être même en avons-nous profité ?!
Non, l'argument d'une forte corrélation entre la réussite/l'échec dans la gestion de ses investissements et les incertitudes de l'existence ne tient pas dans la durée.
A court terme, son impact est vraisemblablement plus évident et les erreurs ou les circonstances soudainement défavorables sont inévitables.
Mais les impacts restent limités pour celui qui applique des principes sûrs sans jamais y déroger.

Il y a à mon sens ceux qui ont adopté une méthode qui a fait ses preuves et qui leur correspond, et ceux qui, sans feuille de route, investissent au gré des hasards, des rencontres et des humeurs.
Certaines personnes (souvent les mêmes) de notre entourage font constamment des choix que nous savons voués à l'échec. Mais elles semblent l'ignorer...
Ce qui m'amène à évoquer à nouveau un thème central, majeur dans la démarche de tout investisseur : celui de la pensée rationnelle.

Buffett et son partenaire Munger attribuent à cette qualité leur succès.
Quand je regarde autour de moi, quand je parcours les forums, je constate combien ils ont raison !
Vous pourrez lire à ce sujet le livre (sans doute trop technique) de R. Dawes au titre très évocateur "Rational choice in an uncertain world" (Choix rationnel dans un monde incertain) (+) où l'on apprend que nous sommes tous, à des degrés cependant différents, soumis à des biais psychologiques et cognitifs qui régulièrement nous amènent à faire de mauvais choix et finalement nous conduisent à l'échec.
Connaître ces biais, c'est en prendre conscience et se corriger pour une vie plus heureuse et davantage couronnée de succès.
Pour ma part, ça a été une révolution et à l'origine de changements profonds. Et les résultats positifs n'ont pas tardé à se concrétiser !

(+) celui de D. Kahneman - prix nobel d'économie 2002 - "Think fast, think slow", un best seller mondial, est bien plus abordable, le lecteur en sort en général transformé (existe en français sous le titre "Système1 - système 2" mais la traduction serait abominable selon les commentaires "Amazon" - à éviter donc et c'est fort dommage).

Vous m'interrogez alors sur le fait que de << déclarer >> que cette méthode est la << bonne méthode >> est assurément un passeport pour l'échec.
Je peux vous réaffirmer tranquillement et avec assurance que celle-ci est la bonne méthode pour moi. Mais sans doute n'est-elle pas adaptée à tous (voir ci-après les causes possibles d'échec).
Il est rare de connaître la réussite, dans quelque entreprise que ce soit, sans savoir ce que l'on veut vraiment et sans l'aide d'une démarche organisée et d'un guide sûr pour parvenir à son but.
Sinon comment fait-on ? Pourquoi ? Quels sont les repères qui nous font comprendre que nous sommes dans le vrai ou dans l'erreur ?
Et où donc trouver cette méthode indéfectible ailleurs que chez ceux qui ont obtenu de très hautes performances, supérieures au marché, depuis plus de 80 ans ?

Buffett, toujours lui, a une réponse à votre interrogation :
<< I tried my hand at charting and at using market indicia to predict stock movements. I sat in brokerage offices watching the tape roll by, and I listened to commentators. All of this was fun, but I couldn't shake the feeling that I wasn't getting anywhere.
In contrast, Ben's ideas were explained logically in elegant, easy-to-understand prose (without Greek letters or complicated formulas).These points guide my investing decisions today.>>

-> Traduction : "J'ai essayé l'analyse graphique et j'ai recouru aux indices du marché pour prédire les mouvements des actions. Je suis resté assis dans les bureaux de brokers à observer la bande défiler [système télégraphique de l'époque sur lequel apparaissaient les cours des actions], et j'ai écouté les commentateurs. Tout ceci était amusant, mais je ne pouvais pas empêcher cette impression que je ne progressais pas [que ça ne menait nulle part].
En revanche, les idées de Ben [Graham] étaient expliquées de façon logique dans une prose élégante, facile à comprendre (sans lettres grecques ou de formules compliquées). Ces points [principes] guident aujourd'hui mes décisions d'investissement."

A propos d'invt : Performance 2015 - Conclusion 5/5 - (2/2)

par Myownway @, mercredi 02 mars 2016, 22:56 (il y a 3180 jours) @ bimbo

Réponse à "Bimbo"(2nd partie)

* Je vous cite : << Aucun des deux Buffet de comptoir >>

Pourquoi donc, compte tenu de l'exceptionnelle réussite de Buffett et de celles des élèves de Graham/Dodd, cette méthode n'est-elle pas un gage absolu de succès pour tous ? En voici quelques raisons :

- tout d'abord, prenons garde de ne pas laisser notre perception sous l'influence de simples impressions : comme souvent, sont uniquement mis en avant ceux qui ont réussi et leurs parcours deviennent alors évidents, presque trop faciles malgré les difficultés. Mais combien dans le même temps ont échoué ? Ne retenir que les vainqueurs donne une image biaisée de la réalité ;
- comme le souligne Buffett, sa façon d'investir fait immédiatement sens aux gens auxquels elle est exposée. Ou rien du tout. Il vaut sans doute mieux dans ce dernier cas en rester là ;
- beaucoup connaissent Graham et Buffett (de réputation) et parfois s'en réclament mais peu connaissent leurs enseignements et encore moins nombreux sont ceux qui les maîtrisent véritablement ;
- pour bien comprendre ces derniers, mieux vaut s'informer à la source et donc l'anglais ne doit pas être un obstacle. De plus, les traductions en français d'ouvrages incontournables sont rares (ce qui en dit long sur la culture économique et financière de notre pays...) ;
- la plupart des "investisseurs" individuels (et certains professionnels) ne connaissent pas la comptabilité et ne sont donc pas en mesure d'évaluer d'un point de vue financier une entreprise. Il leur manque alors un repère important dans leur évaluation globale de celle-ci ;
- la majorité des personnes sont sujettes à de fortes émotions en ce qui concerne leurs investissements. Il faut impérativement préserver ses décisions de toutes les émotions qui pourraient corrompre celles-ci. D'où l'intérêt de disposer d'un cadre suffisamment rigide (fait de repères fiables) afin d'éviter toute dérive ;
- le manque de patience est une des caractéristiques de notre époque. Alors qu'obtenir des résultats se fait nécessairement dans la durée ;
- la discipline est une autre qualité que peu de personnes s'imposent : établir et suivre des règles strictes avec la rigueur qui s'impose évite de commettre de nombreuses erreurs et de succomber aux modes du moment ;
- l'absence d'une rationalité suffisante dans les prises de décision : comme indiqué à de multiples reprises, la rationalité est la qualité majeure de l'investisseur avec le fait de penser de façon indépendante et de faire le travail soi-même, sans jamais dépendre des autres dans ses conclusions.

De fait, ceux qui possèdent toutes les qualités requises et qui ont su surmonter tous les obstacles sont peu nombreux.
Suivre les préceptes de Buffett exige un énorme travail sur soi pour modifier en profondeur ses comportements et ses raisonnements.
La route est longue avant de toucher au but mais c'est celle que j'ai choisie parce qu'elle est enthousiasmante.
Il faut aussi impérativement aimer l'effort et surtout, ne jamais se décourager. En un mot : être passionné !

* Je vous cite : << avec ses plantades on ferait également quelques beaux articles >>

Je vous répondrais alors simplement que j'en ai parfaitement conscience (Berkshire [à l'origine une entreprise textile], Hochschild, Dexter shoes, ...) et que, néanmoins, je serais ravi d'avoir le même parcours que Buffett !
Sans nullement remettre en cause vos capacités, certains de vos propos ne sont, à l'évidence, pas rationnels :
- vous tirez une conclusion erronée sur les performances de Buffett entre 2000 et 2011 à partir de données que vous n'avez pas vérifiées et qui s'avèrent fausses : ceci n'est pas une démarche rationnelle ;
- vous vous concentrez sur les "plantades" de Buffett, elles existent assurément. Mais vous semblez tenir alors pour négligeable ses très nombreux succès ! Ceci n'est pas un raisonnement rationnel.

Compte tenu de son incroyable réussite et de l'exceptionnelle couverture médiatique dont il bénéficie, nous envions tous ses résultats obtenus dans la durée. Et nombreux sont ceux, concernant Buffett, qui ne considèrent plus que le négatif.
Mais C. Munger a déjà parfaitement répondu au sujet de ce poison émotionnel :

<< There is nothing more counterproductive than envy. Someone in the world will always be better than you. Of all the sins, envy is easily the worst, because you can't even have any fun with it. It's a total net loss. Why would you want to get on that trolley? If you get those things out of your life early, life works a lot better.>>

-> Traduction : "Il n'y a rien de plus contre-productif que l'envie. Quelqu'un dans le monde sera toujours mieux que vous. De tous les péchés, l'envie est de loin le pire, parce que vous ne pouvez même pas en tirer de l'amusement. Il y a beaucoup de souffrance et aucun amusement. C'est une perte nette totale. Pourquoi voudriez-vous aller dans cette folie ? Si vous parvenez tôt dans votre vie à vous débarrasser de ces choses, la vie marche beaucoup mieux."

Je vous citerai une dernière fois : << "le timing a cela de tuant que c'est juste une affaire de temps" >>
Le "market timing" est l'erreur la plus commune a tous les investisseurs débutants. Les réponses de Buffett à ce sujet :

<< The idea that you try to time purchases based on what you think business is going to do in the next year or two, I think that's the greatest mistake that investors make because it's always uncertain. It's uncertain every single day.
We try to price. We don't try to time at all.>>
-> Traduction : " L'idée que vous essayiez de prévoir vos achats (investissements) en se basant sur ce que vous pensez qu'une entreprise va faire dans l'année suivante ou les deux suivantes, je pense que c'est la plus grande erreur que les investisseurs font parce que c'est toujours incertain. C'est incertain chaque jour. Nous essayons d'évaluer (des entreprises), nous n'essayons absolument pas de choisir le moment (d'investir) >>.
Et :
<< Buffett warned against attempts to time the market. "People pay way too much attention to the short term. >>
-> Traduction : " Buffett a prévenu contre les tentatives d'anticiper le marché. 'Les gens font bien trop attention au court terme.' "


Pour (enfin) conclure, pourquoi Buffett ?
Une fois ce long exposé digéré, j'imagine que vous ne me poserez plus cette question.

Quand je vous ai lu, j'ai reconnu dans vos réflexions les doutes qui étaient les miens avant de débuter mon apprentissage.
Les erreurs que commettent les autres, je les ai aussi commises et je les comprends d'autant mieux.
C'est pourquoi j'ai cherché des principes intangibles et une méthode fiable et évolutive que j'ai pu également adapter à ma personnalité.
Buffett et d'autres, en plus de correspondre à mes valeurs, ont apporté des réponses de bon sens, facilement compréhensibles, à toutes mes interrogations (qui ont été aussi les leurs à un moment donné !).

Et c'est sans cynisme que je souris quand je lis de nombreux commentaires sur les forums qui me permettent alors de mesurer le chemin parcouru.
Je ne serai pas Buffett, le "meilleur investisseur de tous les temps", mais je sais qu'en suivant ses principes, j'ai à ma disposition une ligne directrice fiable qui me permettra, j'en suis sûr, de battre dans la durée les indices des marchés sur lesquels je suis positionné.
C'est déjà le cas depuis 10 ans même si la chance a vraisemblablement joué un plus grand rôle lors de mes débuts d'investisseur et que mes progrès sont lents et se font parfois dans la douleur (financière).
Mais il me semble être parvenu récemment à une certaine forme de... maturité.

Pour suffisamment connaître la nature humaine, je ne vous ai sans doute pas convaincu de l'intérêt de suivre les principes de mon gourou. Peut-être tout au moins vous y intéresserez-vous ?
Encore une fois, ils ne sont pas appréhendables par tous mais les connaître permet dès le départ de s'interroger sur la manière d'atteindre les buts que nous poursuivons.

Et je n'oublie jamais cette citation à la fois formidable et terrible de Proust (non, je n'ai pas que Buffett comme seul dieu et maître...), qui m'a permis d'expliquer beaucoup des "anomalies" de ce monde (politiciens véreux réélus, cultures et habitudes destructrices, refus des évidences, etc...) :
<< Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. >>

Mais je sais que vous comprenez ma démarche et les objectifs que visent mes interventions.
Merci mille fois de m'avoir permis, à travers vos pertinentes réflexions, d'éclairer les autres lecteurs intéressés par le "mythe" Buffett et de préciser quelques points essentiels pour ceux qui souhaiteraient marcher dans ses pas.

Myownway
Buffettien

Informations complémentaires :
Berkshire Hathaway a publié samedi dernier son rapport annuel montrant une forte hausse de ses bénéfices en 2015 :
"Le bénéfice net du 4ème trimestre a atteint 5,48 milliards de dollars (3.333$ par action), contre 4,16 Mds$ en 2014 (2.529$ par action), une hausse de 32%. Sur l'ensemble de l'année, les bénéfices atteignent un montant record de 24 Mds$, en hausse de 21% sur un an." (source : Boursier.com)
"La trésorerie de Berkshire Hathaway s'élevait fin décembre à 71,73 milliards de dollars, mais le groupe en a utilisé une partie le mois dernier pour boucler le rachat du groupe de composants industriels Precision Castparts, la plus importante acquisition jamais conclue par Warren Buffett avec un montant de 37,2 milliards de dollars." (source : Boursorama.com)

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Des chiffres

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, jeudi 03 mars 2016, 08:18 (il y a 3180 jours) @ Myownway

En partant de chiffres incontestés:

114755$US le 30/12/2011
204475$US hier, le 2/3/2016

on obtient une progression de 78,2% ce qui placerait le portefeuille de Buffett à la 23e place du JTB sur la même période.

Sans commentaires.

--
jean-marie

A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ? 1/2

par Myownway @, mercredi 02 mars 2016, 23:02 (il y a 3180 jours) @ Myownway

Bonjour à toutes et tous,

Les propos pertinents d'un intervenant à mon précédent message sur ce forum m'ont permis d'éclairer le "mythe" Buffett et de préciser des points essentiels pour ceux qui souhaiteraient marcher dans ses pas.
Si je reste convaincu, pour l'expérimenter, que sa méthode est la bonne pour obtenir des résultats supérieurs aux indices sur longue durée, je sais en revanche qu'elle n'est pas un gage absolu de succès pour tous.
Les lecteurs intéressés trouveront ci-dessous la réponse que j'ai souhaité apporter à ses légitimes interrogations (reprises ici en préambule) :

<<
Cher ami Témoin de Jehovah Buffet, nous sommes désormais une poignée un genou en terre devant le Best(iau), encore que la plupart des vieux du jeu - qu'on ne dit plus leur âge -, le connaissait déjà.

On a pas réussi à le joindre pour qu'il nous ponde un portif chaque saison, et pas sûr qu'il se serait mouillé devant l'exercice. :-(

C'est que ce satané JTB est une moulinette à broyer de l'investisseur "value". Aucun des deux Buffet de comptoir aux commandes historiques du machin (Nakamiche et mézigue) ne sont des investisseurs "value" au sens commun où on l'entend et l'espèce de gaz (Labadie) qui écrasa le jeu en 2008 est un "apocalyptiste" (fin du monde et ruine des marchés).

Mais après tout qu'est-ce qu'un investisseur "value" sinon un investisseur tout court, un spéculateur comme vous l'avez si bien dit en début de votre brillant et fourni exposé.

J'ai souvent brocardé (gentiment) Papa Buffet en soulignant que son Berkshire n'avait pas pris une rondelle en onze ans (en monnnaie locale sur la période 2000-2011 de mémoire) et qu'il fallait relativiser tout son génie, de même qu'il faut relativiser les coups de bol qui font qu'on lui aurait mis une branlée dans l'exercice hasardeux de constituer des portifs passifs tels que ceux qu'on trouve ici.

Chacun voit midi à sa porte, et la réussite en matière de gestion de portif est tout de même fortement corrélée aux incertitudes de l'existence. Le pire des comportements serait de déclarer qu'on a la bonne méthode, la suite se chargerait de nous corriger.

WB est le plus représentatif et le plus connu de ceux qui ont réussi, mais avec ses plantades on ferait également quelques beaux articles parce que "le timing a cela de tuant que c'est juste une affaire de temps" (anonyme disparu qu'on sait pas c'est qui).

Enjoy your run et merci pour cet apport ! ;-)


Bonjour "Bimbo",

Merci pour vos aimables commentaires.
J'ai également apprécié le style enjoué de votre écriture, l'esprit dont vous faites preuve et le partage de vos idées.
Cependant, malgré l'expérience et la sagesse que je devine sous votre plume, j'ai relevé des inexactitudes dans vos propos et des croyances qui me semblent erronées.

Je suis effectivement, vous l'avez bien compris, un adepte de Buffett et de quelques autres. Là-dessus, aucune erreur possible.
Concernant Buffett en particulier, si je ne suis pas un expert en "Buffettologie", je connais très bien mon sujet.
Depuis maintenant un peu plus de 10 années, dans ma démarche d'amélioration continue de mes compétences d'investisseur, j'ai pour habitude de prendre des notes lors de toutes les interventions (orales ou écrites) de mon "mentor", que ce soit celles régulières sur CNBC ou à partir des vidéos présentes sur YouTube, des articles sur le site GuruFocus.com, de ceux publiés par Forbes et Fortune Magazine et de bien d'autres sources encore.

Suite à une de mes interventions sur Boursorama, un "haineux" (une espèce assez répandue sur l'ensemble des forums) m'avait qualifié de "Buffett français". Pouvait-il me faire plus beau compliment ?
Même si je ne suis qu'un élève, les raisons de mon ralliement à Buffett sont évidentes.
Tout en répondant point par point aux réflexions de votre exposé, laissez-moi vous le démontrer de la manière la plus constructive et probante possible.

* Je vous cite : << On a pas réussi à le joindre pour qu'il nous ponde un portif chaque saison. >>
Buffett a pourtant déjà répondu à cette question ! Et à celle, que vous suggérez en filigrane, des performances qu'il lui serait alors possible d'attendre dans des conditions réelles de marché (une traduction en français suit le texte original) :

<< In a Q&A session with students from the University of Kansas in 2005, Buffett gave a rare specific answer to this question.

Question: According to a BusinessWeek report published in 1999, you were quoted as saying “It's a huge structural advantage not to have a lot of money. I think I could make you 50% a year on $1 million. No, I know I could. I guarantee that.” First, would you say the same thing today? Second, since that statement infers that you would invest in smaller companies, other than investing in small caps, what else would you do differently?

Buffett: Yes, I would still say the same thing today. In fact, we are still earning those types of returns on some of our smaller investments. The best decade was the 1950s; I was earning 50% plus returns with small amounts of capital. I could do the same thing today with smaller amounts.
It would perhaps even be easier to make that much money in today's environment because information is easier to access.

The answer is still yes today that you can still earn extraordinary returns on smaller amounts of capital. For example, I wouldn't have had to buy issue after issue of different high yield bonds. Having a lot of money to invest forced Berkshire (NYSE:BRK.A)(NYSE:BRK.B) to buy those that were less attractive. With less capital, I could have put all my money into the most attractive issues and really creamed it.

I know more about business and investing today, but my returns have continued to decline since the '50s. Money gets to be an anchor on performance. At Berkshire's size, there would be no more than 200 common stocks in the world that we could invest in if we were running a mutual fund or some other kind of investment business.>>

-> Traduction : "Au cours d'une session de questions/réponses avec les étudiants de l'Université du Kansas en 2005, Buffett a donné une réponse rare et précise à cette question.

Question : selon un compte rendu de "BusinessWeek" publié en 1999, vous étiez cité comme suit "C'est un énorme avantage structurel de ne pas avoir beaucoup d'argent. Je pense que je pourrais vous faire 50% par an avec 1 million de dollar. Non, je sais que je pourrais. Je le garantis." Premièrement, diriez-vous la même chose aujourd'hui ? Deuxièmement, puisque ce propos suggère que vous investisseriez dans des sociétés plus petites, à part investir dans des petites capitalisations, que feriez-vous d'autre différemment ?

Buffett : oui, je dirais encore la même chose aujourd'hui. En fait, nous gagnons toujours ces niveaux de rendement sur quelques-uns de nos petits investissements. La meilleure décennie était les années 50; je gagnais 50% et plus de rendement avec des petites sommes en capital. Je pourrais faire la même chose aujourd'hui avec de plus petits montants. Ça pourrait peut-être même être plus facile pour faire autant d'argent dans l'environnement actuel parce qu'il est plus facile d'accéder à l'information.

La réponse est aujourd'hui toujours oui que vous pouvez encore gagner des rendements extraordinaires sur des plus petits montants en capital. Par exemple, je n'aurais pas eu à acheter émission après émission différentes obligations à haut rendement. Avoir beaucoup d'argent à investir a forcé Berkshire [la holding que gère Buffett] à acheter ces dernières qui étaient moins intéressantes. Avec moins de capital, j’aurais pu mettre tout mon argent dans les émissions les plus attractives et faire véritablement un paquet d'argent là-dessus.

J'en sais davantage aujourd'hui à propos des entreprises et de l'investissement, mais mes rendements n'ont cessé de décliner depuis les années 50. L'argent finit par agir comme une ancre sur la performance. Compte tenu de la taille de Berkshire, il pourrait n'y avoir pas plus de 200 actions ordinaires dans le monde dans lesquelles nous pourrions investir si nous gérions un fonds commun de placement ou un autre genre de produit d'investissement."

Bien sûr, certains mauvais coucheurs argueront du fait qu'il n'a pas apporté la preuve de ce qu'il avance. Compte tenu de ses performances passées, de la prudence légendaire dont il a toujours fait preuve dans ses propos et du fait qu'il est unanimement reconnu pour sa grande humilité (il n'a de toute évidence pas besoin de se vanter !), j'aurais tendance à lui accorder une confiance totale !

Vous avez ensuite abordé la distinction entre l'investisseur et le spéculateur, qui sont pour moi, contrairement à votre affirmation, deux activités distinctes (je me suis peut-être mal exprimé), comme le souligne Buffett lui-même :
<< The Financial Crisis Inquiry Commission interviewed W. Buffett about the difference between investment and speculation : ''I look at it in terms of the intent of the person engaging in the transaction. An investment operation, and that’s not the way Graham defines it in his book, but an investment operation in my view is one where you look to the asset itself to determine your decision to lay out some money now to get some more money back later on. Speculation, I would define, as much more focused on the price action of the stock. And I say the real test of what you’re doing is whether you care whether the markets are open. I’m looking to the business, Coca-Cola or whatever it may be to produce returns for me in the future from the business. Now if I care whether the stock market is open tomorrow then I say to some extent I’m speculating because I’m thinking about whether the price is going to up tomorrow or not.>>

-> Traduction : " La Commission d'enquête sur la crise financière [de 2008] a interviewé W. Buffett sur la différence entre investissement et spéculation : ' je considère celle-ci en termes d'intention de la personne qui s'engage dans la transaction. Une opération d'investissement, et ce n'est pas de cette façon que Graham la définit dans son livre, mais une opération d'investissement de mon point de vue est celle où vous considérez l'actif en lui-même pour déterminer votre décision de mettre de l'argent maintenant afin d'en tirer davantage d'argent plus tard. La spéculation, je la définirais comme beaucoup plus focalisée sur le cours de l'action. Et pour moi le véritable test de ce que vous êtes en train de faire, c'est si vous vous souciez de l'ouverture des marchés. Je compte sur l'entreprise, Coca-Cola ou n'importe quelle autre, pour produire à partir de son activité le rendement que j'attends dans l'avenir. A présent si je me soucie de l'ouverture du marché demain, alors je considère que dans une certaine mesure je spécule parce que je me mets à réfléchir pour savoir si le cours sera en hausse demain ou pas.' "

Il a ajouté lors d'une autre intervention ceci :
<< If you instead focus on the prospective price change of a contemplated purchase, you are speculating. There is nothing improper about that. I know, however, that I am unable to speculate successfully, and I am skeptical of those who claim sustained success at doing so. Half of all coin-flippers will win their first toss; none of those winners has an expectation of profit if he continues to play the game. And the fact that a given asset has appreciated in the recent past is never a reason to buy it. >>

-> Traduction :" Si, au lieu de cela, vous vous focalisez sur le changement potentiel du cours d'un achat envisagé, vous êtes en train de spéculer. Il n'y a rien de mal à ce sujet. Je sais, cependant, que je suis incapable de spéculer avec succès, et je suis sceptique de ceux qui revendiquent un succès prolongé en le faisant. La moitié de tous les lanceurs de pièce gagneront leur premier lancer ; aucun de ces vainqueurs n'a une espérance de gain s'il continue de jouer à ce jeu. Et le fait qu'un actif donné s'est apprécié dans un passé récent n'est jamais une raison de l'acheter."

* Je vous cite : << son Berkshire n'avait pas pris une rondelle en onze ans (en monnnaie locale sur la période 2000-2011 de mémoire) >>

Il est prudent, quelque soit le domaine abordé, et quasi vital concernant l'investissement, de vérifier toutes ses données. Notamment avant de publier un commentaire.
Sinon, de quoi parle t'on ? De chiffres inventés, de faits inexacts, de fausses impressions ?
Pour quelles conclusions ? Qui pourraient finir comme autant de vérités dans nos esprits !
Heureusement (?...), vous avez eu la sagesse d'ajouter << de mémoire >>...
Ci-dessous, la réalité des faits sur la période citée en termes de cours de l'action "A" de Berkshire Hathaway Inc. :

Cours du titre Berkshire Hathaway Inc. (BRK-A) cotée sur le NYSE en USD :
03/01/2000 : 54 800 $ (cours de clôture)
10/03/2000 : 40 800 $ (cours le plus bas)
30/11/2011 : 114 755 $ (cours de clôture)
08/12/2014 : 229374 $ (cours le plus haut)
31/12/2015 : 197 800 $ (cours de clôture)

Cours donc multiplié par légèrement plus de 2 en 11 ans, les dates que vous citez, et par près de 6 entre le cours le plus bas et le cours le plus haut depuis début 2000 à fin 2015.
Pas mal, non, compte tenu des contraintes (plusieurs dizaines de milliards de dollars à investir chaque année) dont Buffett s'est fait l'écho ci-avant ?

Il convient également de ne pas sombrer dans un travers bien connu de certains gestionnaires qui, de façon "étonnante", annoncent les résultats de leurs fonds en comparant la valorisation du jour avec des dates soigneusement choisies (comme le 09 mars 2009, par exemple - le plus bas du marché de ces dernières années). C'est pourquoi j'ai élargi ci-dessus quelque peu mes recherches.
Ne pas oublier que ceux qui ont investi quelques milliers de dollars aux côtés de Buffett depuis le début, voire même en cours de route, sont aujourd'hui multi millionnaires.

* Je vous cite : <<...qu'il fallait relativiser tout son génie, de même qu'il faut relativiser les coups de bol qui font qu'on lui aurait mis une branlée dans l'exercice hasardeux de constituer des portifs passifs tels que ceux qu'on trouve ici.>>

Pour mémoire ou pour information, W. Buffett est à la tête de Berkshire Hathaway, un conglomérat doublé d'une holding, 5ème entreprise mondiale (selon Forbes 2015 - dans les 15 premières selon d'autres classements et les indicateurs choisis), 211 Mds de dollars de chiffres d'affaires, 24 Mds de dollars de bénéfice et 400 000 employés en 2015 (source : rapport annuel 2015 Berkshire Hathaway Inc.)
A titre Personnel, Buffett possède une fortune aux alentours de 60/70 Mds de dollars (dont il a fait don à des fondations). A ce titre, il figure depuis longtemps déjà entre la 1ère et la 4ème place (selon les fluctuations des marchés) des plus grosses fortunes mondiales (il est encore 3ème avec 60 Mds selon Forbes 2016).

Vous vous apercevrez sûrement, parce que vous êtes honnête, du décalage entre vos propos et la réalité.
Le parcours de Buffett est tout simplement exceptionnel et unique dans le domaine de l'investissement (ses comparables sont des "industriels" : B. Gates, A. Ortega, ...).
A ce niveau-là, il ne s'agit pas de "coups de bol" et de "portifs passifs" de joueurs en mal d'adrénaline et de reconnaissance dans un monde virtualisé. Mais d'un monde bien réel ! (voir également ma réponse à "jmp" à ce sujet)

* Je vous cite : << la réussite en matière de gestion de portif est tout de même fortement corrélée aux incertitudes de l'existence. Le pire des comportements serait de déclarer qu'on a la bonne méthode, la suite se chargerait de nous corriger. >>

Peut-être aurais-je dû introduire "A propos d'investissement" par ce fameux article "The Superinvestors of Graham-and-Doddsville" (Les supers investisseurs de Graham-and-Doddsville).
Basé sur un discours de Buffett en 1984 qui répliquait aux tenants de la théorie de l'efficience des marchés, il m'apparait comme une bonne réponse à vos, selon moi, fausses certitudes.

Si la fantastique réussite de Buffett n'était basée que sur un facteur chance, la force de celle-ci aurait été absolument prodigieuse ! Heureusement, il n'en est rien.
Même si je ne nie pas son concours et son importance relative dans la durée, surtout pour le débutant ou pour celui qui ne procède pas à travers une méthode rigoureuse (il est possible de bien faire sur 1 an et plus, mais pas au-delà de quelques années).
Avant de devenir adepte de Buffett (et des autres), j'ai parfaitement étudié leurs parcours dans les moindres détails. Cliquez sur le lien et lisez ce texte (en anglais si possible), c'est édifiant (surtout la conclusion reproduite ci-après en français) !
Bien entendu, toutes les données affichées ont été dûment auditées...

http://www8.gsb.columbia.edu/alumni/news/superinvestors

Une version française, pas entièrement satisfaisante mais qui a le mérite d'exister, est proposée ici (le plus amusant, ce sont les pubs [blasphématoires !] pour des ouvrages de... trading qui apparaissent à chaque connexion...) :
https://www.cafedelabourse.com/dossiers/article/les-super-investisseurs-de-graham-and-d...

Je vous en propose un résumé ainsi que les principaux extraits :

[pour information : Benjamin Graham, qui a été le professeur (à la Columbia University) et le mentor de Buffett ainsi que son employeur durant une courte durée, a rédigé avec David Dodd en 1934, suite à la débâcle de 1929, un ouvrage qui a marqué son époque (et bien au-delà) "Security Analysis" (L'analyse des valeurs mobilières).
Ce dernier étant complexe, en plus d'être volumineux, et plutôt réservé aux "experts", B. Graham en a ensuite popularisé les idées essentielles à travers son livre "The intelligent investor" (l'investisseur intelligent), d'une lecture plaisante et largement accessible à tout un chacun.]

Résumé :
Comment se fait-il, alors que les enseignements de certains théoriciens très largement suivis (dans le monde professionnel, dans les universités) affirment que c'est impossible, qu'un groupe restreint d'investisseurs obtienne des résultats supérieurs à la moyenne sur longue période ? Surtout quand les recherches montrent que ces "supers investisseurs" aux résultats incroyables viennent tous de "Graham-and-Doddsville" !
De fait, qu'ils aient suivi les enseignements d'une "business school", des études scientifiques (ou autres) ou pas d'études du tout (!!), tous ces investisseurs exceptionnels ont intégré, à un moment ou à un autre, les cours de Graham ou de Dodd. Qui peut alors encore parler de heureux hasard ?!

Extraits :
<< Is the Graham and Dodd "look for values with a significant margin of safety relative to prices" approach to security analysis out of date? Many of the professors who write textbooks today say yes. They argue that the stock market is efficient; that is, that stock prices reflect everything that is known about a company's prospects and about the state of the economy. There are no undervalued stocks, these theorists argue, because there are smart security analysts who utilize all available information to ensure unfailingly appropriate prices. Investors who seem to beat the market year after year are just lucky.(...)

Well, maybe. But I want to present to you a group of investors who have, year in and year out, beaten the Standard & Poor's 500 stock index. The hypothesis that they do this by pure chance is at least worth examining. Crucial to this examination is the fact that these winners were all well known to me and pre-identified as superior investors >>

-> Traduction : "Est-ce que l'approche de Graham et Dodd de la recherche de valeurs avec une marge de sécurité significative relative au prix dans le domaine de l'analyse de titres est dépassée ? Beaucoup de professeurs qui écrivent des manuels aujourd'hui disent que oui. Ils arguent que le marché financier est efficient ; c'est à dire, que les cours des actions reflètent tout ce qui est su à propos des perspectives d'une entreprise et à propos de l'état de l'économie. Il n'y a pas d'actions sous-évaluées, argumentent ces théoriciens, parce qu'il y a des analystes financiers intelligents qui utilisent toute l'information disponible pour assurer de manière infaillible des prix adéquats. Les investisseurs qui semblent battre le marché année après année ont juste de la chance.(...)

Bien, peut-être. Mais je veux vous présenter un groupe d'investisseurs qui ont, année après année, battu l'indice Standard & Poor's 500. L'hypothèse qu'ils fassent cela par pure chance vaut au moins la peine d'être examiné. Un point crucial à cette vérification est le fait que ces gagnants me sont tous familiers et pré-identifiés comme des investisseurs supérieurs.>>

<< In this group of successful investors that I want to consider, there has been a common intellectual patriarch, Ben Graham. But the children who left the house of this intellectual patriarch have called their "flips" in very different ways. They have gone to different places and bought and sold different stocks and companies, yet they have had a combined record that simply cannot be explained by the fact that they are all calling flips identically because a leader is signaling the calls for them to make. The patriarch has merely set forth the intellectual theory for making coin-calling decisions, but each student has decided on his own manner of applying the theory.>>

-> Traduction : "Dans ce groupe d'investisseurs performants que je souhaite étudier, il y a eu un patriarche intellectuel commun, Ben Graham. Mais les enfants qui ont quitté la maison de ce patriarche intellectuel ont fait leurs propres choix de bien des manières différentes. Ils sont allés à des endroits différents, acheté et vendu des actions et des sociétés différentes, pourtant ils ont eu des performances cumulées qui ne peuvent pas s'expliquer par le simple fait qu'ils procèderaient tous à des choix identiques parce qu'un leader leur signifierait les choix qu'ils doivent faire. Le patriarche a seulement établi la théorie intellectuelle pour prendre les décisions adéquates, mais chaque étudiant a décidé de sa propre façon d'appliquer la théorie."

<<One sidelight here: it is extraordinary to me that the idea of buying dollar bills for 40 cents takes immediately to people or it doesn't take at all. It's like an inoculation. If it doesn't grab a person right away, I find that you can talk to him for years and show him records, and it doesn't make any difference. They just don't seem able to grasp the concept, simple as it is. A fellow like Rick Guerin, who had no formal education in business, understands immediately the value approach to investing and he's applying it five minutes later. I've never seen anyone who became a gradual convert over a ten-year period to this approach. It doesn't seem to be a matter of IQ or academic training. It's instant recognition, or it is nothing.>>

-> Traduction : "une information complémentaire ici : il me semble étrange que l'idée d'acheter des billets d'un dollar pour 40 centimes fait immédiatement sens pour les gens ou ça ne le fait pas du tout. Cela ressemble à une inoculation. Si cette idée ne saisit pas une personne dans l'instant, j'ai découvert que vous pouvez lui parler pendant des années et lui montrer les performances réalisées, cela ne fait aucune différence. Ils semblent ne pas être en capacité de s'approprier le concept, aussi simple qu'il soit. Un camarade comme Rick Guerin, qui n'a aucune formation officielle en entreprise (en matière de "business"), comprend immédiatement l'approche par la valeur de l'investissement et il la met en application dans les cinq minutes. Je n'ai jamais vu quiconque qui soit devenu graduellement un converti sur une période de dix ans à cette approche. Cela ne semble pas être une question de QI [quotient intellectuel] ou de formation universitaire. La reconnaissance est instantanée ou rien."

<< In conclusion, some of the more commercially minded among you may wonder why I am writing this article. Adding many converts to the value approach will perforce narrow the spreads between price and value. I can only tell you that the secret has been out for 50 years, ever since Ben Graham and Dave Dodd wrote Security Analysis, yet I have seen no trend toward value investing in the 35 years that I've practiced it. There seems to be some perverse human characteristic that likes to make easy things difficult. The academic world, if anything, has actually backed away from the teaching of value investing over the last 30 years. It's likely to continue that way. Ships will sail around the world but the Flat Earth Society will flourish. There will continue to be wide discrepancies between price and value in the marketplace, and those who read their Graham & Dodd will continue to prosper. >>

-> Traduction : "Pour conclure, ceux aux préoccupations plus commerciales d'entre vous peuvent s'interroger sur la raison pour laquelle j'écris cet article. Ajouter plusieurs convertis à l'approche par la valeur réduira forcément l'écart entre le cours et la valeur. Je peux seulement vous dire que le secret a été exposé durant 50 ans, depuis que Ben Graham and Dave Dodd ont écrit "Security Analysis", pourtant je n'ai vu aucune tendance en faveur de l'investissement dans la valeur durant les 35 ans que je l'ai pratiquée. Il est probable que cela continue de la même façon. Les bateaux navigueront autour du monde mais l'Association [des amis] de la Terre Plate continueront de proliférer. De larges écarts entre cours et valeur perdureront sur le marché, et ceux qui auront lu leur Graham & Dodd continueront de prospérer."

Les raisons pour lesquelles j'ai choisi d'adopter une façon d'investir plutôt qu'une autre (qui ne se limite pas à la seule analyse de la valeur comme indiqué par Buffett pour synthétiser son propos mais à un ensemble de principes) sont clairement exposées dans cet article.
Ensuite, comme indiqué, ça fait "tilt" dans son esprit ou rien.
Pour ma part, le tilt a été immédiat. Tout ce que je lisais ensuite était, après avoir été si simplement et si clairement exposé par Buffett et Munger, tellement évident !
Plus encore après de nombreuses relectures et surtout une fois confronté à l'épreuve des faits. Ca marche !

Vous évoquez les "incertitudes de l'existence". Il est possible d'apprendre à les gérer. Avec une marge de sécurité suffisante à l'achat par exemple.
Buffett n'aurait pas autant réussi, en affrontant les mêmes incertitudes de l'existence valables pour chacun d'entre nous, s'il n'avait pas eu à sa disposition une méthode, solide et fiable, dans la durée.
Les grandes entreprises d'aujourd'hui étaient les PME d'hier et les incertitudes ne les ont pas empêchées de prospérer.
Nous-mêmes, à titre individuel, nous faisons notre chemin malgré les incertitudes. Peut-être même en avons-nous profité ?!
Non, l'argument d'une forte corrélation entre la réussite/l'échec dans la gestion de ses investissements et les incertitudes de l'existence ne tient pas dans la durée.
A court terme, son impact est vraisemblablement plus évident et les erreurs ou les circonstances soudainement défavorables sont inévitables.
Mais les impacts restent limités pour celui qui applique des principes sûrs sans jamais y déroger.

Il y a à mon sens ceux qui ont adopté une méthode qui a fait ses preuves et qui leur correspond, et ceux qui, sans feuille de route, investissent au gré des hasards, des rencontres et des humeurs.
Certaines personnes (souvent les mêmes) de notre entourage font constamment des choix que nous savons voués à l'échec. Mais elles semblent l'ignorer...
Ce qui m'amène à évoquer à nouveau un thème central, majeur dans la démarche de tout investisseur : celui de la pensée rationnelle.

Buffett et son partenaire Munger attribuent à cette qualité leur succès.
Quand je regarde autour de moi, quand je parcours les forums, je constate combien ils ont raison !
Vous pourrez lire à ce sujet le livre (sans doute trop technique) de R. Dawes au titre très évocateur "Rational choice in an uncertain world" (Choix rationnel dans un monde incertain) (+) où l'on apprend que nous sommes tous, à des degrés cependant différents, soumis à des biais psychologiques et cognitifs qui régulièrement nous amènent à faire de mauvais choix et finalement nous conduisent à l'échec.
Connaître ces biais, c'est en prendre conscience et se corriger pour une vie plus heureuse et davantage couronnée de succès.
Pour ma part, ça a été une révolution et à l'origine de changements profonds. Et les résultats positifs n'ont pas tardé à se concrétiser !

(+) celui de D. Kahneman - prix nobel d'économie 2002 - "Think fast, think slow", un best seller mondial, est bien plus abordable, le lecteur en sort en général transformé (existe en français sous le titre "Système1 - système 2" mais la traduction serait abominable selon les commentaires "Amazon" - à éviter donc et c'est fort dommage).

A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ? 2/2

par Myownway @, mercredi 02 mars 2016, 23:05 (il y a 3180 jours) @ Myownway

* Je vous cite : << Aucun des deux Buffet de comptoir >>

Pourquoi donc, compte tenu de l'exceptionnelle réussite de Buffett et de celles des élèves de Graham/Dodd, cette méthode n'est-elle pas un gage absolu de succès pour tous ? En voici quelques raisons :

- tout d'abord, prenons garde de ne pas laisser notre perception sous l'influence de simples impressions : comme souvent, sont uniquement mis en avant ceux qui ont réussi et leurs parcours deviennent alors évidents, presque trop faciles malgré les difficultés. Mais combien dans le même temps ont échoué ? Ne retenir que les vainqueurs donne une image biaisée de la réalité ;
- comme le souligne Buffett, sa façon d'investir fait immédiatement sens aux gens auxquels elle est exposée. Ou rien du tout. Il vaut sans doute mieux dans ce dernier cas en rester là ;
- beaucoup connaissent Graham et Buffett (de réputation) et parfois s'en réclament mais peu connaissent leurs enseignements et encore moins nombreux sont ceux qui les maîtrisent véritablement ;
- pour bien comprendre ces derniers, mieux vaut s'informer à la source et donc l'anglais ne doit pas être un obstacle. De plus, les traductions en français d'ouvrages incontournables sont rares (ce qui en dit long sur la culture économique et financière de notre pays...) ;
- la plupart des "investisseurs" individuels (et certains professionnels) ne connaissent pas la comptabilité et ne sont donc pas en mesure d'évaluer d'un point de vue financier une entreprise. Il leur manque alors un repère important dans leur évaluation globale de celle-ci ;
- la majorité des personnes sont sujettes à de fortes émotions en ce qui concerne leurs investissements. Il faut impérativement préserver ses décisions de toutes les émotions qui pourraient corrompre celles-ci. D'où l'intérêt de disposer d'un cadre suffisamment rigide (fait de repères fiables) afin d'éviter toute dérive ;
- le manque de patience est une des caractéristiques de notre époque. Alors qu'obtenir des résultats se fait nécessairement dans la durée ;
- la discipline est une autre qualité que peu de personnes s'imposent : établir et suivre des règles strictes avec la rigueur qui s'impose évite de commettre de nombreuses erreurs et de succomber aux modes du moment ;
- l'absence d'une rationalité suffisante dans les prises de décision : comme indiqué à de multiples reprises, la rationalité est la qualité majeure de l'investisseur avec le fait de penser de façon indépendante et de faire le travail soi-même, sans jamais dépendre des autres dans ses conclusions.

De fait, ceux qui possèdent toutes les qualités requises et qui ont su surmonter tous les obstacles sont peu nombreux.
Suivre les préceptes de Buffett exige un énorme travail sur soi pour modifier en profondeur ses comportements et ses raisonnements.
La route est longue avant de toucher au but mais c'est celle que j'ai choisie parce qu'elle est enthousiasmante.
Il faut aussi impérativement aimer l'effort et surtout, ne jamais se décourager. En un mot : être passionné !

* Je vous cite : << avec ses plantades on ferait également quelques beaux articles >>

Je vous répondrais alors simplement que j'en ai parfaitement conscience (Berkshire [à l'origine une entreprise textile], Hochschild, Dexter shoes, ...) et que, néanmoins, je serais ravi d'avoir le même parcours que Buffett !
Sans nullement remettre en cause vos capacités, certains de vos propos ne sont, à l'évidence, pas rationnels :
- vous tirez une conclusion erronée sur les performances de Buffett entre 2000 et 2011 à partir de données que vous n'avez pas vérifiées et qui s'avèrent fausses : ceci n'est pas une démarche rationnelle ;
- vous vous concentrez sur les "plantades" de Buffett, elles existent assurément. Mais vous semblez tenir alors pour négligeable ses très nombreux succès ! Ceci n'est pas un raisonnement rationnel.

Compte tenu de son incroyable réussite et de l'exceptionnelle couverture médiatique dont il bénéficie, nous envions tous ses résultats obtenus dans la durée. Et nombreux sont ceux, concernant Buffett, qui ne considèrent plus que le négatif.
Mais C. Munger a déjà parfaitement répondu au sujet de ce poison émotionnel :

<< There is nothing more counterproductive than envy. Someone in the world will always be better than you. Of all the sins, envy is easily the worst, because you can't even have any fun with it. It's a total net loss. Why would you want to get on that trolley? If you get those things out of your life early, life works a lot better.>>

-> Traduction : "Il n'y a rien de plus contre-productif que l'envie. Quelqu'un dans le monde sera toujours mieux que vous. De tous les péchés, l'envie est de loin le pire, parce que vous ne pouvez même pas en tirer de l'amusement. Il y a beaucoup de souffrance et aucun amusement. C'est une perte nette totale. Pourquoi voudriez-vous aller dans cette folie ? Si vous parvenez tôt dans votre vie à vous débarrasser de ces choses, la vie marche beaucoup mieux."

Je vous citerai une dernière fois : << "le timing a cela de tuant que c'est juste une affaire de temps" >>
Le "market timing" est l'erreur la plus commune a tous les investisseurs débutants. Les réponses de Buffett à ce sujet :

<< The idea that you try to time purchases based on what you think business is going to do in the next year or two, I think that's the greatest mistake that investors make because it's always uncertain. It's uncertain every single day.
We try to price. We don't try to time at all.>>
-> Traduction : " L'idée que vous essayiez de prévoir vos achats (investissements) en se basant sur ce que vous pensez qu'une entreprise va faire dans l'année suivante ou les deux suivantes, je pense que c'est la plus grande erreur que les investisseurs font parce que c'est toujours incertain. C'est incertain chaque jour. Nous essayons d'évaluer (des entreprises), nous n'essayons absolument pas de choisir le moment (d'investir) >>.
Et :
<< Buffett warned against attempts to time the market. "People pay way too much attention to the short term. >>
-> Traduction : " Buffett a prévenu contre les tentatives d'anticiper le marché. 'Les gens font bien trop attention au court terme.' "


Pour (enfin) conclure, pourquoi Buffett ?
Une fois ce long exposé digéré, j'imagine que vous ne me poserez plus cette question.

Quand je vous ai lu, j'ai reconnu dans vos réflexions les doutes qui étaient les miens avant de débuter mon apprentissage.
Les erreurs que commettent les autres, je les ai aussi commises et je les comprends d'autant mieux.
C'est pourquoi j'ai cherché des principes intangibles et une méthode fiable et évolutive que j'ai pu également adapter à ma personnalité.
Buffett et d'autres, en plus de correspondre à mes valeurs, ont apporté des réponses de bon sens, facilement compréhensibles, à toutes mes interrogations (qui ont été aussi les leurs à un moment donné !).

Et c'est sans cynisme que je souris quand je lis de nombreux commentaires sur les forums qui me permettent alors de mesurer le chemin parcouru.
Je ne serai pas Buffett, le "meilleur investisseur de tous les temps", mais je sais qu'en suivant ses principes, j'ai à ma disposition une ligne directrice fiable qui me permettra, j'en suis sûr, de battre dans la durée les indices des marchés sur lesquels je suis positionné.
C'est déjà le cas depuis 10 ans même si la chance a vraisemblablement joué un plus grand rôle lors de mes débuts d'investisseur et que mes progrès sont lents et se font parfois dans la douleur (financière).
Mais il me semble être parvenu récemment à une certaine forme de... maturité.

Pour suffisamment connaître la nature humaine, je ne vous ai sans doute pas convaincu de l'intérêt de suivre les principes de mon gourou. Peut-être tout au moins vous y intéresserez-vous ?
Encore une fois, ils ne sont pas appréhendables par tous mais les connaître permet dès le départ de s'interroger sur la manière d'atteindre les buts que nous poursuivons.

Et je n'oublie jamais cette citation à la fois formidable et terrible de Proust (non, je n'ai pas que Buffett comme seul dieu et maître...), qui m'a permis d'expliquer beaucoup des "anomalies" de ce monde (politiciens véreux réélus, cultures et habitudes destructrices, refus des évidences, etc...) :
<< Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. >>

Mais je sais que vous comprenez ma démarche et les objectifs que visent mes interventions.
Merci mille fois de m'avoir permis, à travers vos pertinentes réflexions, d'éclairer les autres lecteurs intéressés par le "mythe" Buffett et de préciser quelques points essentiels pour ceux qui souhaiteraient marcher dans ses pas.

Myownway
Buffettien

Informations complémentaires :
Berkshire Hathaway a publié samedi dernier son rapport annuel montrant une forte hausse de ses bénéfices en 2015 :
"Le bénéfice net du 4ème trimestre a atteint 5,48 milliards de dollars (3.333$ par action), contre 4,16 Mds$ en 2014 (2.529$ par action), une hausse de 32%. Sur l'ensemble de l'année, les bénéfices atteignent un montant record de 24 Mds$, en hausse de 21% sur un an." (source : Boursier.com)
"La trésorerie de Berkshire Hathaway s'élevait fin décembre à 71,73 milliards de dollars, mais le groupe en a utilisé une partie le mois dernier pour boucler le rachat du groupe de composants industriels Precision Castparts, la plus importante acquisition jamais conclue par Warren Buffett avec un montant de 37,2 milliards de dollars." (source : Boursorama.com)

A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ? 2/2

par gaepre1, jeudi 03 mars 2016, 10:16 (il y a 3180 jours) @ Myownway

Quelle diarrhée verbale !! JMP tu as assez d'espace disque pour Myownway ?

A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ? 2/2

par Myownway @, jeudi 03 mars 2016, 22:12 (il y a 3179 jours) @ gaepre1

Quelle élégance !

Si j'osais un amusant jeu de mots, je dirais que votre réflexion est à chier...

C'est pour rire hein, inutile de m'insulter davantage !
(vous ferez bien ce que vous voudrez, à ce niveau-là, je ne relève plus)

Je pensais "Securibourse" un site avec davantage de tenue et de respect entre les participants. Je me suis trompé.

Mais vous lire m'a fait sourire.

Myownway
Casse-couilles buffettien

A propos d'investissement - Pourquoi Buffett ? 2/2

par gaepre1, vendredi 04 mars 2016, 11:14 (il y a 3179 jours) @ Myownway

Merci pour cette réponse (enfin!) synthétique.

About that forum

par Mibbamoub, samedi 05 mars 2016, 05:30 (il y a 3178 jours) @ Myownway

"Je pensais "Securibourse" un site avec davantage de tenue et de respect entre les participants. Je me suis trompé."

Cruel fourvoiement ! :-|

Comme quoi un enseignement buffettien, même mené à termes avec diplôme et tout, ne garantit en rien l'impunité de forum qui frappe ici autant que là, voire que là-bas. :no:

A la vérité que c'est moi qui l'dit, ce forum est infesté d'épouvantables capitalistes :hungry: assoiffés d'argent facile (voire pour certains de stupre). L'appât du gain, le désir de s'en mettre plein les fouilles à n'importe quel prix, parfois en flouant père, mère, cochon :love: , couvée, font partie des caractéristiques les plus répandues chez les rats taupiers grouillants, les hyènes inassouvies en feu de la cocotte minute, les vautours en manque de boyaux qui fument, qui pullulent en ces lieux.

Du coup, une petite diarrhée impromptue, un étron menu, un colombin furtif, mais c'est d'un banal.

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